Family portrait [ Reira de mon kokoro o ( Quoi c'est pas crédible ? è_é ) ]

Invité

« Ano... T'aurais un numéro de téléphone à me laisser ? »

« Nan. »

« Mais j'aimer... »

Kirô Terazawa, ou l'art de claquer les portes au nez.
Sauf qu'ici, ce n'était pas sa conquête de la veille qui se retrouvait dans le couloir, et ne bénéficiait donc pas de l'avantage non négligeable de pouvoir verrouiller ladite porte, afin de se casser en toute tranquillité.

« Attends, Kirô-kun ! »

Oh putain, encore une collante x_x.
Appuyant sa paume contre son crâne, il serra les mâchoires sous le coup du mal de tête qui le poursuivait depuis le réveil, douloureusement remis au goût du jour par le cri de l'autre conne. Il avait décidément le don pour tomber sur des cas ; elle ne pouvait pas se résigner comme toute personne normalement constituée, ce malgré son charme et ses performances incroyables ? Car même s'il ne conservait que des souvenirs flous de cette soirée mouvementée, il était convaincu d'avoir assuré comme un dieu, une fois encore.
Et la dizaine de grammes que t'avais dans le sang, t'en fais quoi ?
Bah. Même bourré, il gardait les réflexes fondamentaux du bon coup de base. Preuve en était la ténacité avec laquelle l'autre s'acharnait. Heureusement pour lui, il avait accéléré l'allure, et était déjà arrivé aux escaliers, qu'il dévala rapidement avant qu'on ne le rattrape. C'est qu'elle s'était mis à courir l'autre folle x_x. Il avait déjà daigné rester dormir avec elle, ça ne lui suffisait pas ?
Euh. C'est pas parce que t'avais trop bu pour rentrer ?
Certes. Mais il aurait très bien pu se traîner il ne sait où pour ne pas avoir à subir le contact de la demoiselle, comme il l'avait fait si souvent.

Arrivé sur le parking de la résidence universitaire, il fouilla dans la poche de sa veste pour en extraire les clés de sa coupé sport, garée non loin. Cadeau de Papa et Maman pour son vingtième anniversaire, ce qui expliquait peut-être qu'elle n'ait pas encore été réduite à l'état de ferraille. Lui, conduire comme un taré ? Si peu.
Manquant d'écraser Madame Chiante au démarrage, il la laissa derrière lui sans aucun regret, et sans même un regard. On était un connard ou on ne l'était pas, ne.

« Putain, fais gaffe à ton cul, connasse ! »

Kirô, on parle mieux à la petite mamie qui traversait tranquillement avant que tu ne débarques comme un dingue x_x.
Mais putain de merde, elle l'avait obligé à s'arrêter cette salope ! Surtout qu'avec les grammes qui lui restaient encore, il avait été largement plus long à la détente, et avait failli remédier au surnombre de petits vieux.
Voilàà, Grand Mère sait faire du bon café venait de lui laisser le champ libre -ou presque, mais s'il lui manquait un ou deux centimètres par la suite, tant pis pour sa trogne-, et il put en conséquence tranquillement -comprendre quelques dizaines de kilomètres/heure au dessus de la vitesse autorisée- rentrer au bercail, titubant encore un peu à la descente du véhicule.
Pas de sermon à craindre de la part des parents : on était un dimanche matin, et il avait champ libre durant les week-ends, à condition que cela n'affecte pas ses études.

« Bonjour, jeune maître. »

« Oui oui c'est ça, va dire aux cuisines qu'on me fasse à manger, je crève la dalle. »

Qu'il était bon d'avoir un majordome à sa botte. Au service des Terazawa, plus précisément, mais Kirô avait tendance à le considérer comme un esclave personnel, particulièrement quand, comme ici, ses parents étaient absents.

« C'est à dire que la cuisinière est en pleine préparation du petit déjeuner de Mademoiselle. Voudriez-vous que... »

« Putain, toujours à faire chier celle-là ! »

Toujours affublé de sa veste et de ses chaussures, il franchit sans remords le parquet du salon -fallait bien que les employés soient payés à faire quelque chose, ne ?- pour se diriger lui-même en cuisine. Parce qu'il n'avait pas l'intention de passer après sa soeur, et encore moins de prendre son petit déjeuner en sa compagnie. Non mais quelle horreur, lui infliger ça dès le matin, alors qu'il souffrait déjà d'une gueule de bois terrible x_x.
Ainsi, il débarqua en cuisines l'air clairement contrarié, et, faisant fi de la présence de son imôto comme presque à chaque fois, ne lui adressant pas même un regarde, il se planta devant l'une des employées, et aboya ses ordres. Soit, un panel de makis et de tempura, pour dans deux minutes.

