La faim justifie les moyens. Et justement j'ai faim.[ PV Seto Taguchi ]

Le cours de Solfège et Harmonie touchait à sa fin et Seto ne fut pas mécontent de refermer ses partitions de Lully pour les glisser dans son classeur. Contrairement à la majorité des étudiants en musique de Todaï, Seto aimait bien le Classique et ne rechignait pas spécialement à l'étude des grands compositeurs, mais Lully le saoûlait grave. Pas étonnant qu'il y ait eu une révolution française avec un compositeur pareil à la cour! Bon ok ce n'était pas totalement la même époque mais même.

Le ventre de l'universitaire grogna au moment même où la cloche sonnait: du timing au poil de fesse d'éléphant prêt! Sétirant avec une grâce toute féline et décochant un sourire au professeur ( qui du coup excuserait son étirement paresseux), Seto ne sentit pas immédiatement son téléphone vibrer dans la poche de son jean.

" Tu viens déjeuner avec nous Seto?" lui demanda avidement l'un de ses camarades de classe.

Le téléphone vibra de nouveau, à la grande surprise du jeune homme qui fit signe à son collègue d'attndre deux secondes. Il ne donnait pas son numéro à beaucoup de monde et son répertoire était sans doute l plus rachitique de l'école. La dernière en date à l'avoir eu était Isako Sawai, fille à la conversation spirituel qui était dans la section théatre. Une goutte dans un océan à bien y regarder.

Et, en parlant du loup:




Seto laissa échapper un rire joyeux puis se tourna vers Ryo, son camarade de classe.

" Désolé, j'ai rendez-vous du type Batman-sauve-la-damoiselle-en-détresse avec une personne bien plus jolie que toi." fit-il en tapotant gentiment la joue de Ryo.

D'un geste leste, Seto glissa son classeur dans sa main puis consulta sa montre. La section théatre n'était pas très loin de la section musique (certainement pour ça qu'Isako l'avait appelé lui d'ailleurs), les deux étant dans les bâtiments dit artistiques et ce dernier lui-même n'était pas loin du réfectoire (un grand plus selon Seto et son estomac).
Les élèves de Todaï, tout du moins certain d'entre eux, snobaient à loisir la cantine de l'université, croyant surement celle-ci trop populaire dans le mauvais sens du terme mais Seto appréciait le melting-pot qui s'y déroulait à chaque repas. On y voyait certains de la section Art du Vêtements bavarder avec ceux qui faisaient du marketing en leur demandant conseils pour créer son entreprise. On y repérait des athlètes servir de modèle à ceux du dessin, ou encore des scientifiques argumenter avec ceux du droit, etc...

C'était un joyeux bordel et Seto s'y trouvait parfaitement bien. Surtout qu'il avait fini par connaitre un peu tout le monde à force de fréquenter l'endroit, ce qui était un atout considérable et Isako pensait sans doute la même chose. Il n'avait pas encore réussi à cerner la jeune fille parfaitement et, à vrai dire, n'essayait même pas. Elle était agréable tant au niveau de la conversation qu'à regarder, possédait un humour qui lui plaisait entierement et une absence de morale qui lui convenait encore plus. Autant de raisons qui faisait que si elle lui envoyait un texto pour se servir de lui comme un ticket resto, il était suffisamment "convenable" d'accepter.

Le sourire déjà large de Seto s'élargit un peu plus lorsqu'il reconnu la silhouette déliée de la jeune femme tandis qu'elle se tenait impatiente (elle devait avoir sacrément faim se dit Seto amusé) à l'entrée du réfectoire.

Passant subrepticement entre les élèves prenant garde à ce qu'elle ne voit pas, Seto arriva jusqu'à Isako puis glissant avec rapidité son bras autour de ses épaules, un sourire éclatant tartiné sur son visage:


" Tu ne me croiras jamais Isa'! Il paraît qu'en envoyant un simple texto on peut gagner un repas gratuit dans une super cantoche! Tu me trouves pas ça absolument transcendantal?!" fit Seto d'une voix riante.

" Vraiment? Il faut que tu m'y emmené tout de suite. Je meeeeurs de faim, et aujourd'hui est le jour ou je profite de la générosité des gens."

