Please... Let me alone... [PV: Shiori Okamoto]

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Marcher.... C'était un bien grand mot, quand on était incapable d'aligner deux pas sans retomber à terre très pathétiquement. Tout était une question de volonté et d'ordinaire, le jeune Nippon aurait certainement tenu le coup beaucoup plus facilement. Mais voilà, le coeur ne suivait pas... Il ne pensait qu'à une chose: s'étaler sur le lit de sa chambre universitaire et dormir pour oublier. Ah dormir! Que ce mot semblait doux à ses oreilles! Mais y arriverait-il seulement? En tant que grand hyperactif et incorrigible sportif, Kai n'avait, de sa vie, jamais beaucoup dormi. D'ailleurs il n'en avait jamais ressenti le besoin... Jusqu'à aujourd'hui. Pourtant il savait qu'il ne tenait pas l'alcool, alors pourquoi avait-il passé des heures à s'engouffrer toutes sortes de coktail dont il ne savait même pas la composition?>.< Il fallait croire que rien ne se passait comme il voulait en ce moment. Pourtant il faisait tout pour, il essayait même d s'attirer moins d'ennuis, mais non, c'était comme si le destin le poussait à chaque problèmes dans les emmerdes. Titubant, le jeune Homme se tenait tant bien que mal contre le mur du couloir qui conduisait au métro, faisant un pas après l'autre, jetant un regard noir aux personnes qui le regardaient d'un air méfiant ou avec pitité. Il n'avait pas besoin de leur pitié! Qu'est-ce qu'ils savaient de sa vie? Rien. Nada. Alors peu importe ce qu'ils pensaient, il n'en avait rien à faire.

Soudain, trahi à la fois par ses jambes flageolantes et son organisme affaibli, il tomba à terre et se retrouva assis contre le mur, le regard dans le vide... Il ferma les yeux un instant, cherchant à retrouver ne serait-ce qu'un brin de lucidité, mais apparemment c'était peine perdu pour lui ce soir. Alors il se mit à chercher un bouc-émissaire pour tout ce qui lui arrivait: pas difficile, il opta pour celui qu'il tenait responsable de tout, même si dans l'affaire, Kai avait autant de responsabilités que lui. Kirô Terazawa. Sans lui, il n'aurait pas eu à défendre celle qu'il chérissait, il n'aurait pas eu à venir le chercher dans le Night Club. Depuis cette nuit-là, le Nippon n'avait pas réussi à évacuer toute sa colère, d'où l'inquiétude de ses proches et de Miwa. Il l'avait prévenu pourtant! Son caractère est telle qu'une bombe à retardement: il engrenge de l'énergie sous forme de colère, de frustration, de tristesse et finit par exploser. Dans ces cas-là, il valait mieux ne pas se retrouver sur son chemin, car boujour les dégâts! En effet, certains en avaient fait les frais quelques minutes auparavant... Comme il avait décidé aujourd'hui, comme les quelques jours d'avant d'ailleurs, de sortir le soir, il n'avait eu de cesse de chercher les ennuis, quitte à provoquer les mauvaises personnes. Malheureusement pour lui, il s'en était pris à un groupe de mecs du quartier qui avait l'habitude des bagarres. Même si Kai était doué pour se battre et qu'il avait souvent réussi à s'en sortir sans trop de dégâts, cette fois, il avait la tête ailleurs et les autres en ont profité pour se défouler sur lui.