« Demo, Mademoiselle nous a demandé de lui préparer un... »

« Alors elle attendra. », conclut-il d'un ton froid, avant de faire demi-tour, prêt à partir.
Gambatte Reira, tu le dompteras un jour, ton maudit frère ! è_é.

Invité

Gné ? Un rayon de soleil ? Plusieurs rayons de soleil ? O_o Déjà le matin ? Pas possible ! Driiiiing ! Ah, ça y est, le réveil sonnait. Mais qui était donc le crétin qui avait inventé cet appareil ? Il était à peine 7 heures. Eh oui, la vie d’un héritière de grande compagnie pouvait vraiment être énervant. Il fallait toujours se lever tôt, que ce soit les vacances ou le week-end, tout ça à cause du prétexte : « L’avenir appartient aux gens qui se lèvent tôt ». La mère de Reira tenait absolument à ce que ça s’applique sur sa fille. En plus, imaginez bien que c’est dur de sortir de son lit douillet, tout moelleux et confortable, sans aucune pitié. Il y avait vraiment de ses jours où la jeune fille rêvait de vivre dans une famille normale. Quoiqu’il en soit, elle fut obligée d’enlever ses fesses de son matelas, à son plus grand regret. Rien que devant elle, se tenaient déjà trois servantes prêtes à l’aider et à s’habiller à tout moment. Leur timing et leur perfection pouvaient vraiment être effrayant, il serait facile de les confondre avec des robots. L’intimité n’existait pas dans ses instants-là. Après avoir un réussit à ouvrir plus au moins les yeux, les pieds de la demoiselle se dirigèrent directement dans la salle de bains. C’était une habitude. Tous les jours une douche pour sentir bon, ça faisait partie de son programme.

La salle de bain contenait, évidemment, une baignoire en marbre, une douche à part, une pièce spécialisée pour les toilettes, sans oublier le jacuzzi. De quoi clouer le bec de chaque personne venant de la classe « moyenne ». Terazawa fille, prit tout son temps pour se laver, histoire de bien se réveiller en douceur. Ensuite, elle s’habilla d’une robe qui lui arrivait jusqu’aux genoux et aussitôt les employés de sa famille firent sa coiffure. Même si ses parents n’étaient là, même si son frère n’était pas là, hors de question de sortir de façon « décontractée ». Rien que ça ferait une tâche dans sa réputation. Enfin, c’était le moment que préférait la brune : le petit déjeuner ! Bah oui, malgré sa petite taille, son appétit était grand. Qui avait-il de mieux que un petit-déjeuner savoureux ? Elle descendit dans la cuisine et elle venait tout juste de mettre un pas dans cette pièce que la cuisinière arriva, se courba et lui demanda le plat qu’elle souhaitait.

«

Je voudrais du riz, avec du poisson grillé et de la soupe miso, onegai shimasu

»

Aussi incroyable que ça en l’air, voilà ce de quoi se nourrissent les nippons dès le début de la journée. Celle qui s’occupait de la cuisine, s’absenta et décida de s’y mettre tout de suite. Reira s’assit sur une chaise, toute droite. Il fallut que seulement quelques minutes pour que son frangin franchisse la porte de l’entrée. Il avait découché, rien de surprenant. Seulement qui disait Kirô, disait emm*rdes. Celui-ci n’avait pas l’air content du tout, encore une fois, comme d’habitude, il avait dû faire la fête, boire un bon coup et tenir compagnie à une pauvre femme sans cervelle. Et dès le lendemain, il manifestait sa mauvaise. Franchement avait-il besoin de faire tout un raffut ? Car oui, il venait de faire des siennes et voulait être servi avant sa sœur. Non mais pour qui il se prenait, ce baka ? La cadette ne broncha pas quand l’arriviste l’ignora. Elle n’allait tout de même pas protester à chaque fois qu’il le faisait, étant donné que c’était tout le temps, elle pouvait presque rien faire. En fait, à la limite, ça encore ça lui allait, mais là, c’était trop ! Comment osait-il ordonner de manger avant sa imôto sans même se soucier de son avis ? Elle avait tout entendu et avait bien l’intention de se défendre sans pour autant laisser son impulsivité prendre le dessus. Elle rejoignit gracieusement la chef et son aniki pour mettre son mot aussi. Entendant, la dernière phrase de ce dernier (non mais quelle délicatesse, il avait plus qu’à dire qu’elle n’existait pas pendant qu’il y était ! Parfois, elle avait envie d’afficher une pancarte où il était écrit : « je suis là, moi aussi ! »), elle s’adressa à l’employée :

