Parfois, toute résistance est futile (surtout quand y'a Robin des Bois dans le tas). [avec Hiroto K.]

Johnny regarda le bâtiment de Todai avec appréhension. On ne pouvait pas vraiment dire qu'elle venait ici avec la joie de vivre au coeur. En tout cas pas depuis samedi dernier. Le souvenir de sa rencontre avec Akyio et Neji lui arracha un soupir désabusé et elle serra avec un peu trop de force le sac en papier recyclable qui portait un sigle de la pharmacie du coin.

C'était vraiment parce qu'elle voulait revoir Min-oh et parce qu'elle ne pourrait pas débarquer chez lui à l'improviste comme elle le désirait à la base. Aujourd'hui, ses parents avaient invités à dîner des pontifes de l'industrie du bois à la maison et ils avaient exigés que Nelson et elle soient présents.

C'était la seule solution et c'était important parce qu'elle avait décidé de s'occuper de Min-Oh. Elle jeta un coup d'oeil à l'intérieur du paquet où se trouvait une petite boite rectangulaire : Patchs pour arrêter de fumer. Satisfait ou remboursé !
Évidemment elle avait pris trois quarts d'heures dans la pharmacie à demander qu'elles étaient exactement les produits utilisés et quels effets ils pouvaient avoir sur l'organisme. Il était hors de question de donner à son nouvel ami un produit qui pourrait s'avérer tout aussi néfaste que la cigarette en elle-même. La pharmacienne n'avait pas vraiment apprécié mais elle ne se rendait pas compte que c'était très important.

En temps normal, elle évitait tout ce qui était pharmaceutique mais elle se doutait bien que Min-Oh ne voudrait pas arrêter comme ça. Il avait la tête dure.

Prenant une profonde inspiration, Johnny releva à nouveau ses yeux vers la porte de Todai. Après tout elle était venue des quantités de fois sans jamais croiser Neji, il serait donc probable qu'aujourd'hui ne serait pas différent des autres jours. De toute façon tout ce qu'il méritait c'était de tomber avec ses lacets défaits la tête première vers le sol. Elle n'avait rien à se reprocher et n'avait certainement pas à avoir honte.

Plus facile à dire qu'à faire.

D'un mouvement de tête rapide, Johnny s'engouffra entre les deux gardes de l'université qui lui firent un sourire complice. Ils étaient toujours vraiment sympathiques avec elle et Johnny pensa qu'au final, elle devrait peut-être leur apporter quelque chose de bon. Un cake au tofu ou un truc dans le genre.
Même si aucune de ses connaissances n'aimait ça (personne avec des papilles gustatives opérationnelles ne pouvait aimer un truc pareil de toute manière).

D'un geste vif, Johnny serra son sac en bandoulière et le petit sac en papier contre sa poitrine en jetant un regard suspicieux autour d'elle.

Pas de Neji en vue.

Il y avait du monde mais pister le jeune homme avait eu cet effet peu commun de doter la première année d'une espèce de radar Nejinien. Même avec du monde elle savait quand il était dans le périmètre.

Plus ou moins rassurée, la jeune fille se posa devant l'énorme plan de l'établissement.

Où pouvait bien se trouver le bâtiment de Min-Oh hein ? Se tapotant distraitement les lèvres d'un geste impatient, Johnny ne remarqua pas de suite que les cheveux sur sa nuque se hérissaient comme pour un jour d'orage.

Ah trouvé ! C'était un peu plus loin que prévu mais en dix minutes elle y serait. Elle espérait juste que Min-Oh n'était pas en...

Le souffle coupée, Johnny freeza toute entière en entendant la voix de Neji. Comment avait-elle pu louper ça ? Heureusement le panneau d'indication les séparait et Neji ne pouvait pas la voir. Nerveusement, Johnny sauta sur elle-même dans un mouvement de panique.

" Oh ! Pas de panique, pas de panique..." murmura telle tandis que rentrait dans son champ de vision les baskets de marques de l'universitaire.

Le sang reflua complètement du visage de la lycéenne et elle attrapa la première chose qui se trouvait dans le secteur, à savoir un pan de chemise se trouvant tout prêt d'elle.

Levant les yeux, elle croisa le regard surpris d'un étudiant et sans même lui laisser le temps de réagir, elle se positionna en formation ninja invisible derrière lui.

" S'il vous plait s'il vous plait." fit-il à voix basse derrière le dos de l'étudiant en se serrant contre lui comme pour se fondre totalement dans son dos (peut-être qu'elle essayait de devenir son sac à dos ou un truc dans le genre ?).

Il était moins une puisque Neji apparut de derrière le panneau, se dirigeant avec sa nonchalance habituel vers la sortie.
Lentement, Johnny leva sa tête pour voir au-dessus de l'épaule du garçon mais gardant ses petits poings serrés sur l'étoffe de la chemise comme si sa vie en dépendait.

Maintenant c'était assez délicat. Danger n°1 était partie. Par contre elle venait de se fourrer dans un danger n°2. Consciente de la position plutôt spéciale où elle se trouvait, elle lâcha abruptement le jeune homme et piqua un fard substantiel sans oser le regarder.

" Hum... eto... c'est à dire..."

Johnny avança sa main pour lisser la chemise derrière qui était toute écrabouillée et eut un sourire contrit.

" Chouette chemise." fit-elle en se préparant à un rabrouage en bonne et dû forme.

Hiroto affectionnait particulièrement l’université qu’il fréquentait. Les gens étaient plutôt sympathiques, à quelques exceptions près bien sur, mais le monde n’est pas parfait alors faisons avec. Dans un sens cet endroit allait lui manquer lors de sa graduation, mais le pire dans tout ça c’était simplement qu’il n’avait pas encore de copine pour l’accompagner pour la graduation. D’accord, au niveau des priorités, Hiro préférait graduer avec des notes excellentes plutôt que des notes potables à cause qu’il avait perdu trop de temps à se trouver une copine.

Donc ça devrait devenir le cadet de ses soucis, heureusement ses notes étaient excellentes et il était sans aucun doute un des premiers, sinon le premier, de son domaine d’étude. Ce qui lui retirait une bonne tonne de pression. Ses parents voulaient absolument qu’il continue l’entreprise familiale ce qui dans le fond lui offrait une façon de commencer à travailler sans fournir aucun effort. Mais étrangement, le jeune homme n’était pas certain que c’était ce qu’il voulait. Enfin, il en parlerait avec eux une fois gradué, ce qui lui laissait pas mal de temps pour se décider. Après tout, ce n’était que le mois d’août…

C’est exactement pour cela qu’Hiro décida de passer du temps libre à se promener dans les couloirs de Todai. Ce n’était pas du tout étonnant de sa part, mais en même temps ça prouvait à quel point il n’avait pas de vie. Mais bon c’était sa dernière année et il avait le droit alors è.é ! Et puis ce n’était pas simplement à cause qu’il allait s’ennuyer de Todai, mais un peu parce qu’il n’avait rien de mieux à faire. Daichi était occupé, Hideki était introuvable, il n’arrivait pas à rejoindre Aiko et les autres membres de La Fraternité faisaient autre chose alors ça ne lui laissait pas grand-chose à faire. Donc se promener serait la meilleure activité possible.