Et après il s'étonne que les gens le regardaient bizarrement: le visage ensanglanté, dû à de nombreux coups, le nez peut-être brisé, sa veste en très mauvais état, les mains pleines d'un sang qu'il ne connaissait pas et des traces de coups un peu partout sur son corps. Il avait mal partout, certes, mais il faudrait le torturer pour le lui faire avouer. C'était un homme et ne devait pas se plaindre de ce genre d'ennuis. Il n'avait évidemment pas osé appeler quelqu'un pour venir le chercher, il n'avait pas eu envie des éternelles réprimandes et puis il ne voulait pas les effrayer et les rendre inquiets... Alors il était resté seul. Après avoir subi les assaults des agresseurs qu'il avait provoqué, Kai avait été dans des bars et avait consommé la seule chose qu'il ne tenait pas: l'alcool! Il faut avouer qu'on l'avait un peu aidé... C'était qu'il avait encore de l'argent sur lui à ce moment-là! Alors que maintenant... Il était fauché. Ce n'était qu'une fois qu'on l'ait privé de son argent, qu'on le vira des bars. Se retrouvant dehors, la seule pensée lucide qu'il eut, c'était celle de prendre le métro pour rentrer.

Maintenant à terre, il regardait ses pieds d'un air noir et distant. Il ne se rendait pas compte du temps passé ainsi, il voulait juste dormir. Juste dormir, qu'on le laisse tranquille, qu'on le laisse panser ses blessures seul... Mais le destin ne semblait pas l'avoir totalement abandonné: même s'il ne s'en était pas rendu compte , quelqu'un était en train de le regarder non loin de là. Son regard était brouillé, autant par l'alcool que par les larmes de douleur et de tristesse qui avaient séché sur ses joues. Levant ses yeux, comme s'il avait senti qu'on l'observait, il dit d'une voix faible:

"Laissez... Laissez-moi.... Seul..."

Divagations, allucinations, le pauvre ne se rendait plus compte de rien. Mais l'espoir l'avait-il lui aussi complètement laissé de côté?

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KOGA : Soldat au rapport capitaine Shishi ! Un nouveau bar vient d'ouvrir et il parrait que la musique est d'enfer. Une excursion s'impose. Retrouvez moi au coin habituel.

SHIORI : Bien compris soldat. J'y serai à 21:00 pile !

La jeune femme reposa le téléphone. Elle qui avait prévu passer la soirée écrasée sur son lit et armée d'un pot de crème glacée, à mettre au point son plan de destruction de Keiji, ses plans avaient visiblement changés. Elle allait en mission avec son irremplaçable Koga, le plaisir serait au rendez-vous, comme à toutes les fois où ces deux-là prévoyaient un plan d'enfer. Sortir dans une boite de nuit et prendre un peu d'alcool, sans abuser, c'était un divertissement comme les autres hein? Oh et notre demoiselle avait une excuse de toute façon : elle était une danseuse et elle devait pratiquer. Ouai, bien essayé, tu t'entraines déjà cinq jour semaines... M'enfin, il ne fallait pas faire attendre son compagnon, elle le connaissait assez pour savoir qu'il n'avait pas beaucoup de patience. S'approchant de son armoire, elle dénicha des vêtements d'occasion, si elle voulait se vieillir, il valait mieux éviter les trucs trop simples et pas assez osés. Attrapant un chemisier d'un rose sombre et au décolleté assez plongeant, elle l'enfila et se mis à la recherche de short, enfin ,des shorts tellement courts qu'ils ne peuvent pas vraiment être considérés comme tels. Succès, elle mis la main sur les vêtements en question et s'empressa de les enfiler. Sur elle, rien ne faisait vulgaire de toute façon, elle avec le silhouette pour se permettre n'importe quelle tenue. Dénichant finalement une paire de bottes basses tout simplement sublime, autant pour le résultat sur ses jambes que pour la touche finale de sa tenue, elle fonça devant le mirroir pour se coiffer et se maquiller pour l'occasion. Trente minutes plus tard, notre jeune universitaire était fin prête. Shiori sorti de sa chambre en attrapant son manteau noir, il ferait peut-être froid non? Après avoir dit à ses parents qu'elle allait retrouvé Koga, elle pris ses clées et sorti.

