Akiyo VS Noriko. Un seul restera [Akiyo]

Elle avait attendu ce moment toute la journée, subissant des heures de cours plus ennuyants les uns que les autres, se coltinant des gens qu’elle n’avait vraiment pas envie de voir et regardant les heures passer trop lentement à son goût. Mais enfin ! La cloche libératrice avait sonné indiquant la fin de son calvaire et, prenant tout juste le temps de saluer ses amies, Noriko avait pris la direction du terrain d’athlétisme. Manque de temps oblige, voilà un petit moment qu’elle n’avait pas eu l’occasion de s’entraîner et cela lui manquait. C’est donc d’une humeur joyeuse et d’un pas léger qu’elle pénétra dans les vestiaires féminins pour enfiler sa tenue. Un pantalon de sport bleu ciel, un débardeur de la même couleur, une paire de basket blanche immaculée, les cheveux relevés en une haute queue de cheval et la voilà prête à se défouler pendant deux bonnes heures minimum. Un coup d’œil vers la piste lui apprit qu’elle était seule pour le moment ce qui la réjouit d’autant plus. Elle attrapa son baladeur, posa le casque sur ses oreilles, sortit des vestiaires et se mit au travail.

Quelques étirements histoire de réveiller son corps endormis et la voilà partis à faire le tour de la piste en petite foulée, la musique accompagnant sa course. Mais, alors qu’elle courrait, son esprit se mit à divaguer, passant d’un sujet à un autre, d’un souvenir à un autre pour finir par s’arrêter sur un souvenir précis qui fit grimacer Noriko : sa rencontre avec un sale type quelque temps auparavant. Son identité ? Akiyo Kisetsu. Eh oui, après recherche, certes très rapide, elle avait fini par trouver le nom de son persécuteur. Autant dire que ce fut très facile. Il lui a suffit d’attraper n’importe qui au milieu d’un couloir et de lui demander si il/elle ne connaissait pas une jeune homme, de bonne famille apparemment, qui avait pour hobby de se trouver des gens à emm*rder. Eh bien sans même qu’elle ne se donne la peine de décrire le jeune homme en question, la réponse avait fusé : Akiyo Kisetsu !! Il semblait que ce garçon, de première année, avait déjà une solide réputation derrière lui et que la plupart des étudiants sain d’esprit l’évitaient. Argh…. Rien que d’y penser, son dos, là où avait tapé la porte du casier, lui faisait mal et, inconsciemment, la jeune demoiselle accéléra sa course alors qu’un sourire à faire froid dans le dos apparut sur ses lèvres. Maintenant qu’elle savait qui il était, elle allait pouvoir s’en donner à cœur joie pour se venger. Cette idée l’amusait fortement et la sortait de sa routine déprimante.

"Tu vas le regretter Kisetsu."

Personne n’était au courant de leur mémorable rencontre, pas même ses deux meilleures amies. Norkio, bien que leur faisant totalement confiance, s’était gardée de leur dire. Elle les connaissait et savait que ces deux jeunes demoiselles auraient tout fait pour la faire changer d’avis sur sa future « vengeance ». Elle les adorait, mais s’amusait trop à monter des plans, tous plus farfelus les uns que les autres, pour tout arrêter. Et puis d’abord,

l’avait bien cherché….nan mais !
Alors qu’un rire s’échappait de ses lèvres, elle se rendit compte de sa course beaucoup trop rapide. Perdue dans ses pensées, elle avait accéléré de plus en plus jusqu’à atteindre un rythme soutenu, trop soutenu pour ce début d’entraînement.

La chaleur faisant, elle décida de s’arrêter quelques instants histoire de reprendre son souffle et c’est donc en trottinant qu’elle rejoignit le banc sur lequel elle avait laissé ses affaires pour en sortir une bouteille d’eau. Alors qu’elle se rafraîchissait, elle ne pense pas à enlever son casque de ses oreilles et, bercée par la musique, elle n’entendit pas, pas plus qu’elle ne vit, une silhouette familière pénétrer à son tour sur la piste. Dommage….

