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 Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro]

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MessageSujet: Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro]   Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro] EmptyLun 5 Oct - 2:52

Le vent était quelque peu frisquet, mais tout de même agréable à sentir sur ses joues. S’ajoutait à cela la caresse chaleureuse des rayons du soleil, sensation que la jeune Jae Hwa appréciait grandement à cette heure matinale. Cela lui rappelait l’impression de confort qu’elle avait dans son lit, alors qu’elle était toute endormie. Voilà ce qu’était son soulagement de se retrouver à l’extérieur si tôt… Mais pourquoi était-elle là? Elle avait un rancart avec un étudiant de sa classe qui l’avait invitée au zoo de Tokyo. Elle avait d’abord été surprise de cette invitation… considérant qu’elle n’avait pas du tout le profil d’une fille recherchée par les garçons. Toutefois, elle s’était souvenue que ce même lycéen lui avait adressé la parole plusieurs fois durant la semaine. Elle en avait donc déduit qu’il devait vouloir la connaître davantage… car elle n’osait pas se risquer à imaginer qu’il ait pu avoir un œil sur elle. En somme, si elle se retrouvait devant le zoo si tôt un samedi, c’était parce qu’elle avait voulu aller au fond de cette affaire et ainsi découvrir s’il n’y avait pas de la romance cachée à quelque part. Elle espérait, au minimum, peut-être y trouver une amitié. Elle s’était laissée un esprit vide, sans grandes attentes, ne serait-ce que de passer une excellente journée avec un adolescent qui semblait avoir prit intérêt pour elle.

Elle croisa éventuellement les bras pour lutter contre la fraîcheur matinale. Son regard balayait les environs, notamment la rue qui s’étirait devant elle. La coréenne faisait quelques pas à gauche, puis quelques autres à droite… toujours en jetant des coups d’œil rapide autour. Elle ne pouvait que soupirer en voyant les minutes défiler sur l’écran de son appareil cellulaire. Elle était pourtant certaine d’avoir noté la bonne heure dans son agenda… Alors pourquoi le lycéen ne se pointait-il pas? Sans compter qu’il aurait pu au moins avoir la gentillesse d’appeler afin d’avertir de son retard… Si la tendance se maintenait, cela ferait bientôt une heure trente qu’elle attendait comme une idiote devant l’entrée de l’attrait touristique. Elle devait réellement être un cas désespéré… Elle qui refusait de voir l’évidence : il ne viendrait jamais, ce garçon. Elle aurait pourtant dû se douter que personne ne l’invitait de bon cœur. Elle s’était fait avoir par une blague de mauvais goût. À savoir pourquoi, elle n’avait pas vraiment vu le coup venir… Non, elle avait préféré garder espoir qu’il y avait du positif à quelque part. Ça lui apprendrait à garder foi en l’humanité… surtout à l’âge de l’adolescence. Les jeunes sont cruels et elle avait été désignée comme victime de la semaine… tout simplement.

Clignant des paupières rapidement, elle se retenait de ne pas se mordre la lèvre inférieure… en vain. Elle ne put résister et elle passa ainsi sa honte de s’être fait avoir aussi facilement. Elle mordit si fort qu’elle eut éventuellement un goût de fer dans la bouche… Puis ce fut à ce moment qu’elle prit une grande inspiration, décidant simultanément de quitter les lieux. Elle avait eut l’air folle assez longtemps. De plus, elle n’avait pas à se sentir misérable devant des centaines de personnes qui, elles, se dirigeaient toutes vers le zoo avec un grand sourire accroché aux lèvres. Elle ferait mieux de retourner à la maison, où elle pourrait se prendre une boîte de mouchoirs et pleurer bruyamment pendant une bonne heure et ce, en écoutant un épisode de Naruto à la télé. Par conséquent, elle remit son téléphone portable dans son sac à main et se mis à avancer d’un pas décidé. Plus vite elle partait, plus vite elle verrait le seuil de sa porte.

Jae Hwa aurait mieux fait de porter attention à ce qu’elle faisait au lieu de ruminer sa colère dans sa tête. Ainsi, elle aurait aperçu l’enfant qui s’approchait d’elle à la course. Malheureusement, elle ne l’avait pas fait et avait donc sursauté en voyant le bambin qui avait passé à deux doigts d’entrer en collision avec ses jambes. Par la suite, elle fut déstabilisée l’espace d’une fraction de seconde… durant laquelle son pied en profita pour s’enfarger dans le trottoir quelque peu inégal. Ses genoux firent évidemment une rencontre brutale avec le sol, tout comme le reste de son corps qui s’étendit de tout son long. Ce fut très douloureux comme erreur d’inattention. La japonaise put sentir des pincements un peu partout, ce qui était normal vu sa chute. Elle s’assit lentement, mais sûrement… prenant appui sur ses mains. Ça ne devait sincèrement pas être son jour de chance. Non seulement avait-elle patienté stupidement toute seule, mais elle devait maintenant affronter la populace nippone qui la contournait à cause qu’elle était dans leur chemin. Présentement, elle ne pouvait se sentir plus honteuse. Elle était si affligée par tout ce qui venait de se passer qu’elle cachait difficilement ses pleurs. À croire qu’elle n’était pas mieux qu’une fillette quand tout se mettait à tourner mal.

