> False Pretense || Shizuka || <

Hiroto était en classe depuis pratiquement… un bon moment. Non sérieusement, il s’ennuyait fermement pendant son cours de Marketing. La matière l’avait toujours intéressé, mais il aimait surtout y aller grâce à MinHwan qui était son compagnie de blague dans le fond de la classe. Malheureusement ce dernier n’était pas présent en cette magnifique journée ce qui le laissait… complètement seul dans son fond de classe ! Avouez le drame immense ! Non, mais sérieusement, il n’arrivait pas à croire que le cours semblait aussi ennuyeux avec le temps. Hiro soupira un peu sans pour autant quitter le professeur du regard. Avec de la chance, le cours terminerait bientôt et il pourrait prendre son temps pour trouver quelqu’un avec discuter. Mettant ses mains dans ses poches, il y trouva son portable. Le téléphone le mena directement à une personne, un genre d’ami inconnu. C’était exactement le genre de remontant qu’il lui fallait. Commençant par un texto banal, au cas où il se trompe de numéro, Hiro tapa rapidement sur les touches de son cellulaire :

« Naaah cours ennuyant D= Tu peux pas venir me sauver sur un cheval blanc ? »

Puis, il appuya sur la touche « envoyer ». Non il ne savait pas trop à qui s’adressait le message texte. La personne qui le recevrait était devenue une amie, plutôt une compagne de texto idiot, mais bon. Il ne savait même pas où elle se trouvait, à vrai dire il ne savait pas grand-chose d’elle mis à part que c’était une fille et qu’elle avait eu une dispute avec son père ce qui était la cause de leur rencontre. Cependant, il aimait bien lui envoyer des texto dans le sens qu’il n’avait rien à craindre au niveau de rester secret. Hiroto n’avait jamais cherché à la rencontrer, ni même à lui demander son identité. Ce serait bien inutile de toute façon. Elle pouvait venir de n’importe où au Japon et connaissant ses parents, il n’arriverait jamais à avoir leur accord pour la rencontrer. Et disons que sans leur accord, il n’avait plus de transport. En même temps, il n’y avait rien qui prouvait qu’elle était de la même classe sociale que lui. Arriver en limousine ferait peut-être un tout petit peu prétentieux pour absolument rien. Il aimait bien le petit côté mystérieux de la demoiselle et aussi le fait qu’il n’était pas quelqu’un de populaire en lui parlant.

Bref tout ça pour dire, qu’Hiro ne comptait pas vraiment faire quoi que ce soit pour la rencontrer. Si ça se trouve c’est un vieux monsieur pervers qui veut le violer D= ? Bon peut-être pas si on repense à la voix qui lui avait crié dessus. Peut-être qu’elle était quelqu’un de louche… Enfin il n’était pas du tout craintif voyons… Il écouta joyeusement le professeur mettre fin au cours complètement ennuyeux. L’universitaire sourit joyeusement et décida qu’il allait faire autre chose que de rester à l’université. Après tout Daichi n’avait pas de cours, Takeshi était introuvable et MinHwan était absent donc il n’avait rien à faire à Todai.

Sortant trop rapidement de la classe, il frappa quelqu’un alors qu’il regardait son téléphone en courant. Cependant, le choc lui fit perdre son portable qui lui échappa des mains pour aller un peu plus loin. Hiroto maudit la situation dans sa barbe et chercha son téléphone du regard. Il ne le trouvait pas et fronça les sourcils à cause de cette catastrophe. Il n’y avait pas beaucoup de personne dans le corridor alors le mieux c’était de trouver la personne qui avait ramassé le téléphone non ? Au pire il demanderait le téléphone de quelqu’un pour s’auto-appeler ?

Shizuka avait un terrible cours de composition ce matin-là. Elle avait beau adorer le journalisme et avoir un tas de rêve quant à son choix de carrière, reste qu’un lundi matin, un cours avec un prof aussi passionnant qu’un cadavre –et encore – ce n’était pas l’idéal pour une jeune femme énergique comme notre nipponne. Du genre hyperactive, elle ne supportait pas de rester assise à ne rien faire, alors imaginez un peu sa torture quand elle devait endurer trois heures non-stop de torture mentale. Vous pensez qu’elle écoutait pour avoir de si bonnes notes? Non. Pas le moins du monde. D’ailleurs, ce matin là, elle n’était pas en état d’écouter, elle avait une fois de plus surpris son père ivre au milieu du salon – comme quoi, rien n’allait plus pour le pauvre homme. Elle ne pouvait que cacher cela du mieux qu’elle pouvait. Personne ne devait savoir les problèmes de sa famille… Personne sauf cet ami peut-être imaginaire à qui elle racontait pratiquement tout. Il devait vivre à des centaines de kilomètres de là se disait-elle. D’ailleurs, alors qu’elle allait lui envoyer un message pour lui demander un sauvetage de toute urgence, son cellulaire vibra dans sa poche et elle l’extirpa pour lire le message qui arriva à lui tirer un sourire… Elle se mit immédiatement à répondre à son sauveur :

S. a écrit:: To : Superman
« Na… j’ai jamais monté à cheval et tu devrais me sauver après. Tu préfèrerais pas une princesse en petite tenue pour distraire le prof pendant que tu fuis ?»
xxx
- S.

Elle appuya sur « envoyer » avec un sourire en coin. Décidément, cet inconnu avait une capacité à la faire rire. C’était une chance que ce soir là, elle ait pratiquement hurlé sa haine à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Pouvait-on devenir dépendant d’une personne imaginaire à ce point ? Elle n’en savait rien, elle ne voulait même pas le savoir s’il s’agissait en fait d’un vieux pédophile ou d’un abruti totalement pauvre et moche, juste lui écrire, entendre sa voix, ça lui faisait plaisir. Un vague sourire flottait sur ses lèvres alors qu’elle écoutait distraitement la fin du coup en continuant leur conversation via message textes. Finalement, les heures de souffrances s’achevèrent et elle attrapa ses affaires en filant hors de la salle de cours. Pas question de rester ici et de risquer de tomber sur ce crétin d’Aki, un abruti qui partageait ses heures de classe et son stage. Hors de question de se laisser embêter et de lui tenir tête. Elle n’en avait pas envie. Sac sur l’épaule, elle se faufila dans les corridors mais, quelques pas plus loin, elle fut bousculée par un inconnu.

Pauvre victime, son cellulaire tomba sur le sol et Shizuka avait repris son air pincé habituel. Elle allait être directe et froide avec ce maladroit qui avait osé la bousculer. On ne heurte pas une nipponne de mauvaise humeur, c’est connu. Avant de lui passer le savon du siècle, elle ramassa le cellulaire… Et c’est là que tel un choc électrique, elle comprit tout. Sur le petit écran, elle voyait son dernier message texte, elle pouvait lire ses propres lignes. Complètement figée, elle lui tendit son appareil sans un mot. Elle aurait pu se dénoncer, lui dire dès ce moment là qu’elle était la mystérieuse S. qui lui envoyait tous ses messages. Hors de question, elle risquait trop et elle avait tellement peur de dire quoi que ce soit. En même temps, personne ne se serait plain d’avoir comme complice de texto une fille avec cet air là. Dès qu’il eut saisit l’appareil, elle croisa son regard un moment, sans lâcher le téléphone. Finalement, elle lui laissa et tourna les talons. Mais elle n’avait pas fais trois pas qu’elle regretta immédiatement de n’avoir rien dit. Elle se mit à écrire et appuya une fois de plus le « envoyer ».

S. a écrit:: To : Superman
« Tu fais pas très attention à ton cellulaire… J’espère que t’as noté mon numéro ailleurs ne? … Mais bon, J’te pardonne… T’es plutôt mignon, t’as pas plutôt envie de me rattraper sur un cheval blanc ?»
xxx
- S.

C’était suffisant, elle n’avait pas à lui parler non? Seulement à lui laisser un doute quant à son identité. Enfin, il devait s’en douter, que la brunette qui était carrément accrochée à son regard un moment avant de tourner les talons. Sans oser s’éloigner, elle se retira contre le mur le plus près… Elle observait, à quelques mètres, le profil de celui qui avait partagé tellement de ses secrets. Et s’il était déçu hein? Elle ne pouvait pas se montrer … non ?

Hiroto trouvait très intéressante de parler de tout et de rien avec sa « correspondante » mystère. Il aimait lui parler puisqu’elle arrivait toujours à le faire sourire et à le distraire simplement avec un petit message texte. De toute façon c’était très important pour lui de prendre des nouvelles de la mystérieuse demoiselle. Après tout ça lui remontait le morale et ça lui faisait quelqu’un avec qui discuter. D’ailleurs lorsqu’il lui envoya un message qui disait qu’il avait besoin d’un sauveur sur un cheval blanc, la réponse ne fut pas très longue à venir. Hiro dut faire preuve d’une grande misère pour ne pas avoir plus de réaction qu’un sourire. Une princesse ? En petite tenue ? Bien sur il n’était pas le genre d’homme qui s’intéressait à cela, mais quand même la proposition était trop grande pour qu’il dise non. Il commença rapidement à répondre à sa sauveuse du moment :

« Ahhn comment je peux résister à ça ;w; ?
Allons-y pour la princesse alors ^o^ ! »

Décidément, il était bien content de pouvoir lui parler, enfin lui écrire. C’était du pareil au même puisque les deux lui remontaient considérablement le moral. Après tout, il avait vraiment besoin que ça arrive en ce moment puisqu’elle était la seule personne avec qui il pouvait « discuter » La seule raison qui le poussait à rester relativement concentrer, c’était parce qu’il ne voulait pas que son professeur décide de lui enlever son téléphone portable. Il ferait quoi s’il n’arrivait plus à la rejoindre ? Bien sur, étant quelqu’un de moindrement organisé, il avait un deuxième téléphone portable qui lui permettrait de retracer tous ses contacts et leurs numéros de téléphone. Même si Hiroto était attaché à la demoiselle, elle n’était quand même pas sa seule amie.