Invité

" La stupidité fait gonfler vos chevilles. J'espère que ce n'est pas trop lourd Monsieur... ? Je n'ai pas le temps pour vous aider à descendre les escaliers après... "

" On s'amuse comme une folle à ce que je vois. Tu veux vraiment qu'il pleuve à chanter comme ça ? Tu me casses déjà les oreilles la Naine. "

Tadaaaaam~ Quand on parle du loup…. Eh oui, Noriko ne connaissait qu’une seule personne –bien que connaître fusse un grand mot- faisant preuve d’une telle indélicatesse. Déjà quand on s’approche de quelqu’un, la moindre des politesses est de s’annoncer, chose que son interlocuteur ne savait pas apparemment car il s’était contenté de lui effleurer l’épaule, quitte à lui offrir une belle peur, pour finir par lui enlever, sans douceur, ses écouteurs. Non décidemment, elle ne pouvait pas se tromper, Akiyo Kisetsu était dans la place ! Mais no stress comme dirait l’autre. Noriko était de très bonne humeur et ne comptait pas laisser ce type lui gâcher sa fin de journée. Un grand sourire sur les lèvres, elle fit face à son persécuteur.

" Akiyo Kistetsu…. Quelle bonne surprise ! Voilà longtemps que l’on ne s’était pas vu. Bizarrement ça ne m’avait pas manqué."

Hors de question de repartir en mode furax comme la dernière fois. Aujourd’hui, c’était la zen attitude en toutes circonstances….enfin elle allait essayer au maximum. Rien n’était sûr car rien que son sourire narquois faisait monter en elle une bouffée de colère, colère qu’elle retînt avec le sourire.

"Mais mon grand, si je t’embête à ce point, la piste est grande, tu peux aller à l’autre bout, je ne te retiendrais pas."

Vas-y, dégage ! Il était fort…..très fort…en moins d’une phrase il avait réussis à « l’insulter » deux fois. La première en se moquant de sa voix –elle n’était pas une diva, mais lorsqu’elle fredonnait, elle ne cassait pas les vitres non plus-, puis en riant de nouveau de sa petite taille, ce qui d’ailleurs lui arracha un soupir.

"Kisetsu…trouve autre chose. Ma taille j’y peux rien et je ne grandirai plus."

Tsss, ils n’allaient pas être copain eux. Comment ça, elle ne s’en rendait compte que maintenant ? Ah non, non, non, ce n’était qu’une réflexion qu’elle se faisait depuis un moment. En fait à partir du moment où son casier était entré violemment en contact avec son dos, elle avait su qu’entre eux deux ça allait la guerre !!
En jetant un coup d’œil aux alentours, Noriko aperçut un javelot qui traînait par terre –quelqu’un n’avait pas fait son boulot-, les poids rangés non loin d’eux….. Hum….intéressant. Si elle assommait Akiyo avec un poids, après elle pourrait l’embrocher avec le javelot. Qui veut du Kisetsu en broche ?
Hum….dès que ce mec était dans les parages, le côté psychopathe patenté de Noriko ressortait. Marrant non ?

"Mais dis moi. N’étais-tu pas venu ici pour t’entraîner ? Je n’aimerai pas te retenir. "

Vas-y Noriko, tire sur les zygomatiques ! Oui, voilà un beau sourire bien hypocrite comme il faut. Joli ! Des heures d’entraînements pour arriver à un résultat pareil.

Pressée qu’il parte ? Oh que oui. Bien que son moral soit au plus haut entraînant une très bonne humeur, elle se doutait que si elle restait non loin de Mr j’adore-embêter-les-autres, elle pouvait très bien redevenir la furie qu’elle était il y a quelques jours. Et ça, elle n’y tenait pas. Elle ne souhaitait qu’une chose : rester calme devant lui, histoire de lui montrer qu’il n’arriverait pas à la mettre en colère une seconde fois. Elle avait dit essayer ehin...pas sûr qu'elle réussisse.

Invité

" Oh. J'aurais vraiment cru que je t'avais manqué petite chose. "

" Je trouve que cet endroit est plus agréable. Et puis, au cas où tu es un malaise, il faut bien que je reste à coté. Les filles comme toi ont beaucoup de mal à s'occuper d'elle même... Je comprends tout à fait... "

" J'aime bien parler de ta taille, ça t'agace toujours... "

" N'aurais-tu pas quelques idées farfelus en tête ? "

Petite chose, petite chose……v’là qu’il en rajoutait une couche. Mais il avait raison d’un certain côté. Dès qu’on abordait le sujet de sa, petite, taille, Noriko perdait son sang froid. Elle prit donc une grande décision, cruciale en cet instant, ne plus se laisser aller à la colère sur ce sujet. Pas facile avec ce drôle de zigoto en face d’elle. Et c’est qu’il n’avait pas l’air de vouloir déguerpir en plus ! Heureux d’avoir trouvé son bouc émissaire sûrement….Bizarrement, Noriko n’était pas vraiment du même avis. En fait, s’il pouvait partir loin trèèèès loin d’elle, elle en serait absolument ravie.