«

Veuillez ne pas être déranger par les caprices de mon frère, finissez d’abord mon plat. Après tout, il est grand temps que Kirô-kun apprenne une leçon importante : la patience. C’est une des premières qualité d’un homme d’affaires, donc si vous l’aidiez sur cette tâche, vous serez récompensé, je vous le garantis

»

Eh ouais ! N’allez pas croire qu’elle était si innocente que ça, la petite Reira ! Surtout qu’après cela, elle rajouta un grand sourire, histoire de se montrer encore plus persuasive. Ensuite, elle se tourna vers le géant, souriant toujours aussi hypocritement et le salua :

«

Konnichi wa à toi aussi, Onii-chan. Que direz-tu de discuter tranquillement le temps autour de la table en attendant que le repas soit prêt ?

»

Invité

Et voilà que la morveuse finissait par l'ouvrir, se plantant dans une grâce horripilante à ses côtés. Elle n'aurait pas pu l'écraser, comme elle le faisait si bien en face des parents, et éviter de le faire chier de si bon matin ? Et depuis quand lui répondait-elle de cette façon ? Pour peu qu'il ne soit pas susceptible d'attirer les foudres paternelles, et que les employés n'en soient témoins, il lui aurait bien filé une raclée, qu'on n'en parle plus. A sa propre Imôto ? A plus forte raison, justement. Elle était sensée avoir appris les bonnes manières -contrairement à lui ? Bah, à quoi cela pourrait lui être utile ?- et, franchement, venir la ramener maintenant, alors qu'il était déjà d'humeur plutôt moyenne, ce n'était définitivement pas bien joué de sa part. Sachant qu'un Kirô plutôt bien luné se faisait un malin plaisir de martyriser les autres, il était aisé d'imaginer ce qu'il en advenait une fois levé du pied gauche. Et Reira aurait le plaisir de le redécouvrir encore une fois, si elle continuait sur cette lancée-ci.
Parce qu'elle était présentement en train de se mêler de ses affaires -de son comportement qui plus est-, lui rappelant très désagréablement sa propre mère. Déjà que les -nombreuses- réprimandes de son Okasan était souvent bien mal encaissées, voir une soeur pour qui on n'avait pas franchement de respect se prêter au même jeu, c'était irritant au possible.

Serrant les mâchoires sous le premier assaut, il lui adressa un regard qui en disait long sur son état d'esprit du moment, sans pour autant se faire meurtrier. C'aurait été lui accorder trop d'importance que de la haïr au grand jour, comprenez. Aussi, il ne lui jeta qu'une brève oeillade, avant d'en revenir à la pauvre employée qui, maintenant, hésitait sur la suite. Non mais quelle bande d'incapables -_-. On reconnaissait bien ici les prolétaires, à ne pas savoir quelle décision prendre face à une situation pourtant évidente. Qui était le maître, ici ? Oui bon, son père. Mais en l'absence des parents ? Lui-même, de par sa position d'homme, et d'aîné, surtout.
Du coin de l'oeil, il la vit lui sourire, tournée vers lui, avant de lui proposer de... Discuter ? Rassurez-le, ça n'était qu'une vaste plaisanterie, ne ? Terazawa Kirô ne discutait pas avec les femmes. Vous le voyiez, lui, papoter tranquillement autour d'un thé avec sa meilleure amie ? Kami-sama, épargnez-lui cette image horrifique x_x. Surtout si la fille en question était sa soeur, tiens. Dans le genre gamine chiante et pas franchement utile...
C'est ça, échauffe-toi psychologiquement parlant pour mieux lui en balancer dans la figure, Kiki. Puisqu'elle venait de se taire, en lui tendant une occasion en or de mieux l'enfoncer ; aussi, il se contenta de fixer la cuisinière, ignorant ouvertement -et pour changer- l'autre naine. Quoi de mieux qu'une veste savamment retournée pour commencer ? Et avec classe, en plus.