Tout aurait pu aller mieux si ce n’était pas de la fille qu’il avait bousculé accidentellement. Il avait la tête ailleurs avec son portable dans les mains… Fronçant les sourcils, il marmonna une excuse pas très compréhensible, mais il n’arrivait pas vraiment à retrouver son téléphone et c’était sa priorité pour le moment. Tant pis s’il avait bousculé cette fille, après tout ça ne serait certainement pas la première fois. Sauf qu’avant qu’il se pousse après sa pitoyable excuse, il remarqua que la fille en question avait son téléphone ! Se rapprochant rapidement d’elle, Hiro tendit la main pour pouvoir reprendre le portable. Il était très reconnaissant qu’elle l’ait retrouvé puisqu’il en avait besoin ces temps-ci et tout ça. Il croisa son regard et marmonna :

- Merci et je tiens à m’excuser pour vous avoir bousculé…

À peine avait-il fait quelque pas que son téléphone vibra dans sa main. Eh bien, elle tombait à pic. Il lut le message et mit quelques instants avant de comprendre ce qu’elle disait. Comment savait-elle qu’il ne faisait pas attention à son portable ? Fronçant les sourcils, il figea pendant un moment… jusqu’à ce qu’il comprenne ce qui venait de se passer. Alors la fille… c’était celle avec qui il écrivait des messages depuis tout ce temps ? Tournant les talons, il chercha la fille du regard. Il ne la trouva pas immédiatement et pris un léger moment avant d’apercevoir une forme près du mur. Hiroto ne bougea pas beaucoup et la regarda pendant un moment jusqu’à ce qu’il se décide à lui adresser la parole :

- Je crois que c’est la première fois qu’on se parle en personne… non ?

Nah ! Mais c’est nul, tu espère l’impressionner ? Il fallait avouer qu’il était un peu nerveux, après tout il avait un peu peur de la décevoir. L’idée était carrément impossible pour quelqu’un de normalement constitué, mais peut-être l’avait-elle imaginé différemment. Ne sachant pas trop comment agir en la présence d’une personne qui savait tant sur lui, il demanda la première question qui lui passa par la tête, c'est-à-dire la question qui tue :

- Pas trop déçue j’espère ?

C’était la seule chose qu’il avait trouvé à lui dire et franchement Hiroto cela très décevant que ce soit la seule chose à quoi il pensait. Disons qu’il n’arrivait pas à croire qu’elle était finalement devant lui. C’était incroyable, mais surtout parce qu’elle en savait tant sur lui. Décidément ça faisait vraiment bizarre.

On dit que dans l’anonymat, c’est toujours plus facile d’être soi même, ce dicton était sans doute vrai puisqu’avec son correspondant mystère, notre nipponne arrivait à dire des choses qu’elle n’aurait jamais eu le courage de dire aux concernés. Peut-être était elle lâche, peut-être était-ce tout simplement parce que c’était trop dur pour elle de tout balancer comme ça au visage des coupables, qui sait, il y a des choses qu’on préfère cacher. Mais étrangement, à ce garçon, elle pouvait dire tout cela, sans risquer qu’il la juge ou la dénonce, il n’avait aucune idée de qui elle était.

S. a écrit:: Han !! J'ai affaire à un pervers dévergondé alors?! C'est pas demain la veille que tu vas me voir en petite tenue hein. Ou me voir tout court Ahaha <3 Ça serait bien n'empêche...
- S.

Quelque part, elle aurait aimé que ça reste comme ça, qu’elle ne sache rien sur lui, pas même à quoi il ressemblait, renforçait en quelque sort la confiance qu’elle pouvait lui accorder. Pourquoi ça? Oh tout simplement parce que ça lui permettre de ne pas enquêter sur lui et de le classifier presque en tant qu’ami imaginaire. Seule que bon, collision oblige, elle découvrit la vérité en tendant le cellulaire au garçon qui se tenait devant elle. Alors c’était lui, son inconnu et probablement la personne à qui elle avait raconté le plus de choses sur sa vie? Soudainement, elle eut envie de tourner les talons et c’est ce qu’elle fit…Cependant, son âme de journaliste la poussa à lui envoyer un message… juste pour voir…

Elle aurait du tourner les talons dès le moment où elle l’avait vu se retourner et approcher. S’enfuir, partir, était-ce vraiment nécessaire de lui montrer qui elle était ? C’était un peu trop tard puisqu’elle le voyait approcher et que, l’instant d’après, il se plantait devant elle. Comme si ça pouvait empêcher quoi que ce soit, elle baissa la tête vers son cellulaire qu’elle tenait toujours en main. Un truc rose avec des breloques, franchement, un truc totalement féminin. Mais pouvait-il en être autrement de la part de la Miss superficielle de l’université? Qui sait. Pourquoi est-ce que les mots restaient coincés dans sa gorge? Elle aurait voulu parler mais, quelque part, elle avait l’impression que de lui dire bonjour en face, ça allait tout gâcher. Elle restait donc à fixer son écran alors qu’il lui parlait, au moins aussi mal alaise. Finalement, elle réussi à retrouver un peu de confiance en elle pour murmurer, d’une voix très basse mais un brin amusé, elle ne laissait jamais le dernier mot à personne. L’inconnu devrait le savoir.

« Techniquement, on vient juste de se parler après que tu m’ais bousculé…»

On s’en fiche, mais c’est tout ce qu’elle avait trouvé à dire. On s’entend, elle avait TOUT raconté de sa vie à ce type. De la mort de sa mère aux problèmes de son père en passant par ses faibles pour certains garçons de son programme. Oui tout, et là c’était rudement gênant. Un peu comme si votre journal intime se met soudainement à vous répondre. Notre nipponne tortillait une mèche de cheveux avant de réussir à relever les yeux sur ce garçon qui lui demandait si elle était déçue. Attend là, c’est plutôt lui qui devrait être déçu de se retrouver avec confidente, la Miss superficialité en chef. Elle fronça les sourcils avec un sourire en coin, un brin moqueur. Elle avait cette façon ne vous faire sourire même quand vous ne voulez pas, elle aimait bien se moqueur mais avec lui, jamais méchamment. Elle avait bien trop à perdre. Déjà, il savait tellement de choses sur elle et vice versa. Elle planta son regard dans le sien, l’air de dire « si tu parles, jte tue », puis sourit à nouveau.

« Déçue ? T’es quand même Kaname Hiroto-kun … »

Bah oui, qui ne connait pas, ne serait-ce que par sa formation, la fraternité. Pour une journaliste aussi à l’affut et curieuse, elle connaissait au moins cela. C’était à la fois inattendu et amusant, même si elle était vraiment comme un poisson hors de l’eau. D’ailleurs, en c’était elle pas promis de lui dire quelque chose, à ce garçon, si elle le voyait en chair et en os un jour ? Oui, prenant son courage à deux mains, elle fit un pas vers lui et posa sa petite main sur son épaule et posant un baiser sur sa joue. Oui, elle est du genre plutôt fonceur la petite.

« Tu sais… j’ai toujours voulu te dire Merci. »

Un sourire puis elle se reculait en l’observant de la tête aux pieds. Maintenant qu’elle avait retrouvé son aplomb, elle souriant et elle n’était pas prête à se laisser faire !! Elle l’observait, les bras croisés, en tenant toujours son cellulaire. Faut dire qu’ils avaient eu des discussions sérieuses et d’autres totalement débiles…C’était vraiment étrange comme situation mais elle réussit quand même à proposer.

« Tu veux pas… j’sais pas… qu’on aille déjeuner ensemble? è.é Si tu refuses je parles de tes boxer Pokemon dans le prochain numéro du journal étudiant!»

Était-elle sérieuse? Qui sait.

Bien évidemment, Hiroto était nettement plus à l’aise de se confier à quelqu’un qu’il ne connaissait pas ou du moins qu’il n’avait jamais vu. Puisqu’elle ne savait pas que son copain de texto était en fait Hiroto Kaname, elle n’avait aucune idée de ce que ça impliquait. Il lui avait tant dis au sujet de ses parents, de Daichi, de Johnny, de ses problèmes… Malgré le fait qu’il n’arriverait probablement à discuter tranquillement avec elle, vu tout ce qu’elle savait sur lui, Hiro aspirait secrètement à la rencontrer. Mettre un visage sur la personne avec qui il discutait depuis autant de temps… C’était à la fois impossible et impensable. S’il la voyait, il ne serait probablement pas capable de lui faire autant confiance. L’anonymat lui avait permis de dire autant de chose, si ce n’était plus le cas… Le texto qu’il reçut à l’instant le fit sourire tristement. Effectivement, il ne la verrait pas de si tôt. Prenant son téléphone de façon à pouvoir écrire, il commença :

« Je suis pas un pervers =P
T’as raison ça serait bien... »

Il s’arrêta d’écrire ne voulant pas donner l’impression de vouloir la forcer à le rencontrer. Si ça se trouve elle habitait, très, très loin. Peut-être dans une petite banlieue très loin de Tokyo ? Ou même à Osaka ? Il envoya le message tel quel en espérant qu’elle ne le prendrait pas comme s’il voulait absolument la forcer. Il en avait envie, mais craignait sa réaction donc il n’en était pas question. Évidemment le destin, le hasard, peu importe en avait décidé autrement. Hiroto fonça dans une fille qui se révéla être la demoiselle avec qui il parlait tout le temps. Il était terriblement mal à l’aise. Le fait qu’ils en sachent autant l’un sur l’autre changeait bien des choses et disons qu’elle ne semblait pas plus à l’aise que lui ce qui le rassura un peu. Lorsqu’il ouvrit la bouche, la première chose qui en sortit fut complètement nulle. Il avait envie de disparaitre maintenant. Il n’avait jamais été un timide, mais il fallait croire que ça changeait en même temps que les situations… En entendant ce qu’elle dit, Hiro ne put s’empêcher de rigoler un peu. Il n’y avait pas de doute, cette fille qui voulait à tout prix avoir le dernier mot, c’était bel et bien la demoiselle qui savait tant sur lui :

- Peut-être, mais c’est notre première conversation.

Non, l’universitaire n’avait jamais vraiment été têtu, ni entêté au sujet d’avoir le dernier mot. À vrai dire, il s’en fichait un peu, sans trop s’en préoccuper, mais là c’était quelque chose qu’l avait été obligé de faire. Pour détendre l’atmosphère, pour se détendre lui-même, pour qu’elle se sente plus à l’aise… Contrairement à ce que Shizuka aurait pu croire, il n’était pas du tout déçu par qui elle était. Certes, il n’était pas trop certain de l’avoir déjà rencontré sauf en ce moment donc c’était plutôt difficile de l’être, mais bon. Il la trouvait adorable au niveau physique et son caractère, il en connaissait déjà une bonne partie non ?