"Si j’t’offre un billet aller pour n’importe quelle destination en Europe, t’irais ? Départ demain à l’aube, pas de retour prévu, ça te tente ? "

On pouvait toujours espérer que sur un coup de folie, il accepte et se tire à l’autre bout du monde.
Mais non, il continuait à déblatérer encore et encore. Rester ici au cas où un malaise la prendrait ? C’était quoi cette excuse à deux sesterces ? Sous-entendait-il qu’elle avait la constitution tellement fragile qu’elle ne survivrait pas à un banal entraînement ? En tout cas, une chose était sûre, si un malaise la prenait, elle lutterait contre pour ne surtout pas s’évanouir alors que l’autre était là. On ne sait jamais ce qui pourrait se passer alors qu’elle serait inconsciente…. Aucune confiance en ce type, absolument aucune.
Raaah….self-contrôle hein ? Que dalle ! A peine Kisestu était dans les parages que toute possibilité de rester zen s’envolait immédiatement. C’était un envoyé spécial du roi des démons lui ! Pas possible autrement.

BOUM ! PLOUF ! OUPS !

Toute à sa tentative de garder un minimum de contrôle, elle n’avait pas fait attention plus que ça à la bouteille d’eau, encore remplie au ¾, qu’elle tenait dans sa main. Résultat la bouteille s’envola dans les airs, formant un magnifique arc de cercle avant de déverser son contenu sur nos deux jeunes gens pour finir par retomber lamentablement par terre. En un rien de temps, Noriko se retrouva trempée de la tête aux pieds. Un coup d’œil vers l’envoyé du roi des démons lui apprit qu’il était à peu près dans le même état. C’est alors que cette vue déclencha un fou rire que la jeune demoiselle ne parvenait pas à arrêter.

"Oups. Désolée, ce n’était pas fait exprès."

Pas faux, mais son expression laissait bien entendre qu’elle n’était pas désolée le moins du monde et que cette situation l’amusait plutôt.
Quant à la question de savoir si elle n’avait pas quelques idées farfelues en tête….

"Eh bien figure toi que si. Même qu’elles te concernent directement. Tu veux essayer ?"

Etait-elle réellement en train d’avoir cette discussion de plus en plus absurde ? Il faut croire que oui car malgré le fait qu’elle venait de se pincer, elle ne s’était pas réveillée bien confortablement dans son lit en se rendant compte que sa rencontre avec Akiyo Kisetsu n’était qu’un rêve……non un cauchemar. Mais non, sa peau était rouge, la douleur réelle et lui, devant elle toujours aussi arrogant et hautain. Ce fut un soupir las et de découragement total qui s’échappa de ses lèvres. Ah Kami-sama ! Qu’avait-elle donc fait dans une vie antérieure pour qu’on lui inflige ça ?

Invité

" Je décline cette proposition. Pars y toi, si ça te chante. Moi j'ai pris racine ici depuis longtemps. "

" Oh, mais tu es excusé ! On verra ça demain ! "

" Tu vas me dire que ta faible constitution parviendrait à soulever un poids ? Laisse moi rire ! Tu sais, on est pas dans le seigneur des anneaux où les nains ont de la force dans les bras ! Sort de tes films ma belle ! "

