Interdictions ~ Eriko Sakurai

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Huuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuum ! S’étirer tout du long. Le cours était enfin terminé. Pas trop tôt ! Elle commençait à en avoir marre. Se laisser s’affaler un peu sur sa chaise. Un peu davantage. Fermer les yeux. Après avoir laissé tomber son style sur sa feuille. Pas grand monde autour d’elle. Normal. Elle évitait qu’on l’entoure. Seule Aiko était à ses côtés. La seule dont elle acceptait la présence pour le moment. Pour le moment ? Ben oui. On sait jamais. Si elle avait envie de se faire d’autres amies. Amies… Des mecs ? Oh peut-être. On verra bien. Tant que ces gamins ne s’approchent pas de trop trop près. Trop de mauvaises expériences avec des hommes. Mais ça… C’est de son passé. Interdiction d’en dévoiler davantage. Bref. Ce cours était fini.

Qui y avait-il maintenant ? Plus rien. Pour le moment. Un temps à se relaxer. Alors… Elle en profita. Laisser Aiko avec ses autres amies. Pas besoin d’étouffer son espace vital. Et puis… Elle avait besoin de sa liberté la Yuuki. Liberté ? Non. Solitude plutôt. Envie d’être seule de temps en temps. Pas trop de compagnie. Errer un peu dans les couloirs. Elle voulait savoir ce qu’il y avait à faire pour ce temps de pause. Histoire de faire autre chose. Histoire d’oublier. Oublier ? Oublier quoi ? Oh et bien… Pour comprendre… Il faut faire un petit retour en arrière.

07h21. Yuuki qui se réveille. Elle est haletante. En sueur. Pourquoi ? Pour un cauchemar tout simplement. Encore un. Un souvenir plutôt. Un souvenir revenu dans sa nuit. Ces images de torture. Ces choses que l’ont a fait sur elle. Sur son corps. Mais indirectement… Sur son esprit également. L’envie d’oublier. L’envie que sa vie soit totalement insouciante. Et pas un voilage de face. Pas cette volonté de faire les quatre cent coups, juste pour profiter du maigre temps qui lui reste. Elle le savait. Il ne lui restait plus tellement longtemps à vivre. Contrairement aux gens autour d’elle. Eux… Ils mourront à quatre-vingt ans, voir quatre-vingt-dix ans. Une longue espérance de vie. Elle… Yuuki… Elle allait mourir dans un peu plus de dix ans. Elle le savait. Une journée qui était donc mal partie. L’envie de pleurer. L’envie de rester au lit. L’envie de ne pas aller en cours et de montrer aux autres la face cachée de son visage. Ne jamais laisser les autres apercevoir que vous souffrez. Pas envie d’être prise en pitié. Qu’on vienne vous voir pour ce que vous faites sentir. Mais pour ce que vous êtes en réalité.

11h08. Déjà une heure que le cours avait commencé. Yuuki avait réussi à éviter de montrer sa souffrance. Personne ne l’avait remarquée. Puisque personne ne la regardait différemment des autres jours. Elle savait ce qu’on pensait d’elle. Mais elle s’en fichait. Attentive… Il fallait l’être. Mais la nuit agitée donnait déjà de son effet secondaire. Et le sommeil la gagna. Elle s’endormit en plein cours. Tombée littéralement sur sa feuille. Affalée dessus. Pour récupérer de sa nuit. Mais bien évidemment, il ne fallait pas. Aiko, douce comme elle l’était, l’avait doucement secouée. Discrètement. Pour que personne ne voit que Yuuki dormait. Elle l’avait réveillée. Personne ne l’avait vue. Mais bien malheureusement… Ça ne lui avait pas permis d’oublier son cauchemar de la nuit. Tant pis. Au moins, elle avait un peu plus d’énergie. C’était mieux que rien.

Voilà. Voilà ce qu’elle souhaitait oublier. Il est maintenant 12h02. Et elle est toujours en train de marcher dans les couloirs. Pour aller où ? Kami-sama le sait. Ah ? Le Pavillon Arts & Littérature. Pourquoi pas tiens. Allez. Y entrer. Discrètement. Tranquillement plutôt. Que faire ? Une salle de musique. Y entrer ici aussi. Regarder les multiples instruments qu’il y avait. Oh ? Une guitare électrique ! Intéressant. Comment cela se faisait-il ? Un tel instrument dans un tel endroit ? Étrange. Mais bon. Elle s’en fichait. S’approcher et attraper l’instrument. Mettre la bandoulière et gratter doucement les cordes. Yuuki en ferma doucement les yeux. Se laisser porter par la musique. C’était parfait… C’était vraiment bien ça. Rien de tel qu’un bon air doux pour se détendre.

Sauf qu’elle n’avait pas remarqué qu’elle n’était pas seule. Elle ne releva cependant pas la tête. Trop concentrée sur sa musique pour savoir qu’elle n’était plus seule. S’arrêter au bout de quelques minutes. Et là, un bruit qui trahit tout. Tourner la tête. Ah… Cette tête-là. Cette fille complètement folle qui la prenait pour une sorte d’idole. Bizarre quand même… Mais bon. Elle est pas méchante alors. Juste hoche un peu la tête. Un « salut » muet quoi. Normal me direz-vous… Yuuki est à moitié muette et ne parle pas beaucoup non plus.

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Miaaaaouuuuu . Miaaaaouuuu.

Son petit chaton. Un petit chaton qu’elle venait tout juste d’adopter. Blanc et noir. Totalement mignon et débile. Il était exactement 6 heures du matin et le petit chaton miaulait pour pouvoir manger. Grrr. La jeune femme ne supportait pas être réveillée par quelque chose qui ne s’appelait pas « Réveille » ! Avant de donner des croquettes ainsi que de la pâtée, la jeune femme se dirigea encore endormie vers la salle-de-bain pour se rafraichir le visage. Elle regarda la montre suspendue dans le couloir, elle soupira. Sale bestiole.

Qu’allait-elle faire aujourd’hui ? Eh bien, elle allait devoir aller en cours pour huit heures et terminerait les cours à midi. En effet, aujourd’hui, la nippone n’avait que à bosser la matinée. L’après-midi, elle irait s’amuser avec les Golden. Mais pour commencer, elle aura à se préparer pour sortit. La belle prend toujours beaucoup de temps. En effet, l’apparence est quelque chose de très important pour elle, et encore, elle est celle qui prend le moins de temps des Golden Girls ! Revenons à nos moutons, Eriko prit une douche, se coiffa, s’habilla, se brossa les dents, se maquilla, mit ses chaussures et caressa son chaton. Et CLAC. La porte se ferme et il est déjà 7 heures 45, l’heure pour elle d’aller en cours.

