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 Et ça recommence... [Terminé]

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MessageSujet: Et ça recommence... [Terminé]   Et ça recommence... [Terminé] EmptyDim 26 Avr - 20:32

Rien ne laissait présager que le weekend se passerait aussi mal. Samedi. Sayako devait travailler, si bien qu’elle ne se levait pas bien tard, peut-être vers 9h. Elle avait deux compositions à rendre pour la semaine prochaine, dont une en littérature qui lui semblait plutôt longue à faire. Heureusement qu’elle avait quelques jours, on ne lui avait donné cela qu’hier… Béni fut le temps où les élèves avaient deux bonnes semaines pour faire leurs si longs devoirs, le temps du collège ou le temps du lycée. Enfin, Sayako ne regrettait pas vraiment ces périodes, elle était plutôt contente d’être arrivée à Todai, même si c’était plutôt le chemin tout tracé pour les élèves héritiers de riches familles et qui en plus sortaient de Sakurai, elle ne connaissait pas un moyen d’y échapper. Etre absolument nul en cours, quoi que, les parents étaient souvent capables de payer très cher pour faire entrer leurs enfants à Todai seulement pour le prestige. Peu importait, à vrai dire, ce matin là, en se levant, elle ne pensait absolument pas à cela. Elle ne pensait pas à quelque chose de précis en réalité, elle avait seulement du mal à se tirer du sommeil, à ouvrir les yeux alors que sa chambres étaient encore plongée dans le noir. Finalement, elle réussit à sortir des draps, allant ouvrir les rideaux. Une des femmes de chambres tapa à sa porte quelques instants plus tard, par un heureux hasard si l’on pouvait dire cela, pour lui apporter un petit déjeuner accueilli avec plaisir. Bon! Un peu de courage et hop, aux devoirs!

Le temps de manger, de prendre une douche et de s’habiller, Sayako avait trouvé assez de motivation pour sortir ses cours et les énoncés de compositions qu’elle avait à faire. Mais avant qu’elle n’ait pu aller plus loin, sa porte s’ouvrit de manière plutôt brutale, signe que ce n’était pas un des domestiques qui venait lui demander ou lui proposer quelque chose. Se tournant, elle se retrouva face à son père, qui n’avait pas vraiment l’air ravi, qui tentait de prendre un air dur mais qui semblait pourtant particulièrement satisfait de lui. Une vague d’angoisse se glissa dans la jeune femme quand elle vit sa mère derrière, encore prés de la porte, tout à fait calme, les bras croisés sur la poitrine, dans son habituelle contentement. Que faisaient-ils ici tous les deux? Ils avaient réussi à s’entendre sur quelque chose? Mais pourquoi venaient-ils la voir alors qu’ils savaient qu’ils n’étaient absolument pas les bienvenus dans cette chambre? La jeune femme se leva en voyant son père approcher, lui qui était si souvent absent osait mettre les pieds dans sa chambre… Elle avait tout simplement horreur de ça, comme s’ils étaient incapables, une nouvelle fois, de respecter son intimité et sa concentration, et tout le reste, puisque au fond, ils ne respectaient pas grand-chose, en dehors de leurs égos respectifs.

 « Nous avons pris une décision avec ta mère. Tu pars aujourd’hui même pour Paris. Que ta valise soit prête dans une trentaine de minutes, tu iras avec ta mère à l’aéroport. 

 - Paris? Mais pourquoi j’irais à Paris ce weekend?

- Ah mais ce n’est pas seulement pour ce weekend ma fille. Tu vas finir ton année là bas, dans un établissement pour jeunes de ton rang qui sont incapables de se rendre compte de la chance qu’ils ont. Tu y étudieras le droit, et ne vient pas nous ennuyer avec tes histoires de photos ou je ne sais quoi. »

La porte claqua à nouveau, et Sayako se retrouva seule.