Seto eut un rire bon enfant qui le rajeunissait terriblement tandis qu'Isako passa un bras autour de sa taille. Le contact était plaisant et Seto resserra imperceptiblement son étreinte. Bizarrement, ils avaient toujours été très à l'aise l'un avec l'autre malgré le fait qu'ils se connaissaient depuis peu. Seto mettait cela sur le compte de la facilité d'adaptation qu'ils avaient largement en commun. De vrais caméléons quand les circonstances le demandaient avec en prime des visages qui paraissaient complètement inoffensifs. Isako avait sa beauté gourmande comme totem et Seto son sourire contagieux.

Les paroles de la jeune femme résonnèrent dans l'esprit du garçon. Profiter de sa générosité? Seto se retint de rire aux éclats. C'était une jolie formule qui lui plaisait. L'idée de profiter de quelqu'un de consentant était charmante.

" Et bien j'ai évidemment pensé à te laisser mourir de faim mais on aurait retrouvé ton corps, puis ton portable qui aurait fatalement amené au mien. Et on m'aurait coffré pour non-assistance à personne en danger." fit d'un ton amusé le jeune homme en se plaçant avec la golden girl dans la file face à la machine où l'on choisissait les plats (la machine était un endroit où l'on passait commande et où l'on payait son plat, en échange de quoi on obtenait un ticket avec le nom du plat choisi que l'on remettait au cuisinier et qui lui vous servait).

" N'empêche que je devrais peut-être glisser ça sur mon CV plus tard: Miss Sawai a profité de moi à plusieurs reprises et j'ai survécu à la chose... hum sauf que ça fait délicieusement salace dis comme ça. Non?"

Seto eut un signe de tête chaleureux vers un des groupes de danse qui travaillait avec Shuyâ. D'ailleurs où se trouvait son colloc aurait pu être une bonne question vu que normalement ce dernier déjeunait lui aussi ici d'habitude. A moins qu'il ait ENFIN réussi à inviter sa Mayumi ? C'était terriblement difficile de décider Shushu à se jeter à l'eau, Seto comprenait d'autant moins que ce garçon avait eu un physique parfait doublé d'un caractère renversant: les filles ne pouvaient que se passer les mains au fer pour pouvoir être avec lui.
Et en parlant de personne comme ça, Seto reporta son attention sur la jeune femme prés de lui.


" Tu veux manger quelque chose en particulier?" demanda t'il aimablement une fois qu'ils furent devant l'appareil, ce qui ne prit que quelques secondes finalement.

Le jeune universitaire glissa son bras des épaules d'Isako vers la poche de son jean pour prendre son portefeuille. Il regarda avec envie le panel de plats proposés. La cuisine était à 90% nippone et la carte était sommaire mais alléchante: des ramens, sauce soja, tonkotsu ou au porc; du curry (servi en grande quantité ce que Seto approuvait grandement), des gyozas ou des tori furai accompagné d'un bol de riz; des yakisobas et même des yakiniku/oyako/trucbidule Don.

Il glissa plusieurs pièces (les plats étaient ridiculement bon marché), hésitant entre plusieurs plats puis jeta un regard interrogateur vers son invitée.

Le rire de Seto était communicatif. Il n'y avait pas à redire la dessus. Isako se sentait à l'aise et l'heure était aux sourires éclatants apparemment. Ce qui, de tout évidence était une habitude chez le jeune homme.
Mais God, qu'est ce que ça lui allait bien. Espérons pour elle que ça ne soit pas trop contagieux, la jeune fille se voyait mal sourire à longueur de journée. Bonjour les crampes. Mais de toutes évidences, il fallait de l'entrainement pour arriver à garder un sourire accroché aux lèvres toute une journée, et elle en était encore bien loin. Sa bonne humeur avait des limites et sa patience encore plus. D'autant plus que la demoiselle n'était pas du genre à se montrait souriante quand le contexte lui déplaisait.
Mais aujourd'hui, rien ne lui déplaisait, sauf peut être son estomac qui commençait à déclencher une vraie révolution dans tout son corps. Dans quelques minutes, elle verrait certainement des bols de riz à la place des yeux des gens. La faim étant un des pires supplices que l'on pouvait lui faire subir.