Elle voulu se relever rapidement et s’éclipser avant qu’on ne lui pose des questions… mais elle fut frappée de nouveau par la malchance… Du moins, c’était ce qu’elle cru jusqu’à ce qu’elle voit qui elle venait de percuter en se redressant… Car oui, elle avait trouvé le moyen de ne pas regarder où elle allait une fois de plus et cela avait fait en sorte qu’elle s’était directement lancée sur quelqu’un sans même le savoir. À vrai dire, elle ne savait pas si elle devait se compter chanceuse, maudite par les kamis ou simplement vouée à l’humiliation éternelle. Se tenait devant elle un Shintaro Sanada étonné… lui qui ne devait pas s’attendre à une telle tournure de sa journée.

    « Gomen nasai, Sanada-senpai. J’avais la tête ailleurs, je ne voulais pas… Gomen. »

Que devait-elle faire, maintenant? Elle ne pouvait pas simplement s’en aller après avoir balbutié de minces excuses minables. En même temps, elle avait l’air sotte à rester plantée-là devant le plus beau garçon – du moins, de son point de vue – de tout Sakurai. Sans compter qu’elle était en train de lui voler de son précieux temps, elle qui reniflait aux dix secondes par réaction à son genou. Oh, pourquoi avait-elle dû tomber sur lui? De tous les 32 millions d’habitants de Tokyo, pourquoi lui?
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Shintaro Sanada

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MessageSujet: Re: Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro]   Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro] EmptyMar 13 Oct - 1:06

    Faire de l’exercice le matin faisait toujours du bien selon le père de Shintaro Sanada. Or, le lycéen s’y adonnait à chaque fois qu’il arrivait à s’extirper du lit, soit que très rarement. C’était à se demander alors pourquoi il était déjà dehors d’heure si matinale. Même lui l’ignorait. En fait, il ne pouvait pas l’expliquer, mais il s’entend qu’aujourd’hui, c’était son jour de chance. Vous savez, ce genre de journée qui vous donne l’impression que tout allait bien se passer pour vous? Bref, c’était l’intuition de l’adolescent… Bien entendu, fallait-il vraiment préciser que sa grande journée chanceuse avait commencé par un fond de bouteille de lait –n’en ayant pas suffisamment pour ses céréales-, s’être cogné la tête contre la porte d’entrée de la maison pour finalement piler sur un gentil et nauséabond cadeau canin de son meilleur ami, soit le très cher chien du voisin, une fois après avoir mis un pied dehors? Aussi bien dire que le pauvre garçon n’avait plus toute sa tête. Tout de même, il ne désespérait pas et n’avait pas abandonné l’idée d’entamer sa journée du bon pied. Or, il s’était bien préparer à courir un peu à l’extérieur pour se réveiller… Ce qui pouvait expliquer pourquoi vous auriez pu apercevoir un imbécile s’étirer en courant sur le trottoir devant votre résidence. Heureusement, il n’était pas quelqu’un de très bruyant. Bref, ne sachant aucunement quel serait son itinéraire, le jeune homme faisait uniquement confiance qu’à son intuition chanceuse de ce matin. Courant là où l’emporterait le vent de Tokyo en cette matinée plutôt froide, mais agréable. Il ne fallait donc pas s’étonner si l’on retrouvait un Shintaro Sanada à l’autre bout de la ville et ce, frigorifié.

    Cela faisait sans doute plus d’une demi-heure qu’il courait ainsi, se faufilant à travers les quelques passants tout aussi matinaux que lui. Souriant à sa destination inconnue, il n’avait encore rien prévu par la suite. D’ailleurs, il n’avait même pas encore songé à peut-être s’arrêter enfin… C’était courir ou mourir. Comme quoi il prenait peut-être cela un peu trop à cœur. Or, il fallait aussi comprendre que pour arrêter la machine Sanada, il fallait trouver un moyen quelconque pour le forcer à tomber en panne –sans le briser, donc oublions tout de suite les croque-en-jambes-. À le voir aller, on aurait pu facilement penser qu’il avait un chien à ses trousses qui attentait à sa vie, mais une fois que l’on jetait un œil derrière lui, c’était le néant, si ce n’était que la poussière qui laissait traîner derrière lui. Tel un « road runner », il ne s’arrêterait jamais à la vitesse qu’il allait. Heureusement pour lui, il était impossible de se mériter une amende pour un délit de vitesse à la course à pied. Même dans les intersections aux feux de circulation, le lycéen sautillait sur place comme un homme bionique. Même une vieille dame qui se dirigeait vers le marché n’avait cessé de le regarder s’épuiser de la sorte… La pauvre vieille en avait probablement même eu mal à la tête, ce pourquoi elle s’était rapidement détourner de cette vision de la jeunesse étrange d’aujourd’hui. Certes, Shintaro était un baka qui prenait les choses un peu trop à cœur, tout principalement ce matin-ci. Après tout, il s’agissait de son jour de chance, ce pourquoi il ne savait même pas ce qu’il attendait pour se payer un billet de loterie, à part le fait qu’il était paumé financièrement depuis que ses parents l’avait puni en lui coupant son allocation pour avoir eu une note aussi médiocre en classe. Ces derniers espéraient voir le jour où leur fils verrait enfin son avenir approcher et ainsi se décider à se mettre la main à la tâche. Au lieu de cela, ils ne voyaient que leur fils se rapproche de la classe 3-C…