A vrai dire, elle n’avait même pas eu le temps d’ajouter quoi que ce soit, elle était encore en train d’assimiler la nouvelle. Partir pour Paris pour… toute l’année? En droit? Mais … Et Todai? Et son projet? Et ses amis? Ichiro, Keiji, Masao, Yuna…. Et le petit Shota? En sentant la colère et les larmes affluer, la jeune femme prit conscience de la gravité de la situation. Elle était dans un sacré pétrin, et si ses parents avaient décidé de l’envoyer à Paris, elle n’avait que peu de chance de leur échapper. Elle aurait pu partir, là tout de suite, mais l’homme de main de son père planté devant la porte de sa chambre ne lui aurait laissé aucune chance. Sa vue était en train de se brouiller, et des larmes débordèrent, alors qu’un geste précipité et maladroit la jeune femme attrapait son téléphone portable, son père n’avait pas pensé à lui enlever. Qui appeler? De manière à peu près instinctive, ses doigts composèrent le numéro d’Ichiro. Il n’était peut être pas réveillé, ou alors il s’entraînait ou travaillait, elle n’en savait rien, mais elle avait besoin de lui parler, là, tout de suite. Un. Deux. Trois. Quatre. Il ne décrocha pas et la messagerie vocale se déclencha. Oh non, je t’en prie réponds… Prenant une inspiration, la jeune femme tenta d’articuler au mieux, la voix à la fois gênée par la colère, par l’angoisse, et par des sanglots qu’elle tentait de repousser au mieux pour parler d’une voix des plus claire.

 « Ichiro je… Mon père est rentré et… Ils me mettent dans un avion pour Paris, le prochain je crois… Ils m’envoient là bas pour le reste de l’année, en droit, une école spécialisée…. Je… Ichiro, je ne sais pas quoi faire, je ne veux pas y aller… »

La porte s’ouvrit à nouveau et la jeune femme en lâcha son téléphone de surprise. Quelques bribes de la conversation plutôt mouvementée avec sa mère s’enregistrèrent à la suite du message avant que cette dernière ne ferme violemment le téléphone et l’emporte, laissant une domestique avec sa fille pour l’aider à faire sa valise. Décidément, l’étudiante ne voyait pas comment se sortir de cette horrible situation… Surtout si ses deux parents l’accompagnaient à l’aéroport, elle ne pourrait pas échapper un tant soit peu à leur surveillance… C’est à la fois dépitée, accablée, et complètement découragée que la jeune femme jeta pèle mêle des affaires dans sa grande valise, prenant son appareil photo sur elle pour que personne n’y touche. Que pouvait-elle faire sans son cellulaire? Il n’y avait plus qu’Ichiro qui était au courant, si ce dernier écoutait ses messages avant que Sayako ne soit emmenée… La demi-heure recommandée passa, mais on laissa la jeune femme à son désarroi, personne n’étant autorisée à entrer dans sa chambre sur ordre de sa mère. Cette dernière était particulièrement fier qu’ils aient réussi à faire terre cette gamine qui protestait tout le temps et qui ne comprenait pas la chance qu’elle avait d’avoir une mère anciennement mannequin, elle pouvait lui ouvrir tant de portes! Et puis, un peu de chirurgie ne lui aurait certainement pas fait de mal, sa réaction avait été ridicule et absolument démesurée…

Ils étaient rare que les parents de Sayako arrivent à se mettre d’accord. Non, pardon, ce n’était pas rare, cela n’arrivait jamais. Jamais. Mais là, ils avaient réussi à trouver un moyen de se débarrassera d’elle, lorsqu’elle serait arrivée à Paris, un soit disant « garde du corps » qui était plutôt un garde fou ne la lâcherait pas d’une semelle et elle n’aurait , à nouveau, aucun échappatoire. Une heure, ou deux s’écoulèrent, Sayako n’en savait rien, elle n’avait absolument pas fait attention à l’horloge de sa chambre, à la montre à son poignet, au réveil sur sa table de chevet. Son père vint la chercher, la tenant fermement par le bras, la menant à la voiture, ne l’y jetant pas mais presque avant de lui donner son sac et son manteau. Sa mère monta à l’avant alors que l’homme prenait une autre voiture, il comptait repartir travailler dès que l’épisode compliqué du départ serait fini. Les protestations de Sayako, les cris et même les implorations ne firent absolument pas changer d’avis sa mère qui se contenta de lui répondre qu’elle récoltait seulement ce qu’elle avait semé. Alors, se murant dans un mutisme sombre et particulièrement triste, la jeune femme ne bougea pas, ne dit pas un mot jusqu’à ce que l’aéroport de Narita se dessine au loin, puis se rapproche, dangereusement. La jeune femme fut obligée de sortir de la voiture, encadré par sa mère et par le chauffeur de cette dernière qui n’avait absolument rien de son Hideo habituel. Son père se planta devant elle.

