« Dégage ! » Pv Miyuki/ Akiyo.

» Résidence Setsuko – Yoshida.

Erika n'était pas véritablement terrorisée, mais elle redoutait la réaction de sa meilleure amie, elle était la seule personne à qui elle avait peur de faire mauvaise impression, habituellement, elle était totalement indifférente aux regards que les gens lui lançaient. Elle savait qu'elle n'était pas particulièrement aimée dans l'établissement, mais cela ne voulait pas dire qu'elle était peinée, au contraire, elle n'aimait pas qu'on l'approche, pourtant la présence de Jihoon et Miyuki étaient indispensables. Avant même qu'elle ne s'en rende compte, elle était dépendante. Seulement depuis quelques jours, elle était assez réticente envers leurs compagnies. La principale raison de sa solitude était tout simplement, qu'elle avait cette crainte d'être trahis ou déçut, elle n'avait jamais rien eu sentimentalement - ni amis, ni une personne à aimer, c'est pourquoi ces deux personnes.. Être simplement avec eux, suffisait à la satisfaire, elle n'avait jamais rien demandé et ne voulait jamais attendre quelque chose de quelqu'un, elle n'avait donc pas l'impression d'avoir été capricieuse. Pourtant, l'énévitable arriva : apprendre que son meilleur lui avait caché quelque chose de si important – sa bisexualité, lui avait fait prendre conscience de son erreur : On peut aimer profondément quelqu'un, à un point que ça en ait insupportable et pourtant ne pas lui faire confiance, c'était donc deux choses bien distinctes à ses yeux. Elle n'avait pas peur de l'avouer, si jamais on lui posait la question, elle répondrait honnêtement. Sur cette terre, une seule personne avait son entière confiance, sa soeur. Bien que Miyuki comptait beaucoup à ses yeux, elle ne se sentait pas en sécurité. Cruelle, horriblement méfiante.

- Ne t'inquiètes pas, j'ai passé la soirée au conservatoire...

Quand elle entendit la voix de Miyuki, elle ne pu s'empêcher d'écarquiller les yeux. Elle était probablement malade, sa voix était cruellement faible et en cet instant, elle parrut étrangement faible. Si ses groupies étaient ici, ils en profiteraient probablement pour lui faire des choses indécentes. Elle passa devant elle pour poser le plateau qu'elle avait dans les mains et redescendre chercher des médicaments, mais avant même qu'elle arrive à la table, elle se pétrifia sur place, manquant de faire tomber ce qu'elle avait entre les mains, sous l'effet de sa soudaine paralysie qu'est ce qu'il faisait là, elle le regardait, ses yeux trahissant complètement ses émotions pour une fois, la rendant plus humaine, elle qui était toujours imperturbable. Elle n'arrivait pas à sortir un mot, une lueur d'incompréhension dans les yeux, elle le dévisageait d'une façon déplacée, elle se surprit à l'interroger du regard avant de se rendre compte que c'était probablement la dernière personne à qui elle pouvait faire confiance, elle se tourna lentement vers sa meilleure amie, son expression était horrifiée et stupéfaite. Etait-ce un rêve ? Impossible, même dans ses pires cauchemards, elle ne rêverait jamais de lui ! Néanmoins, elle se ressaisit en quelques secondes, elle se tourna avec un sourire hospitalier vers son pire ennemi. Faisant douter qu'elle ait été troublé plus tôt. A croire qu'elle pouvait vraiment changer d'expression comme de chemise, ses mains trahissaient complètement ses émotions, elle serrait le plateau tellement fort qu'en regardant de plus près, on remarquait que ses poignets tremblaient sous cet effet.

-Pourrais-je connaître la raison de ta visite ? Dit-elle avec un ton accueillant, qui duperait un inconnu Je suppose que ce n'est pas une visite de courtoisie. Ajoutât-elle, cassante cette fois-ci.