Fronçant les sourcils et prenant un air outré, Isako ouvra la bouche d'un air mécontent.
Non mais oh, on ne laisse pas mourir de faim les gens, c'est méchant.
Mmh, c'était bien à elle de parler de méchanceté. A vrai dire, elle était plutôt mal placée pour faire la moral aux gens à ce niveau là.
Changeant radicalement d'expression des étoiles pleins les yeux, elle regarda Seto avec un petites sourires en coin.

Tu n'aurais pas pu me faire ça tout de même?La prochaine fois, je t'inviterais, promis.

Les expressions de sont visages changeait à chaque phrases prononcés, elle ne faisait pas du théâtre pour des cloues non plus.
Suivant le guide sans le lâcher d'un pouce, elle regarda autours d'elle. C'était grand et lumineux, mais elle ne comprenait rien au fonctionnement. Et oui, elle avait pendant longtemps bouder les cafétéria, préfèrent le calme et le soleil du parc.

" N'empêche que je devrais peut-être glisser ça sur mon CV plus tard: Miss Sawai a profité de moi à plusieurs reprises et j'ai survécu à la chose... hum sauf que ça fait délicieusement salace dis comme ça. Non?"

Se mordant les lèvres pour ne pas éclatait de rire, Isako foudroya du regard le jeune garçon. Garder son calme avec lui devenait difficile. Mais, son humour n'était pas déplaisant, au contraire. Quel subtilité me direz vous.

Ne dit jamais ça avec un sourire pareil si tu as un entretient. Tu risques de le regretter. Et d'ailleurs, qu'est-ce que tu entends par là? Nan mais, je vous jures...

Elle afficha ensuite une moue enfantine et tourna la tête. Décidant de boudé pour la peine. Seto était un bon entrainement aux émotions il fait croire. D'habitude son visage rester neutre, mais là, c'était tout un festival.
Regardant les personnes aux alentours, elle remarqua que son compagnon n'était pas inconnu pour la plus part des gens ici. Et bien, on en découvre tous les jours. Même si elle ne se doutait pas qu'il avait une certaine popularité ici, là c'était quand même flagrant.

La voix de Seto la sortit de ses pensées. Enfin, c'était plus le mot "manger" qui lui fit tourner la tête (dans les deux sens du termes.) Laissant retomber son bras contre son corps elle regarda avidement le menue proposé. Que de choix. Pour tout dire, elle avait du mal à se décider, même si au final, elle savait très bien sur quoi son choix aller se porter.

Ramens.

Fût le seul et unique mot qu'elle prononça. N'importe lesquels de ses plats lui suffirait amplement. Elle n'était pas difficile niveau culinaire, même si sa mère lui avait toujours dit de faire la fine bouche pour garder la ligne. La ligne? A 10 ans? La blague. Elle avait toujours aimé les choses simple, quoi que pas trop épicer, elle avait l'estomac fragile tout de même et supporter mal tout ce qui était plus fort que le poivre, qu'elle n'aimait pas d'ailleurs.

Je te rembourserais le tout avec les intérêts si il faut. Merci beaucoup

C'était quoi cette tête de chibi qu'elle prenait là? La faim lui faisait faire des choses étranges il faut croire.

Seto contempla goguenard le visage charmant d'Isako passer de la moue la plus élémentaire à une expression émerveillée, le tout avec brio.

Elle avait horriblement bien choisi ses études quoi qu'en dise ses parents.

" Tu n'aurais pas pu me faire ça tout de même? La prochaine fois, je t'inviterais, promis."

Seto esquissa un sourire de convenance. Evidemment qu'il ne l'aurait pas fait mais il était toujours bon de laisser planer le doute, même s'il savait Isako bien trop rusée pour tomber dans ce genre de panneau. Autant cela pouvait fonctionner avec des filles naïves et de constitution psychologique frêle, autant c'était sur et certain que ça glisserait sur quelqu'un comme Isako.

Ne dit jamais ça avec un sourire pareil si tu as un entretient. Tu risques de le regretter. Et d'ailleurs, qu'est-ce que tu entends par là? Nan mais, je vous jures...

Un léger rire secoua les épaules du garçon. Il doutait fortement de regretter s'il jamais il disait ça. Même pendant un entretien.