 « Je suis désolé ma fille, mais tu ne nous as pas laissé le choix. J’espère que tu comprendras que nous faisons cela pour toi, et pour ton avenir, et que tu reviendras dans de meilleures dispositions.

- Vous ne faites cela que pour vous, et uniquement pour vous. »

Avant que la jeune femme n’ait pu aller plus loin , la main de son père s’abattit sur sa joue, laissant une marque rouge. Il partir sans un mot de plus alors que sa mère la menait vers le hall de l’aéroport, tenant cette poupée molle par le bras. Lorsque l’ancien mannequin s’arrêta, Sayako dégagea son bras d’un geste brusque et s’appuya contre sa valise, tête basse, à peine à l’écart, alors que le chauffeur et la femme si peu intelligente étaient en train de discuter, comme si de rien n’était. Il y avait encore un peu de temps avant qu’elle n’embarque, mais la jeune femme semblait déconnectée. Elle voyait bien que le chauffeur était prêt à lui bondir dessus si jamais elle tentait quelque chose, et sa mère s’était complètement désintéressée d’elle pour attendre avec une impatience non feinte que les passagers puissent embarquer.


Dernière édition par Sayako Yada le Sam 9 Mai - 19:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Et ça recommence... [Terminé]   Et ça recommence... [Terminé] EmptyLun 27 Avr - 17:27

Quand au weekend d’Ichiro ? Il n’avait rien d’exceptionnel non plus. Matinal, il s’était levé, en ce samedi matin, aux alentours de 8h, il n’avait rien de prévu à vrai dire mais l’idée de perdre une journée en restant enroulé sous sa couette n’était pas appréciable, il préférait profiter pleinement de chaque jour s’offrant à lui, même s’il ne les occupe pas de la meilleure façon qu’il soit. Ainsi, s’extirpant de sa couette, il se dirigea à la salle de bain, douche et tout le tralala, jusqu’à ce que le major d’homme de la famille ne frappe à sa porte, lui apportant son petit déjeuner, comme tous les matins. Une pomme, un verre de jus de fruits, un de lait de soja et quelques biscuits, qu’il ne mangerai pas de toute façon, mais comme on dit, c’est l’intention qui compte et il ne s’était jamais résolu à les refuser à cet homme qui se contentait de faire son travail, espérant faire plaisir au plus difficile des garçons qui soit.

Ses boissons avalées, le nippon se posa devant la grande baie vitrée de sa chambre, le soleil était au rendez-vous, décrochant un infime sourire sur les lèvres du brun, qui se détourna déjà afin d’aller chercher son violon. Ce n’était pas le seul instrument dont il jouait, le piano était aussi présent dans le salon, alors autant se servir de ce qu’il avait sous la main. « Le clair de lune » de Debussy (quelle inspiration 8D), voilà ce qu’il joua durant quelques minutes, alors qu’à nouveau on frappa à la porte. Il était seul à la résidence ce weekend, il en avait donc profiter pour quitter sa chambre d’étudiant et venir ici, après tout, ça reste un doux chez soi, extrêment calme qui plus est. Le major d’homme, Saito de son prénom, venait annoncer qu’il sortait faire des courses, Ichiro sauta alors sur l’occasion, reposant son violon à sa place.

« Laissez, j’allais sortir, donnez moi la liste, je m’en occupe »

S’inclinant, et n’osant pas émettre la moindre protestation, Saito-san informa Ichiro qu’il allait poser la liste dans l’entrée, le brun attrapa un gilet gris sans manche qu’il enfila par-dessus un débardeur déjà gris
Spoiler:
le referma et sortit de la chambre juste après le major d’homme. Un temps idéal pour marcher un peu, le centre commercial ne se trouvait pas loin, et de toute façon, il avait l’intention de rester au centre ville un peu, c’était toujours plus attrayant qu’être enfermé entre quatre murs.

