Une enveloppe pour la douze [Noriko]

Invité

Kirihito était en train de s’occuper de quelques tâches administratives pour Sakuraï Gakuen, il passait entre les couloirs de salles en salles pour récupérer une certaine fiche auprès des profs et leur demander d’écrire ou de donner des clés. Enfin bref, une tâche un peu ardue pour Kirihito qui ne s’y connaissait rien en administration. Pourquoi devait-il faire ça alors ? Parce qu’il avait eu la poisse de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. La secrétaire générale de l’école l’avait vu passer dans le couloir et l’avait interpelé.

« Garyu-san. Tiens, les clés du secrétariat et un classeur de tâches.
- Pourquoi faire ?
- Tu vas faire mon boulot, j’ai rendez-vous avec le directeur d’une autre école.
- Hein. Mais… Je ne sais pas…
- Mais si, c’est simple »

Et il s’était retrouvé avec du boulot en plus. Cela l’énervait quelque peu mais bon, il n’allait pas la couler tout de même. Il s’acquitta donc de sa tâche non-payée sans trop réchigner. Au bout d’une heure, il remarqua qu’il lui manquait des enveloppes.

*Va falloir que j’en achète. Pfuh. Bon, ça me permettra de me détendre un moment.*

Il se mit à finir ce qu’il pouvait finir et une fois fait, il sortit du secrétariat, ferma la porte à clé et accrocha un petit mot sur la porte « Absent pendant une heure ». Il allait acheter les enveloppes nécessaires à Kamata. Il songea un instant à l’école dans laquelle il se trouvait. C’était une école de riche, les enveloppes doivent être proportionnelles à ce qualificatif ? Kirihito se voyait déjà à Ginza-cho en train d’acheter des enveloppes à 10'000 yens. Oh shi-. Et bien tant pis, il irait à Kamata, acheter un pack de 50 enveloppes à 130 yens. Prenant le bus ou le tram ou le métro ou je ne sais quel moyen de transport vu que je sais pas à quelle distance se trouve Kamata de l’école étant donné que j’ai pas trouvé où se trouvait l’école dans Tokyo précisément vu que ce forum ne donnait pas d’information là-dessus. Une fois à Kamata, il se mit à chercher une papeterie un long moment. Quelle idée de vivre dans l’une des plus grandes villes du monde. Ah. La papeterie. Bien, maintenant, des enveloppes.

Ce fut en se baladant entre les rayons, à la recherche d’enveloppe qu’il se rendit compte que même à Kamata, les prix était étaient hallucinant.

Un pack de crayons HB standards à 790Yens. Mais c’était une folie ! À Inaba, il aurait été à 340 yens. Tant pis, il trouva finalement les enveloppes tout au fond, tout en bas. Mais pourquoi les enveloppes étaient-elle tout au fond, tout en bas ? C’époque de l’e-mail mon bon monsieur. Plus personne n’écrit de lettres. Super. Bon, un paquet de 100 ou un paquet de 50. Il opta pour le 100 et se redressa. Toutefois, en se retournant, il buta contre quelqu’un et la bouscula contre une étagère, celle avec les crochets pour tenir les objets. Ce qui fait généralement mal.

« Aoh. Je suis désolé, je ne regardais pas. Vous allez bien ? » Lança-t-il, la tête penchée pour voir s’il y avait quelque éraflures.

Ichi, ni, san j’irais à Cannes, shi, go, roku pour cueillir des……qu’est ce qui se cueille et rime avec « ku » ? Tel était le débat intérieur qui faisait rage chez Noriko Mayuko, petite jeune fille de 17 ans et élève à Sakura Gakuen. Petite oui, parce que un mètre cinquante, c’est vraiment pas grand. Mais quelle était donc cette drôle de comptine qui lui prenait la tête depuis une demi-heure ? Très simple, en sortant du lycée (ouaiiis ! vive les fin de journée), elle avait pris le bus et s’était retrouvée coincée au milieu d’un groupe de maternelle qui chantait à tue-tête. Autant dire qu’après un quart d’heure de voyage, elle connaissait la chanson par cœur, pour son plus grand malheur.
Mais, revenons-en à Noriko. A la sortit des cours et après une dure journée, elle avait profité de l’annulation de l’entraînement d’athlétisme pour décider d’aller se balader et faire du shopping. Sa garde-robe ou plutôt la pièce entière consacrée à ses vêtements et accessoires lui semblait avoir besoin d’un peu de nouveauté. C’est ainsi qu’une casquette vissée sur la tête, en tenue simple (jean, débardeur, basket), elle déambulait dans la rue à la recherche de quelque chose qui attirerait son regard. La question qui se posa alors est : que faisait donc miss Mayuko, fille cadette de l’une des famille les plus riches de l’archipel, dans un quartier comme Kamata au lieu de se trouver à Shibuya ? Elle avait pourtant largement les moyens de se payer des fringues issus de la tour 109, tour des nouveaux créateurs. Oui, mais la jeune demoiselle avait trouvé son bonheur en terme de bijoux, dans une petite boutique de la rue Kamata et depuis quelques temps, ne s’approvisionnait plus que là.