    Courir ou mourir… En effet, cela devait être son nouveau crédo, car le garçon ne s’était toujours pas arrêté pour souffler. C’est qu’il devait avoir un cardio d’enfer. Pourtant, il allait bien devoir mourir si il croyait dur comme faire à sa nouvelle vision de la vie, car bien entendu, il n’avait pas encore remarqué l’obstacle devant lui. Non pas qu’il était aveugle, détrompez-vous… Le garçon se contentait simplement de regarder devant lui, soit très haut devant lui. Or, ce qui traînait au sol n’était pas dans son champ de vision, pas même cette jolie jeune femme qui semblait avoir vécu une mauvaise passe. Où avait-on bien pu mettre les freins? Aucune idée, mais le coup de tête qu’il venait de recevoir sur le bas de la mâchoire vu suffisant pour l’obliger à s’arrêter, maugréant de douleur après s’être mordu la langue. Visiblement, il n’avait pas encore remarqué qui était la fautive de cet affront, mais cela importait peu puisque Shintaro ne s’en prenait pas à elle, trop occupé à se frotter sa mâchoire. Bref, ce ne fut qu’au moment où il se retourna, une fois calmé, pour faire face à la personne qu’il avait percuté, qu’il remarqua de qui il s’agissait…

    Arrêt cardiaque, souffle coupé… Bref, le cardio du coureur venait d’en prendre un coup. Déjà sa langue était lourde et balbutiait des excuses incompréhensibles… C’était encore le retour de Baka Shin’! Le pauvre ne pouvait pas faire face à une jolie fille sans se tourner en ridicule. D’ailleurs, cette dernière s’excusait déjà, connaissant son nom… Or, elle était une cadette à son lycée? Voilà qui tombait bien, mais à la fois très mal dans la mesure que le pauvre garçon était si intimidé par la jeune femme qu’il en avait perdu l’usage de la parole. Il était son senpai, mais devait avoir l’air d’un gamin de cinq ans à l’heure actuel! Déglutissant avec mal, il alla passer une main dans ses cheveux qu’il ébouriffa sans le vouloir. Le voilà qui devait ressembler à un hérisson, le pauvre.

    « Pas… pas de…. Problème! Tu es qui?»

    Quel idiot! On devait faire preuve de tact avec la gente féminine et non pas simplement demandé : Hey, t’es qui toi? La pauvre allait se sentir mal et c’était normal. Se mordant l’intérieur de la joue, le pauvre garçon était viré au rouge et il pouvait bien le savoir par habitude. Les passants croiraient sans doute qu’il venait de manger un piment fort. D’ailleurs, il y avait étrangement beaucoup de gens dans la place, alors, où était-il? Jetant un vite coup d’œil aux environs, le lycéen ne pu passer à côté des girafes –lui qui regardait en hauteur, trop stupide pour apercevoir le sol, ce qui lui aurait sans éviter de percuté la pauvre fille-. Ils étaient donc au zoo de Tokyo. Que faisait-elle ici, seule qui plus est? Il était tôt et Shin’ aurait cru que seul un idiot de son espèce pouvait se lever aux aurores pour se promener –courir- dans la ville… C’est alors qu’il jeta un coup d’œil à sa montre et étouffa un cri d’étonnement. Déjà? D’accord, elle n’était pas si folle que cela alors… D’ailleurs, allait-elle bien? Le jeune homme avait beau avoir cessé de respirer depuis cinq minutes, il en avait pourtant remarqué les traits plutôt tristes de sa rencontre.

    «Y a pas de mal, vraiment… Euh, tu connais qui je suis? Je veux dire… Heu, tu es de Sakurai? Tu fais quoi ici? Ah, excuse-moi, ce ne sont pas de mes affaires… Enfin! Tu…»

    Le voilà qui ne savait plus où donner de la tête, gesticulant comme un imbécile tout en disant n’importe quoi. Cette pauvre fille allait sans doute avoir peur!
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MessageSujet: Re: Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro]   Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro] EmptyMer 21 Oct - 19:53