- De toute façon, on s’en fiche de qui je suis… Est-ce que… ça te dérange de me rencontrer en personne ?

Autant poser la question toute de suite. Il n’avait pas voulu la forcé à le rencontrer, mais maintenant que c’était fait… Hiroto n’eut pas vraiment le temps de réfléchir encore plus, son cerveau étant forcé à s’arrêter complètement lorsque les lèvres de la demoiselle touchèrent sa joue. Automatiquement, il porta sa main à l’endroit précis. Ne vous méprenez pas, il ne ressentait rien d’autre pour elle qu’une amitié et qu’une confiance sans borne. Elle l’avait simplement pris par surprise… Fermant la bouche pour ne pas avoir l’air d’un poisson idiot, il toussa un peu avant de dire :

- Je tiens également à te dire merci.

Après avoir dit cela, il fit une révérence des plus pittoresques dans le but de la faire rire. Il aimait bien plaisanter surtout dans ce genre de situation, mais bon… Il écouta attentivement ce qu’elle lui dit au sujet d’aller manger et il sourit joyeusement. C’était une excellente idée ! Sauf la partie de raconter qu’il avait des boxers de Pokémon. Pas cool ! Il s’assura que personne n’avait entendu en répondant :

- Si tu racontes ça à qui que ce soit je ne te parle plus jamais è-é ! Mais je suis d’accord pour manger à quelque par, c’est moi qui invite.

Toujours avec un immense sourire, Hiroto tendit la main à la demoiselle. Il était heureux de lui parler en personne. C’était plus difficile pour se confier, mais c’était quand même bien de savoir à qui il parlait maintenant. Cependant, il craindrait toujours qu’elle raconte quelque chose. Bien sur il tenait autant à elle et savait qu’il pouvait lui faire confiance, mais maintenant qu’il savait qu’elle était à Todai… Ça faisait simplement trop étrange...

Le rencontrer… oui, à bien y penser, Shizuka aurait beaucoup aimé cela. Elle aurait enfin pu se confier en personne à un être qui avait déjà énormément d’importance dans sa vie. Elle tenait son cellulaire avec un sourire, n’osant pas lui proposer un lieu de rendez-vous. Et si tout s’effondrait après hein? Et si leur amitié n’était pas faite pour être vécu au grand jour ? Peut-être qu’il demeurait à des kilomètres de là, peut-être qu’il était pauvre et qu’il était exactement le genre de personne qu’elle ne fréquentait pas. Pouvait-elle tout risquer pour amener dans la vie réelle une aventure téléphonique? Non. Elle n’était pas prête à le rencontrer et à confronter cet être qui la connaissait de A à Z. Déjà, notre demoiselle avait beaucoup de mal à faire confiance, quelques rares privilégiés pouvaient se venter de la connaître, mais alors là, ils étaient très rares. Seulement le destin en a voulu autrement puisqu’alors qu’elle pensait à tout cela en rangeant son propre portable, elle se fit heurter par son correspondant secret. Quelques minutes plus tard, le garçon se tenait devant elle, au moins aussi mal à l’aise que notre nipponne qui s’essayait à la plaisanterie.

« Un point pour toi. J’me vengerai!»

Le sourire avec lequel elle avait dit ça était atrocement mignon, elle l’observait de la tête aux pieds en réalisant que son ami téléphonique était en fait un des garçons sur lesquels elle enquêtait. Elle n’aurait pas pu tomber mieux non? Un membre de la fraternité, groupe assez populaire sur lequel elle enquêtait. Autant dire qu’entre son musicien, son ex-mari et maintenant cette coïncidence, elle avait ses liens dans leur groupes sélect. C’est donc sans arrière pensée qu’elle s’approcha pour poser un baiser sur la joue d’Hiroto, Après tout, il l’avait si souvent écouté, conseillé, comprise, qu’elle lui devait au moins ça. Enfin, elle comptait bien lui faire un câlin, mais plus tard, qui sait ce que ça pourrait attirer comme rumeur si elle était trop près de quelqu’un hein ? Faut dire qu’il devait être assez populaire comme garçon. Notre demoiselle éclata de rire devant sa révérence, il avait le tour pour détendre l’atmosphère.

« Tu n’as pas vraiment à me remercier…c’est quand même moi qui t’ai hurlé dessus en premier. Et je ne le regrette pas du tout. »

Bah oui, forcément. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle n’avait pas envie de le laisser partir si facilement. Pourquoi? Et bien en partie parce qu’il était la victime idéale pour son enquête sur la fraternité, mais aussi, parce qu’elle avait ce besoin de s’assurer qu’il ne dirait rien à personne sur tout ce qu’elle lui avait raconté. Imaginez un instant qu’on sache dans quelles magouilles trainait son père. Bon ok, elle avait une famille assez fiche pour ne manquer de rien, jamais, mais elle ne tenait pas à voir son géniteur finir en prison. Quel enfant souhaiterait cela pour son père. Du coup, elle devait en apprendre un peu plus sur son confident, on dit qu’il faut toujours connaître ses amis, c’est la base du métier de journaliste. À cet effet, elle avait proposé qu’ils aillent manger ensemble. Et sur le ton de la moquerie, elle avait parlé de ses boxers Pokémon.

« Voyons mon scout, je ne vais pas raconter ça. C’est un argument beaucoup trop valeureux pour te faire chanter. »

Puis, lorsqu’il mentionna qu’il invitait –ce qui de toute façon, vu la fortune de notre demoiselle ne faisait aucune différence, elle lui adressa le plus beau des sourires. Les hommes galants se mériteront toujours un plus dix dans son classement. Comme quoi, il fallait des manières pour se mériter l’attention d’une petite princesse comme Shizuka. En même temps, c’était rassurant de voir que son ami faisait parti du même monde qu’elle. Sinon, son père l’aurait assassiné sur-le-champ en apprenant ses fréquentations. Tout sourire, elle lui parla d’un ton amusé en serrant cette main dans la sienne – amicalement hein.

« Oh alors si tu invites, c’est différent. Quel homme galant. *O* Tu t’entraines sur moi pour faire le grand pas avec ton écolo ? »

Oui, elle n’était pas du genre à tourner autour du pot, il devait l’avoir compris depuis le temps. Directe et totalement franche, elle n’acceptait pas qu’on évite des sujets importants. Et la vie sentimentale de son ainé, c’était franchement primordial. Elle était au courant de ses histoires avec Johnny et elle était la plus grande pompom girl et admiratrice de ce couple! Elle soutenait son homme à 100% comme on dit. Tout sourire, elle l’attira vers la sortie de l’université, quelques petits cafés ornaient les alentours. Bah quoi? Vous ne pensez quand même pas qu’une fille aussi superficielle que Shizuka peut manger tout bonnement à la cafétéria du campus!

« Bon alors, test numéro un, prend ça comme une pratique pour le grand soir. Si t’invites une fille mignonne – et la chance que tu as, je le suis – tu choisis quel restaurant ? »

Vous aurez compris, elle était en mode « je me mêle de sa vie qu’il le veuille ou pas »…. Bah Hiroto …. On te présente Maeda Shizuka.

Personne n’égalait Hiroto en terme de plaisanteries et de trucs idiots. Donc quand Shizuka tenta la plaisanterie, il put répliquer facilement. Il n’était pas vraiment du genre à laisser les gens avoir le dernier mot. C’était une entreprise suicide dans le cas de la demoiselle, mais on pouvait toujours essayer ! Il eut le droit à la joie de la victoire lorsque sa copine de texto lui donna le point. Hiro n’avait pas manqué le sourire terriblement mignon qu’elle avait fait, mais tacha de ne pas trop réagir. C’était son amie, sa confidente et rien d’autre. Il sourit simplement en réponse et dit :

- Nah, je suis plus doué que toi !

Parce que bien sur la provoquer va arranger ton cas ? Non, mais quel idiot tu fais parfois… Hiroto ne faisait pas exprès voyons, il voulait simplement bien se marrer avec quelqu’un qui en savait tellement sur lui. Maintenant qu’ils s’étaient rencontrés, ça serait pas plus complexe de lui faire confiance ? La question était toujours là, mais il n’osait pas la poser. Il préféra la regarder en souriant. Puisqu’elle lui avait donné un bisou sur la joue, il ne trouvait rien de mieux pour la remercier. En même temps, il devait faire attention à ce qu’il faisait, Hiroto aimait bien cette demoiselle, il n’avait pas vraiment envie d’avoir des rumeurs à ce sujet.

Après sa révérence complètement ridicule, il fut bien heureux de l’entendre rire. Voila le meilleur moyen pour détendre une atmosphère bizarre. Il fallait avouer qu’il n’avait jamais vraiment été le genre de personne qui prenait bien le stress et disons qu’il ne pouvait qu’être stressé en ce moment. Ce n’était pas de sa faute, il était comme ça ! En entendant ce qu’elle lui dit, Hiro sourit et répondit :

- Bien sur que je dois te remercier, tu as quand endurer ma vie inintéressante.

Même s’il était assez mature et malin, Hiroto ne savait pas du tout que Shizuka faisait une enquête sur la Fraternité. Ou bien, il ne s’en rappelait tout simplement pas… Il trouva l’idée d’aller manger une bouchée excellente et même si Shizuka devait être riche, il décida de l’inviter. C’était de la politesse et la galanterie oblige ! Il fut content de voir un sourire sur le visage de son interlocutrice et rigola un peu en entendant le début de ce qu’elle disait. La suite le mit un peu mal à l’aise, mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle tourne autour du pot. Par écolo, elle parlait de Johnny et ça lui rappela qu’il devrait effectivement se manifester un peu plus dans la vie de la lycéenne. Sauf que bon ce n’était pas du tout le sujet de conversation principal alors nah! Hiroto se gratta la tête avant de dire :

- Mon écolo en… Ce n’est pas du tout la même chose è-é !