Ecouteurs sur les oreilles, elle sortit de ce fameux magasins et s’arrêta un instant, le temps de décider où ses pas allait la mener. Elle commençait à se demander si les grands centres commerciaux n’auraient pas sa préférence quand elle se souvint d’une chose. Le jour même, durant je-ne-sais-plus-quel-cours, plus de feuilles ! La galère pour écrire, elle n’allait tout de même pas crayonner sur sa table. Pas pratique à emporter pour réviser ses cours à la maison….quoique vu l’intensité de ses révisions (ô ironie quand tu nous tiens) ce n’était pas une leçon de moins apprise qui allait changer grand-chose. Eh ouais, classe C power !
Mais trêve de plaisanterie, il lui fallait trouver une papeterie afin de réapprovisionner son stock de feuille. Oh ! Justement en voilà une au coin de la rue. C’est donc d’un pas sautillant qu’elle poussa la porte de la boutique, ayant pris le soin d’éteindre sa musique, faisant tinter le carillon. Des feuilles, des feuilles, elle était au paradis des feuilles ! Pas cher en plus (vu de son statut de fille qui a toujours vécut dans un certain luxe), de toutes manières elle avait besoin de feuilles ordinaires, pas tissés avec des fils d’or !

Elle ne mit pas longtemps à trouver son bonheur et, deux paquets de feuilles dans les mains, elle prit la direction de la caisse passant à côté de plusieurs clients. Soudain, elle se sentit voler pour finalement entrer en contact avec des crochets qu’elle aurait aimé éviter. Hein ? Keskipass ? Un peu surprise la demoiselle. En fait, sans qu’elle n’ait eu le temps de comprendre quoique ce soit, un des clients de la boutique s’était retournée juste au moment où elle passait. Et comme, au même moment elle s’était écartée pour éviter une autre personne, eh bien ils s’étaient tout simplement percutés et avec sa carrure de schtroumf, elle avait valsé.

Petit chek-up rapide et mental. Tout va bien, rien de cassé, peut-être quelques hématomes en prévisions mais tous les neurones -ou du moins ce qu’il en restait- était là. Même ses futurs achats étaient intacts vu qu’elle les tenait fermement en main. Jolis réflexes Noriko ! Maintenant il s’agissait de rassurer l’autre personne qui s’excusait. Elle leva la tête et….

Heeeeeeeeeeee ?

…….tomba nez à nez avec l’un de ses professeurs. Et pas n’importe lequel en plus, le professeur dont la majorité des élèves (filles et garçons confondus) était sous le charme.

"Ah….euh…Garyu-senseï ! "

Bien Noriko, tu l’as reconnu et tu as même dit son nom. Les trois neurones restant n’étaient donc pas trop endommagés.

"Bah qu’est ce que vous faites là ? "

Question intelligente. Que peut faire une personne dans une papeterie, des enveloppes à la main ? Acheter ces mêmes enveloppes bien sûr ! Hum….peut-être que finalement la chute avait causé des torts à l’intelligence de la demoiselle….à moins que ce ne soit ainsi depuis longtemps. A méditer.

Atterrissage sur terre, on se remet de ses émotions. Grand sourire.

"Vous voulez un peu d’aide ? "

Genre un paquet de 100 enveloppes c’est trop lourd.

Invité

L’ancien avocat pensait avoir bousculé une jeune fille quelconque sans le vouloir. Sans se soucier de qui c’était, il s’était excusé. La jeune fille en question avait fait une drôle de tête en le voyant. Qu’est-ce qui se passait ?

Garyu-sensei ? Ah. C’était donc une de ses élèves. Ou peut-être pas. Il ne se souvenait pas de sa tête. Mais ça se trouve elle était peut-être dans sa classe, ce qui fait qu’il aurait du savoir qui c’est. Hum. Difficile à dire. Il se contenta de dire un léger hochement de tête.

« Ah. C’est toi. » Fit-il en se repassant mentalement les visages de tous les élèves qu’il avait. Difficile quand en plus on avait les visages des élèves de l’université de Tokyo en plus. Ca donnait deux fois plus d’élèves. Toutefois, il reste le problème qu’il l’avait envoyé valsé. Une de ses élèves (ou pas), si elle en revenait blessée, elle pourrait faire tout un cinéma comme quoi le prof de droit la maltraite. Ce genre d’histoire arrive souvent et malgré que tout soie cousu de fil blanc, cela faisait un scandale monstre dans les journaux. Oulah. Kirihito commençait à devenir parano ? Il ne laissait rien transparaître se contenta de fixer Noriko pour voir si elle n’était pas blessée. Qu’est-ce qu’il faisait là ?

Ok. Noriko a du recevoir un trauma. C’est mal parti. À moins qu’elle n’aille dit ça de manière spontanée sans réfléchir. Ca arrive. Puis elle lui fit un gros sourire. Elle n’a rien, elle est juste simple d’esprit.

