Il était une bergère... et son mouton sauce au poivre. [Isako Sawai]

Johnny bascula dans un équilibre précaire sa chaise en arrière. Les chiffres dansaient littéralement dans sa tête. Qu'est-ce que disait Nelson déjà? Ah oui, que la boxe et la danse c'était la même chose. Sauf qu'il n'y avait pas de musique, pas de chorégraphies et que les danseurs se tapaient dessus.

Ca c'était bien l'humour de son frangin!

Johnny se repositionna correctement et s'étira. Personne ne fréquentait la bibliothèque de toute manière. Le type qui s'en occupait était un rabat-joie accompli qui avait certainement du faire carrière dans les pompes funèbres avant de se retrouver à Sakurai Gakuen (Jo n'aimait pas dire du mal des gens mais là, force était de constater la chose). En plus ces derniers temps, il faisait pas beau. Pas chaud, mais sufisamment bon pour que la plupart des élèves soient dehors. De toute façon les trois quart n'avaient aucun besoin d'emprunter ou consulter des livres: ils les avaient ou se les faisait acheter. Point.

C'est exactement pour cette raison que Johnny venait en général faire ses devoirs dans les bibliothèques: la paix intégrale. Excepté le fait qu'elle avait grandement envie de jeter son manuel d'Economie par la fenêtre et d'écrabouiller son cahier d'exercices qui allait avec. Et surtout qu'elle n'était pas dans la bibliothèque du lycée.

Si Johnny était installé dans les confortables sièges de la bibliothèque de l'université, c'était pour une seule et unique raison qui tenait en deux mots: Neji Soku. Elle aurait plutôt crever que de l'admettre mais l'idée qu'elle pourrait le croiser la maintenait dans cet endroit. Sauf que Neji était un garçon populaire, aimable et tellement lumineux (rien qu'avec ses bling bling il devait illuminer la moitié du campus) que forcément, elle aurait du le prévoir, il devait se trouver dehors.

Plan de génie? FAIL.

Jo reporta son attention de nouveau sur l'exercice. Elle n'y carrait rien. Pas une goutte. Un vrai cake fini. Du charabia comme dans les contes où le héros doit donner des mots de passes tirés par les cheveux à des monstres goulus.

La jeune fille posa son front sur son livre bien ouvert sur la table, et laissa ses bras tomber le long de son corps. Pour elle, une bonne base économique c'était du troc tout ce qu'il y a de plus égalitaire. L'argent ça pervertissait toujours tout.
Allons allons. Il fallait se reprendre. Ses exercices auraient déjà du être terminés depuis bientôt deux heures. Ses parents la desheriteraient sans doute si ils savaient combien elle pouvait se montrer à l'ouest en Economie Générale (Dieu merci, elle excellait dans toutes les autres matières... excepté les mathématiques où elle parvenait faiblement à arracher la moyenne). Elle fit tourner son crayon entre ses doigts pendant bien 5 minutes, avant de voir trouble de nouveau. Se secouant un peu, Jo entreprit de relire à voix haute le problème et refit tourner son stylo.

Ce qui devait arriver, arriva et le stylo fit un joli vol plané à travers la salle.

"Tiens."

Ohhhhhhhhhhhhhhhhh. Une apparition! Jo leva son visage déconfit vers la voix aérienne et resta un bref instant la bouche ouverte, comme un bocal hors de son poisson... oups, elle voulait bien sur dire un poisson hors de son bocal (quoique le contraire serait illogiquement amusant). Ramenant ses bras pendant sur le bureau, consciente dorénavant d'avoir vraiment l'air stupide, Jo tacha tant bien que mal de se redresser. Les bossus c'était cool uniquement dans les bouquins de cape et d'épée.

" Ah merci. J'oublie parfois que les lois de la gravité existent en fait." fit-elle en esquissant un sourire maladroit.

Mettons les choses au clair: Jo n'avait jamais été attirée par les filles, bon evidemment si on passait par là elle n'avait jamais été par les gar... ah si Neji.

Une subite rougeur colora ses joues rien qu'à l'idée.

Ou en était-on déjà? Ah oui. Les filles n'attiraient pas specialement Jo. Ce n'est pas que l'idée l'offendait, loin de là, mais c'était comme ça. Mais pour le coup, la jeune femme qui lui tendait son crayon était certainement la plus belle fille qui lui avait été donnée de voir dans sa courte vie. Des cheveux qui brillaient comme s'ils avaient été du cuivre, un visage à l'ovale dessiné et une silhouette mutine et légère. Sans compter le regard apaisant. Tiens, maintenant qu'elle y pensait, si jamais ils devaient faire un portrait en classe de Dessin ce serait elle ou Erika-sempai (qui dégage la classe intégrale).

"Mes doigts ont fourchés." continua à expliquer Johnny d'un ton légerement docte qui lui était naturel tandis qu'elle vit la jeune femme regarder son cahier. " Je crois que ces exercices sont en bonne voie pour mon assassinat de toute manière."
Johnny repositionna ses lunettes sur son nez et jeta un regard desespéré vers les chiffres qui détenaient sans aucun doute un code mystique.

Avant de se rendre compte qu'elle frôlait la plus parfaite impolitesse.

" Oh... euh... désolée... euh je suis Johnny Wakabayashi." se présenta-t'elle.

Evidemment en général, on pouffait de rire quand elle faisait ce genre de chose, mais ici on était à 'université: les gens étaient soi-disant plus mature.

N'est-ce pas?

On pouvait voir su le visage d'Isako se dessiner un sourire ce qui, je doi dire, n'était pas monnaie courante ses derniers temps. Elle rigola presque quand elle vit la tête de la jeune fille assise devant elle. Apparemment elle ne l'avait pas vu venir. Elle avait trouver de quoi s'occuper en venant à la bibliothèque. Inattendue. Bien plus qu'inattendue. Surprenant même. Elle regarda la jeune fille. Quelque chose l'intrigait et elle n'arrivait as à mettre le doigts dessus. Cette fille dégagé quelque chose de spécial et ça plaisait bien à Isako. Tient, en voilà quelque chose de rare. Isako qui se met à apprécier quelqu'un qu'elle ne connait même pas. C'est pas tout les jours qu'on voit ça. Quoi que apprécier est un bien grand mot. Nous dirons donc qu'elle avait une bonne approche ou un bon présentement.

" Ah merci. J'oublie parfois que les lois de la gravité existe en fait."

Le sourire d'Isako s'élargit. Elle était kawaii cette fille, avec ses airs perdue et son sourire maladroit. Isako lui offrit son plus beau sourire. Il ne fallait pas la mettre mal à l'aise et puis, pourquoi ferait-elle ça? Elle avait déjà l'air assez perdue dans ses bouquins de calcule pour en rajouté un couche. Mais, jeune fille, depuis quand es-tu devenue aimable avec les gens que tu ne connais pas? C'était quand même bien étrange tout ça. Mais plus fort que la jeune fille. Tout d'un coup elle se mit à rougir.
Isako la regarda les yeux écarquillé? Nani, pourquoi cette réaction subite?! La jeune fille secoua quelque peut la tête et n'y prêta pas plus attention que ça



Non non, c'était .. Les voix de la sagesse? Non .. Les .. Qu'est-ce que c'était déjà?! Oh, ça n'avait aucunes importances après tout. ha, oui, les voix du seigneurs. Effectivement, rien à voir avec la physique, mais ça collé plutôt pas mal après tout.