À l'heure fixée, notre exploratrice retrouva effectivement son complice et ensemble, ils se rendirent vers le bar en question, le même que celui où irait noyé sa peine Kai. Mais ça, elle l'ignorait. C'est sans problème qu'elle se retrouva à l'intérieur, cinq minutes plus tard, elle attaquait la piste de danse pour le plus grand plaisir des garçons présents. Faut dire qu'elle était mignonne et que les années de danse lui avaient donné la possibilité de bouger de façon provocante mais toujours grâcieuse. Trois bonnes heures s'écoulère ainsi, elle consomma quelque boissons mais sans plus, elle voulait surtout s'amuser avec Koga qui tentait désespérément de suivre le rythme hyperactif de son amie. Qu'importe, demain, elle n'avait pas cours. La nuit est encore jeune! Elle n'eut pas vraiment conscience que Kai était là, elle ne le connaissait pas et puis, elle ne faisait attention à personne. Lorsqu'une heure du matin sonna, elle exprima le désir de rentrer et c'est donc dans ce but qu'elle fit ses adieu à Koga. Notre exploratrice se rendit donc au métro, dans l'unique but de rentrer chez elle. Elle était confiante mais un peu imprudente quand même, une fille si peu vêtue qui erre si tard...M'enfin, lorsqu'elle arriva au métro, sur ses gardes, elle ne voulait pas se faire violer ou pire, elle apperçu une silhouette écrasée dans un coin, un garçon visiblement... et assez amoché. Curieuse, elle s'approcha de lui en serrant son sac contre elle. Finalement, elle se planta devant lui.

SHIORI : ...Tu sais, c'est pas l'endroit idéal pour passer la nuit ... et en plus tu saignes... Sérieusement qu'est-ce que tu as fais pour te retrouver dans cet état... On ne t'as jamais appris à ne pas t'en prendre à plus fort que toi ? Allez fait voir ...

Ouai, elle était directe. Néanmoins douce, elle se pencha vers lui et s'accroupi devant sa carcasse en mauvais état. Qu'il proteste, elle n'en avait rien à faire, elle pourrait enfin voir un vrai blessé, c'était la chance rêvée de voir si le métier d'infirmière était fait pour elle. Ouai, même dans ces moments, elle pensait à ce genre de chose. Shiori était une fille assez complexe. Sauf que là, elle n'avait pas grand chose pour essuyer le sang qui continuait de couvrir le minois du garçon. La demoiselle soupira et, sans plus de cérémonie, retira son chandail rose, se retrouvant maintenant en camisole blanche dans le métro. Bah, elle n'en avait rien à faire, un où l'autre c'était pas plus décent. Le morceau de tissu improvisé entre les mains, elle lui essuya doucement le nez et ce, sans lui demander si ça allait. Fronçant les sourcils, elle s'approcha de lui, comme si elle le connaissait depuis toujours. Bah oui, elle était pas gênée et surtout quand la personne était dans cet état. Un soupire de soulagement franchit ses lèvres alors qu'elle venait de finir de lui essuyer le visage, son chandail était fichu ...

SHIORI : ...Heureusement pour toi, ton nez n'est pas cassé ... Tu vas être défiguré de façon temporaire. Encore heureux, vu que tu ne sembles pas avoir beaucoup de jugement... on peut pas tout avoir. Bon alors, t'as un nom et une raison de boire comme un ivrogne et de te faire tabasser ? T'es un gangster?