La vraie question serait plutôt, qu'est-que tu fais dans la chambre de ma meilleure amie, mais elle n'avait pas le courage d'entendre son motif. Elle était déjà satisfaite de ne pas avoir jeté son plateau sur la figure d'Akiyo, alors mieux valait ne pas trop en faire. Ce gamin en plus de passer sa vie à martyriser toutes les personnes qui avaient eu le malheur de le croiser, se permettait de venir ici, il avait vraisemblablement de l'audace. Elle ne savait même pas pourquoi elle ne s'était pas enfuie, ils cachaient quelque chose, elle en était certaine. Elle avait un mauvais préssentiment... Il l'avait fait exprès ! Il était visiblement venu pour rendre sa vie impossible ! Sa tête allait exploser, elle ne comprenait pas, pourquoi sont-ils ensemble ? Comment se connaissaient-ils ? Pour quelle raison, Miyuki ne lui en avait pas parlé ? A cet instant, ce qu'elle redoutait le plus au monde arriva, elle se méfiait définitivement de Miyuki. Ils la prenaient apparement pour une tarte, elle ne savait jamais rien. Elle se tourna vers cette-dernière, son regard était effrayant, bien qu'elle n'avait pas l'air en colère en apparence, puisqu'elle se tenait toujours droite, son teint était le même, un mince sourire au coin, rien ne pouvait trahir ce qu'elle ressentait si ce n'est ca. On y voyait de la rancune et une envie de vengeance, à ce moment précis, elle se fichait qu'elle soit malade, quelle que soit la raison, elle le connaissait assez pour qu'il sache où elle résidait, il y avait pratiquement aucune chance qu'il fasse une promenade et soit arrivée ici par accident, elles habitaient suffisamment loin, pour vivre tranquillement.

-Habille-toi, j'ai préparé le petit-déjeuner. Dit-elle, le ton glacial à Miyuki. Donne-moi ta veste, tu vas rester pour le déjeuner, ajoutât-elle à l'adresse d'Akiyo, cela ressemblait à un ordre.

Si jamais il avait le courage de répliquer, sa vie serait finie. Elle n'avait jamais eu de pensées atroces pour les gens puisqu'elle ne pensait généralement pas aux autres, même pour lui. Mais pour la première fois de sa vie, elle avait envie qu'il meurt. Habituellement insensible, elle était beaucoup trop impulsive. Non, ce n'était pas exactement ca. Elle ne voulait pas qu'il meurt, elle voulait mourir.

-Excusez-moi, je vais laver mon visage.

Elle se dirigea rapidement vers la salle de bain et s'y enferma. S'appuyant contre la porte, elle ne pu s'empêcher de retenir ses larmes. On entendait seulement son souffle irrégulier sous l'effet de ses pleures. Posant ses doigts sur sa paupière droite, avant de le retirer et admirer la goutte sur ses doigts, elle se sentit pitoyable. Horriblement laide. Passant ses mains dans ses cheveux, elle ne cessait de répéter la même phrase : Qu'est-ce que je suis conne. Elle avait l'impression d'avoir été la dernière des idiotes, elle s'était encore fait avoir ! A croire qu'elle était devenue masochiste, il fallait qu'elle se reprenne, la raison principale du fait qu'elle ne montrait jamais rien était justement qu'elle avait peur de ne jamais s'arrêter. Se regardant dans le miroir, elle eut le sentiment de mépriser son reflet. Passant de l'eau sur son visage, elle ressortit impertiale, ne montrant pas ce qui venait de se passer. Ils avaient toujours été dupes et cela allait duré encore longtemps. Quand elle revint dans la chambre, elle garda son visage neutre.

-Je vous attends en bas, je vais préparer le thé. Fait comme chez toi, Akiyo.

Si elle avait bien apprit quelque chose d'important, c'était qu'il fallait garder ses amis de près, mais ses ennemis d'encore plus près. Quitte à hypocrite, bien qu'elle était en colère, elle allait se montrer comme d'habitude : courtoise. Il était un invité et contenu du temps, s'il sortait, il allait s'en doute tomber malade, pas qu'elle s'en préoccupait, seulement elle n'avait pas envie d'avoir cela sur la conscience. Elle pouvait dire tout ce qu'elle voulait, même si elle éprouvait une haine insoutenable pour quelqu'un, elle ne lui ferait jamais de mal. Généralement quand elle n'appréciait pas quelqu'un, c'était dû au fait qu'il était injuste. Elle en avait voulu à Takamasa de s'être énervé contre une adolescente, elle avait hait Neji car elle le trouvait vraiment méchant et elle détestait Akiyo, parce qu'il ne semblait pas prendre conscience que même si les personnes qu'il persécute sont horribles et vicieux, il n'avait aucun droit, il n'était pas la justice , de plus il n'était pas la personne la mieux placée pour juger quelqu'un. Il n'avait pas l'air de vraiment comprendre, le sentiment que l'on a quand on est seul, rejeté, abandonner. En vérité si elle le maudissait, c'était tout simplement parce qu'elle avait été victime d'ijime et qu'elle voyait en lui, les personnes qui lui avaient fait du mal, mais cela, personne le savait, pas même Miyuki. Son passé était scellé et très peu de personnes se souvenait d'elle, elle avait très vite remonté la pente, franchissant la porte de la popularité, trahissant ses opinions et ses véritables idéaux.