"Mes doigts ont fourchés." (...) " Je crois que ces exercices sont en bonne voie pour mon assassinat de toute manière."

Isako jeta un dernier coup d'oeil à son cahier. Rien de plus simple

Oh, tu sais, c'est simple regarde.

Elle prit son crayon, griffonna quelques calcules de-ci de-là tout en ajoutant quelques démonstrations et voilà le tours était joué. Elle lui fit même un petit dessin pour montré ce qu'elle venait de faire. Elle venait de finir un des calcules de son exercice. Une fois ce genre de chose comprit, il n'y avait rien de plus simple à faire. Enfin, le plus dure était de comprendre le système et ça, ce n'était pas une mince affaire.

" Oh... euh... désolée... euh je suis Johnny Wakabayashi."

Elle releva la tête du cahier et lui sourit de nouveau.

Et bien ma fois enchanté. Moi c'est Isako, Isako Sawai.

Alors cette jeune fille avait un prénom. Et qui plus est elle n'avait encore jamais connue quelqu'un qui portait le même. Isako la regarda un peu plus. Ca devenait de plus en plus intéressant.
D'un coup Isako mit sa main sur sa bouche.

Gomen ne. Je viens d'écrire sur ton cahier...

La jeune fille piqua au far. S'était plus fort qu'elle, il fallait toujours qu'elle montre sa science. Enfin non, mais, si ça pouvait permettre à .. Ha Johnny de comprendre, alors tant mieux. Au faite Isako, ne serais tu pas en train de jouer la comédie, depuis quand tu t'excuses comme ça?!

Ah oui, Johnny en avait entendu parler: cette espèce légendaire qui dans un éclat de lumière arc-en-ciel et dans un sourire parfait venaient vous sauver.

Oui.

La jeune femme qu'elle avait devant elle était un trés joli et brillant Bisounours venu la tirer du marasme où elle se trouvait. C'était la seule explication possible. Elle aquiesça distraitement tandis qu'Isako tira doucement vers elle son cahier et, en quelques coups de crayons, regla un problème qui la tourmentait depuis déjà un bon bout de temps.

Moi c'est Isako, Isako Sawai.

Johnny acquiesça de nouveau laissant cette fois-ci un sourire mi-embarassée, mi-ravie, se glisser sur ses lèvres. Il était dur voir impossible de ne pas résister au charme léger que dégageait Isako. Surtout quand cette dernière venait de faire votre devoir en deux temps trois mouvements.

Gomen ne. Je viens d'écrire sur ton cahier...

Jo s'empressa de secouer son visage de gauche à droite.
" Non, non. Je devrais vous remercier. J'étais en train d'envisager à quel poutre de la bibliothèque j'allais devoir me pendre à cause de cet exo. L'Economie n'est vraiment pas une matière qui m'apprécie. Mais j'ose le dire: c'est complétement réciproque."


Le vouvoiement avait été de mise, Isako était sa sempai et il aurait été malvenue de sa part de la tutoyer en premier. Ravie de voir son exercice terminé et loupant le joli far que venait de piquer Isako, Jo ferma, plus joyeusement qu'elle n'aurait sans doute dû, son manuel.

" Pas étonnant que l'Economie mondiale soit aussi injuste: rien de tout cela n'a aucun sens." commenta t'elle avec entrain avant de tourner son visage de nouveau vers la jeune universitaire. " Vous devez vous demander pourquoi je ne suis pas dans la bibliothèque du lycée n'est-ce pas?"

Les mains dépiotant nerveusement son cahier, Jo se mordit les lèvres. A vrai dire, elle avait beau retourner la logique interne qui avait conduit ses pas à l'Université de Todai, elle ne comprenait toujours pas. Déjà ça avait été un parcours du combattant: on ne rentrait pas dans l'enceinte de Todai comme on rentrait dans un resto de ramen: il avait fallu qu'elle utilise le nom de ses parents en pretextant un article à écrire sur les élèves de l'école. Si jamais ses parents apprenaient qu'elle avait fait ça, elle risquait de passer un sale quart d'heure. Si jamais le gardien se réveillait subitement pour découvrir qu'il n'y avait pas de journal crée par des lycées à Sakurai Gakuen, elle risquait de se faire kicker rapidement aussi.

Tout ça parce qu'un garçon nommé Neji était passé devant elle à toute allure une fois. Elle avait sans doute démontrer une fois de plus son sens aigu de la réplique ( si Jo se souvenait correctement, il lui avait sortit un "tu peux pas faire attention?!" dédaigneux ... mais vraiment c'est trés flou parce qu'elle avait été plus ou moins éblouie à ce moment là, même si elle n'aime pas cette idée là).
Toujours est-il qu'aprés avoir fait le tour du parc, Jo n'avait vu goutte du jeune homme aux baskets immondes et avait décidé que puisqu'on était là, autant faire ses devoirs et rentrer chez soi ensuite bien gentiment. Sauf qu'il y avait eu un os mais Bouddha avait eu pitié d'elle et lui avait envoyé un Super Bisounours et...

Oh l'image de Bouddha discutant avec des Bisounours emplit bizarrement l'esprit bien trop fantasque de Johnny et elle secoua legerement son visage à nouveau avant de reporter son attention vers Isako.

Spoiler:

Le rire d'Isako arracha un encore plus grand sourire sur le visage de Johnny. Il était bon de savoir que dans des endroits aussi huppés que Todai, il y avait de bonnes âmes. Johnny eut subitement trés envie de terminer sa scolarité à Sakurai Guakuen pour venir à l'université, là où les gens étaient matures et gentils.

"Je ne crois pas que la bibliothécaire te laisse faire ça. Et puis, l'économie, un fois comprit, tu verras qu'elle peut être d'un grand secours."

Jo fit une grimace. La bibliothécaire l'aurait tué si jamais elle s'était loupé d'ailleurs.

Oh, tu sais, tu n'es pas obligé de me vouvoyer. Je ne suis pas si vieille que ça.
Et puis, ... Comment à tu fais pour rentré ici est surtout la question.

" Oh je peux?" fit Jo, positivement ravie de l'aubaine.

Ca ne la dérangeait pas de vouvoyer, notamment toute personne semblant plus âgé qu'elle (ce qui évalait aux trois quarts de la planète évidemment mais même) parce que ça avait toujours fait partie de son éducation. Néanmoins l'idée de tutoyer une personne comme Isako constituait la classe intégrale à ses yeux. Soudain ragaillardie, Jo se redressa légerement sous ce qui, pour elle, était une sorte de compliment implicite.