Presque midi, la jeune femme trépignait d’impatience. Elle venait dépasser quatre heures à écouter attentivement les paroles des professeurs mais plus qu’à quelques minutes de la fin, elle n’en pouvait plus. Elle n’avait qu’une envie : prendre l’air. Mais où ? Avant de voir les Golden, elle passerait surement jouer un peu au piano ainsi qu’à sa guitare. Etant riche, la jeune femme à très tôt apprit à jouer au piano, à la guitare et à chanter. A musique était une passion pour elle. Se sentant dans un autre monde. DRiiiNNG ! Eh voilà, la minette rangea ses affaires dans sn sac et si dirigea vers la salle d’art et de littérature. Un endroit où il y avait tous les instruments qu’elle jouait.

Asa grande surprise se tenait Yuuki. Ou plutôt la femme aux cheveux rouges. En effet, Eriko était totalement obsédée par les gens différents de ceux qu’elle fréquente en général. Et Yuuki est un cas. Eh oui, elle est différente physiquement ainsi que mentalement. Eriko resta un petit moment devant la porte, tout en regardant Yuuko jouer affreusement bien. Un petit sourire se plaça sur les lèvres d’Eriko. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus sourit pour de vrai. Effectivement, Eriko avait découvert qu’un ancien amour l’avait quitté par ordre de son grand-père, elle avait du mal à gagner le duel contre Akira. Enfin bref, de drôles d’événements c’étaient produits dans sa vie dernièrement.

Eriko rentra doucement, sans faire de bruit et s’assit sur une chaise sans décrocher son regard de celui de Yuuki. Cependant, un bout de métal se trouvait par terre et Eri ne le vit pas et Boum, elle trébucha légèrement dessus. Mais plus de peur que de mal ! Yuuki releva la tête pour regarder Eriko. La fille » bizarre « lui fi un petit mouvement de la tête, comme pour lui dire bonjour.

« Salut ! Tu peux continuer à jouer.»

Un petit air joyeux dans sa bouche . Etait-ce une proposition ou un ordre ? Plutôt un ordre, Eriko avait envie qu’elle continue à jouer. Les deux jeunes femmes s’étaient rencontrées un peu plus tôt et elles s’appréciaient plus ou moins. En fait, cela amuse Yuuki de voir qu’une personne comme Eriko l’admirer. L’admirer n’est peut-être pas le mot exact, Eriko était plutôt étonnée de voir des gens aussi différent qu’elle. Ce qui la fascine le plus chez Yuuki est sa coupe de cheveux. Eriko sourit légèrement et attendit qu’elle continue à jouer de la belle musique.

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Toujours cet air joyeux hein ? Impressionnant dans un sens. Pourquoi… Comment surtout ? Un air toujours aussi enthousiaste. C’était assez étrange également. Jamais soucieuse de sa vie ? Et elle lui demandait de continuer à jouer en plus. Continuer de jouer… Pourquoi pas après tout. Elle pouvait essayer. Mais continuer de la regarder un instant cette Eriko. L’air joyeux… Elle devait être contente. Ou du moins aller bien. Pas besoin de lui demander si ça allait donc. Elle allait bien. De toute façon… Le jour où cette fille irait mal hein… Faudra attendre pour voir un tel jour arriver.

Bref. La musique. Remettre sa guitare là où elle était. Sur ses genoux. Passer lentement sa main sur les cordes. Gratter lentement et doucement. Les doigts de sa main gauche agiles. Qui glissent avec aisance et grâce sur le manche. Les yeux mi-clos. Transportée elle-même par sa musique. Cet air calme et serein sur le visage. Un air presqu’heureux. Chose rare pour Yuuki. Chose rare à voir sur cette fille à l’air si froid. Continuer encore et toujours. Elle aimait jouer. Un plaisir pur pour elle. Mais elle se souvint. Elle n’était pas seule. Alors… Elle se stoppa. Plus une note ne sortit. Plus une note ne sortira. C’était sûr maintenant. Poser la guitare là où elle était. Sur son pied. Là où elle l’avait trouvée quoi.

Rester un instant ainsi. Sans regarder Eriko. Mais plutôt le ciel au-dehors. A travers la fenêtre. Et la voilà qui repartait dans sa mélancolie. Non. Il ne fallait pas non plus. C’était idiot. Ne jamais montré cet air devant les autres. Pas de faiblesse. Donc pas de pitié. C’était bien mieux. Soupirer un court instant. Puis se retourner. Ah… Elle était toujours là. La regarder encore. Puis s’asseoir sur une chaise juste en face. Que voulait-elle ? Juste passer du temps ? Avec elle ? Pourquoi ? Pourquoi voulait-elle passer du temps avec elle ? Pourquoi avec une fille comme Yuuki ? Bizarre cette Eriko.

Bref. Rester sur cette chaise à la regarder. Dire quelque chose ? Possible. Mais quoi alors ? Surtout pour elle. C’était chose difficile. Mais bon. Il fallait bien faire de temps en temps quelques efforts. Alors bon. Mais dire quoi ? C’était ça le seul souci. Mais bon. Pas de mots inutiles non plus. Peut-être simplement… Oui. C’était ça le problème. C’était une bonne idée. Allez bon. Faut y aller. Lever les yeux vers elle. Vu que assise… Elle était plus petite que Eriko qui était debout.

Tu fais quoi… ici ?

Vrai ça. Elle ne savait pas pourquoi. C’était… Une de ces filles riches là. Les quoi déjà ? Ah oui. Les Golden Girls. Une fille riche… Pourquoi fréquentait-elle et aimait-elle passer du temps avec une fille comme Yuuki ? Une fille toute simple. Même pire… Une Host. C’était étrange la vie… Mais bon. Peu importe…

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Un air heureux sur le visage, Eriko regardait Yuuki. Une personne tellement différente. Comment les gens peuvent-ils être aussi différents ? Bien sur, tout le monde est unique. Mais de si grands changements ? A vrai dire, cela choque Eriko. Peut-être parce que dans son monde, tout doit être parfait, tout doit bien être fait. Une éducation stricte, une fréquentation aisée, voilà ce qu’est la vie d’Eriko. Pourquoi, ce visage heureux ? Tout simplement, parce qu’Eriko aime la musique tout comme Yuuki. Cette fille est absolument incroyable. Oh, Eriko peut aller mal. Mais, elle ne le fait pas remarquer seulement quand elle est énervée. Eh oui, la minette utilise très vite la violence. Qui aurait crut cela ?!