« J'attends, Mariko. »

Ou quoi ? Il allait la renvoyer ? Impossible, sur ce coup-ci. L'éradication de quinze ans de bons et loyaux services, sur un simple coup de tête, ça ne plairait définitivement pas aux parents, qui lui pardonnaient déjà toutes les crasses qu'il pouvait faire à Sakurai, tant qu'il gardait une certaine cote, et promettait de se ranger au moment de reprendre la compagnie.
Son ton persuasif acheva de décider Mariko, qui, après une courbette, s'en fut obéir, connaissant les règles de la maison. Et pourtant, pas de doute à avoir qu'elle s'en voulait terriblement de ne pas servir Mademoiselle Reira la première, une expression éloquente affichée sur le visage. Immédiatement, un sourire satisfait vint s'accrocher à ses lèvres tandis qu'il la regardait s'affairer, bien que souffrant toujours de la légère irritation que l'intervention de l'autre gamine avait générée. Aaah, qu'il était bon d'avoir le pouvoir. Même sur les faibles. Surtout sur les faibles ? Bah. On est tyran, ou on ne l'est pas, ne.

Invité

Bon d’accord, avouons que s’interposer sur le chemin de Kirô n’était pas la meilleure idée qu’est traversé l’esprit de Reira. Mais que voulez-vous, elle n’allait tout de même pas se laisser faire toute sa vie, si ? Raah, c’était si rageant de ne pas pouvoir exprimer sa colère. Lui ne savait pas la chance qu’il avait, il pouvait se la couler douce et celle qui devait rattrapée toute ses bêtises était évidemment la petite sœur. Quelque part ce n’est pas logique, ça ne devrait pas plutôt être le contraire, ne ? En tout cas, l’ignorer comme il le faisait la vexait mais vous me direz sûrement qu’il n’en a rien à faire. C’était pourtant la vérité et ce sentiment d’invisibilité commençait sérieusement à lui pomper l’air. C’était à peine s’il l’avait regardé. Enfin… Heureusement qu’un de ses qualités était de resté persévérante. Un jour, c’est sûr elle finirait par le dompter, elle finirait par le botter les fesses… C’est un peu près ce qu’elle se dit tous les jours pour se remonter le moral cependant ce jour n’est pas encore arrivée pour le moment.

« J'attends, Mariko. ». Pas besoin de préciser que ça avait fait son effet, si ? Eh bien, les employés n’ont pas l’habitude de riposter contre les ordres de l’aîné. Pas un seul pour rattraper l’autre. Pourquoi n’y avait-il donc pas un seul qui était honnête ? Même la cuisinière que la jeune fille trouvait particulièrement sympathique avait préféré servir son grand frère en premier. Même si elle paraissait embêtée, ça ne justifiait pas son acte. Tout de même gênée par ce qui arrivait, Mariko regardait la cadette comme si elle lui demandait pardon. La demoiselle se contenta de sourire, comme si ça ne lui faisait rien. Sourire, hein ? Tu parles ! Au fond, elle lui voulait d’avoir choisi aniki alors qu’il ne l’avait pas une seule fois traité convenablement. C’est la vie, comme qu’on dirait. Tant pis, il n’y avait plus qu’à patienter.

Ne croyez pas que Reira avait décidé de lâcher l’affaire. Enfin cela-là, oui mais pas la suite. Il avait peut-être plus d’influence, de pouvoir et avait gagné la victoire mais pas la guerre. Le fait de proposer de discuter tranquillement en mangeant était une proposition naïve. Elle le savait très bien mais qui ne tente rien, n’a rien, ne ? Là, encore une fois c’était un échec total mais elle n’allait pas s’arrêter ici. Kirô pouvait bien continuer comme si de rien n’était mais foi de Terazawa, la lycéenne allait agir comme une sangsue, un gros boulet et le collerait jusqu’à ce qu’il daigne de faire attention à sa présence. Des idées, il y en avait encore plein qui cogitait dans son cerveau. Elle se retourna vers son grand frère et lui parla :

«

Bien, visiblement cette proposition ne t’enchante guère. Alors que dirais-tu… d’un défi ?

»

Que voulez vous, tous les moyens étaient bons. Peut-être qu’un peu plus d’action le ferait réagir un peu plus. Le défi ? Elle n’avait pas encore choisi, répondant spontanément. Cette fois, son marché était plus crédible que celui d’avant. La faiblesse de son aniki était son ego. S’il refusait ou bien faisait comme s’il n’avait rien entendu, elle pouvait toujours appuyer là dessus et le provoquer. Manipulatrice ? Disons qu’elle faisait ses essais. La cuisinière qui continuait de préparer le repas pour son jeune maître les observait. Il fallait dire que ce n’était pas tous les jours que la brune lançait un défi. Sans parler du fait que le perdant aurait un gage à donner à l’autre. Tiens, de ce point de vue là, cette offre devenait de plus en plus intéressante. Imaginez, ne serait ce qu’une minute que ce soit la plus jeune qui gagne, imaginez… Elle lui en ferait vraiment baver. Elle l’humilierait autant qu’il l’avait fait durant toutes ses années. Enfin, ne vendons pas la peau d’ours avant d’avoir tuer l’ours.