La guerre avait été déclaré quelques mois plus tôt, lorsqu'Erika avait osé s'immiscer dans son petit monde à lui. Certes, il était conscient que ce qu'il faisait n'avait rien de glorieux. Pourtant, au fond, cela lui apportait chaque fois une joie profonde, tellement indescriptible qu'il ne pourrait jamais l'expliquer. De tel acte n'aurait jamais vu le jour si un tel avenir n'avait pas été tracé pour lui depuis le décès de sa mère. S'il était devenu ainsi, c'était pour une bonne cause, et il n'avait guère l'envi de changer sa façon d'agir. On le haïssait, et c'était mieux ainsi. D'ailleurs, il n'avait pas cessé de ruminer lorsqu'il prenait la route pour aller chez Miyuki, il n'avait vraiment pas la tête à créer des disputes (même s'il n'était pas contre) mais pour le bien de la jeune brune, il ferait tout pour contourner ces impasses. Si Erika se trouvait dans la maison. Après, c'était pile ou face, une chance sur deux. Finalement, il avait finir par arriver à cette fameuse maison, curieusement éloigné de tout, à l'abris de tous les regards. La Golden Girl avait sûrement décidé de s'installer dans ce coin reculé pour se cacher, en quelque sorte. Beaucoup de "fan" cherchait à l'avoir comme ami (pas étonnant, elle restait une Golden Girl) et ne cessait de là harceler. Certes... Il faisait un peu pareil, sans pour autant aller dans l'excès, mais ses appels étaient souvent très l'imiter. Au cas où Erika se trouvait dans les parages. Si seulement il n'y avait pas eu ce problème, sa vie serait tellement plus tranquille ! Cependant, on ne pouvait jamais retiré les êtres nocifs du jeu, car malgré tout, ils avaient quand même leur place, et on ne pouvait jamais bouger ce genre de pièce, pour éviter de se faire mordre... Akiyo avait donc sonner à la porte, attendant patiemment que la jeune fille ouvre (croisant toujours les doigts pour qu'il ne se retrouve pas en face de l'autre demoiselle...). Le froid s'introduisait dans ses vêtements, et malgré les frissons qu'il avait du mal à contenir, il tentait de rester de marbre. Jusqu'à l'instant où la porte s'ouvrit, découvrant un visage pâle, celui de Miyuki...

Tiens... Il y avait peut être eu une autre raison à ses non-répondes au téléphone ! Le jeune garçon ne l'avait jamais vu aussi pâle. Remarque, il ne l'avait jamais vraiment vu malade. Avait-il bien fait de venir ? Maintenant il en doutait fortement. Si elle était malade, elle avait peut être plus besoin de repos... Finalement, elle l'accueillit, le laissant entrer dans la maison. Lorsqu'il la questionna au sujet des appels qu'elle avait manqué, elle lui avait dit qu'elle n'avait simplement pas envi de répondre. Compréhensible tout ça... Bon, il était prêt à faire marche arrière, mais la demoiselle l'avait laisser entrer, alors ... cela voulait dire qu'il ne la dérangeait pas vraiment ... ?