Après avoir salué et avoir demandé à Yuuki de continuer à jouer, la guitariste continua à jouer. Une mélodie douce, Eriko ne la quitta plus des yeux : Passant sur ses doigts puis sur son visage. Cependant, tout un coup, Yuuki s’arrêta de jouer. Elle posa ensuite son instrument à terre. Pourquoi ? Eriko s’attendait à tout sauf à ce qu’elle détourne le regard vers une des fenêtres de la salle. Eriko l’observa, elle aurait aimé lui redemander de jouer mais elle voulait juste l’observer pour le moment.

Yuuki détourna ensuite son regard vers celui d’Eriko. Eriko afficha un sourire. Elle la regardait avec émerveillement. Prêtant attention à tous ces gestes. On aurait dit une gogole XD Yuuki lui demanda ce qu’elle faisait ici. Elle venait de parler. Son sourire s’agrandit encore un peu plus. Eriko ne répondit pas tout de suite. Elle alla s’asseoir sur le banc à côté du piano. Yuuki avait joué en présence d’Eri. A présent c’était à son tour de montrer ce qu’elle savait faire avec la musique. Elle aurait aussi pu jouer de la guitare mais elle ne jouait pas aussi bien que Yuuki et ça serait humiliant !

Ses doigts effleurèrent le piano. Elle appuya sur une note, juste pour voir s’il était bien accordé. Parfait, elle commença à jouer. Une mélodie douce. Eriko se débouillait plutôt bien en piano. Après avoir fait son petit numéro, elle se retourna et regarda à nouveau Yuuki pour…Pour commencer à parler. Tout le monde sait qu’Eri est une pipelette !

« Je suis venue pour la musique. Et toi ? Pour jouer de la guitare, j’imagine ? »

Ho. Bien d’autres questions trottaient dans sa tête mais elle voulait commencer lentement. Eriko est la petite fille du directeur de Sakurai, elle est donc la première au courant des petits potins. Elle sait donc que Yuuki…que Yuuki est malade. A vrai dire, Eriko n’a pas vraiment conscience de la gravité des maladies. Personne n’est jamais décédé de maladie et personne n’est malade dans sa famille. Pour elle, c’est comme un rhume. Ca vient et ça repart mais ce qu’elle ne sait pas c’est que Yuuki risque de mourir…

« Yuuki. Tu te plais, à Sakurai ? »

Pourquoi cette question ? Tout simplement parce qu’elle espère obtenir quelques réponses à toutes les questions qu’elle se pose. Mais Yuuki ne parle pas tellement.

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Pas de réponse ? Pourquoi ? Elle qui était connue pour avoir la langue bien pendue. Aucun son qui ne sort de sa bouche. Bien étrange ça. Mais bon. Chacun ses petites manies. La voilà qui se levait. Yuuki qui la suivait du regard. Où allait-elle ? Ah. Au piano. Elle avait une soudaine envie de musique ? Encore une plutôt ? Une poussée d’inspiration ? Ou simplement l’envie de se dégourdir les doigts avec un son au bout ? Peu importe. Après une petite note. Juste comme ça. Sans doute pour savoir si le piano était bien accordé. Bien sûr qu’il l’était ! Toujours un musicien venait chaque soir après les cours pour accorder les instruments. Si davantage il y en avait quelques-uns qui ne l’étaient pas. Mais bon.

Une douce musique qui s’élève dans les airs. Qui sort de ce piano. Avec ces doigts graciles et agiles parcourant avec douceur les touches noires et blanches du clavier. La regarder jouer. Fixer surtout ses doigts. Puis son visage. Elle aussi était comme transportée par sa propre musique. Elle aimait ça. Ça se voyait. Rien qu’à voir son expression. Et quelques minutes après… Stop. Elle s’arrêtait. Eriko devait avoir juste envie de faire une simple chanson. Courte musique. Exactement comme une chanson. La voilà qui revient à présent.

Hum ? Ah ! Elle répondait enfin à sa question. Une envie de faire durer le suspens ? Ou bien simplement de parler avec les notes ? Une sorte de message joué et non parlé ? Pourquoi pas après tout. Chacun sa vision des choses. Soupirer un court instant. En avoir fermé les yeux. Puis les rouvrir en la regardant. Répondre.

Comme ça.

Elle… Yuuki… Elle était venue comme ça. Aucune raison particulière devant sa venue. Ou bien derrière. Comme on veut. Juste une errance. Des pas qui l’ont conduite jusqu’à cet endroit. Elle n’en était pas du tout mécontente. Loin de là même. Pour la raison expliquée par Eriko. Elle avait joué de la guitare. Donc aucune raison de se plaindre. C’est vrai. La douceur de la musique. Rien de tel pour oublier. Rien de tel pour se relaxer. Oublier… Tss. Et dire qu’elle était partie de cours exprès pour oublier. Et ça revenait déjà. Mauvaise chose que de trop réfléchir. Jamais rien de bon quand on pense de trop.

De nouvelles paroles. Lever la tête vers elle. Sakurai… Se plaire ici… Réfléchir un court instant. La vie n’était pas si mal dans cet endroit. C’était certain. Yuuki qui se lève de nouveau. Aller à la fenêtre et regarder une nouvelle fois au-dehors. L’envie de sortir un peu. Respirer de l’air pur. Pff… Quelle idée stupide elle avait eu. Un sourire narquois sur ses lèvres. Une trace de mélancolie sur son visage aux yeux clos. L’horreur dans toute sa splendeur, celle de la vérité qu’on connait mais qu’on ne peut se résoudre totalement à accepter. Celle de la mort prochaine et inévitable. Mais vite. Effacer cet air sur son visage. Puis se tourner vers Eriko.

Hm. Toi ?

