Clash è-é / Daichi

Masao était assis sur une table, non la chaise ne lui disait rien, il regardait les papiers étalés devant lui. Il s’agissait des documents relatifs à une soirée organisée sur le campus. Un petit truc sympa entre étudiants des différents pavillons, histoire de resserrer les liens, d’en créer et surtout de s’éclater un peu ! Le stress des examens était une très mauvaise chose, aussi, s’il était possible de l’oublier un temps soit peu, tout en restant dans les limites de la bienséance, on n’allait pas s’en priver !

Le rouquin, étant habitué à tout gérer avec son meilleur ami, s’était occupé de toute la partie administrative et des commandes, étant bien sûr secondées par Junpei. Vu l’organisation plutôt bizarroïde du fils du maire, il fallait bien un ténébreux pour le comprendre. Oui, le Sucre de canne avait gardé sa sale manie de tout ranger dans l’ordre d’arrivé dans une soirée =_= Genre d’abord les décorations, les apéritifs avec les boissons, les desserts, bref dans ce sens. Pourtant, la logique voudrait que ce soit par catégorie, non ? Bah pour l’ex Président de Sakurai, ce n’était pas le cas, au grand désarroi de la Fraternité qui avait souvent du mal avec les documents qu’il leur filait, quand par malchance, ils devaient y en avoir !

Masao préférait ne pas avoir affaire avec eux, en particulier avec Murakami qu’il avait beaucoup de mal à encadrer. Non mais, il avait quoi ce type pour oser dire que les attitudes du MaJun l’énervaient ? S’ils finissaient les phrases l’un de l’autre, ce n’était pas un crime, il suffisait qu’il suive un peu, le pépé là, au lieu de dire qu’il ne comprenait rien ! Oui, pépé, c’était bien le surnom que donnait Poil de carotte à Daichi =p De là a le clamer haut et fort, il y avait un pas. Cet homme était son aîné et il se devait de le respecter et gnagnagna. Pouah, vivement qu’il n’est plus à le voir !

Alors, ces documents, ils étaient tous bon, datés, signés par les organisateurs, en d’autres termes, le MaJun XD ? La Fraternité devait aussi faire partie de ce projet à la base, mais la tornade des G-boys avait tout fait, comme à leur habitude, sans en référer à leurs aînés. Après tout, ils savaient préparer une soirée, alors à quoi bon les déranger pour si peu ?

L’étudiant en Sciences Politique haussa une épaule, de toutes les façons, le dossier était déjà prêt et une fois qu’il aurait fait les photocopies, après avoir tout bien mis dans l’ordre, le dossier ira tout droit sur le bureau du comité pour être approuvé par la direction ^-^ Comme d’hab quoi =p Vive le MaJun, vive les G-boys \o/

- Alors... Les verres, c'est là, les boissons aussi, à la suite...

Ce que la face publique du groupe avait oublié, était que justement, la Fraternité savait qu’elle devait faire partie de ce projet… Peut-être même que cette dernière avait également travaillée dessus ? Si c’était le cas, cela serait fort gênant, non ?
D'ailleurs... Quand on parle du loup... Ne le voit-on pas sortir du bois ?

Masao avait passé une journée dans un brouillard tiède plutôt étrange. Dès le réveil, qui arriva après un rêve qui lui avait semblé si réel et en même temps si bizarroïde. Tout n’avait été que brume et lumière de lune, deux silhouettes qu’il connaissait par cœur s’éloignaient, marchant sur l’eau. Lui, courant pour les rattraper, s’enfonçait de plus en plus dans l’océan…
Il se souvenait encore de la couleur argentée de l’astre à la surface de l’eau, vu d’en dessous… Cela avait été si troublant !
Ce rêve devait-il donc dire qu’à force de ne faire son choix, il allait les perdre tous les deux, se noyant au passage ?