Il n’eut pas le temps de sortir de l’allée que son portable sonna, « Sayako » était ce qu’il y avait marqué, il eut à peine le temps de dire un « oui ? » que la voix tremblante de la jeune femme l’interpella. S’arrêtant dans sa lançée, la conversation ne pu réellement commencer, alors qu’au bout du fil, celle qui semblait être la mère de Sayako interrompit tout. Un bip annonca la fin de l’appel et Ichiro se retrouva à fixer son portable bêtement, yeux plissés et sourcils froncés au possible. Avion… Paris… Pas besoin d’un dessin, c’était sérieux. Un demi tour & déjà Ichiro pénétra dans la demeure, tombant nez à nez avec Saito-san.

« Emmenez-moi à l’aéroport, tout de suite »
« Mais Fukada-kun, je dois d’abord.. »
« J’ai dis tout de suite, grouilles toi ! »

Qu’il proteste encore, et ce n’est pas un simple tutoiement qu’il aurait droit. Filant à la voiture, les deux hommes se mirent en route pour l’aéroport de Narita, ça ne pouvait être que celui-ci, espérons le. Vingt bonnes minutes plus tard, après qu’Ichiro n’ai cessé de fulminer intérieurement durant tout le trajet, mettant une pression monstre au chauffeur, ils parvinrent sur place. Le brun sortit en trombe du véhicule, comme si il allait la laisser partir comme ça. Il n’en était pas question, pas elle. En temps normal, il n’aurait certainement pas réagit de la sorte, même pour une personne très proche, après tout les destins sont tout tracé, si l’on doit partir, alors qu’on parte, mais en aucun cas Sayako devait partir, elle avait le droit de le changer, son destin, et il comptait bien contribuer à ce changement, peu importe les conséquences. C’était peut-être une connerie que de la retenir, il le savait, il savait qu’il devrait assumer ensuite, mais il n’était guidé que par l’irritation, la peur d’être éloigné d’elle.

Son regard se posant partout, à la recherche de celle qu’il connaissait par cœur à présent, il ne tarda pas à la voir, l’air toute aussi abattue qu’il l’avait imaginé. Ichiro n’avait jamais vu les parents de Sayako, il ignorait que les deux personnes qui discutaient étaient là avec elle, que l’un des deux était la mère de l’étudiante, et à vrai dire, il s’en foutait royalement, parce que déjà il avançait et s’empara du bras de Sayako, peut-être un peu trop violemment, mais il ne voulait pas risquer de la rater.

« Je te ramène avec moi »

Les phrases sentimentales et autre du genre, ce n’était pas pour lui, et de toute façon, avec la froideur de ses paroles, il n’y avait pas de place pour ça. Ayant mit Sayako à l’écart, il allait s’approcher pour reprendre la valise, mais une main l’en dissuada, un homme, d’assez bonne corpulence.

« On peut savoir à quoi vous jouez jeune homme ?! »
« J’ai l’air de jouer ? » Un rapide coup de main afin de se délivrer de l’emprise du gros, alors qu’il faisait déjà demi-tour afin de retourner vers Sayako.

« Je vous conseil de laissez ma fille, où vous allez à l’encontre de gros problèmes ! »

Voix féminine cette fois ci, la mère apparemment. Énervé, mais pas mal élevé, Ichiro se retourna et toisa la femme en question, un air de mépris suffisamment présent pour qu’elle comprenne qu’aucune de ses paroles n’aurait le moindre impact sur lui.

« Il n’y a pas meilleure école que Todaï, même dans un autre pays, il n’y a aucune raison de l’envoyer à Paris »
« Comment pouvez savoir ce qu’il y a de mieux pour Sayako ? Jeune ignorant »
« Vous posez trop de questions, vous feriez mieux de la questionner elle, sur ses envies, avant de penser à vous et je vous conseil d’empêcher ce type de faire une connerie »