Puis ce n’était pas si nul que ça… Il avait tout de même rencontré des gens sympathiques en se promenant è.é ! Aucun exemple ne venait à son esprit pour confirmer cette magnifique théorie, mais bon il restait quand même un des gars les plus populaires de Todai alors peu importe ce qu’il faisait c’était classe ! La stupidité de ses pensées réussit tout de même à faire soupirer Hiroto. Non seulement l’ennui le rendait bizarre, mais en plus ça rendait ses pensées bizarre. À croire que la richesse n’apportait pas le bonheur. Chassant ses pensées après cette phrase, il se dirigea vers l’entrée de Todai. Ce n’était manifestement pas le meilleur endroit puisqu’il y avait une foule immense. Foule qui commençait peu à peu à se disperser, mais il avait tout de même de la difficulté à se sentir totalement à l’aise… Ce n’était pas parce qu’il était populaire qu’il aimait les foules…

Tout ce beau monde lui rentrait dedans en plus. Visiblement énervé par le comportement idiot de ses compatriotes, Hiro ne remarqua pas vraiment que quelqu’un venait de lui agripper la chemise. Tout de même, il le remarqua bien vite et regarda cette personne avec un air qui ne montrait plus de l’énervement, mais plutôt une incompréhension totale. Pourquoi venait-elle de lui prendre la chemise ? Surtout que c’était une chemise neuve et elle était froissée maintenant é.è Malgré sa surprise, le jeune homme ne passa aucun commentaire et tenta de comprendre ce qui se passait de lui-même. Ce qui ne l’amena pas du tout à une conclusion convaincante. Tout d’abord cette fille semblait beaucoup trop jeune pour être une universitaire alors que faisait-elle ici ? Une suite de question suivit la première sans qu’Hiroto puisse leur trouver une réponse. Par exemple pourquoi se cachait-elle derrière son dos ?

Il allait d’ailleurs lui demander la raison, mais elle l’interrompit en le « suppliant » à voix basse. C’est la seule chose qui le retint de dire quelque chose. Il tenta donc de trouver quelque chose de potable à faire tout en restant immobile. Le jeune homme commençait donc à replacer ses cheveux et à les décoiffer pour leur donner un aspect plus normal.

Finalement il sentit que la pression des petits poings de cette fille s’effaça de son dos. Il se tourna vers elle en la regardant d’un air sympathique. Servir de cachette n’était pas exactement ce qu’il avait cru faire de son après midi, mais c’était tout même mieux que rien. En entendant ce qu’elle lui dit, Hiro ne put s’empêcher de sourire davantage. Au moins elle semblait embarrassée par ce qu’elle venait de faire. Personnellement il ne lui en voulait pas du tout c’est pourquoi il dit :

- Ne t’inquiètes pas pour la chemise, ce n’est qu’un peu froissé et j’en ai des dizaines chez moi.

Après il laissa planer un silence comme s’il cherchait ce qu’il allait lui dire, ce qui était exactement le cas. Il ne savait pas quoi lui demander en premier. Son choix se porta tout simplement sur la raison de sa présence :

- Tu ne semble pas être une universitaire alors… Pourquoi es-tu ici ?

Et oui, Hiroto avait décidé de la tutoyer. Il était plus vieux qu’elle et c’était plus chaleureux. Il remarqua alors qu’il ne s’était toujours pas présenté. Que c’était grossier de sa part è.é ! Il répara donc cette erreur :

- Pardonnez mon impolitesse, je suis Hiroto Kaname.

Il y avait des jours comme ça où on aimait bien faire des bêtises de manière chroniques. Aujourd'hui en était de toute évidence une: qu'est-ce qui avait bien pu passer par son ciboulot pour avoir mis les pieds à Todaï?! Neji y était! NEJI.

Avec sa poisse, c'était certain qu'elle allait tomber dessus!

Son coeur battant encore la chamade, le pouls irrégulier et les joues cramoisies, Johnny entendit à peine les propos du garçon.

Tout ceci était d'une stupidité sans nom. De toute façon elle n'aurait jamais du se cacher! Ce n'était pas à elle de le faire: il avait été horrible et est-ce que Batman avait pris pour bouclier un étudiant et sa chemise à chaque fois que le Joker était dans le périmètre? Non. Il avait pris sa batmobile et il avait essayé d'écraser l'autre cornichon!

« - Tu ne semble pas être une universitaire alors... »

La voix agréable du jeune homme tira Johnny de son embarras et elle leva enfin son regard, quittant des yeux le blanc immaculé mais totalement chiffonnée du dos de la chemise pour le reporter sur le visage aux traits réguliers de l'étudiant.

« Pourquoi es-tu ici ? »

Les lèvres de Jo formèrent un "O" silencieux ne sachant pas vraiment quoi répondre. La jeune première année remonta d'un geste rapide sa vieille paire de lunettes qui malheureusement étaient un peu trop grande pour son visage. Spécial remerciements à Peste et Choléra, respectueusement appelés Akyio et Neji pour lui avoir cassé celles qu'elle portait jusqu'à présent.
Sa mère avait par ailleurs proposé à Johnny de profiter de cet événement (elle avait seulement dit qu'elle avait cassé ses lunettes durant le cours de sport durant un match de volley-ball. Hors de question d'avouer la vérité dans ce cas précis) pour penser à se faire opérer de sa myopie. Exit ensuite les lunettes et ce pour un bon moment... sauf qu'elle hésitait. Elle était si habituée à en avoir que l'idée de ne plus en porter la terrifiait.

Le garçon fronça les sourcils un bref instant puis, toujours avec une amabilité peu commune, tout du moins dont Johnny n'avait pas l'habitude il se présenta.

« Pardonnez mon impolitesse, je suis Hiroto Kaname. »

Kaname?

Kaname...

Le nom lui disait définitivement quelque chose mais Johnny ne parvint pas à mettre le doigt dessus.
Plus impressionnée qu'elle n'aurait voulu l'admettre, Johnny prit quelques secondes avant de pouvoir répondre.

« Enchantée Hiroto sempai. Je suis Johnny Wakabayashi. » fit-elle enfin ne sachant pas si elle devait lui tendre la main ou un truc dans le genre.