Si elle était consciente que l’adolescence était une période où l’on se posait de multiples questions existentielles, des questions qui semblaient pouvoir amener la fin du monde en un claquement de doigts, Jae Hwa aurait aimé être épargnée de celles qui lui faisaient voir trop clairement une vérité qu’elle voulait fuir. Après tout, qui aimait se faire rappeler qu’ils n’étaient rien de mieux qu’un jouet aux yeux des autres? Car oui, la nippone se demandait si elle n’était bonne qu’à cela, soit se faire jouer des tours par des garçons qui prenaient son cœur pour un yoyo. On ne lui avait jamais donné la chance d’être prise au sérieux et encore moins de penser à ce qu’elle pouvait ressentir. Celle en était au point de croire que ça devait être extrêmement marrant à quelque part de la voir se lever à l’aurore, se mettre belle et tourner en rond alors qu’elle gelait pourtant dehors. D’un autre côté, elle s’en voulait d’être naïve, trop même. Au nombre de fois où elle tombait dans ce genre de pièges, on aurait cru qu’elle se serait domptée que d’accepter une invitation revenait au même que de se jeter en bas d’un canyon. Ce ne fut donc pas pour rien qu’elle se mordit la lèvre jusqu’au sang : elle se sentait misérable d’être une proie aussi facile… Comme s’il était écrit dans son front de se jouer d’elle. Comble de tout, elle ne pouvait même pas essayer de fuir ses malheurs. Elle tenta de le faire trop vite et cela causa presque un accident. Un enfant s’était approché d’elle à la course et elle, perdue dans ses sombres pensées, n’avait rien vu venir… ne serait-ce qu’à la dernière seconde où elle fit de son mieux afin d’éviter une collision. De toute évidence, elle fut celle qui en écopa, chutant sur le trottoir et se blessant les genoux. Ce fut à ce moment que les pleurs firent leur apparition… Car quand c’était trop, c’était trop. Il ne lui servait à rien d’essayer de ravaler ses émotions, elle avait accumulé trop de choses négatives pour en retenir davantage.

Malheureusement pour elle, sa malchance ne pouvait pas s’arrêter là : elle n’avait pas encore envie de mourir. Elle s’était fait avoir par des jeunes hommes immatures, elle était tombée devant plein de passants, s’était mise à pleurnicher au sol… mais avec un épisode de Naruto et une bonne boîte de mouchoirs, le monde lui aurait tout de même semblé être un peu mieux envers et malgré tout. Toutefois, elle venait de franchir le seuil de non-retour. Comment? Oh, elle venait tout simplement de percuter de plein fouet le garçon pour qui elle avait un béguin! Vous savez, un magnifique coup de tête sur la mâchoire, le tout digne de la comédie de l’année! Seulement, ça n’était pas comique du tout… Voire qu’il n’y avait rien de pire pour une fille que de passer pour une empotée devant l’homme de ses rêves. Ce n’était même pas une fausse chute en patins à roulettes à cause d’une fausse perte de balan qui lui aurait fait prendre le bras de son beau pour ensuite lui sortir un faux rire timide et cligner des paupières trois fois dans le but de le faire tomber en amour avec elle. De toute façon, ce truc ne devait même pas fonctionner dans la vraie vie… Bref, tout cela pour en venir au point que son accident n’avait rien de romantique, ni de mignon. La lycéenne trouva cependant le courage de s’excuser malgré son mal de crâne qui l’avait quelque peu sonnée… Bien que par la suite, elle se demanda intérieurement pourquoi elle n’avait pas pu tomber – ou se relever, plutôt – sur un parfait inconnu totalement répugnant. Dans une telle situation, il aurait été facile pour elle de simplement se pencher pour le saluer et ensuite disparaître… Mais non, le destin lui avait fait croiser le chemin de son senpai qu’elle s’efforçait de regarder… Ce qui la faisait craquer encore et toujours devant ce joli minois. De toute façon, qui a dit qu’il n’y avait que les garçons qui aimaient les trucs adorables? Ce ne sont pas toutes les femmes de la planète qui se cherchent un mauvais garçon à la veste de cuir et la moto Harley Davidson! Oh la la, ce qu’elle devait avoir l’air bête en ce moment : genoux éraflés, lèvre qui saigne, pleurs et étoiles dans les yeux… Bien que cette étincelle disparut presqu’immédiatement de ses pupilles. Il n’y avait rien de mieux qu’un : « Tu es qui? » pour la ramener brutalement sur Terre. Efficace, certes, mais cela manquait de délicatesse pour un cœur déjà brisé. Quoique bon, il ne pouvait pas le savoir et c’était probablement mieux ainsi.