La matinée s’était déroulée de la même façon, avec une douceur désagréable. Il n’avait cessé de repenser à ce songe si déroutant. Heureusement, les cours avaient réussi à le faire sortir de son état de torpeur, mais ce qui le sorti définitivement, fut de voir Aki. Ho, il ne lui avait pas adressé la parole, il l’avait simplement aperçu dans la cour, son appareil photo à la main… Cette simple vision avait suffit à dissiper ses brouillards et même à le faire sourire. Il ne pouvait le nier, il aimait son italien plus que tout… Plus que Takumi ?
Il se mordit la lèvre et préféra chasser cela de son esprit, n’ayant pas envie de repartir dans une lutte interne. De plus, son poignet portait encore la trace des coups qu’il lui avait infligés. Quoi ? Parce que vous croyez que les éponges de tennisman, c’était la mode ? Bah non, si le rouquin en portait, c’était uniquement pour cacher la marque rouge qui tirait sur le violet qu’il avait sur la peau.
En milieu d’après-midi, Junpei vint lui donner un document concernant la petite soirée qu’ils avaient organisée. Et bien parfait, il s’occuperait de les amener à la direction pour avoir leur tampon !

Il s’était installé pour les ranger dans son fameux ordre si particulier. Il voulait vérifier qu’ils avaient bien tout, avec les dates, les signatures, les devis. Il commença à les classer, n’ayant nullement entendu Daichi entrer dans la pièce ou s’approcher de lui, pour lire par-dessus son épaule.
En l’entendent crier, juste à côté de son oreille, le fils du maire sursauta de surprise o_o Depuis quand il était là, celui là ? Et il venait de lui niquer la stéréo à hurler comme un dératé ! Fallait qu’il règle son sonotone le papi là, parce que le volume n’était carrément pas le bon ! Sauf si on intention avait bien été de foutre en l’air l’audition de son cadet =_= Ce qui était tout à fait possible, vu l’amour que ce dernier ressentait pour lui !

- T’es pas obligé de c hey doucement avec les documents !

Daichi venait de les lui arracher des mains, sans la moindre délicatesse et les regarda, se moquant éperdument, semble-t-il, de les abimer. Il les tendit en suivant vers l’étudiant en Sciences Politique, comme s’ils s’agissaient d’un torchon sale.
Et c’était reparti pour un tour, Murakami lui demanda s’ils étaient obligés de le faire seuls dans leur coin, parce qu’il était sûr que la Fraternité n’était pas au courant et gnagnagna et gnagnagna mais qu’il se taise ce vieux débris =_= Non mais c’était qu’il en faisait du bruit pour pas grand-chose !
Le voilà qu’il posa les papiers sur les genoux du rouquin, qui dû se baisser pour en ramasser une partie !

- Tu pourrais quand même faire attention aux affaires des autres, Murakami. Ce n’est pas la peine de me regarder comme ça, je ne vais pas me désintégrer.

Une fois les papiers ramassés, il se releva pour les poser sur la table. Il ne pouvait décemment pas, proposer des documents chiffonnés à la direction…

- Pff… Comme si je pouvais présenter ça maintenant… Non mais il faut se calmer. En plus, si on l’a fait sans vous, c’était pour ne pas vous dérangez, vu que vous êtes tellement occupés. Pour preuve, personne n’est venu nous voir, pour nous demander quoi que ce soit >_> Je suis sûr que tu ne t’en serais même pas aperçu, si tu ne m’avais vu.

Voyant la douceur avec laquelle Murakami lui jeta les feuilles sur les genoux, Masao eu l’obligation de lui demander de faire plus attention, tout en se baissant pour les ramasser, avec une telle virulence, beaucoup étaient tombés sur le sol.
Franchement, cela allait le tuer de prendre quelques précautions ? En réponse, il reçu un haussement d’épaule… Batard va è-é En plus, il osait se recoiffer, comme s’il se moquait éperdument de son cadet, ce qui était certainement le cas de toutes les façons.