Elle lui parlait comme à un égal, après tout, il avait l'air d'avoir son âge. Prenant finalement place à côté de lui, assise à même le sol du métro et le dos posé sur le mur, elle releva son minois vers lui. Quelque chose lui disait qu'elle ne pouvait pas le laisser là, et surtout pas dans cet état. Vous savez, un petit pincement au coeur qui vous dit que cette personne a besoin d'aide. Bah, si vous vouliez être infirmière, vous auriez ce genre de sentiment. Remarquez, si ça avait été Keiji, elle l'aurait laisser là, baignant dans son sang. Mais non, ce garçon lui semblait sympathique, peut-être parce qu'il lui faisait l'effet d'un chaton abandonné. Assise là, juste à côté de lui, elle n'avait pas vraiment peur ou rien, malgré sa mine assez mal en point. Elle avait juste la sensation qu'il avait beosin d'elle. Tant mieux, de l'attention, elle en avait à revendre. Un sourire aux lèvres, elle observa son "patient". Il avait de la chance, beaucoups de garçons voudraient avoir comme infirmière personnelle quelqu'un d'aussi mignon.

SHIORI : Je te racompagne quelque part dis ?

Invité

Peu importe la personne qui pouvait se trouver en face de lui, Kai n'y accordait aucune importance, puisque plus rien ne comptait plus pour lui que de dormir là où il se trouvait. Mais malheureusement pour lui, la personne en question à la silhouette plus que féminine s'approcha de lui, et ses misérables paroles n'y firent rien. Bien entendu, il n'avait envie que d'une chose: être tranquille, seul. Mais, même s'il ne l'avouerait à aucun prix, une présence, quelle qu'elle soit lui faisait beaucoup de bien et le rassurait quelque part. Car bien qu'il ne le dit jamais, il déteste être seul. Il vit par les autres, sur le dos des autres, contre les autres mais jamais sans les autres. Et c'est aussi pourquoi ses réactions sont si extrèmes lorsqu'il est blessé par quelqu'un. Il n'eut même pas la force de regarder la jeune femme qui se mit alors à lui parler. Sa voix typiquement féminine sembla réveiller un peu le Sportif, qui, avec un pincement au coeur, crut un instant que c'était Miwaku qui venait le chercher... Mais elle ignorait qu'il était ici et apparemment elle ne devait pas sortir ce soir, ce ne pouvait donc être elle. Pourtant, cela adoucissait un peu sa souffrance et quelque part il était reconnaissait à cette inconnue de s'être arrêtée...

Il eut envie de lui répliquer qu'il savait très bien ce qu'il faisait, et que justement c'était lui qui avait choisi ses propres ennuis, mais peut-être ne la comprendrait-elle pas? Dans tous les cas, il resta muet mais son regard semblait la supplier de l'aider. Bah, il n'allait quand même pas s'abaisser à le lui demander! Il n'en était pas encore à ce point-là et ne comptait pas lacher du leste. C'est alors qu'elle commença à s'accroupir près de lui, apparemment décidée à jouer l'infirmière. Rien pour lui déplaire, bien sur, si elle ne faisait pas pire que mieux! Et ouais, il n'était pas censé savoir qu'elle faisait des études d'infirmière...

Pour dire s'il était dans un sale état: il n'eut même pas l'idée de laisser son regard se promener sur la silhouette de la jeune femme qui était plutôt pas mal dévêtue. En temps normal, même en ayant une petite amie, il n'aurait pas hésité à faire valoir son intérêt de mec pour les belles femmes et en aurait profité. Mais là, on va dire qu'il avait d'autres préoccupations plus importantes. Alors qu'elle essuyait doucement son visage avec un chandail, il grimaça plusieurs fois lorsqu'elle passa sur les bleus qu'il a récolté lors de ses bagarres nocturnes, mais sans rien dire, de peur qu'elle ne décide de s'en aller parce qu'il ne se montrerait pas coopératif. Un sourire douloureux mais rempli de connes intentions se dessina sur son visage aux paroles de la jeune femme. D'une voix grave, enrouée mais un peu plus réveillée, il répondit:

"Pt'ètre pas un gansgter, non... Ma vie sentimentale est en train de partir à la dérive, et je ne suis qu'un incapable qui pour faire face à ses problèmes préfère s'en attirer plus que de les résoudre... Pitoyable, non?..."

Il se tut un moment, racla sa gorge qui lui semblait être en feu et reprit, en tournant son regard sombre vers la jeune femme.