De toute évidence, toute la confiance en elle que Jae Hwa pouvait avoir, du moins, ce qui avait pu en rester, s’était entièrement volatilisée en l’espace d’une seconde. Elle n’osait plus regarder le japonais en pleine face et alla même jusqu’à baisser la tête. C’était qu’elle venait de commettre une bourde qui pouvait lui coûter cher. Elle serait sans doute étiquetée comme la psychopathe en sachant trop sur le beau Shintaro, désormais… Si ça se trouvait, il était en train de se demander si elle ne l’observait pas sur une branche la nuit, ou si elle ne suivait pas le moindre de ses pas à Sakurai et ainsi de suite. Ah, mais ce n’était pas de sa faute s’il était trop kawaii avec ses cheveux d’hérisson parce qu’il avait passé sa main sur sa tête. Comment était-elle sensée ne pas le trouver à son goût quand il avait une mine pareil? Et puis, à voir un étudiant aussi parfait à ses yeux, elle ne pouvait faire autrement que de savoir au minimum son nom… À défaut d’avoir une chance de le connaître ou le courage de l’aborder. (Sans compter que, bon, elle aimait aussi son charme de baka.) Néanmoins, avant qu’elle ne puisse fuir en inventant une excuse bidon, soit le classique pour une adolescente désirant s’éclipser en vitesse après avoir commis une erreur qu’elle ne sait pas comment réparer, elle sauta elle-même sur place sous le coup de la surprise. Il faut la comprendre, son aîné venait de crier pour une raison qu’elle ne savait pas et, à vrai dire, elle ne s’y attendait pas le moindrement. En même temps, cela la força à lever la tête pour le regarder et ce fut à cet instant qu’elle remarqua que le garçon avait relativement la même pigmentation rouge au visage qu’elle. La gêne? Iiiiiieeee! Le sport, sans doute, il était en jogging, quand même. Son senpai devait avoir courut un marathon et il était rouge de la sorte parce qu’il avait trop fait travailler son cardio… Hai, hai… Puis avec tout cela, s’il avait de la misère à bien articuler, c’était parce qu’il était essoufflé. Voilà, tout avait une explication logique, ne? La lèvre inférieure tremblante, la coréenne se sentit à nouveau poignardée dans le cœur. Ce n’était probablement pas l’intention de Shintaro de retourner le couteau dans la plaie, mais il venait cependant de le faire à son insu. Ses questions rappelaient à sa cadette qu’elle s’était lâchement fait avoir, qu’elle était mal en point et qu’elle n’était rien de plus à ses yeux qu’une vulgaire inconnue qui en savait trop sur lui… Quoiqu’elle fût déjà consciente qu’elle était pour lui l’équivalent d’une mouche : soit un truc que l’on aperçoit quand il passe, mais qui nous sort de l’esprit au bout de cinq secondes. Coupant le jeune homme dans ses gesticulations, elle se lança dans un murmure…

    « Anô… Je suis dans la 1-B et tu… vous… mangez à la table en diagonale de la mienne… Je… Anô… » Elle s’éclaircit avant de continuer, car le pauvre garçon ne semblait pas comprendre grand-chose. Elle tenta ensuite de parler un peu plus fort. « Je… Je me suis fait poser un lapin… Anô, je veux dire! J’attendais un garçon… un a… un camarade de classe… mais il ne s’est pas pointé… A-anô… vos… vos cheveux…» Elle voulu lui ponter les cheveux puisqu’elle n’était plus la seule à lui jeter des coups d’œil, mais elle ramena la main vers elle-même… Puis sa nouvelle tentative de lui faire savoir qu’il s’était dépeigné fut également en vain, car elle était trop timide pour gesticuler quelque chose de clair. En bout de ligne, elle se massa le dessus de la tête… c’était qu’elle aussi avait un mal de crâne. Clairement, il était temps qu’elle passe à l’action si elle voulait se sortir du gouffre dans lequel elle était tombée. « Je… Je dois vous déranger, ne? Vous sembliez être en route pour aller à quelque part… »
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MessageSujet: Re: Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro]   Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro] EmptySam 31 Oct - 20:19

    Le voilà qui perdait toutes ses manières… Comment devait-il essayer de se comporter dans la mesure où à chaque fois qu’il ouvrait la bouche devant une fille, il tournait la situation au ridicule? En effet, sa vie semblait réellement être un gag à elle seule, tout particulièrement lorsqu’une fille était dans le décor. Pourtant, jamais encore le jeune homme n’avait aperçu la fameuse caméra cachée en train d’essayer d’immortaliser les moments. C’était sans doute mieux ainsi de toute façon, car Shintaro Sanada ne pourrait pas alors s’empêcher de mourir de honte si jamais il devait visualiser sa vie tel un spectateur. Néanmoins, ce qu’il voyait clairement à ce moment était bien entendu cette jeune femme mal en point. Si ce n’était pas uniquement de son expression attristée et déçue, il y aurait eu alors ses yeux rougis par les pleurs, sa lèvre légèrement en sang ainsi que ses genoux éraflés. Certes, loin de la était l’idée de la regarde –voire admirer- de haut en bas, mais en essayant de comprendre ce qu’il avait bien pu se passer, le garçon n’avait pas pu faire autrement. En effet, il venait de la regarder d’une façon qu’habituellement on évitait de le faire devant quelqu’un afin d’éviter de passer pour un pervers qui magasinait son prochain encas. Détrompez-vous alors, Shin’ était loin d’avoir faim sur ce point-là. D’ailleurs, il n’avait eu aucune arrière-pensée vis-à-vis l’adolescent, ne serait-ce que d’essayer de peut-être lui venir en aide. Après tout, il fallait le dire, elle était bien mal en point la pauvre. C’est alors que le troisième année se mit à espérer qu’il n’était pas le fautif de cette lèvre en sang qui aurait pu être causée par leur collision de tête à mâchoire. Déjà il se sentait mal à l’aise envers elle, se sentant quelque peu coupable de la situation et même si en temps normal il aurait essayé de se racheter en essayant de la faire rire, il n’y arrivait pas en ce moment. Pour dire vrai, il s’enfonçait de plus en plus à chaque fois qu’il ouvrait la bouche pour dire tout le contraire de ce qu’il aurait réellement voulu exprimer. C’était néanmoins connu dans son comportement, mais seul lui et ses vieux amis étaient au courant de ce phénomène que constituait la maladresse envers le sexe opposé de Sanada.