Il avait l’air nettement plus âgé qu’elle mais quelque part tout le monde ici faisait plus âgé qu’elle. Après tout elle n’avait guère que 16 ans et elle n’avait jamais réellement prêté attention à la chose mais entouré d’étudiants du gabarit de Todai, elle se sentit soudainement très jeune.

Néanmoins, il émanait d’Hiroto un calme absolu qui eut le mérite d’apaiser de manière diffuse et impalpable Johnny. Peu à peu, ses muscles se relâchèrent, la tension disparu et son rythme cardiaque reprit sa vague de croisière.

« Je suis là pour voir un ami à moi. Min Oh Kang. Tout du moins c’est comme ça qu’il m’a dit qu’il s’appelait. » expliqua Johnny en esquissant un léger sourire et en montrant le sac où l’on pouvait voir le signe de la pharmacie du quartier.

Évidemment, c’était loin d’expliquer comment avait fait Johnny pour rentrer dans Todaï et l’idée de devoir de parler de Neji d’une manière ou d’une autre gêna sensiblement Johnny.

« Todaï est grand alors je regardais le plan pour voir où... Hiroto sempai vient de quel bâtiment? » demanda précipitamment la lycéenne en pointant l’énorme panneau représentant Todai qu’elle avait consulté il y a quelques minutes à peine.

Voilà il valait mieux amorcer la conversation sur autre chose. Tant qu’elle n’avait pas à parler du pourquoi de la chemise, cela irait. De plus, Hiroto était terriblement gentil avec elle: il n’avait pas hurlé quand elle l’avait pris pour un paravent géant et il s’était même présenté de manière courtoise.

Repensant à son attitude, Johnny ne put empêcher un large sourire de s’amorcer sur son propre visage.

Avoir su qu’en se promenant ainsi il tomberait sur quelqu’un d’autant intéressant, Hiroto serait venu bien avant cela. Il n’était pas fâché pour sa chemise, un peu le contraire en fait. Généralement on évitait de s’approcher trop de lui, pas qu’il faisait peur ou encore parce qu’il était méchant, mais simplement à cause qu’on évitait d’envahir sa bulle. Ça ne changeait rien à sa vie et puis ce n’était qu’une chemise, il en avait des tonnes donc. Souriant joyeusement, il regarda la réaction de la dame. Elle avait les joues cramoisies et elle semblait tendue. À croire qu’elle avait peur de sa réaction. Hiro attendait surtout de savoir ce qu’une lycéenne faisait à l’université. Elle n’était certainement pas ici pour étudier, donc elle devait avoir une autre raison.

Puisqu’elle ne formula aucune réponse, il haussa les épaules. Tant pis, ce n’était pas comme s’il allait vraiment avertir quelqu’un comme quoi il y avait un intrus dans le campus. De son souvenir, ce n’était écris nulle part qu’il ne pouvait y avoir que les enseignants et les universitaires. Le plus important c’était que personne ne tente de la faire sortir en dehors de cela elle n’avait aucun problème puisqu’Hiroto sentait qu’elle allait être une agréable compagnie.

Apparemment, elle ne semblait pas lui en vouloir pour son impolitesse. Elle se présenta même après lui. Johnny Wakabayashi ? Le nom ne lui disait rien, mais il pensa tout de même que ça lui allait bien. Le sempai lui faisait bizarre bien que la plus grande partie des gens qu’il côtoyait l’appelait ainsi. Il lui répondit joyeusement :

- Enchanté mademoiselle Wakabayashi.

C’était plus poli de cette façon. Étrangement, Hiro ne s’était pas senti obligé de dire qu’il était un membre de La Fraternité. Il se doutait bien que même si les jeunes qui fréquentaient Sakurai Gakuen n’avaient des yeux que pour les Golden Boys, il devait avoir une partie de la population qui sache ce qu’était La Fraternité. Et puis le nom Kaname n’était probablement pas inconnu non plus. Puisqu’elle ne semblait pas l’avoir reconnu, il n’allait pas faire de la frime.

Après vint l’explication de la présence de Johnny sur le campus. Min Oh Kang ? Le nom ne lui disait malheureusement rien, mais il ne connaissait pas tout le monde sur le campus donc c’était probablement normal. À moins que ce Min Oh Kang ne soit un de ses collègues dans le Marketing alors ça serait plutôt embarrassant puisque le jeune homme aimait bien se vanter d’avoir une excellente mémoire. Le sac attira son attention et il fit donc un effort pour ne pas poser de question. Johnny commença ensuite à lui parler du fait que Todai était grand pour finalement s’interrompre afin de lui demander il venait de quel bâtiment. Puisqu’elle lui parlait de bâtiment et ainsi de sa matière, il ne put s’empêcher que de sourire davantage afin de dire :

- Je suis un sénior en Marketing, donc je suis dans le bâtiment de Commerce et Politique.

Et oui c’était important de préciser qu’il était un sénior. Enfin pas vraiment, mais il l’avait fait par réflexe. Il remarqua alors le sourire qui était apparu sur le visage de Johnny. Hiroto, bien que calme et réfléchi, aimait bien dire ce qu’il pensait du moment que ça ne causait pas d’incident diplomatique. Ça ne semblait pas être le cas donc il se permit de faire remarquer :

- Un sourire sied mieux à ton visage, si je peux me permettre de le faire remarquer.

Prenant une pause pour pouvoir arrêter de parler en style chevaleresque, Hiro ajouta ensuite :

- Sinon pour ton ami, je ne le connais pas, mais si tu connais le bâtiment je peux t’y conduire avec grand plaisir.

Bien évidemment, il pensait ses mots. S’il pouvait l’aider d’une quelconque manière il le ferait. Après tout il était un gentleman dans l’âme donc pas question d’abandonner une demoiselle en détresse, si on oublie le fait qu’elle n’était pas vraiment en détresse.

Il y avait un truc qui clochait... et Johnny resta un quart de seconde, sa menotte sur le plan et un regard légèrement perplexe posé sur Hiroto, à se demander de quoi il s'agissait.

Ah oui : son sourire.

Le moins qu'on puisse dire c'est que Johnny n'avait pas l'habitude. Pas qu'on ne lui souriait pas mais en général les gens qu’elle avait croisé tombait dans deux catégories bien distinctes: les crapules qui se faisaient un malin plaisir de lui mettre des bâtons dans ses roues (comprenant l’Antéchrist, tout les gens qui avaient signé sa pétition, la quartes quarts des élèves de Sakurai et évidemment le roi des crapules Neji -oui elle l’aime de plus en plus celui là-), ou alors les similis de relations sociales qui étaient certes réelles mais qui ne tenaient que parce que but commun (Eri était dans sa classe et était pauvre, Noriko ne piffrait pas Kisetsu non plus, Mister Freeze était en cours de recrutement etc.). La seule et unique exception était Min-Oh mais force était là aussi de constater qu’elle s’était imposée à lui. Si elle n’avait pas prise la décision unique de faire de lui son ami, il ne lui aurais probablement pas adressé la parole une seconde fois.