Oui, oui, on te croit… Du moins, il espérait vraiment Shizuka le croit. Il n’était pas le meilleur dans le domaine de l’amour puisqu’il n’avait jamais vraiment été amoureux avant ce jour donc… Bien sur, il avait déjà eu des copines et des relations stables, mais ce n’était pas tout à fait la même chose. Tout d’abord parce que Johnny était vraiment plus jeune que lui… Et puis… Enfin Shizuka mit fin à ses pensées en l’entrainant vers la sortie du campus. Tout comme elle, Hiro n’était pas du genre à manger à la cafétéria de l’université, donc il était bien content de voir qu’elle était d’accord avec lui. Une pratique pour le grand sourire, à ces mots, l’universitaire avala et manqua d’avaler de travers. Décidément elle faisait exprès ! Néanmoins la question restait là, quel restaurant :

- Un restaurant classe, mais pas trop, c’est n’est pas une demande de mariage quand même.

Sauf que bon, il fallait qu’il trouve le restaurant quand même. L’avantage quand on était Hiroto Kaname, c’était qu’on avait des tonnes de contact. Il pouvait avoir une table dans n’importe quel restaurant sans à avoir à faire les files. C’est pas génial tout ça ? Lui tenant encore la main, il l’entraina à un restaurant à proximité. Normalement, il ne l’aurait pas laissé marcher, mais ce n’était pas loin et ça aurait été encore plus long d’attendre après un chauffeur et tout. En moins de temps que prévu, ils arrivèrent devant un restaurant typique assez bondé durant les soirées. Ils servaient pas mal n’importe quoi et le propriétaire était ami avec Hiro alors ils eurent une place de choix, un peu en retrait des autres. Il demanda :

- Alors ce n’est pas trop pire comme restaurant ?

Provoquer Shizuka n’était pas en soi une bonne idée. Pourquoi ça? Oh et bien parce qu’on faisait difficilement plus compétitive et qu’elle n’appréciait pas qu’on gagne. Comme elle le disait souvent, finir deuxième, c’était rien de plus que la première place chez les perdants. Il y avait un seul gagnant et ça serait elle. Du coup, le fait qu’elle lui accorde un point n’était que partie remise, elle aurait tôt fait de le dépasser, elle s’en fit la promesse mentale. Elle ne voyait pourtant pas pourquoi il la remerciait, pour elle, c’était tout simplement normal d’écouter sa vie, il était un ami, un confident et il lui avait rendu la pareille tellement de fois. Étrange comme, une fois le choc passé, elle se sentait tout simplement bien en sa compagnie. Dans sa courte vie, notre nipponne n’avait pas eu beaucoup d’amis, on peu même dire qu’après un mystérieux ex-mari, il était le premier. Sourire en coin, elle répliqua.

« Ah non au contraire, c’était très intéressant. Mais ça va le devenir encore plus maintenant que je suis physiquement là pour te botter les fesses monsieur le grand timide! »

Cours Hiroto, c’est la seule solution! Et encore là, ce n’est pas certain que tu vas réussir à semer notre éternelle entremetteuse. Le mieux, ça aurait été de ne jamais lui parler de ton écolo, de ne pas lui demander conseil, maintenant c’est certain, elle prend ta vie sentimentale en main. Main dans la main – et platoniquement parlant – elle ne nourrissait aucun sentiment amoureux ou autre envers son confident, - Shizuka l’accompagna à l’extérieur de l’établissement en glissant une petite moquerie sur sa timidité et ses projets futures concernant Johnny. Oh que oui, elle comptait bien le pousser à passer à l’action et, c’était franchement plus amusant que de se faire questionner sur sa propre vie sentimentale plutôt … inexistante. Autant dire qu’avec son incapacité à faire confiance, le jour où elle accepterait de se laisser approcher n’était pas venu. Tout sourire, elle ne put qu’être encore plus certaine des sentiments d’Hiroto lorsqu’il sembla gêné.

« Ah non ? À moi ça me semble tout à fait la même chose. Alors? *O* Tu vas l’inviter bientôt ? Si t’es trop gêné … t’as qu’à … je ne sais pas, inviter des amis et elle aussi ?»

Non, elle n’avait rien insinué avec cela et elle espérait grandement que cette proposition ne lui retomberait pas dessus plus tard. Comme si elle éduquait un petit garçon, elle lui proposa de choisir le restaurant comme si c’était un rencard, s’il pratiquait, il serait moins timide non? Ok, pour cette sphère là parce qu’il y a des choses qu’il devrait faire sans avoir pratiqué. Shizuka était une amie, pas une poupée barbie sur qui on s’exerce quand même ! Lorsqu’il se mit à parler d’un endroit bien, pas trop classe, elle lui tapotta le bras en signe d’encouragement. Il apprenait vite, quel bon élève. Un jour, la nipponne écolo devrait remercier Shizuka la grande marieuse pour ses conseils.

« Bien raisonné … Mais rien n’est jamais « trop classe » pour une femme. Enfin après, si elle veut sauver le monde, tu devrais peut-être l’inviter à un évènement plus approprié. Genre nourrir les sans abris ? è.é et NON ne compte pas sur moi pour te faire pratiquer ce type d’activité … eewww»

Oui, Shizuka est une snob comme on en fait plein, une vraie petite princesse élevée sur l’or mais, pour quelqu’un qui la connait bien, ses manières capricieuses ne sont que la surface, elle a un cœur d’or. Lorsqu’il lui montra un restaurant tout à fait dans ses goûts, elle approuva d’un mouvement de tête en souriant, l’attirant vers l’endroit en question. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient à une table. On s’entend, un duo aussi « socialement acceptable » on ne les fait jamais attendre longtemps. Hiroto lui avait tout raconté sur johnny lors de leur conversations et plusieurs fois, elle avait tenté de lui proposer des plans mais, faute de temps et de motivation pour tout texter, ça restait vague… Plantée devant son amie, et beaucoup moins nerveuse maintenant le choc passé, elle demande :

« Bon alors, il faut revoir ton plan de match *O* Kakkoi on va faire une trop belle équipe maintenant que je peux te parler de vive voix… Enfin je………..»

Oui c’est ça, prend en considération le fait suivant : peut-être que tu le dérange petite Shizuka. Comme si elle venait miraculeusement de comprendre qu’il pourrait ne pas avoir envie de passer la journée avec elle, ou de la voir sur une base régulière, elle se coupa dans sa phrase. Oui, elle était fonceuse, âme de journaliste oblige, mais côté relations sociale, elle ne savait jamais quand il fallait s’incruster, quand les gens l’appréciaient. Elle était certes marrante et agréable, mais pas pour tout le monde. Elle avait ses caprices et ses défauts… Bref, d’une voix plus timide, elle demanda.

« Enfin… évidement, si ça te dérange pas…….. euh … qu’on soit amis pour « de vrai »… j’veux dire … pas que par texto. »

Hiroto n’était pas du genre à penser que les gens faisaient des gens de parties mentales. Il allait donc rester innocent de ce qui se passait, de toute façon ça ne changeait pratiquement rien dans sa vie. Il n’était pas le plus compétitif de toute façon… Pour lui, il était simplement été normal de vouloir remercier Shizuka. Des gens qui acceptent de l’écouter, bon plus de le lire, comme ça ne tombait pas du ciel et il y avait des choses qu’il ne pouvait pas dire à Sayako, encore moins à Daichi. Il avait donc été particulièrement content de la voir en vrai, une fois le malaise passé bien sur, ça lui faisait une personne à qui il savait qu’il pouvait se confier, du moins tant qu’elle ne révélait rien à personne. Ce qu’elle n’allait pas faire de toute façon, puisque lui aussi savait des trucs sur elle. Enfin… Détrompez-vous, Hiro ne dirait rien, même si elle le faisait. Ce n’était pas son genre et ça serait complètement idiot de faire cela. Lorsqu’il lui parla de sa vie inintéressante, il ne s’était pas du tout attendu à ce qu’elle réplique quelque chose, encore moins ça.

- Je ne suis pas timide, simplement logique.

Hiro… Je ne crois pas que la technique de l’offusqué va vraiment marcher dans cette situation. Enfin, il préféra faire comme ça il allait peut-être s’en tirer sans que son estime de lui soit détruite. Eh oui, disons qu’il n’était pas le genre à accepter de se faire traiter de timide, même si ce n’était pas une insulte en soit en, mais puisque c’était Shizuka, il allait bien passer l’éponge. Si elle le disait, c’était qu’il devait y avoir une raison. Et effectivement, il y en avait vraiment une, mais monsieur ne la comprenait pas vraiment ou du moins il ne voulait pas la voir. Vu que la demoiselle avait percé son masque devant la gêne qui l’habitait, ce qui n’était pas vraiment un exploit, Hiroto s’efforça d’écouter ce qu’elle lui disait. On ne sait jamais, elle pouvait toujours de bonnes idées. Celle des amis était intéressante, mais vouée à l’échec puisque :

- Ça serait certes une bonne idée, mais nous n’avons pas du tout les mêmes amis. Et tu es pour l’instant la seule au courant, je ne suis pas sur que mes amis seraient d’accord. Elle a quand même six ans de moins que moi.

Bon au lieu de te morfonde sur ton sort, tu pourrais l’inviter et t’assumer un peu plus. Bon, c’était une théorie intéressante, mais tout le monde sait bien qu’il ne ferait rien sans l’accord de Daichi et peut-être même sans l’accord de quelques autres personnes dont Shizuka faisait probablement maintenant partie, sans être au courant bien sur. En entendant le commentaire que la demoiselle faisait, Hiro resta silencieux un moment, puis il éclata tout simplement de rire. C’était juste trop drôle, il n’y avait tout bonnement pas pensé et elle arrivait avec une excellente idée. Contrairement à beaucoup de ses camarades riches, il restait quelqu’un d’impliqué socialement et il avait fait quelques fêtes pour ramasser des fonds. C’était un peu paradoxal puisque ces fêtes coutaient un prix monstre, mais là n’était pas la question. Il prit une grande respiration, question d’arrêter de rire et dit :

- Pardon. Ce n’est pas une mauvaise idée, je verrai ce que je peux faire plus tard.