« Le côté obscur de la Force, redouter tu dois » dixit maître Yoda himself. En l’occurrence, le côté obscur de la Force s’emparait peu à peu de Noriko qui n’allait pas tarder de passer de maître Yoda à Dark Vador sans l’étape Anakin……
Tsss, mais c’est qu’elle se mettait à raconter –ou plutôt penser- n’importe quoi ! Ce garçon avait décidemment des effets plus que négatifs sur sa santé mentale. Si elle finissait par l’assassiner, elle pourrait toujours plaider la folie non ? A creuser, on ne sait jamais, ça peut toujours servir. Toujours est-il que, plongée dans ses pensées style « je refais la guerre des étoiles », elle n’en garda pas moins un œil sur son cher et tendre « ami » -ô ironie quand tu nous tiens- qui venait de refuser sa proposition de voyage. Dommage. Quant à partir elle-même ? Oh elle en rêvait, quitter Sakura Gakuen, partir à la découverte de l’Europe. France, Espagne, Angleterre, Allemagne…ces noms la faisaient rêver. Mais –car il y a toujours un mais-, elle ne pouvait pas partir comme ça, en plein milieu de l’année, sans diplôme ni rien. Non, son rêve était de partir au moins un an là-bas et, dans l’idéal, lors d’un échange entre école.
Mais trêve de bavardage. Pour accomplir son rêve, il lui fallait passer à l’université et pour passer à l’université, il lui fallait survivre encore deux ans en compagnie de Sir Kisetsu. Et ça, c’était pas gagné, gagné.
Elle ne répondit donc pas à sa proposition de partir elle-même, lâchant juste un petit « grr » qui exprimait toute son animosité. Ne pas s’énerver…surtout rester zen.

"J’ai comme l’impression que tu adores me mettre en colère. J’suis ton jouet favori ou quoi ?"

Pour la zen attitude, c’était loupée.
Non mais c’est vrai, lors de sa première année, Noriko n’avait pas eu de soucis de ce genre, bon, quelques petits accrochages de temps à autre, normal, mais rien d’aussi exaspérant que cette année. Et dire que cela ne faisait que trois mois qu’ils étaient rentrés. L’année s’annonçait longue, trèèès longue et trèèès fatigante, surtout pour ses nerfs. L’idée de lui coller son poing délicat dans la figure la démangeait même si le fait d’abîmer ce beau visage l’attristait légèrement. Mais à la guerre comme à la guerre comme dirait l’autre. En tout cas, cela confirmait que la majorité des types plutôt pas mal –physiquement s’entend bien- craignait niveau mental. L’espèce qu’elle avait devant elle en était l’exemple type. Bien foutu mais absolument horripilant, arrogant, hautain, sadique, casse-pieds et tous les autres adjectifs de la même famille. La vie était injuste.
Enième soupir depuis le début de la journée. Elle en était à combien ? Bah…beaucoup trop pour les compter…dommage, elle serait sûrement entrée dans le Guinness Book.

Il semblait que l’incident de la bouteille d’eau, qui était un pure accident, promis, ne dérange pas tant que ça Akiyo. Dommage bis. Elle aurait aimé le voir perdre ses moyens rien qu’une fois. Jusqu’à présent, il n’y avait qu’elle qui râlait et lui en riait. Mais cela changerait un jour, elle avait en elle la foi de Chuck Noris qui lui permettait de faire tout et n’importe quoi ! Yeeeah !
.
.
.
Et voilà qu’elle délirait à nouveau. Elle songea un instant à mettre un panneau autour du cou de son harceleur favori, panneau indiquant : « ne pas approcher, individu dangereux pour votre santé mental ». Et une fois n’est pas coutume, elle se mit, de nouveau, à rire toute seule….désespérant.

Bah tiens, v’là qu’il « acceptait » ses excuses maintenant. Etait-il tombé sur la tête et…..STOP ! « on verra ça demain » ? Ca voulait dire quoi ça ? Rien de bon. Noriko pensa sérieusement à sécher les cours durant les jours à venir. Mais non ! Pas question de se plier face à la menace démonique que représentait cet être envoyé du roi des démons.

" Qu’est ce qui t’arrive ? Tu n’as toujours pas digéré la claque de la dernière fois ?"

Narquoise ? Oui. Suicidaire ? Sûrement. Son instinct de survie fichait le camp accompagné de son sang-froid quand Akiyo se trouvait dans les parages. Amusant non ?
Mais même pas le temps de répliquer une deuxième fois qu’il enchaînait de nouveau avec sa soit-disante faible constitution. Et la comparait au nain dans le Seigneur des Anneaux !! Ce petit bonhomme barbu et râleur ! Quel manque de délicatesse.

"Oy Sauron. Fous moi la paix tu veux. Je fais partis de ce club depuis un an déjà alors pour la faible constitution tu repasseras. Et puis d’ailleurs, le respect pour tes sempai, t’en fais quoi ? "

Bah quoi, elle était son aînée en terme d’âge, de classe et d’ancienneté dans le club. Un peu de respect quoi !