De l’aide ? Kirihito aurait besoin d’aide pour 100 enveloppes ? Ma foi… Ca me semblait un peu extrême.

« Non, je n’ai pas besoin d’aide. Mais toi, tu vas bien ? Dit-il d’un ton calme. Tu n’es pas blessée au moins ? »

Ah oui, Nori… Nori.. Nori-quelque chose. Une fille de Sakurai Gakuen s’il se souvenait bien. Bon, au premier jugement, cette fille doit être le genre de fille à parler d’elle à la troisième personne, elle sortira bien à un moment ou à un autre un « Norimachin va vous aider ! ». En tenant un paquet de feuille entre les mains, il se dit que c’était sûrement pour l’école. Généralement les gamins ne vont pas dans une papeterie pour autre chose que l’école ou alors ce sont des férus du dessin/de l’écriture. Mais ce genre de personne se remarque facilement. Passons. Il pointa la caisse du doigt et fit signe à Noriko d’y aller.

« Ah. Fit-il rapidement. Pour ma part, j’ai pris ce que je devais prendre mais toi, il te reste des fournitures à acheter ? »

Elle allait sûrement prendre un long monologue pour réfléchir à tout ça, puis dire n’importe quoi, et enfin dire un truc à peu près sensé.

Oh, il n’avait pas besoin d’aide pour transporter ses 100 petites enveloppes, quelle surprise. Vraiment Noriko tu devrais apprendre à te taire et ne pas être si impulsive parfois parce que entre ça et la question sur sa présence dans la boutique, tu passes pour une folle, ou une simple d’esprit au choix. Bah, elle avait l’habitude d’être vu comme une fille à papa superficielle et qui avait sa place dans la 2-C. Même si en réalité, elle n’était pas si superficielle que ça et très loin d’être une fille à papa puisque justement en parlant du papa, elle était en froid avec lui depuis un moment. Et puis sa présence dans la classe 2-C, elle la devait à sa flemme de bosser, se contentant de bâcler les choses et de ne pas pousser ses raisonnements plus loin que trois lignes sur sa copie. Pourtant, parfois les sujets l’inspiraient et elle en avait des choses à dire mais, comme précisé ci-dessus, la flemme attitude était son credo depuis quelques années, pas moyens de changer. Eh ouais, elle n’était pas comme Junpei, ancien GB et maintenant brillant étudiant à Todaï. Et blablabla. Mais Elle vous en ficherait des Todaï ! Sûr qu’elle avait peu de chance d’y rentrer sauf si elle se décidait à bosser comme une dingue à partir de….maintenant ! Mouais, ce n’était pas vraiment dans ses projets.

"Vous inquiétez pas, y’a eut plus de peur que de mal comme dirais l’autre. J’suis pas en porcelaine"

Mais tais toi donc ! C’est fou le nombre de bêtise que cette jeune demoiselle pouvait débiter à la minute. Un record. Il existait une rubrique pour ce genre de truc dans le Guinness Book ? A vérifier, ça pouvait toujours être intéressant.

Elle se dirigea vers la caisse d’un pas guilleret, comme toujours chez elle, il était rare que la bonne humeur ne soit pas de mise. Par contre, lorsque c’était le cas, un mauvais jour, quelque chose qui la gonflait particulièrement, attention les oreilles. Exit l’éducation de futur dame de la haute société. Le langage, les gestes, tout passait à la trappe pour laisser place à une furie, une vraie qui ne mâchait pas ses mots. Un vrai festival cette fille. Mais tout cela n’enlevait pas un de ses principaux défauts, sa maladresse. Et d’ailleurs, elle en fit une démonstration, involontaire bien sûr. En effet, alors qu’elle sortait de quoi payer, sa carte d’étudiante s’échappa de sa poche (mais pourquoi elle n’était pas dans le portefeuille celle-là ?), virevolta sous le regard de sa propriétaire avant de se poser sur le sol à la vue de tous. En un quart de seconde, toute la boutique pouvait voir comment elle s’appelait, l’école où elle allait et même la demeure (car oui, c’était bien le mot) où elle vivait. La galère quoi.

Récupérant son bien, elle paya enfin et laissa place à son professeur tout en s’accoudant au comptoir pour réfléchir à la question qu’il venait de lui poser. Simple politesse ? Qu’importe, elle allait tout de même lui répondre.

"Eh bien voyez-vous. Durant un énième et soporifique cours de mathématiques auquel je ne comprenais rien, et je dois l’avouer ne cherchais pas vraiment à comprendre, je me suis rendue compte d’une chose, j’avais épuisé mon stock de feuilles et comme écrire sur la table ce n’est vraiment, mais alors vraiment pas pratique, il a bien fallu que je passe en acheter des nouvelles. Et puis comme je voulais faire les magasins, j’ai fait d’une pierre deux coups. "

Parler trop elle ? Naaaan qu’allez vous croire ? Elle était timide comme tout et n’osait pas décrocher un mot voyons.

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