Eh oui, remettre au lendemain ce qu’on peut faire maintenant, bon pas maintenant mais plus près que le plus tard qu’il sous-entendait. Néanmoins, il ne passait aucun commentaire de plus sur la réaction de Shizuka sur nourrir des sans-abris. Ce n’était peut-être pas une réaction correcte, mais Hiroto n’était pas là pour la juger. Il aurait probablement eu la même réaction avant qu’il n’entre à Todai, depuis il avait muri et… S’interrompant dans le fil même de ses pensées, il la regarda sans vraiment réagir lorsqu’elle commença à parler de plan d’action. Il savait très bien ce que ça voulait dire, mais il ne put que sourire vaguement. Lorsqu’elle posa la question qui tue avec une voix plus timide, il comprit qu’il ne pouvait pas blaguer avec ça, Shizuka semblait sérieuse et puis ça serait vraiment cruel en soit.

- Comme si ça pouvait vraiment me déranger... Par contre pour le plan de match, j’espère que tu sais que tu t’engage dans une mission impossible. C’est pratiquement voué à l’échec.

Bon ce n’est pas nécessairement une bonne idée de faire le dépressif devant Shizuka. Aussi vrai ce sentiment soit-il, ce n’est pas vraiment sa place. Bien sur le fait qu’elle ne soit pas dans la même école que toi, qu’elle ait six ans de moins que toi et qu’elle soit écolo ne l’aidera certainement pas devant tes parents et s’ils désapprouvent une relation ils peuvent aisément y mettre fin de n’importe quel façon imaginable. L’amour surmonte tous les obstacles non ? Enfin reste à voir s’il est un idéaliste ou pas…

« Logique ? Et tu essais de berner qui avec ses arguments là ? Ce n’est pas logique de ne pas faire le premier pas quand t’es dingue d’une fille… Imagine qu’un autre le fasse? »

Elle l’observait l’air plus dépassée qu’autre chose, elle le grondait doucement parce que oui, c’était tout à faire possible que quelqu’un d’autre lui vole sa précieuse écolo s’il n’essayait pas au moins de l’approcher. Elle voulait juste lui faire comprendre qu’il risquait gros à attendre autant. Bon d’accord, les soucis d’âges, tout ça, elle était au courant mais pour elle c’était rudement secondaire. Quand même, la fille en question n’avait pas dix ans non plus, elle était en âge de décider si oui ou non, Hiroto était quelqu’un de convenable. Hiroto comprendrait rapidement qu’avec cette nipponne, toute résistance était futile, lorsqu’elle agissait « pour le bien » de quelqu’un, il ne servait à rien de lui tenir tête. Surtout qu’elle avait plus d’un tour dans son sac et en connaissait beaucoup sur à peu près tout le monde, son métier de journaliste oblige. Elle regardait son ami prendre un air offensé en souriant, fière d’avoir au moins eu assez d’effet pour le faire réagir. Finalement, il approuva qu’elle avait une bonne idée… mais… Rooh ça suffit les mais !

« Bon écoute moi, premièrement, tu es riches na? Tu peux ramener une fille plus jeune, t’en est pas encore au stade du propriétaire de playboy. Secundo, quel genre d’amis tu as pour qu’ils jugent tes sentiments hein? Oh, allez!! On va faire un marché, si tu ne trouves pas une victime pour un rencard à quatre, je me porte volontaire. Je ne devrais pas avoir de mal à m’en trouver une, une victime é__è Na ? »

Ça, c’était une très très mauvaise idée, surtout si Hiroto se relevait être un géni du mal cruel. Imagine un peu qu’il accepte ton offre. Bon, elle n’avait pas vraiment réfléchir avant de proposer cela mais, si Shizuka avait une qualité, c’était bien son entêtement à tenir ses promesses. Même les plus idiotes. Du coup, si rencard il devait y avoir, elle devrait se dévouer et inviter le premier mec qui croiserait sa route. Ce n’est pas comme si ça la gênait, elle avait quand même fait sa première demande en mariage à l’âge de cinq ans! Quand on vous dit qu’elle n’est pas gênée… Elle pourrait en apprendre à Hiroto ! Elle l’écoutait en entrant dans le petit restaurant, plus tard, pourquoi toujours plus tard hein? Notre bridée posait sur lui un air plus que désespéré genre « mais ça suffit ces plus tard.» Si seulement elle avait été un homme, elle aurait pu le menacer de draguer son précieux écolo… mais bon, étant une femme hétérosexuelle, elle allait devoir trouver une autre façon de le faire bouger. Si elle laissait passer, c’est parce qu’il la complimentait.

« Je sais, je n’ai que des excellentes idées et même si là, tu me maudis, je sais que dans le fond, tu m’aimes à la folie, j’ai au moins vingt texto pour le prouver. Alors dis moi, t’es au courant qu’il y a une soirée bénéfice pour sauver les pandas de Chine la semaine prochaine ? »

Faudrait être naïf pour ne pas avoir remarqué qu’elle avait clairement une idée derrière la tête. Comment était-elle au courant de cette soirée, oh tout simplement car elle devait s’y rendre en tant que journaliste. Du coup, elle pouvait très facilement forcer son pauvre confident à venir accompagner pour au moins, égailler sa soirée si elle ne trouvait aucun sujet mordant pour son article. Tout sourire, elle tendit la main devant elle en demandant d’une voix douce et caressante, comme une mère qui demande à son fils, très gentiment, de ranger sa chambre :

« Je sens que tu meurs d’envie de l’inviter… Allez, file moi ton cellulaire deux minutes Darling. »

Shizuka qui demande quelque chose avec un sourire trop doux et un air innocent, c’est louche. Elle tendait la main en l’observant avec ce sourire trop innocent et tendre pour être désintéressé. Combien de temps c’était écoulé avant que le pauvre nippon abdique, parce qu’elle n’avait pas bougé, lui faisant signe de lui tendre l’appareil, jusqu’à ce qu’il s’exécute. Si elle avait semblé gentille là, un large sourire tout à fait amusé apparu sur son visage. Il venait, sans vraiment avoir eu le choix, de donner un argument de taille au démon qu’elle était. L’instant d’après, un serveur venait leur porter les menus et ça ne réussi à détourner Shizuka du dit cellulaire que quelques secondes. Ah enfin, des mois qu’elle voulait le forcer à faire quelque chose et enfin, il se retrouvait devant elle … Elle ne laisserait pas l’occasion passer. Sans arrêter de l’écouter, elle se mit à faire défiler ses contacts téléphoniques.

« Échec ? C’est un mot que je ne connais pas très cher. Bon allez, elle doit bien avoir un numéro ton écolo. Tu veux pas l’appeler et lui demander ? *O* J’suis ton support moral ! »

Ce n’était pas qu’Hiroto ne voulait pas se rapprocher de Johnny, bien au contraire. C’était simplement parce qu’elle avait 6 ans de moins que lui et d’une manière ou d’une autre, il se doutait bien que ça allait lui retomber dessus. Il était majeur et elle ne l’était pas, donc ça donnait un beau détournement de mineur… S’il se passait quelque chose. Par contre, il se mordit la lèvre en entendant la dernière phrase. Effectivement, il serait plutôt mal pris si quelqu’un d’autre faisait les premiers pas. Cette idée le détermina un peu plus à lui dire, mais il y avait encore une tonne de problème. Ses parents ne seraient pas d’accord, certes, mais le pire… que diraient ceux de Johnny ? Il était généralement apprécié de tous les parents de ses amis, mais Hiro n’était pas du tout certain que les parents d’une lycéenne l’aimeraient beaucoup. Bon, de toute façon il était bien lui de voir les parents de qui que ce soit et encore moins ceux de Johnny.

Malgré toute sa bonne volonté pour prouver à Shizuka que c’était une peine perdue et qu’il s’en sortirait comme un grand… un jour, elle semblait déterminé à faire ce qu’elle ne pouvait pas lorsqu’ils étaient seulement copains de texto. Ça ne le dérangeait pas vraiment qu’elle le fasse, c’était simplement étrange. Disons que Daichi, Takeshi et Yayoi ne s’impliquaient pas dans sa vie sentimentale. Savaient-ils seulement qu’il avait une possibilité qu’il en aille une ? Surement pas, Hiroto n’avait pas beaucoup abordé le sujet, question de ne pas voir la déception dans leurs yeux. Cependant, ce que Shizuka était logique pour ces deux commentaires et brillant pour le truc d’un rencard à quatre. Il ne savait pas comment il réussirait à inviter Johnny, mais si Shizuka était là elle serait son support moral non ? Malheureusement pour la demoiselle, Hiro était du genre génie du mal très camouflé. Un sourire pas trop rassurant apparu lui sur bouille du garçon lorsqu’il prit la parole :

- C’est une excellente idée ! Tu sais j’aurais la victime parfaite, en même temps ça l’aiderait peut-être à absorber le choc s’il est avec toi *O*

Non, il ne comptait nullement l’identité de la victime en question. Surtout que la personne ne question n’était ni au courant, ni nécessairement d’accord. Parce que bon cette personne n’était nul autre que Daichi Murakami. Bon normalement Dai’ ne voudrait surement pas à cause de Yayoi, mais Hiroto se dit que ça pourrait peut-être lui remonter le moral ou lui trouver un love coach, ce qui dans les deux cas ne pouvaient qu’être bien.