Invité

" Dans le mille ! Finalement, tu n'es pas si stupide que ça ! Etonnant ! "

" Serais-tu en train de paniquer ? Non, la claque de la dernière fois, je vais te la faire avaler aujourd'hui. Par la force des choses d'ailleurs... Il faut bien s'amuser avec ce qu'on a... "

" Tu crois franchement que j'ai envi d'avoir du respect pour toi ? C'est très difficile, tâche qui mérite beaucoup trop d'effort pour pas grand chose d'après moi. Ah, et puis, j'ai déjà beaucoup de mal à avoir du respect pour un adulte, alors pour une gamine qui a tout au plus, un an de plus que moi... C'est encore plus compliquer. "

" Désoléééé ! Je n'ai vraiment pas fait exprès ! Ah, et tu aurais peut être dû garder un peu d'eau pour te nettoyer ! C'est vraiment désagréable d'avoir de la terre dans le tee-shirt ! "

Mais c’est qu’en plus il en rajoutait une couche le sale gosse ! Non comptant d’affirmer haut et fort qu’elle était son jouet favoris –charmant-, voilà qu’il continuait sur sa lancée en piétinant l’une des règles les plus importantes régissant la vie des lycéens : le respect de ses sempai. Futur voyou va ! Comment ça futur ? Nan, nan, nan voyou il l’était déjà. Bon, certes, Noriko elle-même manquait parfois de respect à ses aînés, mais pas toujours, et même si elle s’amusait à la limite de la ligne blanche, elle ne la dépassait jamais. Lui, la ligne blanche n’était qu’un lointain souvenir apparemment. Et maintenant il la traitait de gamine….Ce type avait-il un stock inépuisable de phrases blessantes ? Il pouvait pas lui en prêter non ? Elle commençait à fatiguer de tout ça.

"Pourquoi dès que tu apparaît ma journée, jusqu’alors plutôt tranquille, se transforme en vrai cauchemar ? Va faire joujou avec quelqu’un d’autre. Je sais pas moi, un troisième année par exemple. "

Pourquoi un troisième année ? Tout simplement parce que le jeune homme ici présent semblait prendre beaucoup de plaisir à ruiner la journée des autres, surtout si cette personne avait un ou deux ans de plus. Complexe d’infériorité ou simple sadisme mêlé de masochisme ? Noriko penchait pour la deuxième solution….mais ce n’était que son avis perso’ hein !

"Ô envoyé spécial du roi des démons, retourne dans ton monde et cesse de répandre ton aura….. "

….maléfique aurait-elle voulu dire. Mais un coup bas de la part de l’autre en face l’empêcha de terminer sa phrase. A la place, ses yeux s’ouvrirent démesurément et sa bouche s’ouvrit alors qu’un cri aux intonations de surprise et de colère s’en échappa.

"Aaaaaaaaaah ! Nan mais ça va pas ! "

‘ttention les oreilles, appelez le vitrier y’a dû avoir de la casse.
Son beau débardeur bleu ! Bon peut-être pas si beau que ça d’accord, mais quand même ! Elle ressemblait à quoi maintenant ! Le débardeur était bon à jeter, même pas la peine d’essayer de le détacher et puis de toute façon, il était vieux et un peu délavé. Mais là n’était pas la question, il lui avait –sciemment elle en était certaine- balancé de la terre. Pour se venger du coup de la bouteille d’eau ? Mooo~ c’était un accident, un vrai. En plus, de la terre sur un haut mouillé, c’était vraiment, vraiiiiment désagréable comme sensation.

Alors qu’elle se préparait mentalement à le truicider sur place –son haut était foutu alors un peu de sang en plus ne changerait rien- un éclat de rire lui fit lever la tête. Il…..il se moquait d’elle ? Parce qu’il se trouvait drôle en plus ? Il est vrai qu’en temps normal, avec des amis, Noriko se serait jointe à l’hilarité, mais nous parlons d’une situation particulière en présence d’une personne qui était loin d’être son ami –brrrr, rien qu’à cette drôle d’idée, elle frissonnait de dégoût- c’est donc la raison pour laquelle, au lieu de rire, elle entra dans une sacrée colère.