En fin de compte, ils avaient discuter pendant une dizaine de minutes, parlant plus souvent de rien que de tout... Vu que la demoiselle, malgré ses petits sourires légers, semblait mal au point. Il ferait donc mieux de partir bientôt. Il resterait encore une demi-heure, puis il la laisserait. Malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu. Puisque des bruits se firent entendre à l'étage du dessous. Et voilà... Le jeune première année venait, une fois de plus, de se fourrer dans un sacré pétrin... Il avait toujours fait de mauvais choix, et il en ferait encore des centaines. Quelque soit les cachettes qu'il trouverait, il ne pouvait pas échapper à ce destin ! Bla Bla Bla... Destin. Il n'aimait pas parler de ce genre de chose, Akiyo avait une envie folle de contourner ce destin. Malgré tout, Erika n'était vraiment pas la personne qu'il avait envi de voir aujourd'hui, maintenant, tout de suite... À la base, il était venu dans l'espoir de trouver un peu de compagnie. Celle de Miyuki qu'il affectionnait tout particulièrement. Et cette petite discussion n'avait eu l'occasion de durer qu'une dizaine de minutes. Chouette ! Preuve que la vie avait l'art de s'attaquer à sa personne ! Et ceux, même avant qu'il se mette à attaquer de pauvres élèves sans défense... Tu parles ! Akiyo serra légèrement des dents tout en jurant. Il s'était relevé avec précipitation, puis la voix douce et câline de Miyuki le fit légèrement frissonner. Elle s'était approchée de lui pour lui susurrer des mots rassurants. Même si le mot "Peur" n'était pas l'émotion qui venait de faire deux grands tours dans tout son coeur... Il appréhendait seulement ce qui pourrait se produire s'il restait là ! Akiyo pouvait bien passer par la fenêtre. Toutefois, si l'on comptait le temps qu'il ouvrait la fenêtre, le temps qu'il trouve des appuies (ou qu'ils construisent une corde), Erika avait largement le temps d'entrer dans la pièce.

" J'appréhende plutôt... J'appréhende... "

Le jeune garçon imaginait très bien le regard de tueur que pourrait lui lancer Erika, sauf qu'il savait pertinemment que la demoiselle avait tendance à dissimuler à la perfection ses émotions, sous un masque de marbre qui semblait impossible à briser. Sa pire ennemie était tout à fait le genre d'adolescente à pleurer seule dans un coin, puis à revenir presque souriante vers ses amis. Bon, ici, le cas serrait complètement différent ! Ce n'était qu'un exemple parmi tant d'autre ! Mais, malgré qu'il ne porte pas la nippone dans son coeur, il reconnaissait (vraiment un tout petit peu) qu'il n'aurait peut être pas dû venir s'incruster ici... Franchement, qu'elle lui hurle dessus, qu'elle le frappe, qu'elle le dénigre. Pas de soucis ! Qu'elle se défoule ! Il en avait vraiment rien à faire ! Par contre, il avait moins envi que la relation amicale entre les deux jeunes filles se brisent. Il était peut être le genre de personne à détruire la vie des gens, mais jamais en brisant des liens. L'asiatique n'avait pas non plus envi de commencer.
Puis, la réaction ne se fit pas attendre. Après tout, Miyuki saurait comment s'y prendre. Et s'il se retenait un peu... Avec un peu de chance, tout irait comme dans du beurre, il rentrerait simplement chez lui, et cet épisode serait effacé des mémoires ! Pffeu ! N'importe quoi ! Comme si c'était si facile ! Vu l'expression horrifier d'Erika, sans nul doute que de multiples questions lui traversaient l'esprit. Cette fois-ci, l'incompréhension totale s'était emparer d'elle, elle le détaillait avec insistance, comme si elle n'y croyait pas. Pourtant, il n'était pas un mirage... Akiyo était bien là. L'adolescent ne prononça pas un mot, il voulut ouvrir la bouche, mais la referma aussitôt. Ne rien dire de compromettant... C'était dure de se retenir ! Qu'est-ce qu'il ne l'aimait pas ! Et d'après ce regard massacreur, sans nul doute qu'elle l'appréciait autant que lui ! À croire qu'ils étaient nés juste pour se haïr...

Pendant un quart de seconde, Erika tourna son regard vers Miyuki, comme pour avoir des réponses à ses questions silencieuses. De plus, facile de comprendre à quel point elle était énervée. Ses poings étaient serrés... Finalement, elle s'était tournée vers lui, presque accueillante, lui demandant la raison de sa visite. Puis sa voix devint tout à coup cassante. Akiyo retint un petit sourire narquois. C'était extrêmement dure de se retenir... Trop même. Mais il tiendrait... Pour le moment...