Venait maintenant la décision: devait-elle oui ou non avouer comment elle avait passé la sécurité de Todai? Mentalement, Jo se faisait une liste:

Contre:

- Si Isako en a envie, Jo se ferait jeter de l'établissement avec en prime honte à vie et on peut même faire une croix sur une demande d'étudier ensuite à Todai.
- Il faudra qu'elle avoue qu'elle a mentit éhonteusement et ce n'est pas ce qu'il y a de plus reluisant.
- Il va falloir parler peut-être de Neji (oh mais sans doute Isako le connait il?!! -à cette pensée une lueur d'espoir envahit l'esprit de Jo-).
- Ses parents seront cités et il faudrait vraiment espérer qu'ils n'ont pas causés à un moment ou à un autre des problèmes aux parents d'Isako (à tout les coups...).

Pour:

- Isako est une incarnation du Bien donc devrait pas y avoir de problèmes. N'est-ce pas?

Jo tapota distraitement son menton de son index, cherchant les mots les plus adéquats pour commencer.

" J'ai mentit aux gardes." commença t'elle abruptement.

Bravo pour le choix des mots censés être adéquats.

" Ce n'est en aucun cas de leurs fautes évidemment." ajouta-t'elle précipitemment. Il aurait été horrifiant si jamais ils devaient se faire renvoyer de par sa faute. " Je leur ai montré ma carte de lycéenne de Sakurai Gakuen et j'ai prétexté la création d'un journal pour l'école et d'un article entièrement consacré à Todaï..."

Evidemment, juste ça n'aurait pas suffit. La seule et unique raison pour laquelle ça avait fonctionné c'était parce qu'ils lui avaient fait confiance. Et si ils lui avaient fait confiance c'était parce que...

" ... et j'ai peut-etre aussi mentionné dans la conversation que j'étais la fille de Genzo Wakabayashi... qui avait pendant un moment lutté pour renforcer leurs syndicats." termina-t'elle en expliquant sommairement pourquoi le nom de son père pouvait intimer confiance à des personnes assurant la sécurité au sein de l'établissement.

Maintenant qu'elle vocalisait son acte, Jo se rendit complétement compte de son côté abject. Elle avait fait quelque chose d'absolument impardonnable! Et pour quoi s'il vous plait? Un type qui portait des vêtements de marques colorés. Si ça continuait elle allait sans doute pouvoir offrir son âme à Satan gratos.

La seule chose qu'elle pouvait éventuellement faire pour alléger son crime c'était 1/ de réellement demander à créer un journal au lycée et de 2/ d'aller présenter les plus plates excuses aux gardes.

" Ah, je mérite Alcatraz... minimum." fit Jo en secouant doucement son visage avant de se tourner vers Isako pour recevoir les foudres et le dédain de sa sempai.

Spoiler:

Isako était d'humeur joviale aujourd'hui. Et il fallait en profité. Elle qui d'habitude se faisait un plaisir d'ignorer royalement les gens ou de les faire tourner en bourrique. Mais, elle avait décider d'être gentille avec Johnny qui sans le savoir l'avait sauvé des tablettes de chocolats et autre cochonneries dans le genre ainsi que des émissions débiles. Quoi de plus agréable que ce genre de rencontre. Et puis, cette fille était intéressante. Elle avait quelque chose qui plaisait beaucoup à Isako. Allez savoir pourquoi. Peut-être parce qu'elle était rentré dans todai comme on rentre dans une boulangerie pour acheté des bonbons. ( Mmmh des bonbons.) C'est vrai que les gardiens des portes de Todai se faisait un malin plaisir de demander à chaque personnes leurs cartes d'étudiant. Ce qui était passablement drôle quand vous étiez en retard à votre cours de mathématiques avancé et que voyre prof ne vous accepterez pas avec deux minutes de retard.
Alors qu'une jeune lycéenne rentre dans todai comme ça, c'était bien plus qu'intéressant.



Isako sourit de nouveau. C'était marrant tout de même de trouver de quoi occupé ses fin de journée à la bibliothèque qui est censé n'être qu'un lieu de travail. Tient, travail, Isako se demanda soudain pourquoi était-elle venue ici. Ah, possible qu'elle est un devoir à rendre. Oh, ça n'avait aucune importance pour le moment. l'histoire attendrait bien jusqu'à ce soir ne?!
Isako releva les yeux vers Johnny, elle avait l'air de réfléchir. Comptait-elle lui mentir. Il faut dire qu'Isako avait un radar pour ce genre de personne. Elle même racontant des cracs elle savait reconnaitre les personnes qui en faisait autant.
Elle devenait de plus en plus intéressée. Depuis il y avait des gens comme elle au lycée? Tout cela prenait un tournure vraiment génial. Et encore le mot est faible.



Au final ce n'était à Isako elle avait mentit mais aux gardes. Comment avait-elle fait? Même si ils avaient l'apparence de gorrile, ils n'étaient pas née de la dernière pluie. Isako regarda Johnny avec plus d'intérêt.




Cette fille avait de la suite dans les idées et une grande ingéniosité. Et aussi une force de persuasion hors du commun. Ou alors...




Ha voilà qui s'expliquait. Le piston des parents avait toujours fait fureur auprès de tous le monde. Voilà pourquoi était-elle rentré ici. Mais, une question titillait Isako. Johnny n'était pas venue ici juste pour faire ses exercices d'éco? Isako connaissait bien Sakurai pour y avoir passé quelques années. Et elle savait que la bibliothèque de là bas était amplement suffisante pour faire ce genre d'exercices. Alors pourquoi? Et puis Sakurai n'avait pas de journal.




Quand elle entendit ses paroles, Isako ne put s'empêcher de rire de nouveau.



Mmmh, devait elle lui demander pourquoi est-ce qu'elle était là vu qu'il n'avait pas journal. Si elle lui répondait que c'était pour ses exercices, Isako serait déçue. Mais, elle voulait savoir. La curiosité était plus fort que tout.

Johnny se sentit soulagée par le fait qu'Isako ne la foudroyait pas de son dédain le plus dédaigneux. Et ce, bien plus qu'elle ne l'aurait cru étant donnée la nouveauté de la rencontre. Et bien qu'elle le méritait intégralement. La culpabilité était en train de l'écraser de telle manière qu'elle ne fit pas attention à la spontanéité des ses propos en ce qui concernait Neji.

" En fait, c'était pour un garçon." fit-elle avant même de pouvoir retenir.

Johnny s'arreta net.

Voilà qui était fort périlleux. C'était une chose d'échaffauder tout un plan pour rentrer à Todai, c'était aussi une chose de l'avouer à Isako avec qui elle semblait entretenir une bonne relation de départ, s'en était une autre d'avouer qu'elle en pinçait sérieusement pour un universitaire uniquement pour son physique (il faut bien que jeunesse se passe) et qu'il était la raison pour laquelle elle avait fait tout ça à une jeune femme, certes hautement aimable, mais qu'elle ne connaissait que depuis quelques longues minutes.

Johnny rajusta les lunettes sur son nez, plus ou moins embetée. Elle l'avait su au moment où elle avait révélé son plan à Isako: il était logique que cette dernière lui posa la question. Elle sembla jauger du regard Isako pendant quelques infimes secondes puis se tourna complétement vers la jeune fille.