- Pour ce qui est de mes amis, je ne doute pas qu’ils m’encourageaient du mieux qu’ils peuvent, mais ils ne seraient pas d’accord au fond d’eux. Ils sont quand même… riches et… c’est ça…

Il n’avait pas peu dire que ses amis étaient snob puisque ce n’était pas vraiment le cas, mais en même temps, ils restaient les héritiers, ou héritières dans le cas de Yayoi, de grandes familles. Surement pas aussi riche que les Golden Boys, mais La Fraternité n’était pas du tout à plaindre en ce qui concerne le fric et bien d’autres choses. Hiro aurait pu rire en entendant ce que Shizuka dit au sujet du fait qu’il l’aimait à la folie. C’était complètement vrai qu’il l’aimait beaucoup et n’allait pas dire le contraire. Non c’était plus lorsqu’elle parla des pandas qu’il eut le pressentiment que ça amenait le tout à une idée quelconque. Il ne répondit pas, c’était assez évident comme ça qu’il ne le savait pas que ça existait. Les pandas étaient des bonnes bêtes, mais de là à surveiller les soirées pour les sauver. N’oublions pas que malgré toute sa bonne volonté, il reste un riche gâté par la vie. Ce qu’elle lui demanda avec la voix et le sourire qu’elle avait ne lui donna nullement le gout de lui donner. Hiroto tenta vaguement de l’ignorer jusqu’à ce qu’il remarque qu’elle n’avait pas encore bougé. Il le sortit de sa poche et le déposa dans la main de sa confidente avec la ferme impression qu’elle n’était pas nette là-dedans. Étant un peu naïf, il n’avait aucune idée de ce qu’elle comptait faire…

- Mais tu sais…

Pas le temps de terminer sa phrase qu’elle se remit à parler. Enfin il s’interrompit de lui-même lorsqu’il vit qu’elle allait bientôt ouvrir la bouche. Un numéro ? Sans aucun doute. Cependant… Hiro ne l’avait surement pas. Il ne l’avait pas demandé et doutait fortement que Johnny ait pu lui donner sans qu’il s’en rende compte. Enfin on pouvait toujours rêver. Et puis, si par miracle il l’avait, il n’allait quand même pas l’appeler alors qu’il était en plein milieu d’un restaurant et que elle devait être en cours ou à son club scolaire. Dans les deux cas, il ne voulait pas la déranger. Il osa finalement parler pour signaler le léger problème à Shizuka :

- C’était évident qu’elle doit avoir un numéro. Par contre, je ne crois pas l’avoir…

Surement que Shizuka ne serait pas vraiment contente de l’apprendre, mais au moins il lui avait dit. Ayant bien envie de reprendre son téléphone, espérant fortement qu’elle ne tombe pas sur quelque chose d’embarrassant pour lui ou le reste de la Fraternité et dieu sait qu’il y en avait.

« La – hein quoi ? O_O »

Elle avait loupé un épisode non? Elle lui avait proposé de se trouver des amis pour l’accompagner, pourquoi pas cette Yayoi de la fraternité, ou encore un autre de ses amis proches, il devait bien en avoir. Pas elle et encore moins accompagnée d’un rencard. Elle avait proposé cela en tant qu’ultime solution, en désespoir de cause, elle allait accepter de l’accompagner lui et son écolo. Jouer les chaperons, d’accord, mais aller à un rencard arrangé, imaginez qu’elle fasse cela pour Hiroto et qu’il lui trouve un accompagnateur dénué d’intérêt. Pire, imaginez qu’il lui ramène un pauvre. Oui, elle était archi superficielle et ne supportait pas de s’afficher avec quelqu’un d’une autre classe sociale. Elle savait qu’Hiro était « convenable » mais qui sait quand il parle de ses fréquentations? Elle avait le droit légitime d’avoir un doute non? Elle l’observait, sourcils haussés, l’air de profondément se demander dans quoi elle venait de s’embarquer. Elle l’avait sous-estimé dans ses idées démoniaques et là, elle en paierait le prix. Sauf qu’elle avait promis non? Levant les mains devant elle en signe de paix, elle fini par hocher la tête, résignée. Pourvu qu’il ne lui amène pas un cas social… Et puis, elle ne se souvenait même pas comment se déroule un rencard, c’est vous dire. Pense au primordial Shizuka, tu veux réunir Hiro avec son écolo! Oui! Sois forte… sois forte, prend un ton assuré et tout ira bien!

« Je… je croyais que j’avais dit en dernier recours…. Mais ci c’était une tactique pour me faire changer d’avis, échec. Parfait, allons y ensemble à cette soirée, avec ton écolo, je te laisse même choisir mon escorte ! Par contre, je te jure que je te le ferai payé si tu me ramène un monstre. »

Et oui, elle était entêtée à ce point là, au point d’endurer un type qu’elle ne connaissait pas pendant toute une soirée juste pour prouver à son confident qu’elle n’abandonnerait pas si facilement le combat. Elle avait cet air décidé, pauvre jeune homme, s’il s’imaginait la faire changer d’avis, il n’avait aucune idée de l’égo démesuré qu’elle pouvait avoir et du fait qu’elle ne supportait pas de se faire battre à son propre jeu. Notre journaliste tortillait négligemment une mèche de son épaisse crinière sombre tout en observant son ami qui parlait de ses propres fréquentations visiblement d’une classe sociale élevée. Bon, ça avait au moins ça de positif, il y avait peu de risque qu’il lui trouve une escorte tout juste bonne à s’attirer de la compassion – et encore. Il avait bien des doutes à ce qui semblait, l’âge, tout ça, des détails qui n’avaient jamais eu grand impact dans la vie de notre demoiselle. Après tout, elle savait très bien que dans 50% des cas, son père lui trouverait un époux âgé et « digne » avant qu’elle ait atteint vingt-cinq ans. Dans des moments comme ceux-là, elle regrettait presque d’avoir divorcé de son ami d’enfance à l’âge de dix ans.

S’en était ensuite suivit une lutte visuelle et silencieuse pour le portable du jeune homme qu’il fini pas lui donner, en désespoir de cause. Elle se mit à fouiller ses contacts à le recherche du numéro d’une certaine nipponne mais, sans réussite. Oh mais elle n’avait pas dit son dernier mot, Shizuka était une peste quand elle avait une idée derrière la tête et il se trouve que, dans cette situation, elle en avait réellement une. Elle observa son ami avec un sourire beaucoup trop complice pour être rassurant, après tout, elle avait décidé qu’il aurait une soirée avec Johnny, le temps était venu de mettre son plan à exécution.

« Hmmm …comme c’est dommage. Je te propose donc d’envoyer immédiatement un texto à mon escorte et après. *O* On ira faire une petite visite à Sakurai pour trouver ton escorte. »

Finalement, le serveur daigna revenir prendre leur commandes et notre bridée fournit son plus beau sourire à Hiroto. Le temps pressait, elle lui rendit son cellulaire avec la ferme intention de ne pas lui laisser la chance de protester bien longtemps contre son sort. Elle devait le forcer à être tellement impliqué dans ce « rendez-vous», qu’il n’aurait pas la chance de changer d’avis. Et oui, jusque là allait sa conscience d’amie impliquée. Quand même, ne vous méprenez pas, c’était totalement désintéressé pour une fois ! Elle tortillait toujours une mèche de cheveux en ajoutant, avec amusement.

« Allez, annonce à ma victime qu’il va devoir t’accompagner à une soirée comme ça, pas question de changer d’avis et de ne pas faire d’invitation à ton écolo. Je sais, tu vas me remercier un jour. *O* Nomme moi marraine de vos enfants okay ? »

La réaction de Shizuka fut tout ce qu’Hiroto eut besoin du bien fondé de sa cause. Non seulement il faisait d’une pierre deux coups, mais en plus il y avait une chance que la demoiselle change les idées de Daichi. Certes, elle ne savait pas encore qui était le cavalier mystère et elle ne lui avait pas encore assurée qu’elle viendrait. Par contre, elle ne pouvait pas lui dire non. Hiroto avait beau être un semblant de génie du mal, il n’oserait quand même pas lui trouver un mauvais rencard et puis il avait du goût. Si Daichi ne voulait pas, ce qui était pratiquement impossible tout comme Shizuka, il lui trouverait un autre rencard encore mieux. Donc Dai’ était mieux de dire oui è-é ! Il fit claquer sa langue à l’intérieur de sa bouche en s’empêchant de rire ou même de sourire en entendant ce qu’elle disait. Elle lui donnait même l’autorisation de choisir son escorte.

- T’inquiète je ne suis pas le genre à vouloir faire ce genre de truc. T’es mon amie non ? Alors fais-moi confiance.

Il était totalement sérieux, il n’avait nullement envie de lui poser un lapin en lui amenant un type louche donc allons-y pour l’idée de base. En même temps, avec ce qu’il avait vu de Shizuka, il se doutait bien qu’elle n’apprécierait pas qu’il lui ramène un type de la classe moyenne. Sauf que bon, il savait ce qui se passait dans sa vie, à quelques détails près, il était donc pris entre le fait que Daichi et elle pourrait bien s’entendre et le fait que Dai’ était un futur avocat. Jugeant que ces deux là ne parleraient pas nécessairement de leur famille, donc Shizu’ ne risquait rien.

Même si Hiroto avait voulu ne pas laisser le téléphone, il ne pouvait pas vraiment s’opposer à elle. Pas vraiment parce qu’il manquait de motivation, mais il n’était pas le genre à être déterminé sur des trucs aussi… non pas futile, mais vains. Après tout pouvait-il vraiment gagner contre Shizuka ? Surement pas, de ce qu’il connaissait d’elle, elle était vraiment le genre de fille qui avait ce qu’elle voulait. Ça ne le dérangeait pas en soit, puisqu’il tenait vraiment à ses conseils et peut-être qu’elle avait raison de l’obliger à agir. À vrai dire, ça ne l’étonnerait même pas… Il pouffa de rire en entendant qu’elle lui proposa. Il imaginait bien la tête de Daichi lorsqu’il recevrait le texto. Hiro accepta finalement, comme s’il avait vraiment le choix :

- Bon d’accord, d’accord. Si le type fait une crise cardiaque, c’est ta faute en.

Ouvrant son téléphone, il envoya à Daichi un message texte qui expliquait, somme toute, le plan de la soirée pour sauver les pandas. Il n’expliquait pas vraiment en détail, mais il disait quand même qu’il aurait une cavalière obligatoire. Il ne nomma pas de nom, mais sous-entendait que c’était quelqu’un de bien et tout sans que ce soit Yayoi. Il n’était pas question de lui dire de nom sinon Dai’ ferait une enquête sur la personne en question et bon ce n’était pas la meilleure chose à faire. Remettant son téléphone dan sa poche, il soupira avant de demander en plaisantant :

- On peut manger avant d’aller à Sakurai ou bien il faut y aller tout de suite ?

Il n’avait pas encore avalé ce qu’elle avait dit au sujet des enfants, mais il n’allait quand même pas réagir. Pas question de lui dire qu’il n’était pas certain que ça fonctionne, parce qu’elle allait encore lui faire un sermon et sérieusement, il ne voulait pas encore plus la décourager. Sentant son téléphone vibrer dans sa poche, il regarda le destinataire et vit le nom de Daichi. Il lança un clin d’œil et regarda le texto en question :

« Qu’est-ce que tu racontes Hiro ? Tu veux vraiment que j’aille à une soirée pour sauver des pandas ? Enfin si ça peut te rendre service c’est d’accord. Tu m’en dois une. J’aimerais bien que tu arrête de m’énerver avec Yayoi en échange è-é! »

Quoi qu’il en soit, l’important c’était que Dai’ avait accepté l’invitation. Il ne s’était pas attendu à ce que son ami accepte aussi rapidement, mais bon il devait y avoir une raison derrière tout ça. Notamment celle qu’Hiro allait peut-être accepter de ne plus le taquiner avec Yayoi… Il dit à Shizuka :

- Bon tu dois être fière de toi, ton rencard a accepté de venir.