"Pas fait exprès ! Tu m’prends pour qui pour me sortir une excuse aussi bidon ! "

Ooh furax la demoiselle, toute ses bonnes intentions pour rester calme étaient parties en fumée et l’on devait entendre sa voix jusqu’à l’autre bout du terrain.
Et sans plus y réfléchir, elle se lança à sa poursuite. Oui mais voilà, deux problèmes se posaient. Tout d’abord la miss Mayuko avait quand même derrière elle un bon début d’entraînement et ne s’en était pas totalement remise alors qu’Akiyo était tout frais tout beau. Ensuite, et cela lui faisait mal de l’avouer, il courrait –un peu- plus vite qu’elle. Même si elle était loin d’être nulle dans ce sport, elle était même plutôt douée, il y avait tout de même un écart de temps entre eux deux.

De loin, on aurait pu croire qu’ils s’entraînaient ensemble, ce qui aurait réjouit leur président, lui qui se désespérait de les voir s’entre-tuer du regard à chaque entraînement…. Mais de près, c’était une toute autre histoire qui allait tourner au drame si ça continuait ainsi.
Donc Noriko pourchassait Akiyo sur le terrain quand elle trébucha sur un morceau de fer qui n’avait rien à faire au milieu de la piste. Mais comme un morceau de fer ce n’est pas intelligent, le brave bout de métal n’eut pas l’idée de s’écarter en voyant arriver la jeune demoiselle à toute berzingue. Résultat, en un rien de temps, Noriko passa de la verticale à l’horizontale. Dire qu’elle n’avait rien serait mentir. Ses genoux étaient bien écorchés et un filet de sang s’échappait de ses coudes alors que des égratignures apparaîssaient sur son visage. Mais rien de grave. De toutes manières, elle n’y prêtait guère attention –Rambo Noriko go !- et reprit sa course. Elle sentait les sarcasmes arriver et voulait à tous prix lui faire remballer son sourire goguenard.

Et puis d’abords, pourquoi c’était toujours à elle que ça arrivait ce truc là ? Pourquoi ce n’était pas Akiyo qui s’était pris les pieds dans le bout de fer ? La vie était vraiment injuste parfois……ou alors elle avait juste la poisse ?

Invité

" Et, l'aliéné de service, tu sais plus mettre un pied devant l'autre ? Merveilleuse chute ! "

" J'ai été contaminé... Aaaaah, faut vraiment que je pense à aller me laver... C'est cette eau ! Oui, c'est l'eau qu'elle a bu qui m'a contaminé... Accchhh... "

Mais c’est qu’il avait de l’endurance le bougre ! Reviens donc là que j’t’arrange le portrait ! Tout dans l’attitude de la demoiselle à l’instant même criait cette phrase de menace à peine voilée. Même pas voilé du tout en fait, c’était des menaces claires et nettes. Bon encore fallait-il que l’autre baka qui courait devant elle entende ses paroles.

Ses jambes commençaient à se plaindre de l’effort inconsidéré qu’elle leur faisait faire, plus la chute dont elle se relevait à peine. Si ça continuait ainsi, elle allait devoir s’arrêter de courir pour souffler un peu. Et laisser son pire cauchemar –car oui il l’était devenu- s’enfuir ? Hors de question !
Et la voilà repartit de plus belle dans sa course poursuite qui se transformait en vrai semi marathon à ce rythme là. Un coup à appeler l’entraîneur pour qu’il voie de ses propres yeux les efforts que les deux guignols ici présent pouvait faire pour se courir après. Mais elle n’avait ni le temps, ni l’envie d’appeler cet entraîneur. Sa priorité du jour ? Rattraper Akiyo et lui faire connaître sa façon de penser. Non seulement il tachait son, beau et cher, débardeur mais en plus il l’obligeait à lui courir après, si, si il l’obligeait ! Et pour ne rien arranger, Môsieur n’avait pas bronché lorsqu’elle s’était royalement étalée par terre. Certes, elle ne s’attendait pas à ce qu’il vienne à ses côtés s’assurer que tout allait bien, mais un faible ralentissement de sa course pour être sûr qu’elle se relève n’aurait pas été de trop. Mais non, rien, un simple coup d’œil dans sa direction et sûrement un sourire goguenard. Pourquoi sûrement ? Tout simplement parce qu’elle était trop loin de lui pour apercevoir son visage correctement. Mais cela n’allait pas durer, soyez-en sûr !