Parce que le balourd en question était prêt à bondir, vu sa tête choquée. Ichiro n’y allait pas fort, il était d’ailleurs bien trop poli et calme, même si la colère se faisait grandement ressentir. Le seul truc, c’est qu’il ne voyait pas vraiment comment sortir de là sans histoires, parce qu’il était évident que la mère de Sayako et le garde du corps n’allaient pas approuver ça. Mais en attendant, Ichiro s’était déjà replacé à côté de la jeune fille, lui tenant la main, par simple réflexe, et par protection peut-être aussi.
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MessageSujet: Re: Et ça recommence... [Terminé]   Et ça recommence... [Terminé] EmptyLun 27 Avr - 22:21

La peur. C’était exactement ce que ressentait la jeune femme à cet instant, en plus de tout le reste. Elle ne voyait pas où était la solution, où était l’échappatoire. Comment pouvait-elle échapper à la volonté de ses parents? Il était rare qu’ils soient d’accord, cela n’arrivait jamais, mais voila, ils avaient trouvé quelque chose sur laquelle s’entendre : se débarrasser de cette gamine qui ne voulait pas faire ce que eux souhaitaient. Elle ne voulait pas s’occuper des affaires de ses parents et devenir une femme d’affaires accomplie. Elle ne voulait pas devenir mannequin et accepter de faire de la chirurgie esthétique pour faire plaisir à sa mère. Ce que Sayako souhaitait, c’était être photographe, elle voulait saisir la beauté et l’instant. Non, décidément, elle ne s’inscrivait pas dans la lignée des désirs de ses parents, et c’était là que se trouvait le problème. Dans cette société japonaise, il était déjà très mal vu de ne pas faire ce que vos parents souhaitaient, mais si en plus on faisait partie de la haute société, de ces riches familles avec tant d’ambitions, votre avenir était tout tracé, c’était quasiment certain… Mais comme le pensait si bien Ichiro, le destin pouvait être changé, Sayako n’acceptait pas l’idée que tout pouvait déjà être écrit, qu’elle n’avait plus le choix, et qu’elle devait partir… Non merci.

C’était simple pourtant, elle n’avait jamais demandé grand-chose à ses parents. Oui, très simple, Sayako leur avait juste demandé l’attention que l’on accorde normalement à un enfant, l’amour qu’on est censé lui porter… Mais non, si elle avait eu cela elle ne s’en était absolument rendue compte, et tout c’était passé beaucoup trop froidement pour que les choses puissent s’améliorer. Ses parents ne s’aimaient plus, et s’intéressaient plus à leurs querelles qu’à autre chose lorsqu’ils étaient ensemble à la maison, ce n’était guère agréable de rentrer chez soi avec cette ambiance très… chaleureuse, n’est-ce pas? Mais au fond, peut être était ce prévisible, Sayako aurait peut être du sentir que les choses allaient tourner de cette manière avec ses parents, après tout, ils étaient peut être prêt à tout pour qu’elle se plie à leur volonté… Alors oui, elle avait peur alors qu’elle était dans la voiture. Prochaine destination : l’aéroport de Narita. Elle n’avait pas eu le temps de le préciser en appelant Ichiro, mais à destination de l’Europe, c’était certainement le plus probable, et puis selon elle, il irait d’abord là bas… De toute manière, elle n’avait pas eu le temps de dire quoi que ce soit d’autre, sa mère avait récupéré brusquement son téléphone pour ne pas qu’elle prévienne quelqu’un d’autre. Elle n’accordait certainement pas assez à sa fille pour imaginer que quelqu’un viendrait la tirer du hall de l’aéroport.

Hall où la jeune femme était appuyée contre sa grosse valise assez solide pour soutenir son accablement pour l’instant. Pourquoi fallait-il que ça lui tombe dessus alors qu’elle avait retrouvé des amis, une vie plus stable, quelque chose à faire de son avenir? Par réflexe, elle avait appelé Ichiro, elle avait pensé à lui en tout premier. Elle ne voulait laisser personne, elle ne voulait abandonner personne, mais Ichiro… C’était peut être parce qu’elle savait qu’il viendrait, ou qu’il ferait quelque chose pour la ramener, ou tout simplement parce qu’elle tenait énormément à lui. C’était insoutenable de se retrouver dans cette situation, de revivre la même chose que quelques années auparavant, alors qu’elle était encore en première année à Sakurai. Ou peut-être était-ce pire parce qu’il s’agissait d’une seconde fois, et qu’elle était encore plus attaché à ses amis, parce qu’elle avait trouvé de nouveaux êtres chers à ses yeux… Non, elle n’avait pas appelé Ichiro par intérêt, elle ne voulait pas le perdre voila tout. Cette aussi, était insoutenable, et c’était aussi pour cela qu’elle avait l’air si abattue lorsqu’Ichiro arriva.