"Ah... La pauvre chose que tu vois s'appelle Kai, Kai Ozaki, pour tout te dire... Et comment dois-je appeler ma charmante infirmière du moment? Désolé pour ton pull.... Jt'e rembourserai, pas de souci..."

Pensé à de l'argent même dans ce cas-là, y avait que lui pour faire ça. C'était vrai après tout, il était honnète et cette jeune femme n'avait pas à payé pour ce que lui avait fait. Ce serait injuste et dieu sait qu'il déteste l'injustice. ll sentait la présence rassurante de la jeune femme près de lui, et du coup, c'était comme s'il savait qu'elle n'allait pas le laisser là, comme s'il savait qu'elle allait l'aider. Elle avait déjà soigné son visage, elle pourrait bien aller plus loin. Il remarqua son sourire et presque instantanément, son propre sourire, si apprécié par les autres jeunes femmes, apparut de nouveau sur son visage, retrouvant l'un de ses rélfexes les plus naturels qu'il ait. Elle lui demanda alors si elle pouvait le raccompagner quelque part...
Il ouvrit la bouche comme pour parler mais se ravisa. Il n'allait pas la forcer à aller chez lui... Et s'il tombait sur quelqu'un qu'il connaissait en rentrant aux résidences! Bon, tant pis, advienne que pourra!

"Ano... Si t'arrives à supporter un gros ours comme moi, pourquoi pas... Jt'e préviens, j'suis pas léger. Mais j'ai pas trop envie de tomber sur certaines personnes. Menfin, je suppose que ça arrivera un jour ou l'autre... Ah, je loge dans une des résidences universitaires de Todai."

Pouvait-il savoir qu'elle aussi s'y trouvait? Certainement pas, mais il espérait juste qu'elle reste un peu plus avec lui, qu'elle ne le laisse pas seul...

Invité

Allez savoir pourquoi elle prenait les gens en pitié...allez également savoir pour quelle raison elle était toujours là, sans rien demander et prête à aider quiconque en avait besoin. C'était un mystère, elle devait être née ainsi. Ce soir là, elle aurait très bien pu, et si elle avait été un minimum normal, elle aurait passé son chemin, on ne parle pas aux inconnus couverts de sang. Mais non, quelque chose lui disait qu'elle devait adresser la parole à ce garçon ou au moins tenter de lui venir en aide. Elle se serait sentie misérable de l'abandonner là, à son sort et étrangement, une petite voix dans sa tête lui promettait qu'elle ne regretterait pas de lui adresser la parole. Sans lui demander son avis, elle avait décidé de "soigner" son nez, ou du moins de s'assurer que la blessure n'était pas excessivement sérieuse. Rassuré, elle c'était simplement assise à côté de lui. Oui et maintenant ? Elle ne pouvait ni le laisser là, ni le trainer chez elle ... fallait trouver une solution. Shiori se senti bien idiote soudainement, elle voulait bien faire mais elle n'avait aucune idée de comment... Et s'il ne voulait pas de son aide ? S'il était un drogué ou même un voleur et qu'elle venait malgré elle de s'attirer des ennuis? Mais non, le monde est rose et beau, enfin, elle essaya de s'en persuadé en se moquant de lui. Bah oui, avec amusement, elle le traita de gangster. Elle fut surprise d'obtenir une réponse. Ses iris sombres se posèrent sur le visage du garçon qui venait de lui raconter une petite partie de sa vie... Hmm..

SHIORI : Assez pitoyable en effet....