D’où le fait que, présentement, elle regardait avec circonspection l’amabilité d’Hiroto.
La jeune fille secoua un peu son visage comme pour détruire toute tentative nouvelle d'hypnotisme : les garçons c'étaient nuls ainsi que le lui avait gentiment démontrés ce crapaud de Neji. Ça pouvait bien sourire de toutes ses dents, se montrer serviable et avoir de jolies manières, le résultat ne changeait pas des masses.
De plus, Min-Oh et Kisestu lui avaient inculqué une bonne leçon, chacun à leurs manières abruptes : elle était trop gentille et naïve et gobait trop facilement que tout le monde était bons donc tututu. Dorénavant on ne la reprendrait plus à ce genre de défauts. Vigilance.

...

N'empêche, il était super aimable. Et au cas où il ne l’avait pas remarqué, il avait une voix très agréable.

« Je suis un senior en Marketing, donc je suis dans le bâtiment de Commerce et Politique. »

Marketing ?

Pour le coup, l’hypnotisme tomba d’un coup.

Ah, il voulait dire qu'il bossait dans le Capitalisme.

Évidemment, tout ne pouvait pas toujours être parfait. Bizarrement, cette révélation détendit imperceptiblement Johnny. Et comme toujours lorsqu'elle se sentait détendue...

« Un sourire sied mieux à ton visage, si je peux me permettre de le faire remarquer. »

La jeune fille aurait réellement aimé ne pas entendre la phrase, comme elle aurait adoré pouvoir se la jouer total désintéressée et complètement maîtresse d'elle-même sauf que c'était la première fois qu'on lui disait quelque chose de ce genre et ne sut pas du tout comment réagir. Deux plaques roses posés sur ses joues, la bouche entr'ouverte et les yeux ronds comme des billes, Johnny fit quelque chose qu’elle ne faisait jamais et qu’elle s’était toujours juré de ne jamais faire parce qu’il n’y avait que les nunuches qui faisaient ça.

Elle bégaya.

Smooth. Si elle avait décidé d’avoir l’air intelligente (ce qu’elle était à la base d’abord) c’était complètement râpé. Le pire c’est qu’il lui avait dit autre chose mais vraiment, elle n’avait pas du tout enregistré l’information.

Heureusement pour elle, Johnny était vive. Ce n’était vraiment le bon exemple pour sortir une information de ce type mais ça ne changeait pas le fait que c’était vrai.

« Euh. Oui... tu disais ? Hum, le marketing... ça doit être intéressant. »

Bien sûr.

On y croit Johnny.

Bon évidemment elle pouvait lui demander aussi qui il comptait exploiter plus tard avec ses études mais vu comment elle avait tendance à bien gâcher ses relations sociales ces derniers temps et vu comment elle était encore sous le choc du compliment, elle n’en fit rien... tout du moins elle eut la décence d’attendre quelques secondes.

« Je suppose qu’on y apprend à diriger des entreprises de manière efficace. »

Les mots étaient sortis de manière abrupte et peu séduisante et Johnny esquissa une grimace.

Kaname... A tout les coups son père devait avoir une filiale de renom. En général c'était comme ça que fonctionnait les étudiants de ce bâtiment à Todaî... c'était erriblement frustrant parce que son nom lui disait vraiment quelque chose. Est-ce qu'elle en avait entendu parler ici même dans l'établissement?

Damn!

Kaname...?

Oh!

Et la lumière fut.

Généralement les gens de Todai le connaissait et savait dans quoi il bossait, mais Johnny n’étant pas à Todai… Hiroto devrait donc s’attendre à ne pas avoir de réaction spéciale de sa part et donc pas de traitement spécial comme bien des filles qui fréquentaient l’université lui accordaient. C’était bien comme ça et il était presque content que Johnny ne l’ait pas reconnu… Il ne pouvait par contre pas s’empêcher de s’étonner lorsqu’elle lui demanda son bâtiment. Hiro ne se vantait pas souvent d’être dans le marketing puisque tout le monde le savait habituellement, mais c’était tout de même sa passion alors pas question de faire semblant d’ignorer ce détail. C’est pour cela qu’il dévoila sa concentration joyeusement.

C’était important pour lui, mais pas en ce moment. Il n’allait pas se mettre à lui parler pendant des heures de sa concentration. Ça ne l’intéressait probablement pas de toute façon. Le jeune homme décida plutôt de changer de sujet en la complimentant sur son sourire. Il le pensait vraiment de toute façon. Johnny eut une réaction mignonne qui le fit sourire davantage. Il tenta de cacher son sourire afin qu’elle ne pense pas qu’il riait d’elle ce qui n’était pas du tout le cas. Puisqu’elle semblait être embarrassée par son commentaire, Hiro préféra changer de sujet. Ça éviterait de rendre la situation tendue, du moins il espérait. Le meilleur choix qu’il put faire, ce fut lui parler de son ami. Connaissant très bien Todai, il était plus capable de la guider jusqu’à un bâtiment.

N’obtenant pas de réponse au sujet de ce Min Oh, il obtint plutôt un commentaire au sujet de Marketing. Elle ne semblait pas y croire ce qui le fit arquer un sourcil. Intéressant ? Puisque c’était sa passion, il était assez évident qu’Hiroto aimait ça. Néanmoins, il était capable de s’expliquer pour ses passions. Non seulement il prendrait la relève de son père, mais en plus le marketing était un peu comme une étude du consommateur. Il fallait réfléchir sur chaque point d’un plan de marketing alors… Il répondit avec un sourire en coin :

- Ça dépend sous quel sens tu le regarde. C’est plus poussé que ce que les gens sont portés à croire.

C’était en partie pour défendre ce qu’il allait faire plus tard, mais il s’attendait bien sur à avoir un autre commentaire. S’il y avait une chose qu’il aurait pu dire sur Johnny, c’était bien qu’elle n’avait pas l’air des autres filles de son âge c'est-à-dire nettement moins superficielle et oui c’était un compliment. Cependant si elle était moins superficielle, elle ne devait pas avoir une bonne impression du marketing… Du moins c’était ce qu’Hiro se disait. Diriger les entreprises efficacement ? C’était le but principal disons. Même si ça avait été dit sur un ton abrupt, il ne le prit pas mal. Il s’y était un peu attendu. Toujours avec un sourire mi-amusé, mi-sincère sur les lèvres, il répondit :

- C’est le principe, mais je le vois plus comme la partie d’étudier pour planifier ensuite. C’est assez complexe comme concept quand on se penche sur autre chose que le profit. Et puis je vais succéder à mon père donc j’ai plus ou moins le choix de me diriger dans ce domaine.