Hein ! Quoi ? Il lui causait le nain là-bas ? (notez toute l’ironie lorsqu’elle l’appelle le nain) Mais c’est qu’il se moquait d’elle en plus ! Bon en même temps, ce n’était pas si surprenant que ça. En fait, le contraire l’aurait étonnée. Mais tout était rentré dans l’ordre, il se foutait d’elle et cela l’agaçait encore plus. Logique.

Oh chic alors ! Il ralentissait sa course ! Etait-il à ce point sûr de lui pour se permettre un tel geste ? Sûrement, ça collait tellement bien à son caractère. Et s’il se montrait vraiment stupide, il garderait ce rythme là jusqu’à ce qu’elle soit assez près de lui………ah bah non, loupé ! Le voilà repartit un peu plus rapidement que précédemment alors qu’elle venait de gagner du terrain. C’pô juste !
.
.
.
.
Heeeee ? Attendez une seconde ! Etait-ce son imagination qui lui jouait des tours ou le grand et méprisable Akiyo Kisetsu venait réellement de se casser la figure ?

Pincement.

Itaï !

Elle ne rêvait pas.

Noriko ralentit sa course alors qu’elle arrivait non loin de son point de chute. Sa respiration se faisait saccadée alors qu’elle tentait, en vain, de regagner son souffle, prise d’une crise de fou rire.

"Alors Darling ! Un problème d’équilibre ? "

Juste retour des choses. Il avait fait la même une minute auparavant. Le pantalon blanc était bon pour la poubelle, tout comme le débardeur et le pantalon de sport de la demoiselle. Bien fait na ! Pourquoi elle serait la seule à bousiller des fringues dans cette histoire hein ? Enfin un peu de justice dans ce bas monde.
Quant à son délire sur l’eau contaminée, cela aurait dû la mettre en rogne, mais non. Son rire n’en fut qu’amplifiée alors qu’elle s’arrêtait finalement à deux mètres à peine de lui.

"Fais donc attention mon chou. On ne sait jamais ce que j’ai pu mettre dedans. Imagine un instant à quel point tu peux être contaminé ! "

Et la voilà partit, mentalement, dans des délires de transformation –et d’élimination tant qu’à faire- d’Akiyo tandis que son rire résonnait toujours. Ah ils devaient avoir l’air fin tous les deux. L’une assise par terre à bout de souffle et l’autre debout pris d’un rire nerveux. ‘sont cinglés.

Invité

" Oui, problème d'équilibre, j'ai été déconcentré par une hystérique qui me courait après. "

~~mais la guerre venait seulement de commencer~~

~~ou du moins en partis~~

" Je n'ai vraiment pas de chance... Contaminé par une pie. Je vais moi aussi me mettre à piailler comme toi ? Quel cauchemar... "

" Tu vas rire encore longtemps ? C'est vrai, c'est trop drôle... Mais, moi, au moins, je suis bien tombé. Et ça se dit doué en athlétisme... L'espoir fait vivre. "

Mouhahahahaha ! Crise de rire assurée en direct live au terrain d’athlétisme de Sakura Gakuen. Devant les (beaux) yeux de Noriko, Sieur Kisestu venait de chuter. Venez nombreux !
……. Bon, elle avait peut-être omis d’ajouter qu’elle-même s’était lamentablement ramassée quelques minutes à peine plus tôt. Mais ce n’était pas un évènement à graver dans les mémoires. Mauvaise foi elle ? Naaan, vraiment pas. Un ange cette jeune fille. Tout le monde vous le dira –si elle pense à grassement payer des «témoins ».
Mais c’est qu’il était franc le bonhomme. Bon certes le terme « d’hystérique » utilisé pour la qualifier ne lui plaisait pas plus que ça, mais il avait le mérite de reconnaître le fait qu’il ait été déconcentré. Il aurait pu accuser ses lacets défaits, un truc au milieu de la piste (attention, pour Noriko, c’était la vérité), mais non, il avouait honnêtement ce qu’il s’était passé. Chapeau bas !
Comment ça c’était normal de reconnaître ses tords ? Oui mais on parlait d’Akiyo là. ‘fin bref, passons.