" Je m'en voudrais de souiller ces ravissantes oreilles avec des propos falacieux." se défendit-il en appuyant pour lui sur le bouton du yakinukudon. " Mais si tu insistes absolument, je ferais mon possible pour complaire."

Seto lui décocha un sourire chaleureux qui contrastait avec la fermeté de ses mots, de sorte qu'on ne pouvait pas vraiment savoir s'il était sérieux dans ce qu'il disait où si il blaguait.
De manière général, Seto aimait assez donner le choix à chacun: une sorte d'anarchie comportementale. Pas de rêgles, pas de barrières et que du doute et des choix en perspective.

La voyant tourner son visage de l'autre côté dans une moue enfantine, Seto se mordit les lèvres en riant et resista à l'envie quasi oppressante de la prendre à nouveau dans ses bras. Parfois Isako faisait des trucs débiles dans ce genre qui rendait son cerveau à l'état de compote gélifiée.

"Ramens."

Seto appuya sur le bouton correspondant puis prit les deux tickets et fit un signe de tête pour qu'Isako le suivent jusqu'aux comptoir qui donnait directement sur la cuisine. Là, trois hommes d'âge murs prenaient les tickets que les élèves tendaient et apportaient les plats sur des plateaux. L'odeur était merveilleuse et Seto sentit sa bouche saliver d'avance.

" Je te rembourserais le tout avec les intérêts si il faut. Merci beaucoup."

Le visage sempiternellement souriant du jeune homme se tourna vers Isako, légerement surpris. Puis avec une rapidité qui lui était propre, Seto se pencha vers l'oreille de la jeune étudiante, les yeux entr'ouvert, ce qui était toujours un signe particulier chez lui:

" J'y compte bien Isa'." murmura t'il avant de se relever tout aussi rapidement, le visage de nouveau affichant un joyeux sourire.

Attrapant les deux plateaux, Seto slaloma entre les élèves et se décida pour une table prés des baies vitrés. Une fois les baguettes en main, il lança un "Itadakimass'" rayonnant.

Le faim!

" Oh ... chaud..." fit-il en ouvrant la bouche pour aspirer une goulée d'air frais alors que la viande lui picotait le palais. " Au fait, comment se fait-il que tu n'aies pas trouvé un pigeon dans ta propre classe pour ce repas? "

Ca c'était intéressant comme question, surtout que le pigeon finalement c'était un peu lui, non? L'idée amusait beaucoup trop Seto pour son propre bien à vrai dire.

" Tu sais, les gens de ma classe sont de grands incompris socialement. Je préfère me passer de leur compagnie."

Seto aquiesça alors qu'il avait la bouche pleine. Isako n'avait pas totalement tord. Il trainait parfois avec certains spécimens de la section théâtre (Kirô adorait se foutre de leurs trombines) et c'était toujours un spectacle permanent. Comme s'ils étaient en représentation continue. Cela avait ses avantages et ses inconvénients. On s'ennuyait rarement avec eux mais en contrepartie c'était assez fatiguant.
Si Isako les évitait, ce qui en soi était une bonne méthode (et même LA bonne méthode), Seto les laissait la plupart du temps en plan de manière assez abrupte. Il était suffisamment sympathique pour se le permettre et surtout, les élèves de théâtre était suffisamment nombrilistes pour ne pas vraiment remarquer (puisque tout ce qui ne se rapporte pas directement à leurs personnes n'existe pas).


" Je vois ce que tu veux dire." fit-il en reprenant une bouchée de riz. " D'un autre côté, c'est toi qui as choisi cette section non? Peut-être que tu es une artiste maudite, torturée et incomprise aussi... à moins que tu ne sois maso mais là on s'aventure en terrain tout autre."

Seto posa ses baguettes et regarda quelques instants la jeune fille devant lui, assez longtemps pour que celle-ci en soit parfaitement consciente en tout cas.

" J'aurais été journaliste j'en aurais profité pour faire ton interview. A la Tokyographe style tiens."

S'arrachant à la contemplation d'Isako, Seto repéra une carafe d'eau qu'il attrappa avec dextérité servant son invitée puis lui-même. Il ne s'était absolument pas rendu compte de la chose mais en fait il crevait de soif ( à peu prêt autant qu'Isako semblait avoir crever de faim!).