"Est-ce qu'il est possible que tu gardes ceci pour toi? Ce n'est pas que ce soit un secret d'état dans le sens où 80% de Todai et 100% de Sakurai n'en auraient trés certainement rien à carrer, mais, ça reste assez..."

Délicat? Personnel? Un peu de tout ça.

Jo gonfla ses joues dans une gestuelle enfantine. Est-ce qu'elle aimait Neji? Dieu non. Mais c'était agréable de se sentir un peu comme les autres adolescentes. Elle n'avait jamais eu de crush pour qui que ce soit et même s'il était horrible de constater qu'elle avait vraisemblablement un goùt prononcé pour les garçons au look un peu rebel étant donné l'effet qu'avait pu lui faire Neji, et dans une certaine mesure Akyio (bien avant de découvrir qu'il s'agissait du fils caché de Lucifer), cela n'en restait pas moins trop rare pour ne pas être cultivé.

" Il y'a un garçon à Todai que j'aime bien. Je sais qu'il s'apelle Neji mais... euh, c'est tout." avoua enfin Jo qui paraissait vraiment jeune sur le coup, " mais je ne l'ai pas vu. C'est pas trés grave d'ailleurs. Au moins j'ai pu parler avec Isako-sempaï."

Un timide sourire déterminée fendit le visage de Jo.

Spoiler:

Jo se sentit trés légerement rassurée par les propos d'Isako. Elle essaya de relativiser sa frayeur quand à la rapidité avec laquelle la relation entre sa sempai et elle-même évoluait.

Ha, je vois.

"Ah bon?" demanda la jeune nippone en arquant un sourcil, intéressée.

C'était bien la première personne qu'elle rencontrait qui connaissait réellement le garçon dont elle affectionnait l'allure. Elle n'avait su le nom de Neji uniquement parce que l'un de ses amis (effrayant au possible d'ailleurs) l'avait interpellé devant elle.
Johnny eut du mal à se retenir pour ne pas poser trente six milliards de questions.

Après tout, chacuns ses raisons d'enfreindre les lois.

Johnny pâlit sous l'accusation et se leva doucement. Les rêgles au Japon c'était sacré. Non pas que l'idée d'enfreindre des rêgles dérangeait Jo, bien au contraire. Sa famille était spécialisée dans ce domaine finalement. Non ce qui la dérangeait c'est pourquoi elle avait fait ça. C'était tout sauf digne d'elle et pour le peu qu'elle avait vu Neji, et même si elle était persuadée que c'était un garçon honnête et droit avec juste quelques mauvaises habitudes de riches, il ne méritait pas que l'on mente pour lui à des gardes travailleurs qui risquaient sa place à cause d'elle.

Il fallait vraiment qu'elle fasse quelque chose pour remedier au possible à tout ça. Aller voir le professeur Makoto semblait déjà un bon point. Pour parler du journal.

" Ah il y a un journal à Todaï?" demanda la jeune fille se rapellant qu'il y avait au moins une section journalistique.

Demander à des sempais pouvait être une bonne chose. Surtout dans ces conditions. Cela pourrait devenir un demi-mensonge seulement (la logique de Jo est parfois biscornue).

" Isako-semp ... euh Isako est en quel section?" demanda à nouveau Jo curieuse.

La jeune fille reposa son livre sur le dessus de sa sacoche en cuir en regardant l'universitaire. En quoi diable pouvait-elle être? Elle était tellement jolie qu'une filière artistique semblait de mise mais parfois ce n'était pas les évidences qui l'emportaient. Isako Sawai pouvait en tout cas être mannequin ou actrice ou un truc dans le genre. Mais la facilité avec laquelle elle avait résolue son exercice d'économie. Peut-être du droit?
La question restait ouverte.

Jo n'était pas d'humeur à rire sur le moment, trop préoccupé par l'histoire avec les gardes, néanmoins si elle l'avait été elle aurait sans doute ri à la remarque d'Isako sur le fait que Neji était positivement daltonien (c'était une des explications trés scientifiques que Johnny avait échaffaudé un soir dans son bain). Elle avait trouvé ça horrible et en même temps, aurait-il était habillé plus sobrement, elle ne se serait pas arreté sur lui.
Ca n'avait aucun sens mais comme toute cette histoire respirait l'illogisme le plus absolu depuis le départ, Jo balaya ses doutes d'un haussement d'épaules.

Au moins, Isako le connaissait. Elle n'avait par contre pas l'air de le porter dans son coeur ce qui éveilla la curiosité de la jeune première année.

" Ano... Je crois."

Jo tilta son visage sur le côté dans une expression legerement incrédule. Elle ne savait pas s'il y avait un journal? Elle ne s'interessait peut-être pas à la vie de Todaî. Jo étouffa un soupir mesuré: Isako avait beau être sympathique elle n'en restait pas un modèle des élèves riches de ce tpe d'établissement. A part leurs cercles d'amis, leurs sorties et leurs vies personelles, rien d'autre ne les interessait jamais.

"Et bien, je suis en Théatre. "

Jo aquiesça. Une actrice. C'était logique avec un physique aussi avenant. Il était quasimment impossible de ne pas trouver Isako exquise et il aurait vraiment fallu être un monstre pour ne pas lui accorder les égards les plus naturels avec un visage comme le sien.
Jo l'imaginait parfaitement sur les planches à jouer Ophélie ou encore Cassandre. La jeune Wakabayashi allait demander, dans un certain enthousiasme il est vrai, si Isako avait déjà participé à une pièce de théatre mais la question posée par cette dernière la prit au dépourvu.

"Et est-ce que tu as une idée de ce que tu veux faire après le lycée?"

Jo dodelina son visage trés doucement. Ce qu'elle voulait c'était aider ceux qui en avaient besoin. Le problème c'est qu'elle ne savait pas parler aux gens, elle ne savait pas les convaincre et soyons francs elle n'inspirait pas un amour immédiat.

" Je... quand j'étais petite je voulais être océanographe," fit Jo, " J'avais pensé à travailler dans l'écologie hydraulique. Tester les eaux et tout ça, mais avec mes notes en mathématiques je doute."

Exit le commerce équitable aussi vu la catastrophe en Economie. Jo esquissa un sourire contrit.

" C'est la première année, je verrais bien."

Même si ses parents la tanaient en disant que eux , à son âge , ils sauvaient déjà le monde.

" Tu as toujours su que tu voulais être actrice?"

La question qui voulait savoir si oui ou no Isako voulait réellement être actrice ne se posa à aucun moment dans l'esprit de Johnny: faire ce que l'on avait envie était necessairement un privilège de la haute société dont ils faisaient partie. Pendants quelques instants, le fait que pas mal de personnes que ce soit à Sakurai ou à Todaî n'avait justement aucun choix dans leurs futurs carrières ne lui traversa pas l'esprit. Puis lui revint comme un boomerang l'image trés nette du charmant Hiroki. Lui n'avait certainement pas choisit ce qu'il faisait.
Jo n'osa pas changer sa question et laissa les choses comme ça en priant le Ciel qu'Isako ait bien choisie par elle-même cette voie ci. Ca lui apprendrait à parler avant de réfléchir.