    La pauvre venait de sursauter à cause du cri qu’il venait de lâcher sans aucune raison, ne serait-ce l’étonnement de voir qu’il était plus tard qu’il ne l’aurait cru en jetant un coup d’œil à sa montre. D’ailleurs, Shintaro ne comprenait pas pourquoi ils étaient là, tous les deux, comme de parfaits idiots qui auraient facilement pu jouer des homards devant le zoo… Vous savez, des genres de mascottes sans même avoir besoin d’un costume, vu leur couleur rouge vif qui avait pris possession de leur visage. Épris par une gêne atroce, le garçon se mit à jouer avec ses doigts tremblants, sans trop savoir quoi faire de plus. Il était vrai qu’il ne la connaissait pas, mais la façon dont il avait demandé à qui il avait à faire était plus qu’irrespectueuse selon lui. Ce n’était pas non plus dans ses habitudes de manquer de respect, mais le seul fait de formuler une phrase complète était devenu extrêmement difficile pour le moment. C’était toujours ainsi avec les filles, au moins il le savait et en prenait conscience. Or, il n’y avait pas grand-chose à faire, ne serait-ce qu’essayer de dire le moins de choses possibles tout en essayant de véhiculer plus d’informations. C’était donc à cela qu’il pensait, ce pourquoi il ne comprenait pas les signes que lui faisait son interlocutrice en pointant en une fraction de seconde sa tête et la sienne… Elle jouait aux devinettes maintenant? C’était bien dommage, le lycéen n’était vraiment pas doué à ce jeu. En effet, il aurait alors pu comprendre que la demoiselle devant lui essayait de lui sauver la face en lui disant qu’il avait l’air d’un clown avec ses cheveux ébouriffés de la sorte. D’ailleurs, la jeune femme parlait si bas qu’il avait de la difficulté à percevoir les mots prononcés… Il était donc inévitable qu’il ne cherche à écouter, soit à s’approcher quelque peu vers elle.

    Une fois son visage proche du sien, Sanada afficha alors une expression d’illumination. La fille qui mangeait en diagonale de lui à la cafétéria? Mais biensûr! Ce n’était pas cette dernière qu’il avait un jour regardé tout le temps de dîner pour ensuite manquer s’étouffer avec un morceau de tempura? Oui, il la replaçait maintenant! Pourtant, il devait avouer qu’il n’avait jamais connu son nom et ne lui avait jamais adressé la parole non plus. Or, il était son sempai, elle avait bien raison. Et lui qui la croyait un peu plus âgée… Ça tombait bien mal. Enfin, peu importe dans le mesure où même si il aurait désiré ou songé simplement à l’inviter, il n’en aurait jamais été capable une fois devant elle. D’ailleurs, le garçon ne put s’empêcher de ressentir un peu de pitié pour la belle. Se faire poser un lapin ne devait pas être très agréable, ne serait-ce uniquement que par un camarade de classe. Non pas que Shintaro avait déjà expérimenté la chose, mais quand même…

    Levant de nouveau les yeux au ciel, le garçon resta confus. Qu’est-ce qu’il avait avec ses cheveux? Encore une fois, la jeune femme n’était pas capable de lui dire ce qu’il se passait, mais les regards des autres suffirent au lycéen pour comprendre un peu le problème. Cependant, il aurait plutôt pensé à un excrément d’oiseau sur son crâne plutôt qu’à des piques d’hérissons, mais cela n’empêchait en rien le fait que les deux possibilités le rendaient ridicule. Passant alors une main dans ses cheveux, le garçon les lissa du mieux qu’il le pouvait, son teint rougeâtre ayant pris encore plus de couleur. Il réussit néanmoins à murmurer un petit : « Arigatô ». Pourtant, la voilà qui semblait déjà essayer de se sauver. Le rendait-il aussi mal à l’aise qu’elle envers lui?

    « Iiè! Je n’ai rien de spécial qui m’attends… Enfin peut-être, mais ça va dépendre si … Gomen, quel est ton nom, tu ne me l’as pas dit… Bref, ça dépend si tu veux bien visiter le zoo avec moi. Après tout, j’ai couru jusqu’ici et toi, tu es venue ici aussi, nous n’avons pas fait tout ce chemin pour rien, ne? Je me ferais pardonné pour ça…» Il termina en pointant sa lèvre en sang avec un sourire plus ou moins assuré, vu la situation.
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MessageSujet: Re: Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro]   Ça fait rire les oiseaux [PV Shintaro] EmptyMar 3 Nov - 3:26