Un petit mot inexistant qui voulait dire oui. Puisque accompagné d’un hochement positif de la tête. Donc aucun doute possible sur la réponse. Mais pour la Golden Girl… Impossible dans un sens qu’elle ne s’y plaise pas ici. Son grand-père était… Il était quoi déjà ? Haut placé dans Sakurai normalement. Avec une pipelette comme Eriko. Impossible qu’elle ne lui ai pas dit. Sauf que Yuuki ne s’en souvenait plus. Pas dans les détails en tout cas. Elle allait certainement déverser un flot de paroles encore. Ou pas. Mais curieuse comme elle l’était… Un peu trop des fois de temps en temps d’ailleurs…

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Avant de répondre à sa question, Yuuki soupira, ferma les yeux, les rouvrit et dit une toute petite phrase. Ha la la. Yuuki est une bien curieuse femme ! Elle était venue « comme ça. ». Même si Yuuki ne lui avait pas dit la raison exacte, Eriko savait que c’était pour pouvoir profiter et jouer de la guitare. Pourquoi fallait-il que Yuuki réponde aussi mystérieusement ? En général, les gens parle beaucoup trop pour répondre ou ne réponde rien mais ils ne répondent pas quelque chose d’imprécis. Mais là, il s’agit de Yuuki. Une fille pas comme les autres !

Eriko qui comptait bien en apprendre un peu plus sur Yuuki. Et savoir si l’école fondée par son grand-père lui plaisait. Yuuki répondit encore une fois simplement mais elle lui demanda si ça lui plaisait à elle. C’était déjà un bon début ! La femme aux cheveux rouge commençait même à engager une petite conversation ! Eriko n’attendit pas une seconde pour répondre. Elle lui donnait l’occasion de lui parler, elle devait la saisir !

« Eh bien. Oui, ça va. Tu me diras quand on a ses amis à un endroit, on se sent bien. N’importe à quel endroit ! »

Eriko lui sourit avant de passer son regard sur les habits de Yuuki. Des habits qui allaient tellement bien à Yuuki. Elle, au moins, à un propre style. Eriko, elle achète dans des magasins de grandes marques. Bref, elle a les habits que portent les riches. Bien sur, elle ne porte pas ce qui ne lui plaît pas.

« Hé, Yuuki. Dis-moi, t’achètes où tes habits ? Tu penses que ça m’irait ? »

Question absolument débile. En s’imaginant à l’intérieur des habits de Yuuki, Eriko ne put s’empêcher de pouffer de rire. Bien sur que ça ne lui irait pas. Eriko n’avait pas la tête pour ce style. Peut-être que pour Yuuki, ça question paraissait insultante mais pour Eriko ça ne l’était pas. Elle voulait juste, du moins essayer, de faire sourire Yuuki qui n’avait pas encore sorti un seul sourire de sa bouche depuis leur rencontre !

Eriko repensa un instant au fait que Yuuki était malade. Etait-ce- pour cela qu’elle avait ce style ? D’ailleurs la question « Comment est-ce- d’être gravement malade « lui trottait toujours dans la tête. Devait-elle la lui poser ? N’était-ce-pas trop osé ? Yuuki n’apprécierait surement pas. De plus, son grand-père lui avait dit en lui demandait de se taire mais comment faire lorsqu’on a en face de soi la personne malade ? La personne a qui on a envie de poser des tas de questions !

« Est-ce-que... Est-ce-que ça fait mal ? … »

Une petite voix curieuse. Maladroit ? Oui, peut-être mais déjà mieux que de commencer en demander comment c’est. Eriko n’était pas du tout précise, elle ne précisait pas quoi. Si de la pitié se faisait ressentir dans ces yeux ? Non, juste un air curieux. Les yeux pétillants d’impatience, d’impatience de découvrir les petits secrets de cette Yuuki si incroyable, de la personne qu’elle admire en quelques sortes !

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Pipelette. Vraiment pipelette. Mais bon. Yuuki le savait. Yuuki s’en doutait. Rares étaient les fois où cette fille n’avait pas prononcé de longues phrases. Tellement longues qu’on ne se souvenait plus du début. Exagéré ? Oui assez. Mais parfaite illustration de la capacité de débitage de paroles que possédait la Golden Girl. Impressionnant pour les gens qui aiment parler. Qui aiment dire des tas de choses en un temps réduit. Enviée elle doit être… Pas de la visualeuse en tout cas. Sauf à moitié. Celle d’avoir envie de ne pas être à moitié muette. Des fois… Elle ne savait pas. Était-ce mieux de l’être totalement ? Ou bien pas du tout ? Point de vue de son caractère. C’était parfait ainsi. Aucune différence. Mais peu de gens le savaient. De quoi ? Que Yuuki ne pouvait pas trop parler, même si elle en avait le désir. Non pas que son vocabulaire était limité. Bien au contraire. Mais… Ses cordes vocales s’épuisaient trop vite. Voilà l’explication. Oui. C’était ça.

Les vêtements ? Lever les yeux vers elle avec un air pour le moins étonné. Pourquoi parlait-elle de ça ? Et pourquoi pouffait-elle de rire à présent ? Hum… Son regard. En train de bien détailler les vêtements de l’étudiante. Elle s’imaginait des choses non ? Mais quoi ? En rapport avec quoi ? Sûrement en rapport avec les vêtements que portaient Yuuki. C’était certain même. Deux raisons. Elle en parlait. Et elle les regardait. Mais quelle situation exacte trottait dans sa tête ? Peu importe. Pas envie de chercher. Pas vraiment envie de se creuser la tête en ce moment. Peut-être lui dira-t-elle. Mais… Une question qui attendait une réponse. Alors… Il fallait la lui donner. Où les achetait-elle ? Hum… Plusieurs réponses.

Akihabara. Shibuya. Ou je les fais. Ou… customise.

Un peu du mal sur le dernier mot. Non pas trop difficile pour Yuuki. Mais pour les raisons expliquées précédemment. Le tissu. Ou des fringues toutes faites. Parfois, c’était un mélange des deux. Un jean tout simple qu’elle prenait. Et qu’elle customise. Tout simplement. Surtout des grigris quand on y pense. Surtout de la customisation et un assemblage. De choses et d’autres. Tout simplement. C’était vraiment simple. Trop simple parfois même. Juste besoin de beaucoup d’imagination en fait. C’était ça qu’il fallait avant tout. Hum ? Une autre question ? Sur de la douleur ? Pourquoi ? Par rapport à quoi ? Ah. Son tatouage peut-être ? Vu qu’il était visible. Oui. Ça devait être ça. Très certainement. Le montrer de son doigt.