« Évidement que j’ai confiance en toi. Et puis, je pourrais facilement te rendre la vie pas possible si tu me fais un coup pareil. »

Elle avait cette façon de sourire si doucement alors qu’elle menaçait carrément de rependre ses secrets les plus douteux. Bon, elle ne ferait sans doute jamais cela et elle ne faisait que se moquer, mais c’est dans des situations comme celles là qu’on réalisait que Shizuka était en réalité un démon au visage d’ange. Gare à ceux qui décideraient de lui pourrir la vie, elle était une experte à ce jeu là. Mais bon, comme c’était Hiroto, oui, elle lui faisait confiance et elle était prête à jouer le jeu. Surtout si ça lui permettait ENFIN d’avancer dans sa relation avec son écolo. À force d’en entendre parler, elle ne pouvait que lui souhaiter tout le bonheur du monde. Et ce même si elle devait lui forcer la main et endurer un inconnu pour une soirée. Ah l’amitié, quand tu nous tiens. Au sujet de cet inconnu, de son escorte visiblement, elle força Hiro’ à lui envoyer un message lui annonçant ses intentions. Comme ça, si tout était organisé et qu’il ne lui restait plus qu’à inviter Johnny, le tour était joué ! Une crise cardiaque ? Comme ça faire une crise cardiaque ?

« Okay. Mais tu vas voir il va vite te pardonner, j’suis mignonne quand même »

Normalement, on attend que les autres vous complimentent. Ah mais pas quand on s’appelle Shizuka, là, on se vente toute seule. Au moins, elle était un bon support moral en le forçant à envoyer un message à un type qu’elle croyait de ne pas connaître. C’était cruel mais en même temps, elle n’aurait pas hésité à imposer le même genre de torture à un de ses amis si elle avait du l’accompagner et se trouver elle-même une escorte. Peut-être même aurait-elle menacé Akira, c’est vous dire, elle avait cette petite victime prête à être utiliser si besoin il y avait. M’enfin, il ne semblait pas que le besoin d’en recourir au chantage de Kanzaki-kun était aujourd’hui puisque son confident eut tôt fait d’envoyer un message à la victime désignée. Il avait ensuite rangé son téléphone en demandant s’ils pouvaient manger. Bon … mais qu’une bouchée hein, elle ne voulait pas qu’il change d’avis alors qu’il était si bien parti ! Elle avait prit le temps de réfléchir un moment avant de finalement hocher la tête.

« D’accord, mais rapidement. Et si tu changes d’avis, je lui trouve une autre escorte à ton écolo è.é !! »

Oui va y, menace le ! Il ne peut que céder si tu menace de trouver un autre prince à sa princesse! Elle allait lui rappeler le plan lorsque le serveur daigna approcher et prendre leurs commandes. Rapidement hein, d’ailleurs, notre demoiselle ne se fit pas prier pour lui souligner qu’ils étaient pressés et qu’il faudrait faire vite avec le service. Une fois les commandes passées, elle reposa son attention sur Hiroto qui venait soudainement de lire un message quelconque sur son cellulaire. Quelque part, le fait que le dit cavalier ait accepté aussi rapidement n’inspirait rien de bon. Peut-être que c’était un type désespéré et qu’il aurait accepté n’importe quelle offre de sortie. Terrible, mais bon, elle avait déjà dit au nippon qu’elle lui faisait confiance, pas question de revenir sur sa parole à présent. Elle haussa quand même un sourcil.

« T’as même pas eu à le menacer ? Wow. Tu vois bien qu’il n’as pas fait de crise cardiaque !»

C’est ce moment que choisit le serveur pour amener leur plats et c’est avec un sourire que Shizuka souhaita bonne appétit à son complice avant d’attaquer son assiette. Autant dire qu’elle n’en mangea que le quart, la pauvre n’aimait pas manger, vraiment pas. Cela ne veut pas dire qu’elle est anorexique ou rien, elle n’aimait tout simplement pas la nourriture, chacun ses gouts. Vingts minutes s’écoulèrent et finalement, les deux complices eurent fini – ou il faut l’estimer puisque lorsque le serveur repassa par là, notre bridée lui demanda de desservir et d’amener la facture. Il faut aussi estimer que cette facture fut payée parce que sinon, ils n’auraient pas quitté le restaurant non? Une fois tout en ordre, elle attrapa le pauvre nippon par le bras, pas question qu’il change d’avis. Avec un sourire trop doux pour être innocent, elle annonça.

« Bon, en route pour Sakurai !! »

Non, elle ne lui laissa ni le temps ni la chance de protester car déjà, elle l’attirait vers son ancienne école en quête de l’écolo de service. Difficile quand elle n’avait aucune idée de quoi avait l’air leur victime. Finalement, après être arrivée en pied, en un seul morceau, et avec son pauvre Hiroto devant le lycée, elle lança.

« Bon, il ne reste qu’à la trouver et à l’inviter !!! n__n je te suit de près, t’avises pas de t’enfuir !! »

- Tu n’oserais pas ?

Ce n’était pas une menace, c’était simplement une question. Pure et simple question. Hiroto craignait de ce qu’elle pouvait lui faire si elle n’aimait pas son escorte. En même temps deux choses s’opposaient à cette « théorie ». Premièrement il était tout bonnement impossible que la demoiselle n’apprécie pas Daichi, ce dernier ayant tout pour lui plaire. Il était riche, beau, populaire et en plus le Dadai était très galant <3. Donc impossible pour Shizuka de rouspéter à ce sujet. Deuxièmement, si elle avait de quoi le faire chanter, c’était la même chose pour lui. Il en savait autant sur elle qu’elle en savait sur lui. Dans les deux cas, Hiroto ne pouvait qu’être gagnant même si lui n’osait même pas penser à dire un secret de Shizuka. Peut-être parce qu’il savait qu’il trouverait un moyen pour la faire chanter de toute façon ? Surement pas, mais tout de même, il était vrai que le jeune homme était tout à fait incapable de divulguer quoi que ce soit de « secret ». La demoiselle n’avait rien à craindre de ce côté, mais Hiro pouvait toujours bluffer à ce sujet non ?

- Oui, mais disons que le bonhomme a des vues sur quelqu’un, mais je crois que c’est mauvais pour lui. Je me suis dis que tu pourrais l’aider à le faire changer d’avis~

C’est quoi, un plan pour que ce rencard improvisé soit vraiment profitable pour ton meilleur ami ? Bon il fallait avouer que Shizuka était vraiment mignonne et que Daichi devrait en profiter. Hiroto était un super ami, si Yayoi ne lui causait que du mal, il fallait simplement faire que Dai’ n’aime plus la demoiselle. C’était peut-être un peu méchant, mais tant pis. Lorsqu’il demanda le droit de manger avant de partir à la recherche de Johnny, il soupira un peu en entendant la réaction de Shizuka. Rapidement ? C’était très mauvais pour la digestion que de manger rapidement. Cependant, la menace de trouver une autre escorte à Johnny eut l’effet escompté et Hiro accepta d’une façon bien trop enthousiaste pour être vrai :

- D’accord ! Faudrait peut-être que le serveur se ramène par contre.

Ça ne prit pas bien longtemps avant que le dit serveur se ramène pour prendre les commandes. Shizuka lui signala que ça devait être rapide. Hiroto ne fit pas exprès de prendre un repas complexe et se contenta d’un truc simple qu’il commanda rapidement. Pas envie de savoir qu’il était trop long pour sa confidente et que par conséquent Johnny aurait une autre escorte… Daichi serait surement surpris de savoir qu’Hiro avait des vues sur les lycéennes, mais bon il pouvait bien parler avec la personne sur qui lui avait des vues. Pas qu’elle n’était pas digne que lui, mais bon. Enfin ce fut surement grâce à l’affection que ce dernier avait pour Yayoi qu’Hiroto put le convaincre aussi rapidement. C’est pourquoi le message de son meilleur ami ne l’étonna pas vraiment.

- Peut-être qu’il a accepté tout de suite parce que je l’ai menacé au départ ? Sérieusement, je ne te donnerais pas un type désespéré quand même…

Donc le serveur revint avec les assiettes, mais Hiro n’avait pas particulièrement faim. Il commençait à stresser à cause du fait qu’il devrait inviter Johnny et il n’avait aucune idée de comment il le ferait. Il joua un peu avec son assiette, mais ne mangea pas grand-chose. Après qu’ils aient terminés de manger, Shizuka demanda la facture qui arriva assez rapidement. En gentleman qu’il était, Hiroto paya en laissant un pourboire, même si ce n’était pas vraiment nécessaire. Il n’eut pas vraiment le temps de faire autre chose puisque sa confidente le tira vers l’extérieur.

- Youpi…

Bon quand on dit « youpi » on devrait plutôt essayer d’avoir vraiment l’air enjoué, mais Hiro sentait que ça allait être terrible. Il avait vraiment envie de l’inviter, mais ça ferait vraiment étrange ! La demoiselle le tira rapidement vers son ancienne école et heureusement ce n’était pas si loin que ça. Ils arrivèrent finalement et il ne put s’empêcher de faire remarquer :

- Ça ne serait pas louche si tu es derrière moi quand je l’invite ?

Fronçant les sourcils en signe de désapprobation, après tout il n’était pas certain que ça serait la bonne chose d’avoir un support moral féminin derrière lui. Haussant les épaules, il se dirigea vers l’intérieur en espérant que ça ne serait pas trop long. Parce que généralement, il risquait de se décourager s’il ne la trouvait pas facilement. Abordant un étudiant quelconque qui semblait jeune, donc surement en première année il demanda :

- Excuse-moi, mais tu n’aurais pas vu Johnny Wakabayashi ?