" J'avais quelques trucs à demander à Miyuki. "

Akiyo ne voyait pas l'intérêt de s'éterniser là-dessus. Il préférait répondre brièvement, pour éviter d'éveiller n'importe quel soupçon. Et surtout... Avant tout... La colère d'Erika ! Tout pouvait se répercuter sur Miyuki. Déjà, la demoiselle était malade, et une éventuelle dispute ne ferait qu'aggraver son cas. Et en plus, elle risquait de perdre une amie à cause de lui... Il pouvait très bien utiliser la ruse. Mais pour cela... Miyuki devait le suivre, et jouer le jeu... Après, il y avait aussi une chance sur deux, soit cela marcher avec succès, soit cela ne marcher pas... Et là, ils devraient tout simplement affronter. Le jeune garçon avait bien l'intention de couper court la conversation, mais Erika l'accueillit... (avec joie...) dans sa noble demeure ! Bon d'accord, il y était déjà ! Elle l'accueillit plus pour manger. Chose qu'il voulait à tout prix éviter ! Cette possibilité devint très vite impossible, vu le ton que la demoiselle avait employé. Ouais... En plus elle lui donnait des ordres la garce ! Mais il n'avait pas du tout envi de rester ! Et... Il n'avait pas du tout faim ! Akiyo serra des dents, jetant un léger coup d'oeil vers Miyuki à ses cotés. En quelques secondes à peine, la tension se dissipa. Erika était sortit pour se laver le visage...

" J'arriverais jamais à me taire pendant le temps du déjeuner ! Impossible ! Il vaudrait mieux que je m'en aille... Maintenant tout de suite... Non ? Tu ne penses pas ? Ou sinon... Je joue le jeu d'un de tes fans qui a réussis à passer entre les filets... Tu peux dire que tu n'as pas eu le choix de me laisser entrer... ? "

En faite, cette perpective n'avait rien de reluisante ! Son idée était carrément nul ! La confusion qui l'habitait était telle qu'il ne savait même plus quoi faire. Et puis, se taire face à une Erika en furie, impossible ! Il prenait toujours autant de plaisir à la mettre en boule ! Mais... Toujours, il y avait Miyuki ! Mon dieu, l'adolescent avait sérieusement envi de se jeter la tête la première contre à mur...

Puis, finalement, quelques minutes plus tard, Erika revint. Son visage dévoilait toujours cette même expression. Si seulement il arrivait, une fois, à lire dans ses pensées. Il y trouverait certainement pleins de bonnes choses... Sauf que même le visage de la demoiselle restait fermée, impossible de la décortiquer psychologiquement. Son visage n'exprimait rien du tout... Akiyo inspira profondément puis finalement, décida une chose : dire le moins de chose possible. Et, tout se passerait... Bien... En fin de compte, Miyuki risquait sûrement de se disputer avec Erika lorsqu'il serait partis. Et, il y aurait un joli feu d'artifice par sa faute ! Joli feu d'artifice... Mon c** oui ! Comment pouvait-il faire comme chez lui... ??? BON SANG ! Akiyo devenait complètement fou. Il ne pouvait rien libérer du tout, simplement fermer cette coquille protectrice. Il devait s'empêcher de déverser ce qu'il pensait d'Erika, et c'était impossible ! IMPOSSIBLE ! Akiyo serrait les dents, puis finalement, lorsqu'Erika semblait être déjà en bas, Akiyo se tourna légèrement vers Miyuki d'une voix, légèrement éteinte :

" Ce sera sûrement de ma faute si Erika se dispute avec toi... "

Pour ne pas dire que c'était évidemment de sa faute !

Si nous résumons bien les choses, en une fraction de secondes, alors qu'elle avait l'impression d'être sur un petit nuage, elle se retrouva six pieds sous terre, si elle n'appréciait pas le fait d'être en enfer, elle aimait encore moins le fait d'être en compagnie d'Akiyo et de Miyuki, ne sachant pas en plus quel lien ils entretenaient. Logiquement, Miyuki savait qui était son pire ennemi, avec un peu de chance, elle l'avait provoqué pour défendre la cause d'Erika – on peut se faire des illusions- dans ce cas-là, il serait venu se venger, guettant le jour où elle n'était pas là pour se faufiler dans sa, enfin leur résidence. Cependant, le fait qu'elle lui ait ouvert la porte et laisser entrer dans sa chambre allait à l'encontre de cette hypothèse, il était donc peu probable qu'ils soient que de simples connaissances. Elle n'aurait pas du craqué, elle se sentait ridicule, elle devait rester calme, si elle était troublée par une simple visite, elle n'était pas mieux que n'importe gamine pleurnicheuse, or elle n'était pas comme elles. Cela ne veut bien évidemment pas dire qu'elle allait laisser passer cela, elle voulait se venger, elle en avait besoin pour dormir en paix ce soir, seulement qu'est ce qu'elle allait bien pouvoir faire contre lui ? Même si ça lui déplaisait de se l'avouer, elle avait peur de lui. Sur toutes les personnes méprisantes qu'elle croisait, il a fallu qu'elle attire la sympathie de celui-ci. Il était vrai, qu'elle n'était pas indifférente à cette situation, enfin, là n'est pas la question. Ce jeune homme avait le don pour ridiculiser les autres, cela ne l'étonnerait même pas si un jour il provoquait un suicide. Bref, elle avait peur de s'en prendre une, ce qui est normal, après tout qui aimerait se prendre des tartes dans la figure, surtout qu'il en était capable, espérons qu'il respecte les femmes, avec un peu de chance, elle se retrouvera seulement contre le mur.