Qu’elle le croit ou non c’était son truc. Il n’allait tout de même pas la forcer à le croire. Elle avait le droit de penser ce qu’elle voulait de toute façon. Lui-même avait une idée pas très objective de ce qu’était le Marketing. Premièrement Hiroto avait toujours été élevé pour qu’il se dirige dans ce domaine ce qui en avait fait sa passion et puis il étudiait là-dedans alors… Décidant plutôt de bifurquer vers un autre sujet qui serait moins dangereux pour cette discussion. Il retourna vers Min Oh en espérant qu’elle n’avait pas répondu pour une autre raison que parce qu’elle ne voulait pas en parler. Le jeune homme demanda en prenant un petit risque :

- Tu es venue pour voir ton ami c’est cela ? Es-tu certaine qu’il a des cours en ce moment ?

C’était une possibilité comme une autre. Les cours à l’université fonctionnaient différemment qu’au lycée et bien souvent les gens ne s’en rendaient pas compte. Il y avait aussi le fait qu’il ne savait toujours pas Min Oh fréquentait quel bâtiment. Il préférait ne pas le demander puisque ça deviendrait répétitif…

La Fraternité.

Rien que dans ce titre se tenait une des plus grandes légendes de Todaï. Il n'y avait pas un jour, un seul ou, lorsqu'elle était venue dans la prestigieuse université, elle n'avait pas entendu parler d'un de ces membres.

En général c'était à propos d'un certain Daichi : on commentait sa nouvelle montre, sa coupe de cheveu etc... Le genre de chose que Johnny trouvait hautement artificielle et dont elle se fiche comme de l'an 40 aveuglée qu'elle était par le Neji. Mais le souvenir du nom d'Hiroto lui revenait à présent clairement en mémoire. Le problème : elle ne se souvenait plus vraiment à quel propos elle avait entendu son nom à lui. A tout les coups pour la même chose que Daichi. C'était même sur maintenant qu'elle y pensait.

Ça ne changeait pas grand chose en soi. Celui qui était devant elle, regard direct et voix de miel, était visiblement très intelligent. Et du genre rusé. Pas la peine d'essayer de gagner une joute de mots avec lui. Autre fait notable : il aimait ses études. Johnny ne sut pas vraiment quoi en penser. Le fait d'aimer ce que l'on faisait traduisait de manière intrinsèque un tempérament passionné. Un grand plus niveau personnalité selon la première année qui supportait mal le cynisme ambiant de ses camarades de classe. Elle-même ne savait pas vraiment vers quoi se dirigea mais elle ne ferait rien qui ne la branche pas à 200%.

Néanmoins, la propension d'Hiroto à parler très très bien du marketing avait de quoi inquiéter légèrement Johnny. C'était visible dans l'économie de gestes du garçon, dans son sourire qui faisait hocher la tête sans même s'en rendre compte (d'ailleurs Johnny dû se reprendre rapidement tandis qu'elle commençait à acquiescer aux propos d'Hiroto è-é), dans sa physionomie qui captivait: Hiroto était de ces gens qu'on suivait aveuglément. Un leader en quelque sorte. Du genre le Che sauf qu'Hiroto était en Marketing et qu'il ne portait pas de treillis et de béret vert en pleine cambrousse cubaine.

La vision d'Hiroto déguisée en Rebel extraordinaire envahit quelques secondes l'imagination trop fertile de la jeune fille créant un black-out phénoménale dans son esprit.
Aujourd'hui elle n'essayait même pas de lutter contre le spectre de l'impérialisme latent chez Hiroto (ce dramatique *__*). Elle n'y arriverait pas.

" Tu es venue pour voir ton ami c’est cela ? "

Johnny le regarda, surprise. Hein? Qui? Quoi? Ah oui, Min-Oh. Renforçant sa prise autour du sac en papier, Johnny hocha la tête (quand je vous disais ...).

" Es-tu certaine qu’il a des cours en ce moment ?"

La façon dont Hiroto lui avait posé la question avait un accent de sincérité époustouflant. Impossible de se dire qu'il était en train de se moquer d'elle ou autre. Tu m'étonnes qu'il fasse aussi politique. Johnny, même avec ses convictions inébranlables, aurait le plus grand mal à ne pas voter pour lui si jamais il se décidait à faire campagne.

" Certaine..." reprit Johnny en tiltant son visage de sorte qu'elle puisse voir le plan. "... pas vraiment. Je ne suis même pas sûre qu'il apprécie ma visite en fait. Je crois qu'il fait anglais. En tout cas il avait un manuel d'anglais chez lui la dernière fois."

Silence.

C'est exactement ce qu'elle n'avait pas envie de dire. Johnny agita ses mains en négation de manière précipitée.

" Non, non, c'est pas ce que je voulais dire. Je connais Min-Oh sempai depuis peu et... et bien en fait c'était après une bagarre dans un bar vois-tu et après je suis allée chez lui parce qu'il y avait du sang et j'ai vu le livre au pied de... son lit...."

La première année laisse tomber ses bras en abandonnant sa plaidoirie. Une chose était certaine au final : elle ne ferait sûrement pas Droit.

" Est-ce que tu peux faire semblant d'avoir été sourd pour les 5 minutes qui viennent de passer? S'il te plait ?" murmura Johnny d'une voix plaintive.

Parce que là c'était l'intégrale. Hiroto allait penser qu'elle faisait du gringue aux universitaires et participaient à une vie nocturne affligeante du type Akyionesque.

Limite gourgandine elle serait. L'horreur!

Il fallait stopper son déshonneur tout de suite. Maintenant un membre de la Fraternité devait la prendre pour une dépravée, rien de bien grave à l'horizon...

" Bref," reprit courageusement Johnny, qui aurait aimé être invisible à l'heure actuelle, " je ne sais pas vraiment.... je crois qu'il est dans le bâtiment des langues étrangères. Mais tu sais sempai, je ne veux pas t'embêter avec mes histoires. Je suis sure que tu as tout un tas de choses à faire hyper intéressante."

* Parce que rester là à me voir m'enfoncer n'en fais définitivement pas partit* pensa très fort Johnny.