Ça ? Non.

Ça ne faisait pas tellement mal en fait. Une fois habituée… Le reste passait tout seul. Comme une lettre à la poste ! Si on pouvait le dire ainsi. Mais bon. Si ce n’était pas du tatouage… De quoi pourrait-elle bien parler ? De rien d’autre pas vrai ? Yuuki n’était pas percée. Elle avait juste deux tatouages. Un très très récent. Une petite araignée entre le pouce et l’index. Sur le dos de la main. Pas agréable comme endroit à tatouer. Faut l’avouer. Mais qu’est-ce que ça claque !

La regarder une nouvelle fois. Était-ce bien de son tatouage qu’elle parlait ? Ou bien du deuxième peut-être ? Oui. Le deuxième avait plus de chances d’être prit dans cette question. Mais peu importe. Si c’était ça. Réponse dite. Et si ce n’était pas ça ? Et bien Eriko n’aura qu’à mieux reformuler sa question. Pas une langue rangée cette fille… N’est-ce pas ? Ça ne l’embêterait pas de toute façon. La regarder toujours. Droit dans les yeux. En attente d’une espèce de signe ? Pourquoi pas après tout.

Mais cet air curieux… La Golden Girl voudrait-elle se faire un tatouage ? Humf… Une fille comme elle avec un tatouage. Ça paraîtrait curieux pas vrai ? Ah moins qu’elle voulait se tester en visualeuse ? Ça pourrait expliquer toutes les questions qu’elle posait depuis tout à l’heure. Eriko en visualeuse… Yuuki demandait à voir, mine de rien. Pas de sourire non plus. Toujours cet air calme et distant sur son visage. Cette fille ? Rire ? Sourire ? Aussi sûr qu’une poule avait des dents ! Bien que… Non. Pas aussi sûr. Puisqu’elle avait déjà rigolé. Une fois. Une unique fois. Devant Aiko. Sa meilleure amie. La seule qui avait réussi à ce jour. Un exploit…

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Des rues qu’elle connaît. Bien sur qu’elle est déjà allée là-bas ! Les endroits connus où il y a du shopping…Ce n’est pas possible que la nippone n’y ait pas jeté un coup d’œil ! Les customiser ? WHOUUUUAAAAA ! Jamais elle n’a fait ça. Eh oui, la miss achète tout déjà tout fait. Elle customise des tonnes de choses mais pas d’habits. Vous imaginez si ça rate ? Vraiment incroyable cette Yuuki ! Et son maquillage ? Comment fait-elle pour qu’il soit aussi parfait ? Identiques des deux côtés. Ainsi qu’originale ! Et sa coiffure ? Yuuki va-t-elle toutes les semaines chez le coiffeur pour remettre la touffe bien en ordre ? Et…Et comment fait-elle pour être aussi mince ? Régime ? Sport ? Non mais j’te jure…Comment Eriko fait-elle pour stuquer toutes les questions qu’elle se pose ?!

« Mais ça reste intacte quand tu les customise ? Ca ne casse pas ? Et si ça loupe ? Mais…Et...Et… »

Et de une, et de deux, et de trois…Questions ! Okk. A la fin de la troisième, Eriko avait hésité pour lui poser d’autres questions mais elle se dit qu’elle allait lui faire peur si elle continuait à lui poser autant de questions en une fois. Surtout que Yuuki n’est pas autant bavarde que la petite Eri. Même si Yuuki commençait à être habituée. D’ailleurs, Yuuki parlait de plus en plus, laissant à chaque fois moins de blancs entre ses paroles. Super, n’est-ce-pas ? Enfin, pour Eriko qui adore parler avec son « idole xD » ! La jeune femme qui avait rigolé, regardait maintenant Yuuki avec de gros yeux. Qu’était les réponses de toutes ces questions ?!

Rha la la. Pourquoi fallait-il que Yuuki pense que c’était d’un tatouage de ce qu’Eriko venait de questionner. Ca aurait été tellement plus simple si elle avait directement comprit qu’elle parlait de sa maladie. Etait-ce maladroit ? Bien sur mais Yuuki commençait à avoir l’habitude de la maladresse de la petite Sakurai !

« Ah bon ? Même pas quand tu le fais ? Et, et c’est un qui va repartir ou pas ? »

Une pipelette, même si la personne en face d’elle ne répond pas vraiment à sa question, trouve quelque chose à redire sur ce que la personne d’en face vient de répondre ! En effet, Yuuki venait de parler de tatouage alors Eri continua en parlant de tatouage mais…La question sur la maladie…Vous pouvez rêvez qu’elle n’en parle plus !

« Yuuki, tu sais…Je suis au courant d’absolument tout. Enfin pas tout mais de beaucoup, beaucoup de choses… Je sais bien plus que tu ne le crois sur toi… »

Eriko lui sourit avant de s’avancer un peu plus vers la femme aux cheveux rouge. Elle la regarda droit dans les yeux. Eriko paraissait vraiment serieuse. Peut-être que Yuuki avait déjà comprit qu’elle lui parlait de sa maladie mais Eriko qui voulait s’assurer qu’elle ait bien comprit continua à parler. Bah oui, si maintenant Yuuki pense qu’elle parle des piercings….On aura pas bientôt finit xD Surtout…Qu’Eriko avec des piercings ou des tatouages…Ca semblerait bizarre. Eriko n’est pas de ce genre à moins que le piercing ou le tatouage ne se voit pas !

« Je sais pour ta maladie. »

Une courte phrase. Sans émotions. Pas de pitié. Juste un petit air curieux sur le visage.

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Eh bien. Elle en posait des questions. Et si… Et ça… N’en avait-elle pas marre ? Non. Impossible. C’était Eriko. Impossible qu’elle en ai assez de parler. Sinon… Ce serait qu’elle est malade. Tout simplement. C’est pourquoi Yuuki ne s’en étonnait pas. Pas le moins du monde. Attendre juste la fin de ses phrases. Attendre ses petites poses. Pour répondre à ses nombreuses questions. Tout d’abord. La customisation. La regarder. Attendre qu’elle ai terminé ses questions. Ah ! La petite pose. L’utiliser pour répondre.

Non. Sont… intacts. Suffit de… faire attention.