Ce n’était pas une secret pour personne que la japonaise n’était pas l’exemple idéal de la personne qui avait entièrement confiance en elle-même. Elle était plutôt complètement à l’opposé de cela… Voire qu’en cette fraîche journée, il ne lui restait plus une goutte d’assurance après s’être fait demander qui elle pouvait bien être par le garçon qui animait ses rêves depuis un petit moment déjà. C’était à s’y attendre, mais peu importe comment elle pouvait se douter la chose… rien ne pouvait l’empêcher d’en souffrir quand même à la confirmation. Pour en revenir à sa situation présente, elle s’en voulait énormément de ne pas avoir pensé avant d’agir. Sa petite erreur avait clairement semé le doute chez son senpai qui ne la replaçait pas. Ce qui était normal considérant que les deux lycéens ne se connaissaient pas le moindrement. La tête basse, Jae Hwa se mit à délirer un peu, pour ne pas dire s’approcher de la paranoïa. Elle s’imaginait n’importe quel scénario qui pouvait traverser l’esprit du garçon devant elle et chacun d’entre eux faisait d’elle une idiote. À vrai dire, elle se sentait comme le bouffon de service… Or, pas celui dans le style de Shintaro Sanada qui est comique et qu’on adore malgré sa baka attitude. Non, elle se voyait plus comme la personne de qui ont se moquait et celle dont on se ne gênait pas de lui briser le cœur plusieurs fois par jour, comme si ses émotions étaient le sujet parfait pour des blagues. Grande amatrice de dramas, elle se mit à faire comme un personnage qu’elle avait vu récemment à une station coréenne : elle se mit à considérer sérieusement de s’enfermer dans un couvent afin de devenir une nonne qui ne verrait plus jamais le monde extérieur. Ce serait une libération du monde cruel et plus jamais ne serait-elle confrontée à tout ce qu’elle voulait sans ne jamais pouvoir l’obtenir.

Hors de nulle part, son interlocuteur cria de surprise… Ce qui eut pour effet de l’interrompre dans sa lignée de pensée qui se résumait à vouloir s’excuser pour ensuite s’exiler de l’archipel nippon. Elle aurait bien aimé fuir dans un endroit éloigné et perdu, du genre qu’on ne peut retrouver même avec une carte. Bref, elle ne comprit pas plus la rougeur de son camarade, chose qu’elle mit sur le dos de l’exercice. Quel pouvoir de déduction elle avait : joggings = course ou exercice. Après tout, elle ne pouvait dire le connaître personnellement et, donc, elle ne pouvait savoir que le pauvre garçon avait une malédiction avec les femmes puis qu’il était incapable d’en placer deux en leur présence. Elle passa ensuite à un nouveau malaise puisqu’elle devait se présenter et expliquer la raison qui l’avait poussée à se retrouver en face du zoo de Tokyo. Timide comme elle l’était, surtout en présence de quelqu’un qui lui plaisait, elle s’était mise à déblatérer des informations qui étaient presque inaudibles. Ça ne lui avait pas traversé l’esprit qu’on ne pouvait pas lire dans sa tête, mais elle le comprit assez rapidement en voyant son senpai s’approcher de son visage. Évidemment, elle se raidit en une fraction de seconde et elle se mit à parler plus fort… mais elle était désormais déconcentrée par son joli minois. Elle n’avait jamais rêvé d’être aussi près de lui (même s’il n’y avait rien de romantique dans leur situation. Elle tenta désespérément de changer de sujet en lui indiquant que ses cheveux étaient ébouriffés. Toutefois, on pouvait se permettre de douter de ses efforts, car elle ne plaçait aucune phrase complète et ses signes étaient peu compréhensibles. En fait, cela aurait été étonnant que n’importe qui comprenne ses quelques gestes. Même dans un jeu de devinettes, son coéquipier aurait perdu vu son manque de talent. Elle devint confuse pendant un moment face à l’expression de Shintaro, ne sachant pas qu’il s’agissait d’une illumination… soit qu’il venait de la replacer et, par le fait-même, se souvenir vaguement d’elle. En somme, elle était tout aussi mélangée que le lycéen qui regardait vers le haut en ne comprenant pas le message crypté de sa cadette.

Une bonne minute plus tard, il dut y avoir un déclic dans la tête du troisième année puisqu’il entreprit de se lisser les cheveux du mieux qu’il ne le pouvait. Enfin, la jeune fille d’origine coréenne hocha de la tête au faible arigatô de son aîné. Elle brisa un peu l’étrange moment en proposant déjà de le laisser tranquille… Autant pour s’éclipser que pour arrêter de le déranger. Elle se disait qu’il ne devait pas être à cet endroit-là sans raison et puis, de toute façon, si ce n’avait été de sa maladresse, il ne se serait jamais arrêté à cet endroit. La pauvre enfant, ce n’était pas de la faute si son senpai lui faisait tant d’effet que cela. Pour elle, cette proximité et la vue de l’adolescent qui replaçait ses cheveux… C’était l’équivalent, en quelque sorte, d’avoir la chance d’aller voir son groupe favori en concert et d’avoir en sa possession des billets VIP. D’un autre côté, elle avait l’impression de regarder un joyau trop beau pour ses prunelles. Peu importe la comparaison, elle avait le cœur qui battait à vive allure et ne savait faire autrement que de s’éloigner de peur d’être déçue ou, encore, blessée.