Un journal. Isako se creusa la tête. Comment se faisait-il qu'elle ne sache pas ça. Mais bon, Todai était un très grand établissement et il s'y passait tellement de chose qu'elle ne pouvait pas tout savoir non plus.
Elle se rassura avec cette pensé. Isako était le genre de personne à vouloir tout contrôler. Si quelque chose lui échapait il fallait absolument qu'elle sache pourquoi et comment. Perfectionniste? Pas tellement. Mais, c'était comme ça depuis longtemps. Elle ne se laissait jamais dépasser par la situation, il fallait qu'elle soit toujours maitre de tout. Sinon ça n'allait pas. Et une Isako qui perd ses moyens, ce n'est pas la meilleur chose à voir. Mais passons.
Elle réfléchie a ce qu'elle venait de dire. Cela pouvait pousser les gens à ce méfier. Enfin, elle était comme ça. Les comédiens sont des gens qu'ils ne sont pas forcement bon à fréquenté. Pour la simple raison qu'il était tellement facile de faire tourné les gens en bourrique quand on savait maitriser ses émotions comme on veut. Trop facile. Isako était en train de faire de l'auto-critique. Elle était capable de faire des merveilles. De passer du rires aux larmes en quelques fragments de seconde. Elle était capable de faire croire n'importe quoi à n'importe qui. Et elle l'avait prouvé de nombreuses fois. Il faut dire aussi que son physique est bien plus qu'avantage pour ça. Et elle les savait bien. Elle avait des allures de gentille fille presque timide. Ne jamais se fier aux apparences. Les gens étaient si crédule. S'en était presque risible.

" Je... quand j'étais petite je voulais être océanographe," fit Jo, " J'avais pensé à travailler dans l'écologie hydraulique. Tester les eaux et tout ça, mais avec mes notes en mathématiques je doute."

L'écologie hydraulique. Et bien en voilà de l'ambition! Ce n'était pas tout les jours qu'on voyait quelqu'un qui savait exactement ce qu'elle voulait faire. Isako fut impressionnait. Plus ça allait et plus elle allait de surprise en surprises.
Apparamment; les maths posent problèmes. Les maths posent toujours problèmes après tout elles étaient là pour ça. Isako ce souvenait très bien des cours de maths que lui donnait son père quand elle n'avait pas encore l'âge d'écrire son prénom. Cela l'a fit sourire. Il avait toujours crut (et encore aujourd'hui) que sa petite fille si intelligente finirait part travailler dans l'économie. Mais la petite Isako avait de plus grand projet que ça. Oh oui. Avec ce qu'elle savait faire et son intelligence, toutes les portes lui étaient ouvertes. Elle n'avait cas claquer des doigts et elle aurait ce qu'elle désire. Sans avoir recourt au nom de son père. Elle ne supportait pas ça.

" C'est la première année, je verrais bien."

Isako acquiesça d'un signe de tête. Johnny avait encore le temps. Elle avait même beaucoup de temps. Mais, si elle savait a peut près ce qu'elle voulait faire, ça irait vite. Et puis, il suffisait d'y croire. Enfin, ça, c'est seulement ce qu'on dit à quelqu'un qui, on le sait, ne réussira pas. Mais cette fille allait y arriver. Isako avait une bonne intuition. Ce n'était pas tous les jours.

Tu as toujours su que tu voulais être actrice?"

Alors c'était ça. Le théâtre menait à devenir actrice. Isako échappa un sourire.
Mr Sawai avait toujours voulut que sa fille travail dans la finance. Dessus de ne pas avoir un fils il avait eu une fille intelligente. Mais, la finance, elle trouvait sa terriblement ennuyeux. Et puis elle était bien assez grande pour faire ce qu'elle voulait après tout.


Elle sourit. Actrice, c'est comme ça qu'on l'a voyait alors? Isako savait très bien qu'elle ne ferait pas ce genre de métier. Avec ses capacité. Elle n'avait pas envie de finir comme sa mère. Oh, non elle avait bien trop d'ambition pour ça. Elle pouvait très bien être Producteur. Mais elle, elle voulait être avocat. Faire gobé n'importe quoi à n'importe qui c'était son truc. Après tout ça lui convenait parfaitement. Elle avait de la suite dans les idées et elle ne serait pas juste une simple avocate, oh non.

"Iie, je me vois plus en avocat. Actrice,... Je ne crois pas que ça me plairait temps que ça."

Les mots avaient été dit de manière tranquille, sans emphase et décoré d'un charmant sourire apaisant.

Ehhhhh?

Le visage de Jo ne cacha pas la surprise qu'elle subissait sur l'instant.

" Eto, si tu veux être avocate... le plus simple n'est-il pas de faire des etudes de Droit?" demanda Jo en fronçant légerement les sourcils.

Johnny ne doutait pas un instant qu'Isako devait être excellente en classe (de toute façon il fallait un minimum requis pour passer les hautes murailles de la prestigieuse université de Todaï) mais faire un cursus de théatre pour terminer avocat c'était un peu comme prendre un avion qui se pose à Stockohlm pour finir à Buenos Aires.

Rien à voir avec la choucroute.

A moins que... Jo repensa à Hiroki. Peut-être que c'était ça.

" Eto... c'est parce que l'un de tes parents est dans le milieux? Qu'ils..." Jo chercha un terme qui pouvait ménager ce qu'elle allait dire par rapport aux parents de la jeune femme. "... préfereraient que tu prennes la même voix qu'eux?"

Jo tournait le rubikub dans son esprit mais de la logique il n'y en avait clairement pas ici. Ca ou elle n'avait que le quart du fromage. En tout cas, quelque part c'était une bonne nouvelle non? Avocate c'était chouette: elle pourrait défendre les gens qui en auraient besoin. C'était noble.
A priori. Il y'a avait une partie sombre dans ce métier. C'était blanc ou noir, ou tout l'un ou tout l'autre. Des Héros ou des raclures.

" Ou à moins que tu ne veuilles terminer un cursus théatre puis ensuite reprendre pour faire celui de droit. Ou alors tu fais les deux en même temps." continua Jo en énumérant les diverses possibilités mais cette fois-ci à haute voix.

La sonnerie signalant la nouvelle heure emplit le building avec une soudaineté effrayante et quelques secondes aprés le bruit abominable, des mouvements se firent entendre dans les couloirs. Finalement, l'université ce n'était pas si différent du lycée. On se concentrait juste sur un thème particulier et on avait plus de libertés.

Jo était certaine d'adorer l'université.

Bizarrement, la bibliothèque quand à elle resta toujours aussi vide, mis à part les deux jeunes filles et la vieille harpie qui servait de bibliothècaire. Jo se demanda par quelle stupidité sans fond elle avait cru qu'elle pourrait entrapercevoir Neji dans un endroit pareil. Elle aurait du faire ses devoirs dans le parc.

" Eto, si tu veux être avocate... le plus simple n'est-il pas de faire des etudes de Droit?"

