» I want to be yours forever ;; Miwaa ♥

Miwako & Andrew

Installée dans mon lit depuis bientôt une demi-heure, je me demandais si je devais le faire, si je devais aller la voir. Je ressentais l'intense besoin de sa présence, et je n'étais plus comme avant. Je me sentais seule, horriblement seule. La pièce était silencieuse, comme tout l'appartement d'ailleurs. Le seul bruit que nous pouvions entendre était celui de la montre, son clic-clic commençait d'ailleurs à me taper sur le système, tout doucement, et l'idée me vint d'enlever ses piles afin de ne plus rien entendre, d'être au calme complet. Ne serait-ce même qu'une seconde. J'en avais besoin, étrangement, surtout pour me concentrer sur la question. Je me demandais comment j'avais pu tenir, rien que ces quelques jours sans sa présence. Le temps était long sans elle, il ne passait plus. Je m'ennuyais. Je me renfermais. M'aimait-elle encore ? Je l'espérais du plus profond de mon coeur, et je donnerais tout ce qu'il faudra pour qu'elle m'aime, autant qu'elle le faisait avant, lorsqu'elle ne me croyait pas lorsque je lui disais que j'étais bel et bien une femme et pas un homme. Je comprends qu'elle a dut avoir un choque de comprendre enfin que son soit-disant petit ami était en fait une femme. Mais n'aurait-elle pas déjà du se poser des questions ? Est-ce qu'il existe réellement des hommes plus qu'amoureux dans ce monde, plus que fidèles, qui ne peuvent se passer ne serait-ce qu'une seconde de leur soleil ? Leur vie ? Je ne sais pas. Je ne pense même pas.

Je posais enfin un pied par terre, puis le deuxième. Je m'élançais pour me lever et me dirigeais alors vers mon armoire. J'avais eu le temps de penser et d'avoir une réponse à ce que je désirais. J'irais. J'ouvris les portes de celle-ci et je pris des habilles, aussi sombres que les ténèbres, comme à mon habitude. D'ailleurs, nous ne pouvions pas dire que ce qu'il se trouvait dans mes meubles étaient de réelles couleurs tape à l'oeil. Ceux-ci ne sont que peuplées de noir et de blanc, peut-être aurez-vous de la chance de tomber ne serait-ce que sur un petit bout de couleur, mais pour cela, fouillez bien, si vous en avez le courage. Habilles sur l'avant bras, je me dirigeais ensuite vers ma salle de bain, comme à mon habitude. Quoi de mieux qu'une bonne douche pour se remettre les idées en place ? Et surtout, vive la propreté ! Une vingtaine de minutes après, je ressortis enfin de celle-ci, je n'avais alors plus qu'à me préparer et je pourrais partir pour aller la retrouver, retrouver ma Miwako, à l'improviste. J'attrapa une serviette et me sécha pour enfin m'habiller et saisir de sèche-cheveux. Une fois que je fus entièrement sèche, je passa un coup de brosse dans mes cheveux noirs et sortit de la salle de bain. J'étais prête, enfin. Je sentis tout de même mon ventre gargouiller, je savais très bien qu'avant de m'en aller, de prendre la route, je devrais manger quelque chose, rien que de penser que je risquais d'être de mauvaise humeur autrement, et que cela risquerait de me gâcher la journée qui s'annonçait. Un bol de céréales ferait sans aucun doute l'affaire. Je me hâta donc vers la cuisine pour m'en servir et manger.