Beaucoup de mal pour parler. A ce rythme-là, elle n’allait plus pouvoir parler jusqu’à la journée prochaine. Les cordes vocales qui tiraillent. Elle le sentait. Mais ça allait pour le moment. Au pire. Après… Elle ne parlera plus. Et puis voilà. Elle écrira à la limite sur du papier. Ça l’avait fait rire intérieurement. Le côté candide de Eriko. Les vêtements ne cassent que si on y va en bourrin. Et au pire… Si ça rate. On répare. Ou on rachète. Tiens ? Elle reparlait du tatouage désormais. Avait-elle peur de souffrir ? Trop curieuse cette petite. Beaucoup trop quand on y pense. Mais tant qu’elle ne va pas trop loin… Yuuki s’en fichait. L’écouter encore. Elle pouvait éviter de parler cette fois. Un simple hochement négatif de la tête. Ça suffisait pour une réponse. Largement suffisant. Rien à dire là-dessus. Rien à ajouter. Alors faire un geste. Tout simplement.

Et une autre série… Mais pas de questions cette fois. Au courant. Au courant de quoi ? Lever les yeux vers elle. Des yeux inquisiteurs. De quoi pouvait-elle bien parler ? Au courant de beaucoup de choses… Plus qu’elle ne le croit. Par rapport à quoi ? A la vie dans le lycée peut-être… A Sakurai. Ou à Todai. Il y avait peut-être des choses mauvaises qui s’y tramaient ? Qui sait… Le mal… Cette chose qu’on qualifie comme telle. Alors qu’en réalité… C’est juste la deuxième partie de l’âme des gens qui est plus présente et qui a écrasée l’autre partie. Celle-là qui fait surface. Mais bon. Assez remué les mauvais souvenirs. Le passé trop empli de souffrances. Toujours la regarder en soupirant doucement. Quoi qu’il se passait ici ou ailleurs, la visualeuse n’avait pas envie de savoir. Chacun doit régler ses problèmes. Sauf quand il s’agit des amis. Et qu’ils demandent de l’aide Sinon… Chacun dans son coin. Yuuki ne voulait pas d’aide elle. Elle avait accepté depuis bien longtemps son destin.

La voilà qui s’avançait maintenant. La regarder droit dans les yeux. Un regard neutre. Eriko aussi… Étrange. Mais il y avait également du sérieux. C’était donc grave ? Qui sait. Tellement de choses absurdes en ce bas monde. Et là… La phrase tomba. Le cœur de la beauté froide et sauvage rata un battement. Les sourcils qui se froncent d’instinct. Comment… Comment Eriko pouvait-elle être au courant ? Elle n’avait rien dit pourtant ! Elle avait caché la nature de sa maladie ! Personne ne pouvait deviner. La tête rouge avait tout détruit. Du moins… C’est ce qu’elle croyait. Non. La Golden Girl ne pouvait pas tout savoir. C’était impossible. Mais… Ça s’expliquait aussi. Son grand-père était le Directeur de Sakurai… Alors elle devait avoir lu des dossiers. 100% de chances que ce soit le cas. Oui. Ça ne pouvait pas être autrement. Tout collait. Bref. La regarder. L’air froid. Le naturel qui revient au galop. Toujours cette crainte qu’on la prenne en pitié. Rien de plus enrageant. Souffler fortement et rapidement par le nez. Un petit Humf quoi.

Et alors ?

Se lever. Lui tourner le dos. Un mouvement pour s’en aller. 76 % de chances que Eriko veuille lui tirer les vers du nez. Une façon de fuir ? Fuir la vérité ? Non. Yuuki ne fuyait pas la vérité. Puisqu’elle l’avait accepté. Elle fuyait juste le fait que les gens savent. Elle ne voulait pas qu’on sache. Les regards changeraient. Elle ne serait plus sur le même pied d’égalité que les autres. Alors… Mieux valait que cela reste un secret à jamais.

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Parler, parler et ensuite laisser parler Yuuki pour recommencer à parler & parler. Voilà, la petite routine de la jeune femme enfin avec Yuuki. Elle n’est pas comme ça avec tout le monde. Surement parce que Yuuki est un peu comme son « idole «, Eh oui, Yuuki est très différente d’Eriko ce qui fascine Eriko. Incroyable comme chaque personne sur terre est différent, non ?

Après avoir terminé de parler, Eriko laissa enfin Yuuki répondre. Comme d’habitude, la jeune femme répondit très simplement, sans faire de phrase. Comment fait-elle en cours de français si elle parle toujours aussi vaguement, du moins en oral ? Ah la la, encore une question qu’Eriko aurait aimé lui poser ! Lorsqu’elle Eriko lui demanda si la maladie mortelle de Yuuki faisait mal, Yuuki répondit d’un simple hochement négatif de la tête. Eriko lui sourit. Ca n’était pas comme si elle comptait faire un tatouage mais savoir est toujours une bonne chose. A présent si quelqu’un lui demande si les tatouages font mal, Eriko pourrait rapidement dire que non ! Impressionnant, n’est-ce-pas ?

Après avoir posé des quetsions, le sourire aux lèvres, Eriko parut plus sérieuse. Elle expliqua à Yuuki qu’elle était au courant de tout. Yuuki ne réagit pas. Peut-être pensait-elle qu’elle parlait d’autre chose que sa maladie ou attendait-elle tout simplement qu’Eriko continue de parler ! Eriko s’avança légèrement pour enfouir ses yeux dans ceux de Yuuki. Il fallait qu’elle lui dise. Eriko (très impatiente) lui dit alors qu’elle savait à propos de sa maladie. Yuuki la regarda alors froidement ce qui fit du mal à la jeune femme. Elle ne voulait pas que Yuuki la déteste, au contraire. Elle voulait être son « amie » mais était-ce possible avec leur différence ? Un soupir terminé par un « et alors ? ». Bah…Est-ce-que ça fait mal ou peur de mourir ? Voilà les questions qu’elle désirait lui poser à présent !

Yuuki se leva ensuite. Fuyait-il Eriko ? Fuyait-elle les questions qu’Eriko voulait encore lui poser ? Eriko n’en avait aucune envie. Elle venait prendre tout son courage pour lui faire part du fait qu’elle savait pour la maladie de la jeune femme. Elle ne pouvait pas la laisser filer ainsi. Il fallait qu’elle sache, enfin, ce que ça fait.
« Ne part pas. Je veux te poser une question… »

Eriko s’avança à nouveau vers Yuuki et ne la laissa pas répondre. Elle toucha son épaule et la poussa vers une chaise.