Vu l’état dans lequel Daichi avait mis les documents, le rouquin ne pouvait les présenter ainsi à l’administration et la direction, cela était totalement impossible. Il faudrait qu’il appelle Junpei pour qu’il fasse des photocopies. Il allait être content le ténébreux en sachant ce qui était arrivé tien =p Et l’autre pépé là qui souriait, content de lui. Il devrait avoir honte d’agir de la sorte pour un Senpai. Peuh, même Takeshi était mieux que lui >-<

L’héritier des Tanaka fronça les sourcils quand son aîné le traita de menteur, comme son père. Le Maire n’avait jamais menti et avait toujours joué la carte de la vérité, même si pour des raisons politico-économiques, il avait souvent dû arrondir les angles et mettre de l’eau dans son vin. Après tout, le monde de la Politique était loin d’être simple. Le Sucre de canne aussi, devrait jouer sur les mots, avec le feu et le fil de la lame. Sa carrière l’attendait, il la préparait déjà depuis quelques temps, bientôt, il avancerait d’un pas et sortirait totalement de l’ombre. Il fallait encore préparer le terrain, le temps qu’il était mineur, profiter que les projecteurs ne soient pas sur lui pour tout mettre en place. Pour l’instant, tout se dérouler comme il l’avait prévu, pourvu que cela continu ainsi !

- Arrête de cracher ton venin. On n’a rien fait dans votre dos et je suis bien loin de n’être qu’un gamin, qui ne doit sa popularité qu’à son nom. D’ailleurs, c’est bien cela qui t’énerve, que je sois, au même titre que mes amis, connu pour plein d’autres choses que le montant de mon compte en banque. La jalousie t’étouffe.

Poil de carotte était bien loin d’être un cancre, bon, il avait des progrès à faire en anglais, c’était indéniable que sa grosse lacune dans cette langue, allait lui porter préjudice, sinon, il était très bon ! De plus, ses palabres en clouaient et en surprenaient plus d’un ! Pepe en ferait-il parti ? =p

Il commença à ranger, dans l’ordre, tandis que Daichi lui dit qu’il n’avait pas le temps de s’amuser avec lui, parce qu’il avait du vrai travail. Le G-boy eu un sourire, parce que lui, il n’était pas sérieux peut-être ? Non mais quel chieur ce mec. En fait, il était tout simplement jaloux de l’influence et du poids qu’avait les G-boys sur Todai oui ! Fallait apprendre à s’effacer, cher aîné, après tout, la Fraternité allait quitter les rangs dans peu de temps. Il était normal que les Goldens prennent leurs places, elles leur revenaient de plein droit ! Que quelqu’un ose dire le contraire pour voir =p Ils s’impliquaient dans la vie du campus, même si c’était en particulier le MaJun. Ah en parlant de ça !

Sans se soucier nullement de l’autre abruti, voir même en le provoquant par son attitude irrespectueuse, il sorti son téléphone portable et composa le numéro de son meilleur ami. Il calla le petit boitier contre son épaule pour avoir les mains libres et ainsi finir de trier les documents foutus.

- Yo Ju-chan ^^ Ouais Ju-chan, j’ai envie aujourd’hui. Berufu, tu pourrais me refaire tout le dossier pour la fête ? Nan je ne l’ai pas perdu, c’est… Mais tu me laisses parler ? Nan tout était très bien. Le problème alors ? Et bien, il y a un idiot du nom de Murakami qui m’a tout chiffonné avec un sourire ravi de gamin de 5 ans. Ouais, voilà, tu as tout compris, je ne peux pas filer un dossier passé à la machine à sécher le linge, à la direction. Tu peux le refaire et me l’apporter dès que tu peux ? Ouais, j’suis dans cette salle, je ne bouge pas de là tant que t’es pas venu, alors m’oubli pas, parce que rester avec Murakami dans la même pièce… Il y a des chances pour que l’un de nous deux meurt d’une mort atroce =p Merci ^o^

Il raccrocha et rangea son téléphone dans la poche de son jean avant de ranger les papiers dans un porte-document puis dans une chemise. Il se fichait totalement de ce que penserait l’étudiant en Droit.