C'est vrai qu'elle aurait très bien pu faire des études de droit. Mais le théatre lui plaisait. Et elle apprenait pas mal de nouvelles chose qui pouvait lui servir même en temps qu'avocat. Le droit, elle y avait longuement penser. Mais, trop ennuyeux. Après tout elle elle pourrait très bien rattraper le programme en moins d'un an. Ou elle prendrait des cours particulier. Après tout, son père ne pourrait pas dire non. Mais elle ne préfèrait pas abuser de ce genre de chose. Ce n'était pas son genre.

Oh... J'y est penser pendant pas mal de temps. Mais, j'aime le théâtre.

Il est vrai que le théâtre était l'une des rares chose qu'elle aimait et qui le l'ennuyais pas. Elle arrivait à se retrouver. Et puis Isako n'était pas connue pour être une grande comédienne?!

" Eto... c'est parce que l'un de tes parents est dans le milieux? Qu'ils..." (... )"... préfereraient que tu prennes la même voix qu'eux?"

Iie, mon père est directeurs et entrepreneurs de grandes banques. Et ma mère... Ne fait rien.

Quand la jeune fille parla de sa mère elle grimaça. Sa mère n'était qu'un sale parasite qui ne vivait qu'au dépend de l'argent de son père. En le dépensant comme bon lui semblait. Elle ne savait rien faire. A part prendre rendez-vous pour un lifting. Isako ne supportait pas se genre de personnes.Qui vivaient aux crocher des autres. Des sales profiteurs voilà tout.
Comment la mettre en colère. Lui parlait de sa mère (et Koga qui avait le don de la mettre hors d'elle.) Elle ne la supportait pas. Allez savoir pourquoi..




Elle sourit. Johnny avait l'air quelque peut perdue. Il est vrai que les faits et geste d'Isako n'étaient pas d'un très grande logique. Au contraire. Elle ne faisait jamais les choses dans l'ordre. Mais arriver toujours à ses fins. Non, elle ne faisait certainement pas les deux en même temps. Beaucoup trop prenant. Déjà qu'elle avait pas mal de cours. Alors rajouter les heures de droit serait assez... Dure à vivre. Mais le théatre. Les théâtre... C'était fou comme elle aimait prendre la personnalité des personnages, de les faire vivres, de donner un sens et une images à leurs émotions.
Elle soupira. C'était bête de prendre une voix qui ne menait pas du tout là où on voulait. Mais Isako aimait se faire plaisir, même si ça l'a mettait dans des situations impossible après.




Et elle était capable. Commençant à réfléchir sur ce qu'elle allait bien pouvoir faire, ele fut couper par la sonnerie.
On entendait les chaises frotter sur le parqué. Les élèves sortir. Mais ici, rien ne se passer. Par le temps qu'il faisait, qui viendrait ici après tout?! Isako pensa à son emploie du temps. Que lui restait-il a faire? Mis à part quelques devoirs sans grande importance.. Heureusement, elle n'avait pas tellement envie de travailler jusqu'à pas d'heure cette nuit.

Spoiler:

Johnny remarqua la grimace qu'Isako fit lorsqu'elle mentionna sa mère mais n'osa pas relever la chose. Aparemment, il y avait quelque chose qui clochait. Le fait que sa mère ne faisait rien était aux yeux de Jo légerement incompréhensiblemais cela venait du fait que la sienne était d'une activité débordante. Même parfois un peu trop selon. Non pas qu'elle aurait souhaité qu'elle soit une mère au foyer (oh la crise!), loin de là, mais sa mère faisait tellement de choses géniales et elle avait grave la classe et...

Ce n'était pas toujours simple d'avoir Wonder Woman comme maman.

Le soupir qu'Isako laissa échapper de ses lèvres vermeilles ramena au présent la jeune première année qui esquissa un sourire de compréhension en demi-teinte.

Iie, je prendrais des cours de rattrapage, ou des cours particuliers de droit l'année prochaine. Je pense pouvoir rattraper le retard sans problèmes.

Cette fois-ci un véritable sourire se dessina sur le visage admiratif de Johnny. Les gens dterminées qui avaient une certaine confiance en eux, Jo les trouvait merveilleux. C'est ce vers quoi elle tendait de tout son être et ce peu importe la voix qu'elle choisirait.

" Je suis sure que tu y arriveras en effet Isako-san." fit joyeusement la jeune fille en refermant son sac. " Je suis vraiment contente d'être venue dans cette bibliothèque... même si je n'ai pas vu Neji. De toute façon c'est absolument irréalisable. "

Jo se pencha legerement vers Isako comme pour dire un secret. Ses joues se tintèrent doucement de rose comme toujours lorsqu'elle était sous le coup d'une émotion, qu'elle quelle soit.

" Il a une petite amie." fit-elle presque 'en chuchotant et avant d'hausser les épaules. " C'est normal aussi. Puis je ne l'aime pas vraiment. Oh!" Jo s'arreta comme sous le coup d'une illumination. " Isako-san doit avoir une ribambelle de prétendants! Neji ne t'as jamais interessé?"

Maintenant que Jo y pensait, ça semblait presque logique. Ca faisait du bien d'avoir des conversations frivoles. A vrai dire, Jo n'avait que trés peu de connaissances et notamment de connaissances féminines. Les garçons aimaient la tourmenter et les filles étaient totalement asociables avec elle. Jamais compris pourquoi d'ailleurs. Isako était vraiment chouette avec elle.

Une moue s'installa sur le visage au contour encore quelques peu enfantin de Jo. Ce n'était pas plus mal que Neji n'ait pas l'air d'un intellectuel non? Quelque part, Jo savait que c'était aussi quelque chose qui l'avait obstinément attirée. Elle avait sans doute trop lu de livre sur la Révolution Française ou Cubaine mais un garçon à la Saint Just ou à la Guevara, c'était tout de même plus attirant qu'un directeur de banque ou un fils de patron d'Industrie.

Sauf que Neji n'avait l'air ni de l'un, ni de l'autre. Pas plus révolutionnaire que fils de pdg et encore moins d'un artiste-intellectuel. En fait, il faisait plutôt golden-boy-jet-setteur avec ses slims et ses baskets de couleurs. Tout ce qu'elle abhorrait.

" Neeee, Nani? Neji? Iie, non, les banderoles ambulantes ne sont pas tellement mon type."

Jo tilta son visage sur le côté en laisssant échapper un rire cristallin. Neji devait avoir les oreilles qui cramaient total à l'heure actuelle et ce où qu'il soit.

" Ah mais il les porte bien ces couleurs." fit d'une voix légère la nippone en laissant un sourire flotter sur ses lèvres.

C'était réellement libérateur de l'avoir dit à quelqu'un. Jusqu'à présent, Jo s'était refusé d'en parler, même dans sa propre tête. Un poids s'était soulevé et au moins, même si le crush restait évidemment, elle pouvait cesser de se focaliser dessus.

Isako n'avait pas répondu à la question des prétendants mais Johnny s'imagina que c'était plus par délicatesse qu'autre chose. En tout cas si elle avait été un garçon, elle l'aurait trouvé merveilleuse (ce qui était déjà le cas, remarque donc débile se dit Jo). A vrai dire, la lycéenne s'imaginait que la vie d'un garçon devait être quand même diablement plus simple et il y avait sans doute des pressions, mais elles étaient d'un autre ordre.