" Plus j'y pense," continua Seto sur le ton de la conversation, " plus tu ne remplis pas le cahier des charges des étudiants habituels en section théatre."

La voix de Seto laissait percevoir nettement que, sans être un compliment, il s'agissait néanmoins d'un point qu'il appréciait chez Isako. Il imaginait parfaitement comment se déroulerait une interview avec la jeune femme, ce qui pourrait rapidement la mettre hors d'elle même (et il fallait vraiment ne pas être très brillant pour vouloir de soi-même mettre quelqu'un comme Isako contre soi), ce qui pourrait la faire réflechir ou encore ce qui pourrait la faire sourire gentiment. Un sourire qui parraissait incovenant tellement il était parfait.

Regarder Isako c'était comme regarder dans un miroir déformant: ils avaient énormement en commun et en même temps des différences fondamentales, surement du tout simplement à leurs différences de sexe. La jeune femme était necessairement trois fois plus intelligente que Seto, tout du moins c'était ce qu'il pensait, parce que les filles avaient plus de mérite à s'imposer d'un point de vue général.

Toujours est-il que si Isako ne remplissait pas les critêres de la plupart des élèves de Théatre (pas tous hein!), elle semblait aussi parfaite pour en être.

" Y'a quelque chose de prévu d'ailleurs pour la fin d'année? Un spectacle? Une pièce? Un film? Je serais curieux de te voir à l'oeuvre." fit-il avec un intêret non feint.

C'était un peu la plaie en batiment artistique à ce propos: ils devaient toujours se farcir des représentations à la fin de l'année scolaire. Un peu comme des examens mais auxquels tout le monde pouvait assister: génial.

Spoiler:

Isako arrêta de soufflait sur son bol pour enfin commençait à manger. Elle avait eu tellement faim que ça lui semblait être la meilleure chose qu'elle avait manger depuis longtemps. Repensant à tous les gens qui faisait partie de sa classe, elle eut envie d'en rire.
C'est vrai qu'à première vu, c'était quand même un drôle de spectacle. Pendant que certain ne s'habiller quasiment qu'en noir et prenait des air mélo-dramatique dès que quelque chose leurs déplaisait. D'autres, passait leur vie à faire blagues,boutades, et tout ce qui allait dans ce registre.
A vrai dire, sa classe était en tout et pour tout, tout les différents style de théâtre existant. Du comique au tragique on en voyait de toute les couleurs.

Mais comme le disait si bien Seto, elle l'avait choisit. De toute manière, elle était faite pour ça non? C'est en tout cas ce qu'on lui avait conseillé de faire (enfin, pas ses parents.) Apparemment, elle était douée pour ça. Isako n'en doutait pas. Mais de la à en faire ses études, c'était autre chose. Et puis finalement, elle s'était laisser tenter. Parce que, qui sait, ça pourrait être amusant.
Et c'était de la le meilleur argument qu'elle avait eu. C'est vrai qu'en droit ou en économie, il y aurait eu beaucoup moins d'animation qu'en théâtre. Et quand elle voyait la tête de tous ceux qui s'y trouvaient... Et bien, ça ne lui donnait pas envie de s'y retrouver.

Isako fronça les sourcils un demis millième de seconde. Le regard de Seto un peu appuyait à son gout la gout lui fit disparaitre toutes expressions de son visage. Isako n'aimait pas particulièrement qu'on la fixe. Qui aimait ça me direz vous? Mais chez elle, c'était toujours mauvais signe.

Isako sourit en prenant l'air désolée.

Je ne pense pas être maso'. La jeune fille fit mine de réfléchir. Et je ne pense pas être plus incomprise que ça. A moins que je ne m'en soit jamais rendue compte

A vrai dire, qu'elle n'avait jamais réfléchie à la question, mais c'est vrai qu'elle ne se catégorisait pas dans les différents "groupes" de sa classe.
Isako restait Isako. Elle restait la fille qu'elle avait toujours était depuis bien longtemps.

" J'aurais été journaliste j'en aurais profité pour faire ton interview. A la Tokyographe style tiens."