« Est-ce-que ça fait mal ? Et…Et est-ce-que tu a peur de mourir ? »

Tout allait bien trop vite mais Eriko ne pouvait s’empêcher de parler ! Pas de sentiments de pitié dans ses yeux. Juste de la curiosité. Pas normal! Elle lui avait demandé une questions mais en avait posé deux. Enfin bref. Du Eriko tout craché !

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Eriko qui reprend de nouveau la parole. Yuuki qui s’arrête alors. Ne plus bouger. Être juste devant la porte. Pourquoi voulait-elle la retenir ? Lui parler… Qu’elle parle alors. Mais qu’elle ne dise plus rien face à sa maladie. Pourquoi fallait-il que la Golden Girl soit si curieuse ? Avait-elle véritablement besoin de fouiller dans les dossiers de son grand-père. Bon sang… Quelle idée d’avoir pour « amie » la fille du directeur de Sakurai. Même si ce n’était pas de la volonté première de la visualeuse. Ben oui ! C’était Eriko qui était allée vers Yuuki. Pas l’inverse. Impossible venant de la part de la beauté froide. Trop associable pour aller vers les autres. Bref.

La voilà qui se faisait pousser jusqu’à une chaise. Avec douceur oui. Aucune brutalité. Pourquoi la demoiselle ferait-elle preuve de violence envers la tête rouge ? Ce serait perdre le semblant d’amitié qui les unissait. Un lien bien fragile. Mais ce n’était pas de la faute d’Eriko. Ça venait de Yuuki. Elle le savait très bien. Mais… Trop sauvage. Trop froide. Elle ne voulait pas s’entourer. Crever seule comme un chien des rues ? Roh. Faut pas exagérer. Elle n’avait pas envie de ça non plus. Juste que trop d’amis… Ça tuerait son besoin de solitude. Oui. Besoin de se trouver seule de temps en temps. Capable de craquer quand même. Drôle de façon oui. Pas de pleurs. Pas de larmes. Pas de cris. Juste un enfermement chez elle. Dans sa chambre. Pendant des heures. Sans rien faire. Immobilité totale. Immobilité parfaite. Voilà ses crises. Bref. Revenir au présent.

Regarder Eriko dans les yeux. Douleur ? Et le mot fatidique. La mort. Un tic qui la trahit. Pas celle d’une peur. Non. Plutôt comme un flash. Le fait… que ce soit la vérité. Yuuki le savait. Elle allait mourir. Dans une dizaine d’années environ. Son corps se détruisait lentement. De l’intérieur. Tout mourrait à petit feu en elle. Et elle ne pouvait lutter contre cela. Le tic qui l’avait trahi, c’était la vérité. Mais comment ? Après la lueur qui montrait que la Golden Girl avait tapé dans le mile. Une lueur de froideur. Le regarder droit dans les yeux. Avec cette froideur dans les siens. Ses iris teintés de glace. Un temps passa. Un ange si vous préférez. Vu le silence. Mais un drôle d’ange. Vu l’atmosphère qui régnait en cet instant. Pesante.

Se lever de sa chaise. Brutalement. Comment savait-elle ? Comment était-elle au courant ? La jeune visualeuse n’avait rien dit par rapport à son destin. A personne. Même pas à sa meilleure amie. Yuuki avait avoué sa maladie oui. Mais elle l’avait embellie. Elle n’avait pas dit qu’elle allait en mourir. Juste dit que c’était assez grave. Juste parce qu’elle savait qu’elle pourrait manquer les cours à cause de ça. Assez souvent parfois. Donc… Il fallait prévenir. Voilà. Mais non. La beauté froide n’avait jamais parlé de mort. A personne. Alors… Comment ? Ah. Possible. Eriko était une petite fouineuse quand même. Trop curieuse. Elle avait du vouloir savoir la maladie de la beauté froide. Elle avait dû donc trouver… Tss… Lui tourner le dos et aller à la fenêtre. Risque de blesser. Avec son air froid. La seule chose sur laquelle elle n’est pas franche. Sa maladie. Voix dure.

C’est mon pro… blème.

Froncer les sourcils. Encore et toujours. Non. Elle ne voulait pas en parler. Même si la Golden Girl n’avait aucune pitié dans ses yeux. Elle ne pouvait pas. Aucune envie de parler de ça. Est-ce qu’elle comprendrait ? Ou pas… Eriko trop curieuse. Pourquoi ce besoin de tout savoir ? Ça entrait dans la vie privée de Yuuki ça. Elle ne dirait rien. Ni dire que oui, elle allait mourir. Ni répondre à sa question. Ne rien dire. Juste ces trois mots. Prononcés difficilement. Mais au moins. C’était dit. La visualeuse commençait à avoir de plus en plus de mal à parler. Pourquoi ? Trop parler pour aujourd’hui. Oui. Elle avait peu parlé. Mais c’était suffisant pour lui détruire les cordes vocales pour la journée. Envie de fumer… Prendre une cigarette dans son paquet. Et ouvrir la fenêtre avant. Pour que la fumée s’échappe vers l’extérieur. L’allumer ensuite et tirer une latte. Hum ? Faire davantage de mal à sa voix ? Bof. Elle s’en fichait en fait. Elle finira muette. Dans quelques années. Trois ou quatre au mieux. Du moins elle pensait. Ça ne l’étonnerait pas si elle perdait définitivement la voix un jour.

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Non, Eriko ne voulait pas la blesser mais en parlant de la maladie de Yuuki, la tête rouge se leva brutalement pour sortir de la pièce où se tenait Eriko. Non, laisser filer une personne à qui on souhaite poser des tonnes de questions ? Hors de questions ! Eriko l’attrapa par le poignet pour la mettre avec douceur sur une chaise. Eriko était en train de lui imposer ses règles mais Yuuki avait un caractère trop fort pour l’écouter. Bien que les deux jeune femmes soient différentes, elles se considèrent tout de même comme des « amies «. Souffler un moment. Pouah, beaucoup de choses venaient de se produire en la présence de Yuuki. Oser parler de la maladie de Yuuki, la retenir. Mais à quoi jouait Eri ? Eriko, une personne pleine de vie, qui ne pense qu’à apprendre sur la vie, être curieuse, qui ne pense qu’à elle…

Eriko veut tout simplement en apprendre un peu plus sur son « idole » qui en plus vie avec une maladie mortelle mais, mais comment fait-elle pour être autant différente ? Comment fait-elle pour vivre en ayant ce genre de maladie ? Pourquoi ne profite-t-elle pas à fond ? Oui, Yuuki n’essaye pas de se faire de nouveaux amis, elle reste là où elle est en essayant de faire le moins de choses possible ! Eriko, à sa place, profiterait à fond ! En même temps, les caractères des deux jeunes femmes ne sont pas du tout mais alors pas du tout identiques !