La main du brun se referma sur son bras, elle ne s’y attendait pas. Sayako sursauta et se tourna vers lui alors qu’il l’avait attrapé un peu trop brutalement. Pourtant elle n’y avait pas fait attention, elle le regardait de ses grands yeux noirs pour tenter d’assimiler le fait qu’il était tout simplement là, déjà là, et qu’il comptait la ramener. La jeune femme se mordit la lèvre. Il allait s’attirer de nouveaux ennuis à cause d’elle, mais bon sang qu’est-ce qu’elle avait envie de rentrer avec lui… Elle se retrouva un peu à l’écart, alors que le chauffeur de sa mère empêchait le brun de récupérer la valise. Puis avant que la jeune femme n’ait pu vraiment s’en rendre compte, il y eut un échange entre Ichiro et sa mère. Et en plus elle se permettait de le prendre de haut … Bien sûr qu’Ichiro savait bien mieux qu’elle ce qui était le meilleur pour Sayako, bien évidemment… L’étudiante garda ses deux mains serrées autour de celle de son ami, un peu tremblante, un peu perturbée, trop perturbée… Puis elle secoua la tête en voyant sa mère soupirer et se tourner vers son gros balourd de chauffeur et garde du corps.

 « Akira, veuillez vous occuper de lui, elle va louper son avion. »

Sayako fronça les sourcils. Ah non, ça suffisait les coups, les bagarres, les choses de ce genre. Lorsqu’elle vit le gros bonhomme s’avancer, elle lâcha la main d’Ichiro et s’avança devant lui pour se placer devant lui. Cela aurait pu être comique, comme situation, ce bout de femme entre le grand brun et l’imposant chauffeur, mais cette situation n’avait rien d’humoristique.
 « Vous ne le toucherez pas, ça suffit maintenant. »

La jeune femme était en colère, ses poings serrés le long du corps, elle en avait assez. A nouveau, sa mère la regarda, dans son habituelle attitude méprisante : bras croisés sur la poitrine, menton haut. Et Sayako refusait de se laisser marcher dessus, restant entre les deux hommes, l’employé n’oserait pas la toucher, elle le savait, alors elle ne s’éloignait pas d’Ichiro tout en fixant la grande femme qui fut belle autrefois.

 « Ca t’amuse d’être aussi insolente et irrespectueuse? Tu préfères partir avec cet imbécile et nous désobéir encore une fois?

- Ne parle pas de lui comme ça. Je ne veux pas aller à Paris et disparaître encore une année parce que ça t’arrange.

- Bien, de toute manière c’est sans espoir avec toi, je le savais déjà. Alors va-t-en, mais ne reviens plus chez nous. »

Cette dernière phrase tomba comme une sentence, une exécution. Peut être dite sous le coup de la colère, Sayako savait que son père ne serait peut être, elle pensait bien peut être, aussi dur que cela, mais pour le moment, il n’y avait aucun moyen de raisonner sa mère, de toute manière, elle ne voulait pas lui parler. D’un geste elle attrapa sa valise, obligeant le gros bonhomme à reculer alors que la mère de Sayako le rappelait, méprisante et colérique pour faire demi tour. Un semblant d’abandon qui ne laissait présager rien de bon. S’attardant un instant, dos à Ichiro, absolument déboussolée, elle pouvait bien l’avouer elle finit par se retourner, avec une expression bien trop complexe pour être lisible sur le visage. Il y avait de l’angoisse, de la tristesse, du soulagement, de la colère, et à nouveau de la tristesse, du mépris, ce qui était rare avec elle, de la rancœur, beaucoup trop de choses.