Même si Hiroto aimait beaucoup sa concentration et que manifestement il était fait pour étudier en marketing, il ne voulait pas froisser personne. Quoi que le ton qu’avait utilisé Johnny pour en parler l’avait un peu surpris. En théorie tous les jeunes de Sakurai Gakuen, et par conséquent Todai, provenaient de grandes familles assez influentes dans le monde, donc pratiquement tout le monde était des gamins pardon des adolescents, ou dans les cas des étudiants de Todai des jeunes adultes, pleins aux as qui se fichaient complètement de ce qu’était le marketing et de tout ce que ça influençait. Surtout que beaucoup de parents étaient PDG de grandes compagnies qui exploitaient une tonne de petites personnes. Probablement que l’entreprise du père d’Hiro en faisait autant, mais le fils n’était pas vraiment au courant de ce genre de truc. Du moins au sein de l’entreprise paternelle…

Qu’en était-il de Wakabayashi ? Le nom lui était clairement familier, mais ce n’était pas un concurrent de l’entreprise Kaname et en dehors de cela, le jeune homme n’était pas un expert en la matière. Il se souvenait du nom des compagnies hautement importantes, mais en dehors de cela… Alors pourquoi le nom de Johnny lui était autant familier ? Lui demanderait serait la chose la plus simple, et la plus intelligente, mais la conversation prenait une autre tournure alors autant aller avec le courant… Néanmoins Hiroto garderait la question pour plus tard, ça c’était certain.

En écoutant ce qu’elle lui répondait au sujet de ce Min-Oh Kang, il sourit joyeusement. Johnny n’était donc pas certaine, ça ne l’étonnait pas vraiment, mais au moins elle savait dans quelle matière il œuvrait. Du moins elle avait une petite idée. Cependant plus elle avançait dans sa phrase, plus le sourcil d’Hiro s’arquait. Chez lui ? Elle était donc allée chez ce Min-Oh. Personnellement, il trouvait ça légèrement étrange, mais s’en fichait un peu. À 16-17 – puisque c’était l’estimation qu’il avait faite de son âge – elle était bien capable de s’occuper d’elle-même.

Ne comprenant pas trop si elle lui racontait n’importe quoi où si ça c’était vraiment passé comme Johnny le racontait. Donc ça commençait dans un bar, pour continuer avec du sang et terminer… Par ne pas terminer ! Dommage, il aurait bien aimé avoir la suite. Pas parce qu’il trouvait cela drôle, mais c’était intéressant à un certain point. Bref en entendant ce qu’elle lui dit sur un ton plus faible Hiro sourit gentiment. Faire semblant d’avoir été sourd ? Dans le fond oublier, bon n’étant pas un pro du mental ça serait plutôt compliqué, mais il ferait un effort. Il lui dit en levant le pouce en l’air :

- Pas de problème. Tout le monde à fait ça au moins une fois dans sa vie.

Étant plutôt compréhensif, il n’allait pas se mettre à refuser des requêtes de ce genre, de toute façon c’était plutôt simple à réaliser. Il devait simplement oublier le fait qu’une étudiante de 16-17 ans qui fréquentaient Sakurai Gakuen était allée dans un bar alors qu’elle n’était majeure. Lui-même l’avait déjà fait dans son jeune temps… Hiroto n’avait probablement pas l’air de ça, mais c’était un rebelle bon ! L’idée en tant que tel lui semblait étrange alors il ne la formula pas.

Johnny lui dit alors qu’il pouvait faire autre chose parce qu’elle ne voulait pas l’embêter. Néanmoins avec le nombre de personne qu’il avait aidé de cette façon… Il devrait devenir guide pour Todai ! Il connaissait bien les recoins et bien des gens étaient dans le besoin pour ça. Hiro sourit à cette idée, mais se dit qu’il n’avait pas vraiment besoin d’argent de toute façon alors… Il répondit avec le plus de sincérité possible :

- Je n’ai pas de cours en ce moment et mon prochain est plus tard seulement alors non je n’ai rien à faire de plus intéressant. Et il te faut bien quelqu’un pour t’aider à retrouver ton ami. En tirant quelques ficelles je peux savoir facilement s’il a un cours en ce moment et si oui où…

Malheureusement c’était la vérité. Étant assez connu auprès des enseignants, il pouvait se procurer un moyen de trouver les listes. Sa proposition était vraie et ce n’était pas dit en l’air sans s’en préoccuper vraiment. Si Johnny disait non c’était son truc alors…

Spoiler:

Hiroto était une énigme vivante. Tu croyais quelque chose en le voyant et en fait ... ben non. Johnny ne savait pas s'il se moquait d'elle ou s'il n'en avait tout simplement rien à carrer ou même s'il ne la trouvait pas tout simplement très sympathique.
Pire! A la base il avait cet extérieur très propret. Type gendre idéal ou voisin parfait. Sauf qu'au vue de ses réponses, le bougre n'avait aucun code morale!

Pas de problèmes?

Tout le monde a fait ça au moins une fois dans sa vie?

PARDON?

Mais... mais... hein?

Akira shock. La Fraternité devait exercer des trucs vaudous en guise de fête nocturne parce que personne, même pas Kisetsu, lui aurait rétorqué un truc pareil.

En plus il était en train de lui proposer de l'accompagner (ça c'est sympa) et de retrouver le Min-Oh via réseau inter-école spécial Fraternity.

ON NAGE EN PLEINE MAFIA MES AMIS!!

" Tu te payes ma tête c'est ça?" demanda incrédule Johnny en remontant ses lunettes d'un geste précis. "Parce qu'à moins d'avoir une vie de dépravé total personne ne ferait ça au moins fois dans sa vie. Sauf que je ne suis pas dépravée évidemment. J'ai fait ça pour une bonne cause mais t'es pas censé le savoir. Normalement tu devrais me percevoir comme... comme... une gourgandine. Et ... non mais tu es sérieux?"

Johnny se tourna totalement vers Hiroto, lui faisant face à 100% sauf qu'elle devait mesurer une tête de moins (juste une tête hein, c'est pas une naine non plus oh!). La jeune fille ouvrit la bouche comme pour rétorquer autre chose puis sembla se raviser, toujours sous le coup de la surprise. Et allez savoir pourquoi, elle trouva la situation soudainement très drôle. Combien de personnes bernait-il comme ça?

Johnny se mit à rire. Celle-ci elle était bonne tout de même. Tandis qu'elle riait, elle jetait de temps à autre des regards incrédules total "wth? O_______O" à Hiroto.

" J'ai la vague impression d'être avec Al Capone. Sans la prohibition et les flingues. Ce qui est une bonne chose vu que je suis contre la violence." fit Johnny bien plus à l'aise. " Sempai est toujours comme ça ou c'est juste pour moi?" demanda Johnny d'un ton où perçait une légère suspicion.

Non parce que s'il se moquait d'elle autant le savoir une bonne fois pour toute.

Spoiler:

À voir la réaction de Johnny, Hiroto sut qu’il avait dit quelque chose de choquant. Qu’est-ce que c’était il n’en avait aucune idée, mais… Bon d’accord il avait peut-être une toute petite idée de ce qui aurait put être ne serait-ce qu’un peu choquant. Du genre « tout le monde a fait ça au moins une fois dans sa vie »… Si ce n’était pas ça alors il ne voyait pas, mais elle avait réagit après qu’il ait prononcé ses mots. Reste qu’Hiro n’était que trop sincère alors la réaction qu’il avait le faisait. Que c’était mignon, elle ne s’était certainement pas attendue à ça.