Je te le laisse avec plaisir.

Malheureusement, il n'y avait rien à laisser du tout. Neji avait une âme soeur et dans son esprit terriblement romantique, Jo s'imaginait qu'ils avaient scéllés leurs destins avec un pacte de sang et tout le tralala (parce que c'était sur et certain, Neji sous ses dehors de bad boy, c'était un type chevaleresque, un vrai! Jo avait le nez pour ça).

Trop de films. Et trop de romans de Barbara Cartland de toute évidence.

Le ventre de Jo gargouilla en plein silence et elle se mit à rougir instantannément, le regard paniquée vers le bureau de la bibliothècaire.

" Mon père veut absolument tester le régime végétarien." fit Jo de manière renfrognée. " Depuis que le restaurant BIO des Nagasawa a ouvert... C'est bien et tout mais alors ..."

La jeune fille passa une main sur son ventre avant de farfouiller dans son sac en bandoulière. Elle retira un paquet de biscuit d'une marque bio trés peu connu au Japon sur des biscuits au miel. Vide. Jo poussa un soupir et la vision d'un énorme hamburger lui vint à l'esprit mais elle chassa l'image immédiatement. Ses parents avaient malheureusement un sixième sens pour ce genre de chose.

" Nelson a essayé de faire passer dans la main de la pizza pépéroni en douce, il est puni pour trois jours." fit Jo en tirant la langue avant d'ajouter d'un air entendu: " Nelson est mon petit frère."

Il avait presque réussi sauf qu'il n'avait pas pensé à vider de suite sa poubelle juste aprés en avoir consommé. Et l'odeur de péperonni ça restait.
Trois jours pouvait sembler peu important mais pour quelqu'un comme son petit frère c'était une calamité.

" Tu as des frères et soeurs?" demanda Jo en replaçant la chaise convenablement.

" Ah mais il les porte bien ces couleurs."

Isako la regarda et grimaça. Les couleurs, c'était pas trop sa tasse de thé. Et c'est pas elle qui irait porter du orange ou du jaune. Fallait pas pousser le bouchons trop loin (Maurice.) C'est vrai que pour porter se genre de fringues il ne valait mieux aps avoir peur d'être ridicule. Mais après tout, il avait l'air d'assumer totalement ça. Alors pourquoi pas.



Pas totalement convaincue? Oh ça non. Beaucoup trop flashant à son goût. Mais, chacun son truc. Personnellement, elle portait plutôt des vêtement sobre. Enfin, qui n'avait rien a voir avec les couleurs de l'arc en ciel. Un peut perdue dans ses pensés, elle secoua légèrement la tête et regarda Johnny. Alors Neji n'était pas célibataire. Elle s'imagine la jeune fille habillé de la tête au pied en jaune et vert. Ou encore en rouge et rose. Elle équarquilla les yeux une nouvelle fois. Neeee, elle aurait remarqué ce genre de personne si elle était à Todai. On ne passe pas à côté de ce genre de personne. Enfin, pas elle. Mais peut-être était-elle complètement différente de lui? Mais alors, pourquoi... Nan, ce n'était pas le moment de se poser se genre de questions. Elle avait autre chose à penser que la façon d'on s'habiller la copine de Neji.
Mais c'est surtout le ventre de Johnny qui l'a fit sortire de ses rêveries. On ne pouvait rien entendre d'autre avec le silence qui régner ici.

" Mon père veut absolument tester le régime végétarien." (...) " Depuis que le restaurant BIO des Nagasawa a ouvert... C'est bien et tout mais alors ..."

Bio? La jeune fille n'avait jamais connue ça. Quoi que ça mère est bien essayer de la mettre au régime, car selon elle, elle mangeait bien trop de cochonneries. Mais Isako 'navait jamais ceder à se genre de caprices. Elle avait toujours manger en quantité industrielle et de tout. Car il faut bien l'avoué. Cette fille malgré ce qu'on pourrait penser au première abord et un ventre. Elle peut engloutir toutes sortes de choses assez surprenante en commençant par tout ce qui était sucré.
Bio? Comment faisait-elle pour tenir? Végétarien ET Bio. Elle décrocha un regard surpit à Johnny. Comment est-ce qu'on faisait pour supporter ça plus de trois jours?



Oui, c'était exactement ça. Le régime de sa mère n'était rien à côté de ça.



La jeune fille sourit en entendant ses paroles. Elle imaginait déjà la scène. D4un autre côté son frère n'avait pas tord. Supporter un régime alimentaire aussi draconien n'était pas si facile que ça.

" Tu as des frères et soeurs?"

Iie, je suis fille unique.

Et elle n'en avait pas souffert plus que ça. Mise à part le faite que son père est toujours voulu un fils. Mais sa mère ne voulant pas d'enfant à l'origine avait décrété que ça serait un et pas plus. Tout ça pour qu'elle puisse rester assise sur la fortune de son chére maris. Pathétique. Elle soupira. Sa mère était vraiment un cas...

Iie, je suis fille unique.

Jo se demanda si elle aimerait être fille unique et pensa que c'était sans doute le scénario le plus horrible de la surface de la terre. Déjà parce qu'elle aimait vraiment son frère. Elle avait une affectation sans bornes pour lui même si elle passait son temps à le chamailler pour des petits trucs. A vrai dire ils avaient des caractères trés différents et Nelson était du genre populaire dans son école rien que parce qu'il trainait une aura de Hacker de génie. Jo n'avait jamais été mauvaise avec un ordinateur mais ce n'était pas non plus un domaine où elle excellait, en tout cas pas autan que Nelson.

Au-delà de l'amour qu'elle avait pour son frangin, Jo aurait detesté porter sur elle toute seule le nom de Wakabayashi. C'était peut-être lamentable comme raison, et particulierement égoiste pour peu qu'on y pense trois minutes, mais c'était une réalité. Elle savait qu'il y avait au moins une autre personne dans ce monde qui savait exactement ce que ça voulait dire d'avoir des parents pour qui la fête familiale la plus importante était le 1er mai et non pas le jour de Noël.

" Tu dois rester à la bibliothèque?" demanda la jeune fille à l'universitaire.

Maintenant qu'elle y repensait, Isako n'avait pas pris un livre, ni même sortit un cahier. Bon certes, elle était en théatre mais tout de même.
Jo s'appretait à quitter les lieux mais elle n'avait pas vraiment envie de quitter Isako. C'était rare de trouver une fille avec qui il était agréable d'avoir une conversation. Surtout que c'était la première rencontre et que de son côté, elle trouvait tout ça trés fluide. Elle n'avait pas à chercher ses mots ou encore à réfléchir à ce qu'elle disait (tout du moins pas plus que d'ordinaire).

Son ventre tira legerement de nouveau rapellant à Jo que oui, elle avait toujours la supra dalle.

" Il y a une cafétéria dans l'université? Tu crois que je peux y aller?"