Sans quoi, elle allait se retourner après avoir fait une rapide révérence… car oui, elle avait été sérieuse avec sa tentative de fuite… Mais elle fut retenue dans son geste par le « Iiè ! » du nippon. Elle n’avait pas figé dans son mouvement, mais il était visible qu’elle ne s’était pas attendue à ce qu’on veuille qu’elle reste en place. Ce pourquoi elle se mit à regarder Sanada en cherchant à savoir pourquoi il ne la laissait pas partir. Elle fronçât à peine les sourcils quand il mentionna peut-être avoir quelque chose de spécial. Elle ne savait pas vraiment où il voulait en venir… Surtout qu’elle n’était pas particulièrement intéressée à savoir qu’il avait un rendez-vous ailleurs. Elle préférait continuer d’être dans l’ignorance sur ce point. Après coup, elle cligna des paupières et tourna la tête sur le côté, interloquée : son magnifique senpai marquait un point… soit celui qu’elle ne lui avait même pas donné son nom. Ah, la conne qu’elle était ! C’était pourtant le minimum à dire à quelqu’un qui ne nous connait pas. Sans compter que ce n’étai pas sorcier d’y penser ! Bien honnêtement, elle dut faire des efforts surhumains afin de ne pas se mettre à s’ébouriffer, pour ne pas dire s’arracher, les cheveux tout en s’insultant à voix haute. Comment avait-elle pu oublier une chose si élémentaire ? Ses parents l’avaient pourtant bien élevée… La honte, elle était vraiment honteuse et… EH !? L’adolescente figea avec les yeux grands ouverts, puis elle tourna lentement la tête vers le lycéen. Non, elle avait mal compris, ne ? Ou bien, il s’agissait d’une autre blague ? Peut-être avait-elle halluciné ce qu’elle rêvait d’entendre ? … Avec elle ? Elle n’en croyait pas ses oreilles. Il ne pouvait pas être sérieux, qui dans se monde, sain d’esprit, l’inviterait volontairement avec une sincère intention de visiter le zoo avec elle ? Même s’il n’y avait aucune intention amoureuse derrière la chose… Toujours est-il que la jeune fille jeta un coup d’œil à gauche et un autre à droite en se pointant le nez. Il devait y avoir une golden girl ou une mannequin qui passait dans les environs puis, le hasard étant coquin, ce pourquoi il s’était arrangé pour que la femme canon ait aussi une blessure à la lèvre inférieure et c’était plutôt elle que pointait Sanada.

    « M-moi ? P-Pung Jae Hwa ? »

Celle qui venait de se nommer regardait le doit du nippon avec un recul de tête. On pouvait voir dans ses yeux qu’il aurait été plus probable pour elle de se faire dire que le ciel allait lui tomber sur la tête dans cinq minutes que le fait qu’elle se fasse inviter par l’élu de son petit cœur. Par surcroît, il désirait se faire pardonner pour sa lèvre ? Han, mais ce n’était même pas de sa faute à lui. S’il savait qu’il était plutôt la meilleure partie de la journée de sa cadette… pour ne pas dire de la semaine… Néanmoins, l’étudiante hésita de lui dire la vérité sur le coup. Pourquoi ? Eh bien, il s’agissait là d’une excuse pour passer une bonne partie de la journée avec le plus beau garçon de Sakurai… non, de Tokyo… non, du Japon ! (Bref, on pourrait continuer sur cette lancée encore un bon moment.) En fait, la voilà qu’elle avait présentement un prétexte en or pour avoir un rancard qu’elle avait toujours voulu. D’un autre côté, sa conscience lui disait que c’était mal de cacher la vérité et d’abuser de la bonté des gens. Jae Hwa eut donc un débat intérieur quand à savoir ce qu’elle faisait de cette information jusqu’à présent demeurée cachée aux yeux de son senpai. Devait-elle avouer ce qu’il en était vraiment ou le garder pour elle ? En bout de ligne, elle ne put se résoudre à mentir pour obtenir ce rendez-vous surprise.

    « Anô… Je… Ce n’est pas de votre faute Sanada-senpai… Je… C’est moi tout à l’heure… Je… Je me suis mordue… Anô… Si je peux accepter l’invitation sans que vous ayez à vous faire pardonner quoi que ce soit… Même si je suis la fautive, à vrai dire… Je suis celle qui vous a heurté… Gomen nasai, Sanada-senpai. »

L’asiatique se pencha pour accentuer sa demande de pardon. Au même moment qu’elle allait se relever, elle entendit quelques plaintes de gens… Mais avant qu’elle ne puisse se rendre compte de ce qui se passait, elle aperçut à peine une figure passer à côté d’elle et sentit un coup sur son épaule. Eut-elle à peine le temps de cesser de faire un tour sur elle-même à cause de l’impact et de sa frêle stature… qu’elle baissa le regard sur son épaule… Et se rendit compte que son sac à main ne s’y trouvait plus. Elle poussa un : « EH !? » alarmé. Elle leva la tête, fit un pas en avant et tenta de repérer peu importe qui venait de lui voler son bien. À son plus grand malheur, elle ne parvint pas à voir une tête qui courait au loin… Tout ce qui s’offrait à elle était une foule de gens déambulant et une panoplie de voitures qui roulaient dans la rue. Ah, ça ne pouvait pas être en train de lui arriver à elle ! Devant Sanada-kun, par-dessus le marché. Et comment retournerait-elle à la maison maintenant si elle n’avait ni téléphone cellulaire, ni monnaie pour faire un appel avec un appareil public ?

    « Haan… Même plus un centime pour le zoo… Qu’ais-je fait pour mériter ça aujourd’hui ? » dit-elle tout bas, avec un peu de panique en elle.
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