Par contre, il apprécia plus ou moins de se faire traiter de dépravé. Enfin le terme ne lui était probablement pas adressé, mais oui il avait déjà vécu des batailles de bar. On n’a qu’une seule jeunesse dans la vie alors autant en profiter. La suite ne put que le faire sourire davantage. S’il l’avait prise comme une gourgandine ça ferait un bout qu’il se serait poussé sans demander son reste. Hiroto était un peu spécial dans sa manière d’être, mais il n’était rien de moins que l’héritier de a famille Kaname alors autant bien se tenir. À ce sujet… Ses parents n’ont jamais été mis au courant de ces batailles alors autant tenir ça secret. Il répondit, nullement gêné par la réaction de Johnny :

- Je suis totalement sérieux et je ne suis pas un dépravé. Sauf que j’ai déjà été témoin, bon un peu plus que témoin, d’une bataille de bar, donc non je ne te prends pas pour une dépravée ou quelque chose du genre. Et puis si je peux demander, quelle serait cette « bonne cause » ?

C’était beaucoup de mots pour répondre à sa réaction, mais ça en valait la peine. Malheureusement il aurait du se le fermer au sujet de la bataille de bar. Ce n’était certainement une bonne chose à raconter quand on est un héritier fortuné. Par contre, il ne voyait pas ce que Johnny gagnerait à le répéter alors… Hiro n’était pas vraiment le genre à avoir des ennemis alors… En l’entendant rire, il ne put s’empêcher de sourire davantage. Disons qu’il avait l’air un peu louche à sourire comme ça, mais tant pis. La suite le fit même rigoler un peu particulièrement la question. Allez savoir pourquoi. Le jeune Kaname passa une main dans ses cheveux et lui dit :

- Al Capone… Disons que tu es moins… enfin plus mignonne que ce gangster. Bon je vais peut-être sonner un peu étrange, mais j’aime bien aider les gens. Pourtant je n’utilise généralement pas mon influence, donc c’est spécial pour toi.

Sans vraiment attendre une réaction de sa part, il lui fit signe de la suivre. Hiroto avait failli faire une gaffe en disant un truc du genre « Tu es moins grosse et joufflue que ce type », mais il trouvait les mots mal choisis alors… Il se tourna finalement après quelques instants :

- J’ai pris pour acquis que tu accepterais, mais ça ne te dérange pas que j’espère ?

Argh! Enfer, Kisestu et Damnation!

Johnny hésitait entre faire signe qu'elle était devenu totalement muette, planter là Hiroto afin d'aller se pendre ou s'aplatir comme une crêpe devant lui.

Hiroto s'était montré patient et compréhensif malgré le fait qu'il venait de se faire traiter de dépravé par une kouhai (et d'Al Capone *coughcough*). Ce qui en soi aurait pu être interprété comme une insulte.
Passant une main sur sa frange, Johnny la rangea machinalement. La suspicion faisait place à un sentiment à un curieux sentiment de curiosité mêlé à du respect.
Hiroto l'avait remise à sa place de manière ferme mais sympathique et elle appréciait.

Puis, il s'était intéressé aux mots qu'elle avait dit. C'était rare: la plupart des gens se focalisaient sur ce qui les concernaient directement. Le reste passait à la trappe.

« Eh bien... »

Il était hors de question de raconter quoi que ce soit sur Min Oh. C’était son ami et jamais elle ne le trahirait. Johnny était certaine qu’Hiroto serait d’accord. Par contre tout le reste pouvait être mentionné. Mais pour expliquer l’histoire du bar il allait falloir à un moment ou un autre parler de Neji.

Son nom la remuait toujours il n’y avait rien à faire. Mais là où auparavant il y avait eu affections, rêves de midinettes et soupirs d’extases résidaient à présent envie de violence, dégoût extrême et tristesse lancinante.

La scène à Shibuya se redéroula dans son esprit et durant quelques secondes, Johnny oublia de respirer, une boule se formant dans le creux de sa gorge.

Hiroto se passa une main à son tour, dans les cheveux et Johnny le remercia intérieurement pour la distraction momentanée que cela lui procurait. Elle se força à chasser ses idées noires et à se focaliser dans le geste du jeune homme. Les cheveux d’Hiroto étaient plus longs que ceux de Neji, ce dernier les ayant courts en général. Elle aimait bien. Ça avait l’air doux et bri...

Wow.

On arrête ça de suite. On n’allait certainement pas se mettre à comparer les deux garçons! Rien à voir.

Rien.

A.

Voir.

« Disons que tu es moins… enfin plus mignonne que ce gangster. »

Johnny commença à marcher lentement accompagné du jeune homme. Il était impossible qu’elle reste immobile. Elle tâcha de ne pas trop montrer l’impact des mots de l’universitaire parce que c’était d’un pathétique...

Vraiment minable.

Le problème c’est que la voix de Neji résonnait aussi en background dans ses oreilles.

Tandis qu’il lui faisait signe de le suivre, Hiroto eut une moue pleine d’interrogation envers Johnny.

« J’ai pris pour acquis que tu accepterais, mais ça ne te dérange pas que j’espère? »

La première année se contenta d’acquiescer, incapable d’ouvrir la bouche sans laisser transparaître ses émotions. Prenant sur elle, Johnny parvint néanmoins à tourner un regard brillant et un timide sourire vers son senior.

« Je suis contente d’avoir eu à me servir de ta chemise sempai.... même si je n’aurais pas dû. » fit-elle simplement.

Il était probable que ce ne soit pas entièrement vrai mais il avait trouvé les bons mots sur l’instant et c’était ce qui importait.

« De toute façon Min Oh est très reconnaissable. » fit Johnny en réorientant la conversation sur ce qui était au départ. « Il est très grand, les cheveux noirs comme ça et ... oh il a un accent coréen. Ce qui en soi est logique puisqu’il l’est. C’est d’ailleurs à cause de ça qu’il y a eu bagarre au café. A cause d’un pauvre type qui avait montrer l’irrespect le plus total envers un serveur coréen. »

Un étudiant à la mise impeccable accosta les deux jeunes gens en parlant directement à Hiroto mais accordant tout de même un mouvement de tête à Johnny (il semblerait que la présence d‘Hiroto, la rende nettement moins invisible).

« Kaname! Je voulais savoir: on peut ramener de la musique pour la fête de la plage? Ou tu t’occupes de tout? »

Fête de la plage? En voilà une drôle d’idée.