Isako sourit de nouveau. Elle se demandait ce qu'il pourrait lui poser comme question surtout. On va dire qu'au premier abords, elle n'était pas la fille la plus intéressante pour une interview. Avec un style vestimentaire un peu passe partout, rien de très coloré ou de très excentrique. Dans son aspect physique, elle ne voyait rien qui ne pouvait être assez accrocheur pour mérité un tel honneur.

Ha bon? Et qu'est-ce que tu trouverais d'intéressant à me poser comme questions?

Prenant le verre que Seto venait de lui servir elle en bu la moitié

Plus j'y pense," continua Seto sur le ton de la conversation, " plus tu ne remplis pas le cahier des charges des étudiants habituels en section théatre."

Isako sourit a ses paroles. Elle ne s'était jamais réellement posé la question, mais c'est vrai qu'elle n'était pas exactement comme tout ceux de sa section. Son père l'avait élevé comme la futur héritière de sa fortune. Et peut-être même de son entreprise, même si c'était une fille, il avait remarquait qu'elle avait le caractère pour.

Je ne rien de bien différents d'eux. Je suis juste moins... Exubérante?!

Isako avait donc reçu l'éducation adéquat à son futur rang, tout dans la sobriété. Rien ne devait laissé paraitre, tout devait être parfait. Les apparences, voilà ce qui comptait le plus.
Et la jeune fille n'avait jamais transcrit les règles et était toujours restait comme son père avait voulu qu'elle soit. C'est vrai qu'au milieu de tout les élèves de sa classe, elle faisait peut-être un peu tache.

Coupant Isako dans ses pensés, Seto lui posa une nouvelle question.
Prévue pour cette année? Une pièce de théâtre bien entendue. Une représentation tragique apparemment.

La pièce n'a pas était encore choisit, mais ça sera du tragique cette année. La jeune fille soupira. Et vous? Vous avez quelque chose de prévue?

C'était ça le fardeau des élèves "artistique".

Spoiler:

" Je ne rien de bien différents d'eux. Je suis juste moins... Exubérante?! "

Peut-être... en effet.

" Tu n'as pas besoin de l'être. On te remarque sans que tu n'aie rien à faire." fit casuellement Seto.

A ce propos, c'était un plaisir de voir Isako apprécier son repas. Au moins elle ne faisait pas semblant de manger en poussant ses nouilles n'importe comment et en faisant un trou dans le bol, genre j'ai beaucoup mangé. Ça ne l'horrifiait pas en soi: si des gens voulaient s'affamer grand bien leur fasse. Il n'y voyait aucun inconvénient particulier. Mais voir quelqu'un manger de bon appétit avait quelque chose qu'il aurait presque pu qualifier de touchant.

Seto regarda Isako souffler avec entrain sur sa cuillère puis mettre délicatement les nouilles dans sa bouche s'arrêtant lui-même sur le moment pour suivre les gestes de la demoiselle.

Oh elle avait du faire hypnotiseuse dans une autre vie!

Une chose qui n'arrivait pas souvent au garçon et dont il pouvait compter les occurrences sur le doigt d'une main se passa: Seto fronça légèrement, de manière quasi imperceptible, les sourcils. Son sourire éclatant s'estompant un peu. Il secoua son visage avec parcimonie et repris un peu de son repas. Cette fille était flippante de dextérité inconnue.

Comme quoi il fallait toujours se méfier de l'eau qui dort.

La pièce n'a pas était encore choisit, mais ça sera du tragique cette année. La jeune fille soupira provoquant un sourire en coin chez Seto. Et vous? Vous avez quelque chose de prévue?


La question... pour être sincère... il n'en avait rien à carrer à l'heure actuelle néanmoins parce qu'il entrevoyait les soucis qu'il était en train de se créer avec une admiration un peu trop entreprenante, Seto fit un effort et répondit:


" Soi disant un spectacle traditionnel avec dans de la pêche et tout le tintouin. On va devoir porter des tenues vieilles de cinquante ans ça va être magnifique. Du moment qu'on ne me demande pas de chanter de l'Enka..."

L’universitaire fit une grimace. Il les avait vu les tenues: des trucs de pécheurs du siècle dernier. Ah ils allaient être classes dedans tiens... méga smooth...