Fille unique et fille d'une d'un des hommes les plus riche de Tokyo si ce n'est pas du Japon. C'est vrai, ce n'est pas très agréable d'avoir les yeux de ses parents braqué sur vous. Il faut qu'il soit fier tout le temps et ne pas les décevoir. Mais jusqu'à présent, Isako n'avait jamais une seule raison à ses parents de ce pleindre d'elle. De bonnes notes, facile à vivre, de bonnes relations avec ses "camarades" de classe. Isako avait toujours était dans les meilleurs dans tout ce qu'elle entreprenait.
Quand on s'appelle Sawai, il vaut mieux se tenir à carreau. Fille unique ne signifie pas "pourrit gâtée." Du moins pas pour elle.

" Tu dois rester à la bibliothèque?"

Isako réfléchie, elle avait qu'un simple devoir en histoire, ça serait fait en trente minutes ce soir. Et puis elle avait son ordinateur au cas où elle sécherait. Mais il n'y avait pas de raisons spécial pour qu'elle reste ici. Elle , n'avait pas de travail à faire ici ni de personnes à voir. D'ailleurs avec le temps, il n'y avait personnes ici. Tous le monde étaient dehors. Bien plus agréable avec le temps. Isako mit la main dans son sac (qu'elle avait en bandoulière sur l'épaule) et en sortit un agenda, qui il fallait bien le dire; était complètement taggué. Ouvrant à la page du lendemain elle fit glisser son doigts sur la page.
Non, elle n'avait rien à faire effectivement. Prenant toujours de l'avance dans ses court, elle aimait ne rien faire le soir. C'était beaucoup plus agréable.

Iie, en faite, je n'ai aucune raison précise pour rester ici.

La jeune fille referma son agenda et le glissa dans son sac. Quoi de plus agréable que de rentré et n'avoir qu'un minuscule devoir d'histoire à faire pour la semaine prochaine? A part... Des Kinder <3 (=^.^=) inspirant profondément, la nippone afficha un sourire. Allez savoir d'où ça venait?!

" Il y a une cafétéria dans l'université? Tu crois que je peux y aller?"

La voix de Johnny sortit Isako de ses rêverie de nourriture. Elle mangerait bien quelque chose de sucré d'ailleurs... Mais quoi? Il y avait tellement de choix.

Euuh, oui, il y a une cafétéria. Ano... Je ne sais pas si tu peux y rentrais. Mais si tu as si faim que ça. J'peux toujours te payais quelque chose à manger. Quoi que je ne connais pas les magasin bio...

Elle équarquilla les yeux et fit une moue enfantine avec sa bouche. C'était quelque chose qu'elle faisait rarement. Elle avait toujours la tête d'une petite fille quand elle faisait ça.

" Mais si tu as si faim que ça. J'peux toujours te payais quelque chose à manger. Quoi que je ne connais pas les magasin bio..."

Jo s'empressa de s'excuser platement en affirmant avec une conviction déterminée qu'elle n'avait pas finalement si fin que ça et qu'une bouteille de lait de soja acheté dna sle combini du coin suffirait à la caler (en espérant qu'ils en avaient du bio, ses parents semblaient ne pas avoir remarqué que les produits Bio n'étaient pas vraiment ce qu'on trouvait le plus dans les épiceries niponnes).
Isako-sempai était décidément une trés chic fille et ce malgré le fait que son père était de manière évidente un monstre de capitalisme aigue et Johnny s'en voulut de l'avoir ennuyé avec cette histoire de famille culinaire.

Pouvait-elle se dispenser de la nouvelle régle familiale alimentaire? Certainement et nul doute que son frère le faisait. Elle ne lui en voulait pas. Elle le ferait sans doute si quelque chose de profond ne l'en empechait pas. Jo n'arrivait pas à mettre le doigt dessus mais c'était là, constamment.

Johnny esquissa de nouveau un sourire vers Isako, tout en continuant de marcher. Puis une fois le couloir passé, la jeune élève se tourna vers l'universitaire. Elle aurait bien aimé prolongé sa rencontre avec elle, mais plus elle cherchait des raisons pour le faire, plus elle lui aparaissait comme ridicule. Johnny ouvrit la bouche puis la referma, embettée? Elle avait pensé à demander si Isako était d'accord pour donner son numéro de téléphone portable (Jo n'en avait pas évidemment mais elle avait un ordinateur et ça pouvait suffir à envoyer des mails) mais elle ne s'en sentit pas vraiment le courage.

Il était assez effarant de constater que Jo n'avait aucun problème à se battre contre l'autorité mais qu'elle n'avait pas la moindre trace de courage ni avec ses parents, ni dans ses rachitiques relations sociales.

" Je vais retourner à Sakurai pour voir à propos de cette histoire de journal." fit Johnny tandis que plusieurs universitaires de troisième année passèrent d'une démarche assurée qui durant quelques instants absorba le regard de la jeune fille. " Finalement, peut-être que ça va m'ouvrir à une nouvelle vocation." ajouta-t elle non sans malice.

Aussi bizarre que cela puisse paraitre aux yeux d'autrui, la branche journalistique n'avait jamais effleuré l'esprit de Johnny en tant que plan de carrière. Dans sa vision parfaite, les journalistes étaient des gens doués avec les mots, parvenant à se faire apprécier de suite par leurs interlocuteurs et sachant savemment tirer des informations quand il le fallait. Et Johnny avait bon nombre de défauts mais le manque de lucidité n'en faisait pas partie.

Mais peut-être fallait il lutter contre le mal par le mal (la vision fugitive d'Akyo traversa tel un éclair l'esprit de l'adolescente, ce qui eut pour effet de lui faire froncer les sourcils: mauvaise influence pour sur).

Au final ce mensonge, qui allait s'avérer vrai, tout du moins elle ferait tout pour, serait plus utile qu'elle ne se l'était imaginé. Une porte ouverte à plein de bonnes choses. L'excitation fourmilla dans son ventre et Jo eut une mine joyeuse envers Isako.

" Je viendrais te voir quand tu auras une représentation." entonna t'elle en remontant de manière légère ses lunettes sur son petit nez. " pour t'encourager."

Jo était pétrie d'un sentiment d'importance total. Elle avait passé presqu'une aprés-midi complète avec une fille trés chouette qui était à l'université! Si ça ça n'imposait pas le respect hein?

" Merci. Je t'enverrais un mail alors."

La jeune fille aquiesça avec entrain en esquissant un geste de la main.

...

Un mail? Mais elle n'avait aucun téléphone et elle n'avait pas donné son mail à Isako. Enfer et Damnation! Johnny fut tenté de courir derrière la jeune femme mais le ridicule pouvant tuer, elle était certaine de devoir mettre ensuite son épitaphe en plein milieu du couloir ensuite.

Avec un haussement d'épaules, Jo se résigna puis se dirigea vers la sortie de l'établissement. Avec un peu de chance, elle croiserait Neji quelque part.

« Avec toi Jo, la chance doit toujours attendre la seconde tentative ».

C'était bien ce que lui disait sa tante non? Bon moyen de le vérifier.

[Sujet Terminé]