Pfff…même pas drôle le garçon ! Il ne réagissait même pas à ses propos. Pas juste. Pourquoi elle, elle s’énervait dès qu’un mot franchissait les lèvres du jeune homme alors que lui semblait tout prendre avec un je-m’en-foutisme exaspérant ? Y’a pas d’justice dans ce bas monde ! Une envie de le faire réagir la démangeait furieusement. Par les paroles ? Apparemment ça ne fonctionnait pas. Par les gestes ? Mouais…..elle se voyait mal lui balancer un javelot dans la figure. Pas que ça lui déplaise mais bon….ça ferait tâche sur son dossier scolaire déjà pas bien brillant. Et puis cela occasionnerait pas mal de soucis administratifs et dieu sait qu’elle avait horreur de la paperasse. Bref, idée abandonnée.

Y m’soûle ! Voilà approximativement ce que pensait Noriko à cet instant précis, version abrégée et un peu plus poli. Non seulement il la comparaît à une pie (il aurait pu trouver un plus bel oiseaux tout de même) mais en plus il sous-entendait qu’elle était pas douée ?? Sale tyyyyype ! Mais faites le taire ! Tuez le ! Quelqu’un !
Elle en aurait trépigné sur place.

"Dis celui qui a été déconcentré. Pas terrible lors de compétition. Si tu te déconcentres simplement parce que quelqu’un cours derrière toi, ça va pas être joli, joli tout ça. "

Mais pourquoi elle s’acharnait encore ? Elle avait fini par comprendre qu’aucune parole ne parviendrait à l’attendre. Laisser tomber ? Ca va pas la têteuuuuh ! Elle n’allait pas laisser ce morveux avoir le dernier mot ! Se jeter sur lui ? Moui…idée à méditer. Idée même mise en pratique quelques instants plus tard, mais nous en reparlerons plus tard.
Pour le moment, Noriko le fixait d’une telle manière que si ses yeux avaient été des bazookas, Akiyo aurait fini en saucisse grillée dans les trois secondes qui suivirent. Malheureusement la jeune japonaise ne possédait pas ce genre de pouvoirs –dommage- et devait donc se contenter de le fixer en espérant qu’il prenne feu…..ah bah ça non plus ça ne marchait pas. Mais que devait-elle donc faire pour se débarrasser de lui ?! Une idée, suggestion, proposition, n’importe quoi ! Ah ! Oui ? Un mouvement dans le public ? Un volontaire ?

On allait finir par l’appeler délir-girl la miss Mayuko si elle continuait à se faire des monologues pareils. Surtout qu’elle riait toute seule après et autant dire que cela la rendait plutôt louche le matin dans le train.
.
.
.
.
*Ding !* (idée lumineuse avec la petite ampoule au dessus de la tête)

Mais c’est bien sûr ! Eurêka ! Et toutes les autres expressions du même genre….. le f’ra, le f’ra pas ? Dilemme cornélien. C’est pas qu’elle était bourrée de scrupules la demoiselle –surtout pas avec lui- mais bon…. Oh et puis zut ! C’était de sa faute si elle devait en arriver là. Y’avait pas de raison qu’il n’y ait qu’elle qui réagisse –mal- à chaque fois qu’ils se croisent.

Elle le toisa un moment du haut de son mètre cinquante avant de s’approcher très, trèès près de lui. Passa ses bras autour de son cou avec un sourire mutin et…….l’embrassa.
Puis tout aussi tranquillement, elle recula et reprit sa route comme si de rien n’était avant de se retourner, moqueuse.

"J’suis déçue ! J’avais entendu tellement de chose sur ce charme et ces innombrables qualités qui faisaient D’Akiyo Kisetsu un bourreau des cœurs. Je ne vois pas ce qu’il y a d’exceptionnel….. "

Invité

" T'es vraiment nulle quand t'essayes de remballer les gens. Tu aggraves d'avantage ton cas. Déjà que tu es un cas désespéré... Pauvre fille. "

" Non mais rêve, c'est toi qui vient de me bécoter là. Pas moi. J'embrasse dix fois mieux que toi. Retourne en maternelle, c'est que dans ces classes qu'on fait seulement des bisous. Avoue, t'as jamais embrasser un mec hein ? "

" Tu as trouvé le mauvais mec à qui dire ça Mayuko. "

» Don't leave me [AKIYO]
» Attention les doigts ~ pV ~ Noriko ~
» Quand on a faim ! [With Akiyo]
» Une enveloppe pour la douze [Noriko]
» Ce qui est à moi est à toi : tu rêves =.= [ PV Akiyo ]