Posant ses baguettes, Seto glissa de sa place à celle, tout prêt d’Isako. D’un air positivement conspirateur, il se pencha vers, un sourire rusé étalé sur son visage.


" Et dis moi ... qui doit-on éliminer pour que tu obtiennes le premier rôle?"

Ben oui: c’était la meilleure partie du spectacle de fin d’année après tout. Pas la représentation en elle-même mais la préparation de la chose. Tout ce qu’il fallait mettre en place pour éliminer la concurrence et avoir les rôles de choix. L’année dernière il s’était débrouillé pour qu’on lui demande à corps perdues de jouer le lead masculin d'une petite comédie musicale. Le tout avait nécessité quelques verres, des photos un peu scandaleuses et de la bonne volonté. Un vrai plaisir à chaque fois qu'il y repensait.

Seto eut un rire joyeux qui contrastait fortement avec ses propos.

Bingo pour retenir l'attention de la jolie demoiselle devant lui: parler d'élimination de la concurrence.

Chez les filles de bon gout c'était un sujet qui avait toujours son succès.

Doucement, avec un visage parfaitement composé, Isako leva son regard vers celui de Seto. De là où il se tenait, ce dernier pouvait presque voir les rouages astucieux de l'esprit de la jeune femme tourner à toute vitesse. Puis, avec douceur, elle quitta le regard de Seto pour celui du plafond et eut un soupir étudié.

S'il ne la connaissait pas déjà depuis un certain temps, il serait totalement tombé dans le panneau de la jeune femme innocente qui faisait mine de réfléchir à un sérieux problème de conscience.
D'ailleurs, Seto n'y connaissait rien en Art Dramatique mais il présupposait qu'étant donné le talent d'Isako pour brouiller les pistes et faire en sorte de vous conduire là où elle voulait précisément que vous soyez, elle était réellement douée dans ce domaine. Le premier rôle lui revenait de droit et si jamais elle ne l'obtenait pas par voie légale, il était de bon ton de réctifier par une voie moins... disons droite, ce qui s'avérait être une injustice criante.

Seto fut parcourut d'un frisson: ce n'était pas souvent que ce dont il avait envie coincidait pile avec ce que les autres considéraient être une bonne action.

" Mmmh, et bien... "

Le sourire d'Isako se refléta en miroir parfait dans le sourire entendu de Seto.

" Tu sais, cette fille au long cheveux chocolat et qui porte des lentilles vertes. "

Seto aquiesça: le problème avec certaines personnes c'est que sous prétexte d'avoir très envie d'avoir l'air originaux, ils avaient surtout l'air tartignolles. Il voyait parfaitement de qui Isako-chan parlait. Une fille très jolie et même assez sympathique au demeurant mais qui avait la voix la plus nasillarde du monde. A chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour lancer des phrases du type kawai, Seto avait des envies de meurtre. Et de torture.

" Et bien, je pense qu'il va bientôt falloir la mettre hors course."

Ah apparemment, il n'y avait pas qu'à lui qu'elle inspirait de telles sentiments.

Le sourire d'Isako était là mais la lumière dans ses yeux s'était legerement durci. Quoiqu'il advienne, Seto s'était toujours dit qu'elle faisait partit des gens qu'il vallait mieux avoir comme amie et non pas comme ennemie. Elle avait certes une silhouette diapahane de poupée mais elle était plus proche de Chucky plutôt que Barbie-toi-ma-star niveau morale.

" Des préférences?" répondit casuellement le jeune homme.

Non parce que c'était large tout de même. Il fallait qu'Isako lui fasse au moins part du but final: est-ce qu'il voulait qu'elle soit évincé de la pièce cette fois-ci seulement ou plus? Est-ce qu'il voulait la briser psychologiquement? physiquement? les deux?
En général physiquement c'était plus simple et rapide. Psychologiquement par contre c'était plus amusant.

Il y avait toujours la méthode des rumeurs. Classique mais efficace surtout que Seto pouvait toujours se débrouiller pour obtenir des vidéos ou photos compromettantes.

Une infini satisfaction parcourut les veines de l'étudiant: il avait diablement bien fait de venir déjeuner avec elle!