 « On peut… rentrer? »

Elle ne savait pas où il comptait l’emmener, elle s’en fichait complètement à vrai dire. Tenant sa valise d’une main, elle finit par lever les yeux vers lui, son regard étant tout aussi complexe que son expression, tout en se mordillant la lèvre.
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MessageSujet: Re: Et ça recommence... [Terminé]   Et ça recommence... [Terminé] EmptyDim 3 Mai - 17:42

Ichiro est loin d’être le genre de garçon qui se laisse facilement impressionné, la mère de Sayako n’échappait pas à cette habitude, il ne cillait pas et était prêt à se montrer froid et direct envers elle comme avec n’importe quel opposant, un manque de respect peut-être, mais depuis toujours, c’est en ne se laissant pas marcher dessus que le nippon avance, une façon d’être qui lui a toujours réussi, et attiré des ennuis certes, mais jamais rien de bien important pour sa vie à lui. Dernière personne affrontée en date, son propre père, alors franchement, qui d’autre pourrait l’impressionner après ça ? Même cet espèce de gorille humain n’avait pas d’effet notoire pour lui, tellement peu qu’il ne lui prêtait même pas attention.

Et ce n’est pas la bagarre non plus qui effraie Ichiro, déjà prêt à se défendre si l’autre lui bondissait sauvagement dessus. Ok, question gabarit, l’un partait avantagé, mais en aucun cas le second ne se laisserai abattre, trop habitué à la violence, malheureusement. Mais avant que quoi que ce soit n’est pu se passer, Sayako se trouvait là, intermédiaire entre les deux hommes. C’est vrai que la scène paraissait amusante, mais le fait était là, elle tentait de protéger Ichiro, qui, si la mère de la jeune femme n’avait pas intervenu, aurait probablement repoussé la nippone, prétextant ne pas avoir besoin de sa protection.

Deuxième insulte, décidemment, en voilà une femme prête à mépriser n’importe qui, croyait-elle seulement s’adresser à un simple camarade de classe de sa fille, un garçon banal ne venant pas de la haute société ? Parce qu’on les connait ces femmes là, à se montrer hautaine envers ceux qui ne sont pas de son « rang » social. Ah vraiment, le comportement typique, parfaitement utile pour attiser l’énervement d’Ichiro. Quoi qu’il en soit, tout passa vite, et Sayako venait de se faire « rejetée» par sa génitrice. On a beau s’appeler Ichiro et ne pas s’attarder sur des choses qui ne le touchent pas, entendre cela destinée à Saya l’avait touché, sans pour autant qu’il ne le montre, toujours aussi dur de visage. Immobile, il posa son regard sur la Mme Yada, qui le lui rendit de manière toute aussi mauvaise, pourtant, elle ne cacha pas un rictus, comme si une certaine fierté s’ajoutait à toute cette situation, elle devait se réjouir d’avoir mit le jeune homme dans une telle situation, elle le savait, qu’il devrait assumer son geste, celui d’avoir voulu empêcher Sayako de partir.

Elle avait récupérer sa valise et revenait auprès de lui, mais lorsqu’elle lui demanda de rentrer, il ne répondit rien, se contentant de fixer le vide devant lui, puis de lui prendre la main et de l’emmener hors de cet aéroport. A vrai dire, ça ne posait aucun problème qu’il l’ai sous son aile à présent, parce qu’elle était là, elle ne s’était pas envolée pour Paris.

« Attends moi là » Fit-il avant de s’éloigner et de sortir son cellulaire.

Un unique coup de fil à sa mère, il la prévenait d’une invitée imprévue. Qu’elle en informe elle-même le père de famille, pour l’instant, il n’avait pas le temps de se prendre la tête avec lui. Revenant vers Sayako, il sourit enfin, sourire un peu crispé cependant, il se mettait à la place de la demoiselle, il savait bien qu’elle n’était pas insensible aux paroles de sa mère dans l’aéroport.

« Allons-y »


Ichiro tendit alors sa main à Sayako, il l’emménerait chez lui, la résidence était suffisamment grande pour acceuillir une personne de plus, la classe entière d’Ichiro y aurai sa place, alors bon. Ils iraient en marchant, rien de tel pour s’aérer un peu, surtout que l’un comme l’autre sait se montrer silencieux et que ça leur ferait du bien, ca lui ferait du bien, à elle.
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