Même si Hiroto avait toujours apprécié les moments d’amusements, aka les nuits dans les bars, il n’en restait pas moins qui il était. En tant qu’héritier d’une des plus grandes compagnies au niveau des arts, il ne pouvait pas se permettre que la rumeur s’ébruite. Bon d’accord, il n’y avait personne à Todai qui oserait faire parvenir ce genre d’information à ses parents et puis Johnny ne semblait pas plus posée à le faire puisqu’elle aussi avait vécu probablement le même genre de trucs. Dans le sens qu’elle aussi était allée dans un bar. Et puis contrairement à elle, Hiro était majeur. Pas qu’il s’en préoccupait vraiment, après tout Johnny pouvait bien faire ce qu’elle voulait.

N’obtenant pas de réponse très précise au sujet de la bonne cause, il décida de ne pas continuer sur le sujet. Il n’était pas quelqu’un de très insistant de toute façon. Si elle avait voulu lui en parler, elle l’aurait déjà fait… Et puis le plus vite, le sujet de conversation changeait et le moins Hiroto risquait de dire des trucs qu’il pouvait regretter par la suite. Parce que quand même ce n’était pas le meilleur truc à dire à quelqu’un qu’il connait à peine…

Heureusement puisqu’il acceptait de l’aider à trouver Min-Oh, personne qu’il ne connait pas du tout sauf que le power de La Fraternité va être utilisé pour le plus grand bien de tous, cette fois-ci, Johnny pourrait le voir sous un autre sens que le type qui dit des trucs bizarres sans même s’en rendre compte… Espérons simplement qu’elle ne pense pas ça de lui, parce que sinon ça va être difficile de la faire changer d’avis. Enfin pour le moment, elle ne semblait pas trop le détester, ce qui arrivait peu quand même parce qu’Hiro est quelqu’un d’apprécié en général, donc c’était encourageant pour lui. L’universitaire attendit la réponse de Johnny au fait qu’il avait décidé d’y aller directement sans lui demander son avis. Elle acquiesça et avant qu’il ait le temps de repartir, il prenait son temps quand même, elle lui parla, lui confiant qu’elle était contente de s’être servi de sa chemise. Il ne savait toujours pas pourquoi elle l’avait fait, mais…

- Je te l’ai dit, ce n’est qu’une chemise, et je suis bien content que tu t’en sois servi.

Le tout accompagné d’un clin d’œil pour prouver que c’était la vérité. Ensuite, Johnny commença à lui parler de Min-Oh. Hiroto tacha d’écouter parce que quand même ça serait utile de savoir le plus d’information sur ce type pour pouvoir le décrire aux professeurs en cas de besoin. Alors c’était un coréen ? Les autres cultures l’intéressant beaucoup, Hiro écouta davantage. En même temps, elle lui expliqua la raison de la bataille au bar. Il hocha donc la tête et s’apprêta à répondre lorsque…

Un étudiant quelconque, à vrai dire un ami de l’universitaire, les aborda. Il parlait de la fête sur la plage, chose qui occupait le plus l’esprit d’Hiroto ces temps-ci. De la musique ? Il répondit avec un sourire :

- Je comptais m’en occuper, mais vous pouvez en amener. Au pire envoie-moi les et je fais un dossier avec ?

L’étudiant acquiesça et les salua avant de partir. Se tournant vers Johnny, Hiro s’apprêta à s’excuser de l’interruption avant qu’une meilleure idée lui vienne en tête :

- Je ne sais pas si ça te plairais, mais j’organise une fête à la plage et sincèrement j’aimerais bien que tu viennes.

Invitation quelque peu bâclée, mais le plus important c’était que Johnny vienne… Obliquant vers le bâtiment principal, parce que c’était plus sage d’aller voir les professeurs en pause que ceux en cours, Hiroto se dit qu’il aurait peut-être du formuler autrement…

« Je ne sais pas si ça te plairais, mais j’organise une fête à la plage et sincèrement j’aimerais bien que tu viennes. »

Johnny fut tellement prise au dépourvu qu'elle acquiesça maladroitement à la requête d'Hiroto.

Elle ne s'en apercevait pas pour l'instant mais Hiroto avait un certain don pour la faire dire oui à tout et n'importe quoi. Plus tard, lorsqu'elle se rendrait compte de la chose, Johnny trouvera cela positivement inquiétant mais pour l'instant on lui aurait annoncé que la couche d'ozone s'était rematérialisée d'elle-même, elle aurait eu la même réaction : un mélange de joie innéfable et un doute persistant.

Johnny eut un sourire timide. Mais quelque chose manquait dans ses yeux et une lueur de doute brillait clairement dans ses iris.

« Vous... Tu es vraiment sûr de vouloir que je vienne ? » demanda t'elle malgré sa raison qui lui intimait justement de ne pas chercher à comprendre pour une fois.

Ce n'est pas tant d'être invité à une fête branchée qui lui paraissait étrange (bien que cela soit une première vu qu'elle n'avait jamais été qu'à des fêtes organisés pour des événements particuliers liés de prêt ou de loin aux activités de ses parents). Non ce qui la perturbait c'était que la demande venait d'Hiroto Kaname.

Elle avait fait en sorte de le cacher mais elle était une lycéenne pas très populaire et ne se fondant pas vraiment dans le décor. Il était impossible qu'Hiroto avec la perspicacité dont il avait fait preuve jusqu'à présent ne l'ait pas remarqué.

A moins qu'il apprécie sa compagnie ?

« J’aimerais beaucoup. Merci. »

Johnny eut du mal à contenir un sourire joyeux. Il fallait garder la tête froide mais c'était là quelque chose de difficile quand on avait le pouls qui s'accélérait et vrillait ses tempes.

Les yeux pétillants, Johnny s’apprêta à demander à Hiroto s’il voulait qu’elle apporte quelque chose. Aussi, si ça ne le dérangeait pas si jamais elle apportait des flyers sur la nécessité de conserver les plages propres (parce qu’il ne fallait jamais perdre de vue l’optique écologique) mais une haute silhouette derrière l’université stoppa Johnny alors que ses lèvres étaient déjà entr’ouvertes.

« Est-ce... oh MIN OH SEMPAI ! » fit-elle subitement en se hissant sur la pointe des pieds.

Proche de perdre l’équilibre, Johnny posa sa main sur l’avant bras d’Hiroto et écarquilla les yeux sous le mouvement.

Gloups.

« Euh désolée. Je... euh je vais essayer de rattraper Min Oh. On se voit à ta fête ! Merci encore sempai. »

Les mots se pressaient dans la bouche de la jeune fille qui se vit instantanément rougir. Elle salua subrepticement le garçon et se fondit dans la masse, courant presque afin de retrouver son ami coréen.

Johnny se força à ne pas regarder en arrière, trop occupée à chasser la sensation de picotement qui se diffusait dans sa main.

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