Une chose est certaine, elle n'était pas appréciée pour sa franchise. En plus, c'était sorti tout seul. Oui c'était idiot de chercher la bagarre pour oublier des problèmes mais, alors qu'elle cherchait une façon de se justifier, elle venait quand même de l'insulter, elle se mit à penser. Elle aussi, elle c'était sentie misérable comme ça non ? Et elle aussi, elle cherchait des ennuis pour oublier que son coeur lui avait fait terriblement mal il y a un moment. Est-ce que sa vengeance sur Keiji était justifiée ? Est-ce qu'elle avait raison de vouloir se faire justice elle même... Tant de pensée qu'elle chassa. Elle ne voulait pas penser à tout cela ce soir, ni même revoir sa conception du crétin qui lui avait volé son coeur et sa première fois. Non, lui, il le méritait, ce n'était pas comme s'attirer des ennuis pour rien. Et puis, elle ne risquait pas de se retrouver dans l'état de l'inconnu assis à côté d'elle non? Enfin.. Faut voir, une exposition prolongée à Keiji risquait de lui faire plus mal qu'elle ne le croyait. Bref, avec un sourire doux, elle fini par observer le sol et par demander, sincèrement.

SHIORI : C'est pathétique mais parfois... c'est la seule solution ... ....... Alors, qu'est-ce qui mérite autant de douleur ? Qu'est-ce qui te blesse au point où une raclée est plus désirable ? Ta copine te trompe ou quelque chose comme ça ? Dans tous les cas, te faire défigurer c'est pas la solution, surtout si tu envisages de la remplacer un jour ... non ?

Elle disait ça de façon mi-sérieuse. Elle croyait qu'il fallait un plus gros problème pour accepter un combat. Elle avait peut-être tord... À chacun sa dose de douleur. Quelque chose dans le regard de ce jeune homme l'empêchait de tout simplement lui tourner le dos. Il ne disait rien mais il avait l'air bien triste, il avait l'air de beaucoup souffrir et du coup, elle éprouvait l'irrésistible envie de le protéger, comme un enfant chétif. Instinct maternel ? Possible, mais pour l'instant ça n'avait pas d'importance. Lorsqu'il ouvrit la bouche pour se présenter, elle le dévisagea dans la tête aux pieds. Son nom ne lui était pas inconnu, mais c'était peut-être une simple coïncidence, ça arrive souvent après tout. Loin de se formaliser d'une telle présentation, elle fini par hausser les épaules en s'adossant un peu plus contre le mur. Tien, il faisait froid soudainement, faut dire qu’elle n’était pas très habillée et que le mur glacé contre sa peau, ce n’était pas agréable. D'une voix douce mais néanmoins énergique, elle était toujours comme ça, notre demoiselle lui répondit du tac au tac.

SHIORI : Okamoto Shiori. Quant au pull, on s'en fiche, il est pas mal plus utile à t'empêcher de mourir d'une hémorragie qu'à me couvrir. Tu veux que je te dise un secret ?

Elle s'approcha doucement de lui en se penchant. Ses mains jointent autour de l'oreille du garçon, elle lui murmura un truc un peu stupide. En même temps, faut pas lui demander d'être cohérente, elle avait un peu d'alcool dans le sang et la fatigue aidait pas…

SHIORI : Il ne couvrait pas grand chose… j’avais froid même en le portant

Finalement, elle lui proposa de le raccompagner. À sa grande surprise, il accepta sans vraiment protester et il osa même lui dire qu’il étudiait à Todai. Quoi?! Ce type en sang, ce type pas trop brillant qui se bagarrait étudiait dans une université si prestigieuse? Bah … elle aussi. Elle prit un air surpris, les yeux ronds en répétant le nom de la fac, incrédule. C’était stupide de réagir ainsi, ça n’avait rien de surprenant, il pouvait très bien être studieux et avoir ses problèmes. Sans plus parler, elle l’aider à se relever en passant un bras autour de la taille du garçon. Bon elle faisait un appui mais on ne peut pas dire que c’était idéal, elle était petite et pas très forte Shiori.

SHIORI : Bon alors en route, je te raccompagne pour veiller à ce que tu ne fasses pas de bêtises. Direction Todai !

» Shiori Okamoto 90% finish