Miss Terazawa était sérieuse à ce sujet-là et croyez-moi, elle n’était pas prête à se laisser marcher sur les pieds aussi facilement. S’il acceptait, elle était déterminée à gagner. Ca n’avait pas seulement à voir avec sa vengeance mais c’était après tout aussi sa fierté qui était en jeu. Elle fixait intensément son frère pour bien lui faire comprendre que ce n’était pas une blague. N’empêche avec la mauvaise humeur de Kirô, ce n’était pas sûr qu’il soit d’accord.

Invité

[ Pas de souci, j'serai le dernier à te reprocher un quelconque retard vu mon rythme de post :p ]

Eeh oui. Reira avait eut la malchance de naître fille chez les Terazawa, cadette de sucroît. Car, quand on y réfléchissait, si la petite avait été un garçon, nulle doute que les parents en auraient moins attendu de sa part, et peut-être que Kirô, en grand frère modèle -si si, vraiment-, l'aurait pris sous son aile, ou, au moins, y aurait prêté plus d'attention. Par contre, grand risque que Reira version homme soit devenu un parfait petit tyran sous la coupe du grand. Imaginez un peu les frères Terazawa provoquer la terreur à Sakurai *o*.
Enfin. Reira était malheureusement ce qu'elle était pour le pauvre Kirô, et il avait depuis longtemps -depuis toujours, en fait- renoncé à en faire quelque chose de bien. Vous voyez une fille aussi frêle et pure tabasser les Premières Années sans le moindre état d'âme ? Quoique ça aurait pu l'endurcir un peu, la parfaite petite héritière, et peut-être serait-elle devenue quelqu'un que le bonhomme pouvait considérer comme amusant. Oui oui, amusant. Il est bien connu que de semer la terreur au lycée, c'est quelque chose de terriblement fun, ne ?

Mais revenons-en à la situation présente. Kirô, toujours aussi fier de sa victoire du jour, arborait un sourire de conséquence, narguant, encore une fois, indirectement sa petite soeur. Indirectement, car, forcément, Monsieur ne daignait pas la regarder dans les yeux, occupé à la snober en se contentant d'observer Mariko. Prouver qu'on est le plus fort, quoi de plus bon ? Comment ? Le prouver à cette furie d'Aoi ? Aah oui. Doublement oui. Cette fille-là avait le don -quoique parler de don serait un peu exagéré, vu le tempérament colérique du bonhomme- de l'énerver en un temps record. A croire qu'on ne lui avait jamais appris quand la fermer, à celle-là.

Un peu comme Reira en cet instant précis ? Si Kirô n'en montra rien, sa proposition déclencha une surprise certaine, mais toujours -il s'agissait quand même de son ennuyante Imôto- atténuée par une indifférence bien présente. Elle avait sympathisé avec l'autre imbécile de Soejima, ou quoi ? Si elle aussi s'y mettait, ça n'allait définitivement pas le faire x_x. Pas de quoi s'inquiéter cependant : Reira resterait insipide toute sa vie, pour être née telle quel, ceci ne devait être que la vague influence de sa fiancée -beurk x_x- qui ressortait dans un moment de grande frustration. Mais, franchement... Un défi. Que pouvait-elle bien lui lancer sans automatiquement perdre ? Être encore plus emmerdant qu'elle, peut-être ?
N'empêche que son insistance commençait à l'énerver. Elle voulait quoi ? Qu'il lui lise une histoire ? L'accompagne au parc de jeux en lui prenant la main ? Et pourquoi pas de la reconnaissance, pendant qu'on y était ?

« Et toi, qu'est-ce que tu dirais de te la fermer, et d'éviter de me faire chier dès le matin avec tes propositions de merde ? »

Eet voilà. Ce qui devait arriver arriva, et le ton froid de Kirô s'éleva dans la cuisine, brisant le voile d'indifférence envers son Imôto. Victoire pour toi, Reira, ton Oni-san a daigné te parler !
Sauf qu'en fait, il ne la fixait toujours pas, et continua d'observer Mariko, qui était en passe de terminer le fameux petit déjeuner, comme s'il n'avait jamais ouvert la bouche. Un beau moyen de lui rabattre le caquet tout en se parant du masque de l'ignorance x_x.

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