Après avoir forcé Yuuki à s’installer sur une chaise, la jeune femme se leva presque immédiatement après pour aller près de la fenêtre. Le regard tourné vers le dehors, Yuuki prononça une phrase. Oui, c’était son problème mais elle devait profiter de ses dernières années, pas se refermer sur elle-même. Eriko, le regard toujours blottit sur le corps de sa camarade, sourit. Pourquoi souriait-elle dans ce genre de moment ? Huum, eh bien, Eriko était heureuse. Heureuse de comprendre que pour une fois, elle n’avait pas le droit de savoir même si la tentation était forte. Oui, Eriko ne pouvait pas toujours faire comme elle voulait.

« D’accord. »

D’accord, ne pas insister mais fallait quand même qu’elle réponde ! Oui, si Eriko ne répondait pas, ça semblerait plus que bizarre. Yuuki commença ensuite de fumer. Mais, mais, elle alait mourir encore plus vite si elle faisait ça. Eriko était sur le point de lui dire que c’était dangereux pour sa santé mais il fallait (au moins qu’elle essaye) ne plus s’occuper des affaires de l’idole. Et Yuuki devait être au courant, avec tous les logos représentés sur les paquets. D’ailleurs, n’en font-ils pas un peu trop ? les gens qui fument, continuent de fumer, c’est pas les logos qui vont les faire arrêter !

Que faire maintenant qu’Eriko a accepté de laisser Yuuki tranquille ? Devait-elle partir ? Non, ça n’est pas tous les jours qu’on voit la belle tête rouge, qu’on lui parle. Il fallait qu’elle en profite encore un peu mais du côté de Yuuki était-ce réciproque ? Peut-être que elle, voulait rentrer et ne plus avoir affaire avec Eriko. Ce qui serait normal après leur discussion !

« On fait quoi, maintenant ? »

E riko avait une voix plus faible, plus aussi curieuse ou enthousiaste. Enfin bref. Elle avait sa voix normale ! Qu’allaient faire les deux jeunes filles à présent ? Ha ha .

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Tiens ? Pas d’insistance. Eriko n’avait absolument pas insisté. Étrange. Beaucoup trop même. Beaucoup trop sûrement. Oui. Mais bon. Elle n’en avait un peu beaucoup rien à faire. Au moins, elle arrêtera de lui poser des questions. Surtout CE genre de questions. Yuuki n’était pas contre. Elle aussi était curieuse. Mais là… C’était bien trop… Comment dire… ? Elle ne savait pas. Elle ne trouvait pas le mot. Alors bon. Elle fera ça comme ça. Bref. La regarder. Plonger son regard dans le sien. Qu’allait-elle faire ? Allait-elle continuer ? Cette petite lueur. La tête rouge la connaissait bien. L’envie de poser des questions. La Golden Girl en avait terriblement envie. Ça se voyait. Et pourtant… Elle ne disait rien. Elle se retenait. Pourquoi ? Avait-elle comprit qu’elle n’aurait pas de réponses ? Ou bien qu’à faire cela, elle empiétait sur la vie privée de l’étudiante ? Le fait que c’était bien trop personnel… Possible. Peu importe. Au moins, elle avait arrêté ses questions.

Yuuki allait encore repartir quand elle entendit la demoiselle lui parler. Se retourner un instant. La fixer une nouvelle fois dans les yeux. Quoi faire maintenant ? Pourquoi ? Ah. Elle voulait peut-être se faire pardonner ? D’avoir posé autant de questions assez indiscrètes. Enfin… Les autres ne l’étaient pas. Mais… Elle avait un peu trop insisté sur la maladie. La visualeuse détestait qu’on en parle. L’envie que l’on ne la prenne pas en pitié. Lever un peu la tête vers le ciel. Réfléchir. Que pourraient-elles bien faire… ? Hum… Ah tiens ! Pourquoi pas ? Regarder de nouveau Eriko.

Un… bar ?

Aller boire un coup. Ça leur fera du bien. Et puis, ça faisait longtemps que Yuuki n’était pas allée se désaltérer depuis un bout de temps dans un bar. Alors pourquoi ne pas en profiter. Et la Golden Girl qui était tout à fait d’accord. Toujours aussi enthousiaste cette fille bon sang… Sortir du complexe universitaire. Puis aller en ville. Là. Parcourir les rues pour arriver dans un bar. Il était bien celui-là, pas vrai ? Y entrer. S’installer dans les fauteuils. Elle avait envie d’y aller. Alors bon.

Un serveur qui arrive. Qui leur donne les cartes des boissons. Quoi prendre ? Tiens ! Une bière. Pourquoi pas. Elle avait le droit alors bon. Pourquoi s’en priver ? Prendre ça. Et Eriko ? Qu’elle choisisse ce qu’elle veut. Elle lui prendrait pas la main. Elle est assez grande, pas vrai ? Bref. Rendre les cartes avec les commandes. Attendre maintenant. Dans le silence. La Golden Girl qui restait silencieuse ? C’était bien étrange tout cela. Mais bon… L’étudiante aux cheveux rouges ne s’en plaindrait pas. Ça évitera les questions assez… déplacées oui.

Les commandes qui arrivent. Yuuki qui prend sa boisson. Une pinte de bière. La prendre par l’anse. Et porter le verre à ses lèvres. Boire tranquillement de sa bière. Avant de reposer sur la table. Le pied sur son genou. Bien à son aise. Pourquoi ne pas en profiter de toute façon ? Regarder droit devant elle. C’était certainement pas la visualeuse qui allait engager une conversation. Alors… A Eriko de le faire. Si elle le désirait bien sûr. Elle ne la forcerait pas. Pas le moins du monde !

» Eriko Sakurai [fini]
» Petite balade dans Todai... [PV Eriko Sakurai]
» Golden Boys Addict ! [Eriko]
» Non, non , Eriko n’a pas changé de sexe en une nuit ! [PV Akira]
» Un sauveteur à Sakurai |Shosho <3| {END}