Pendant qu'elle était en bas, elle savait qu'ils étaient sûrement en train de manigancer quelque chose, Erika ne fait pas confiance à Miyuki ? C'est assez immoral de dire cela de sa meilleure amie, mais c'était le cas et il s'avérait qu'elle ne s'était pas trompée, puisqu'en regardant la situation de plus près, elle eut raison de se méfier. Elle se dirigea vers la porte d'entrer et ferma à clef, lâche comme il est, il allait sûrement fuir les problèmes et elle se retrouverait seule avec ' sa meilleure amie ', elle n'avait pas le courage de l'affronter, sur ce coup-là, c'est elle qui allait fuir – à son plus grand regret.. Au final, elle était aussi pourrie qu'Akiyo, non elle était pire, lui au moins ne cachait pas sa véritable nature, elle avait beau se convaincre qu'elle était honnête, comme toutes personnes, elle ne l'était pas entièrement. D'un côté, Akiyo était assez courageux, se faire détester par la population et rester aussi impassible face aux reflétions – et cela ne devait sûrement pas s'en résumer qu'à quelque une. Elle pénétra dans la cuisine et prépara le repas, ou plutôt, elle sortait les couverts puisqu'elle ne savait pas cuisiner et allait donc se contenter de mettre la nourriture qu'elle avait acheté pour le déjeuner dans les assiettes, néanmoins un problème allait se poser, elle en avait assez que pour deux, or ils étaient trois, quelqu'un allait devoir se sacrifier, elle aurait bien voulu laisser crever Akiyo de faim; seulement il était un invité, il serait déplacé de l'inviter à rester et de le laisser mourir à petit feu dans la salle à manger regardant avec avidité les deux autres en train de dévorer à petite bouchée le plat. Bon, elle n'avait pas vraiment faim, alors, elle allait laisser son assiette, décidément elle était vraiment généreuse, nourrir son pire ennemi à son détriment, elle allait vraiment devoir se creuser la tête pour trouver une vengeance digne de son nom.

Mais qu'est ce qu'elle raconte, pourquoi elle devrait se laisser à la faim ? Sortant son portable, elle appela la pizzeria, rien de mieux pour s'engraisser, elle détestait manger des choses aussi déséquilibré, ce qui s'expliquait pas le faire qu'elle était danseuse, et ne mangeait donc jamais dans les fast-food. Bon, maintenant elle devait attendre qu'ils daignent descendre, elle était tentée de monter et d'écouter à la porte, mais si elle se faisait surprendre, elle passerait pour la dernière des imbéciles, elle devait donc rester patiente. Regardant sans prêter attention les photos qui étaient disposées, elle ne pu s'empêcher de tressaillir quand elle vit une photo, d'eux quatre, Miki, Jihoon, Miyuki et enfin elle-même, à ce moment-là, elle était encore mignonne, tellement puérile et irréfléchie, à tel point qu'elle en avait honte et ce sourire qu'elle abordait, on y voyait la candeur de l'enfance, fronçant les sourcils, elle se toisait avec irritation, et brusquement, elle se leva, envoyant presque valsé la chaise contre le sol pour se diriger vers cette photo et la lancer contre le mur. Elle avait encore réagi impulsivement, à croire qu'elle se rapprochait plus de l'animal que de l'homme, s'emportant à cause de ses sentiments et de ses émotions, ne réfléchissant même plus avec son cerveau, voilà le produit que donnait la présence de sa meilleure amie et de son pire ennemi. Alors que son regard exprimait la folie, peu à peu, sa véritable personnalité reprit le dessus, un regard rempli d'indifférence, calmement, elle se baissa et ramassa les plus gros morceaux du cadre, elle devrait peut-être les garder et les mettre en garniture dans l'assiettes des deux autres individus présent dans la résidence. La peine qu'elle ressentit en ayant vu lesdits individus et la joie éprouvée, savourant en avance les maux de ceux qui ont osés se jouer d'elle, la plongea dans un état presque effrayant.