L’étudiant fit signe que non avec la tête et Hiro soupira. Elle lui avait dit qu’elle était déléguée de sa classe en ? Donc logiquement il était possible qu’elle soit au conseil ou un truc du genre. Il trouva cette idée intelligente et se dirigea vers ce qu’il croyait être la salle du conseil…

Lorsqu’Hiroto avoua que l’escorte qu’il avait trouvé à Shizuka avait déjà des vues sur quelqu’un, qu’il avait besoin de se changer les idées et tout, elle eut très envie de prendre ses jambes à son cou. Imaginez un instant qu’il lui ait trouvé un désespéré, repoussé par la fille de ses rêves et dépressif pendant une soirée entière. Notre nipponne tourna à de nombreuses reprises sa langue pour éviter de dire une connerie. Voyons, Hiroto ne lui collerait jamais un moche en manque d’affection non? Non?!! Enfin, elle l’espérait en continuant de sourire, elle se disait sans doute que d’endurer pareil spécimen, pour le bien de Hiro’ c’était une façon de lui prouver son amitié et de jurer fidélité à sa cause de séduction d’écolo. Oui voilà, elle pouvait le supporter pleinement! Mais quelque part, elle espérait que son « escorte » refuse, elle aurait ainsi pu se trouver une victime pour la soirée, genre, son meilleur ami Daichi. Elle était bien loin de se douter que les deux possibilités étaient en fait la même personne…

« J’espère bien. Imagine un peu si on m’aperçoit avec …… un … pauvre. Franchement je veux bien sauver les pandas mais je ne suis pas non plus mère Theresa…»

Le reste du diner se déroula rapidement puisqu’ils avaient quelque chose d’important à faire, trouver la future madame Hiroto pour lui présenter l’homme de sa vie et le forcer à l’inviter. Et oui, Shizuka était sérieuse et elle ne lâcherait pas le morceau du coup, elle le força limite à engloutir son repas avant de le laisser payer – franchement, il était bien élevé, elle n’allait pas protester, parce qu’une homme qui laisse payer une femme… c’est d’un ridicule. Bref, elle sourit à son ami en l’entrainant à pied vers leur ancien lycée. Enfin, Shizuka avait été à Sakurai pas plus tard que l’année dernière, elle savait très bien s’y repérer et, si Johnny n’avait pas été en première, elle aurait su de qui il s’agissait. Mais là non, elle marchait de façon détachée à côté de nippon, pas question de laisser les gens s’imaginer des choses, surtout qu’il venait inviter une fille, c’était une mission Top Secrète. Quelle chance quand même, les hommes peuvent se permettre d’inviter des filles plus jeunes et ça passe bien, elle, elle ne se voyait pas du tout ne serait-ce que fréquenter un lycéen. Trop immature à son goût… Il ne faut jamais dire jamais, enfin si, dans ce cas, elle le disait. Non à l’immaturité… Parce que t’es mature toi? … Passons!

« … Possiblement mais je préfère rester derrière, j’me ferai discrète, pas question que tu fige au dernier moment, tu as une fille à conquérir … Et puis… je n’ai pas envie de rester ici é.è je suis une proie facile pour des lycéens en chaleur. En route mon cher ! On va la trouver ton écolo, si elle me voit, t’as qu’à dire que je vous ai invité… »

Elle avait croisé les bras en observant Hiroto de façon super sérieuse, quand même, elle ne voulait pas ruiner ses plans mais l’idée d’errer à Sakurai ne lui plaisait pas plus que ça. Elle n’avait pas vraiment aimé cette école du temps où elle y était, préférant la liberté et la diversité de l’université. Bref, elle fini par hausser les épaules alors qu’il prenait les devants, demandant à un illustre inconnu s’il avait aperçu son écolo. Négatif, elle posa une main sur le bras de son ami pour l’encourager d’une petite tape sur l’épaule avant de sourire. Oui, vous avez bien compris, traquer quelqu’un, c’est quelque chose qu’elle adorait. Tout sourire, elle lança alors.

« Bon alors, on va la trouver je suppose. Explorons. T’as pas oublié la procédure à suivre hein? Tu la complimentes et tu l’invites. Dis lui que ça te ferais plaisir qu’elle vienne, que c’est son genre d’activité, sauver les pandas et que t’as envie de passer la soirée avec elle. Au pire, dit qu’une amie à toi tiens absolument à la rencontrer. J’ferai la groupie si nécessaire. Allez j’exige!!! »

Elle se mit alors à pousser le nippon devant elle, à la recherche de soldat petite feuille. Soo’ sort de ce corps. Finalement, elle se retrouva devant le local du conseil de classe. Tout sourire, elle aperçu à l’intérieur une fille. Bon c’est déjà mon signe, le sexe colle à la description… Après avoir demandé dans un murmure à Hiro s’il s’agissait bien de sa « victime » elle ne lui donna pas d’autre choix. Sans vraiment lui laisser la chance de s’exprimer, elle le poussa carrément à l’intérieur avec le plus beau sourire de « tu vas voir un jour tu vas me remercier ». Puis, elle referma doucement la porte et se planqua devant. Oui, elle était maintenant en rôle chien de garde…

|| HJ : Tu peux répondre et après ça sera à Johnny :P. Et oui, elle est incrustée contre son gré. Mais s'il vous plait, faites ça vite, qu'on puisse commencer notre magnifique topic à quatre. Donc, sauf intervention future de ma part, le topic est terminé pour moi jusqu'au retour de mon chevalier Hiroto ! ||

De toute façon, Hiroto ne pouvait pas croire que Shizuka n’aimerait pas Daichi. Après tout on parle quand même de son meilleur ami et d’un gars vraiment populaire. Sans oublier la richesse de la famille Murakami, dans tous les cas, il restait quelqu’un qui ne pouvait que plaire à la demoiselle. Bien sur, il n’était pas question de lui avouer l’identité de son escorte puisque ce serait bien plus amusant de voir leur réaction respective si c’était une surprise. Surtout qu’il devrait discuter avec Dai’ avant d’y aller à cette soirée. Après tout il avait accepté bien trop rapidement c’était trop louche. Peut-être que c’était uniquement pour qu’il arrête de le taquiner avec Yayoi. Hiro était bien curieux de savoir la raison, mais bon il verrait plus tard. Ce qu’elle lui dit alors le fit sourire et même presque rire. Mère Theresa ? Bien sur, bien sur.

- Franchement je n’ai pas choisi n’importe qui comme escorte… Il n’est certainement pas pauvre, il doit probablement être plus riche que moi en fait.

Parce que bon, il n’était pas du tout au courant de la richesse exacte des Murakami. Il s’en fichait pas mal et bon si ça pouvait rassurer Shizuka en lui disant que son escorte était riche alors tant mieux. Déjà que leur diner avait été écourté elle allait bien lui faire le plaisir de rencontrer l’escorte qu’il avait choisi pour elle. Surtout que bon, on ne pouvait pas lui donner trop d’indice sinon elle devinerait son identité. S’assurant de régler la note, Hiroto se fit trainer plus ou moins contre son gré vers Sakurai. Il soupira en voyant la bâtisse se dresser au loin. Il n’était pas super à l’aise avec l’idée d’inviter Johnny tout de suite, mais se connaissant, il devrait probablement remercier Shizuka, il ne l’aurait pas fait sinon…

Cependant, l’idée d’avoir quelqu’un derrière lui pour « l’encourager », surtout si le quelqu’un en question était une personne qui était très motivée comme Shizuka, lui mettait plus la pression qu’autre chose, mais c’était peut-être ce dont il avait besoin… Il fallait qu’il se concentre sur ce qu’il allait dire à Johnny en la voyant. Déjà qu’il aurait l’air super bizarre de venir la voir à Sakurai, disons qu’il n’avait jamais vraiment voulu avoir l’air d’un type vraiment louche, mais ça devait être l’impression qu’il donnait aux lycéens qui le voyaient errer dans les couloirs sans vraiment de raison apparente, surtout qu’il était accompagné…

- Je ne figerai pas en la voyant… Et puis les lycéens en chaleur vont tous croire que tu es avec moi alors rien à craindre de ce côté…

Hiroto n’était peut-être pas crédible au niveau de l’amour, mais il éviterait quand même à Shizuka de se faire attaquer par des lycéens inconnus. L’air supérieur de son amie ne lui fit pas grand-chose, il était habitué à ce genre de truc. Après tout n’était-il pas ami avec Daichi et Takeshi ? Lui-même avait l’habitude d’avoir ce genre de regard, mais il ne le faisait pas souvent avec des gens de son entourage. Après son effort vain de demander à un pauvre type, il sourit en sentant les encouragements de la demoiselle. Il sourit davantage en entendant les exigences de la dame. Néanmoins il prit bien note de ce qu’elle lui disait. Complimenter pour ensuite inviter ? Hiro avait toujours été bon pour complimenter les gens, ou du moins leur dire ce qu’ils voulaient entendre, mais il sentait que ça n’allait pas venir de ce côté-là.

- Pour la procédure c’est d’accord, mais il va falloir la trouver. Sakurai c’est assez grand disons et je n’ai pas du tout les mêmes contacts…

Se dirigeant vers la salle du conseil de classe, après tout ne lui avait-elle pas dit qu’elle était déléguée de sa classe, il vit la silhouette familière de celle qu’il recherchait. Hochant légèrement la tête en entendant ce que Shizuka lui demandait, il n’eut pas trop le temps de déblatérer le tout puisque sa confidente le poussa dans le local avant de refermer la porte derrière lui. Heureusement il n’y avait personne d’autre en vue. Sentant un genre de stress monter en lui, il commença lentement :

- Hey…

On voit une grande assurance chez Hiroto, mais bon il fallait le comprendre c’était quelque chose de stressant d’un point de vue complètement extérieur. Elle était nettement plus jeune que lui et pour quelqu’un qui se souciait des apparences… Repensant à Shizuka qui devait être de l’autre côté de la porte, il continua dans sa presque lancée :

- Je sais que c’est un peu abrupt comme invitation, mais j’aimerais vraiment que tu m’accompagne à la soirée pour sauver les pandas la semaine prochaine…

Non en fait ce n’était pas « qu’un peu abrupt » c’était carrément direct comme demande. Il se gratta le derrière de la tête avec un sourire gêné sur le visage. Décidément ce n’était pas son truc les invitations importantes.

- En même temps, je comprendrais que tu ne veuille pas, après tout j’arrive de nulle part pour t’inviter à une soirée. J’ai pensé que tu apprécierais peut-être…

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