Mettant tout dans une serviette – par pur fantaisie, elle les posa sur la table près de la terrasse, se dirigeant vers le placard, elle en sortit un balais, le nombre de fois où elle avait touché ces instruments ménagers se comptaient sur la main, pour elle s'abaisser à nettoyer cela était comparable à l'échafaud, imbus d'elle-même ? Elle l'était plus que jamais. Au fond, elle l'a toujours été, du moins c'est ce qu'elle pensait, elle avait un besoin inassouvie, de s'accabler, cela s'expliquait sûrement par le fait, qu'elle comprendrait comment elle avait été dupée sottement. Elle était loin de se douter des sentiments de Miyuki, elle ne pensait qu'à elle, qu'à sa propre vie, encore et toujours; Quand ca ne la concernait pas, elle s'en fichait complètement. C'était simple, le monde se devait de tourner autour de sa personne, sinon à quoi bon vivre ? Pourquoi devrait-elle passer son temps à aider les autres ? Des milliers de questions lui vint en tête, chacune remettant en cause son mode de vie différent de ses condisciples. Alors qu'elle pensait qu'elle avait toujours agi par compassion, elle se demandait si elle n'avait pas fait tout cela pour sa satisfaction personnelle, par pitié. Ce physique exquis cachait à merveille sa laideur intérieure, elle représentait l'hypocrisie à la perfection. Elle était moche, souillée. Quand elle commença à faire des aller retour avec son balais à l'endroit où il y avait des débris, elle laissa tombé lourdement l'objet qu'elle avait entre les mains, ne prêtant plus attention à ce qu'elle faisait. Elle avait un pressentiment, la journée allait mal se terminer, étrangement, elle en avait pas peur, elle ne le redoutait pas, au contraire, elle était tellement pressée d'assister cela en directe – elle voulait en vérité fuir le plus vite possible. Elle souffrait tellement, que même si elle allait saigner encore plus, elle avait hâte d'arriver à cette fin.

Un bruit sinistre se fit entendre, prenant son temps à traverser le salon, elle sortit les clefs et ouvrit la porte d'entrer, la pizza était arrivée à destination. Elle la prit dans ses mains et paya puis se dirigea encore une fois vers la cuisine, elle posa cette chose ingrate sur une assiette et décida d'aller chercher les deux adolescents, complètement blasée, c'est avec un soupire qui venait du fond du coeur qu'elle pénétra dans le lieu maudit. La pièce avait-elle toujours été aussi petite ? Elle en avait l'impression.

- Hm; le déjeuner est prêt.

Elle ne leur avait pas adresser un regard, se contentant de fixer le lit. Elle avait peur de voir des échanges tendres entre eux, s'ils s'aimaient, elle n'allait pas aller à l'encontre de leur relation, elle n'en avait pas le droit, mais si il y avait bien une chose qu'elle pouvait faire c'est se mettre à l'écart et laisser cette fleur s'épanouir. Elle aurait tellement voulu être heureuse et ne pas se comporter ainsi envers Miyuki, mais elle n'en avait pas la force, elle ne voulait pas résister à la colère. Elle ne voulait plus lui parler, ne plus avoir affaire avec elle. La tranquillité était la seule chose qu'elle voulait à présent. Elle n'avait plus rien, Jihoon et elle étaient en tension, Miyuki venait de la prendre pour une idiote, et enfin sa relation avec Miki s'était dégradée, elles ne s'adressaient plus la parole comme elle le faisait avant. Enfin... De toute façon, elle n'avait jamais rien eu sentimentalement parlant, alors être seule ou non, ne devait pas avoir une très grande différence, elle se devait de penser ainsi pour ne pas craquer, elle ne regardait plus les choses objectivement comme elle le faisait avant.