Je descendais à présent l'immeuble grâce à l'ascenceur. Je ne prendrais pas ma voiture pour aller chez mon soleil, pourquoi ne devrais-je pas y aller à pieds ? Cela faisait du bien et de plus, c'est écologique aussi. Certes, je ne suis pas réellement pour l'écologie, comme un bon nombre de personnes sur cette terre, mais quelques fois, il m'arrive de m'y intéresser, ne serait-ce même que vaguement. Mais là n'était pas la question à présent, la seule chose qui m'intéressait était de me rendre chez Miwako. Certes, la voiture aurait peut-être été plus rapide, mais je préférais y aller à pieds, pour une fois. Et puis, elle n'habitait pas si loin après tout, et le sport était bon pour la santé, même pour les musiciens. Oui, c'est bien moi qui dit ça ! Et si, il m'arrive tout de même d'aller courir, oh. Bon, revenons-en à ma très chère Miwako ! Sachez surtout que je ne me voyais pas passer ma vie sans elle, je ne me voyais pas avec une autre personne que ce petit bout de femme qui illumine ma vie depuis que je la connais. Certes, cela ne fait que quelques mois que nous sommes ensemble, mais mon amour pour elle augmente chaques jours, il est toujours plus fort. Je ne m'imagine même pas si je ne pouvais plus lui parler, si elle ne voulait plus de moi à présent. Que ferais-je ? Je ne sais pas. Sans doute changerais-je, deviendrais-je une toute autre personne ou peut-être essaierais-je qu'elle m'aime, bien que nous soyons deux femmes. Elle aurait peut-être dut me croire dès le début de notre relation, enfin, directement lorsque je lui ai dis la première fois que je suis bien une femme. Pourquoi ne m'avait-elle pas crut ? Je me demande bien, quelques fois. Mais tout cela est passé maintenant. Je me demande ce qu'elle pense de moi, depuis qu'elle y croit, qu'elle le sait. Je ne devrais tarder à le découvrir, du moins je le pense.

Je me trouvais à présent à quelques mètres de la maison familliale des Sasaki et je sentais qu'un sentiment étrange m'envahi. J'eux de légers frissons. Que m'arrivait-il ? Sans doute étais-je gêner. Je n'avais peut-être pas le cranc de retourner la voir, ou avais-je tout simplement peur de sa réaction ? Et si elle me repoussait, si elle me faisait clairement savoir qu'elle ne m'aimait plus ? Juste car je suis une femme. Je ne savais pas. Je passais enfin le portail et m'approchais lentement de la porte d'entrée. Pour une fois enfin appuyer sur la sonnette. La porte ne tarda pas à s'ouvrir et je fus choquée par la personne qui vint m'ouvrir. Une femme assez belle, qui avait l'âge d'être la mère de Miwako. Sans doute était-ce elle qui avait donné naissance à mon soleil, mais je ne savais pas, je n'avais encore jamais rencontré les parents à ma belle. Un léger silence s'installa mais il fut vite romput par les paroles de cette dame. Bonjour... Vous êtes ? fit-elle d'un ton qui me parrut plutôt froid. Je ne voulut m'éterniser après ces dires et je prit donc vite la parole à mon tour.

» Bonjour... Personne, excusez-moi... Aurevoir madame...

Sur ces paroles, je me retournais et me dirigeais vers la sortie. Je tremblais. C'était la première fois que je rencontrais cette mère, et sans aucun doute la dernière...

Il ne tarda pas que je vis Miwaku non loin de la maison, je me demandais bien ce qu'elle faisait dehors de si bon matin, mais aussi sa raison de courir. Courrait-elle pour moi ? Sa mère l'avait-elle prévenue de ma présence ? Si c'était le cas, comment avait-elle pu savoir que c'était bien moi, et non une autre personne ? Elle est quelque fois bizarre, à croire qu'elle attend mon arrivée chaque instant ? Tient-elle à moi, tout de même ? Ne serait-ce qu'un petit peu ? Si seulement... Ce serait sans doute ce qui me rendrait le plus heureuse. Très vite, Miwako fut face à moi et mon regard se porta sur ses lèvres avant de dériver vers ses yeux, pour l'observer comme je le devais. Elle ne mit pas longtemps à prononcer mon prénom et à me demander ce que je faisais là. Très bonne question de sa part, dirais-je. Qu'aurait-elle pu demander d'autre ? Rien, sans doute. Il n'y avait rien d'autre à demander lorsque l'on en était à ce stade dans un couple, sans doute sur le point de se séparer après un certain choque...

» Te voir... J'ai besoin de te voir...

Je ne me sentais pas bien, j'allais mal. Comment aurais-je pu me porter à la perfection comme lorsque nous étions encore ensemble, avant, enfin... Comme avant, sachant notre statut actuel ? Je ne pouvais pas, c'était si simple à comprendre. J'étais blessée, sans même encore savoir ce qu'elle pensait de tout cela, je m'imaginais bien trop de choses depuis quelques jours, des choses toutes plus horribles les unes que les autres. En bref, mes nuits se faisaient de plus en plus courtes et j'avais du mal à suivre mes cours, tout doucement, je me demandais bien ce que cela ferait si nous arrivions à rompre, toutes les deux, à quoi ressemblerais-je par la suite ? Deviendrais-je un réel zombi ? C'était juste possible, tout cela. Je serais un corps sans vie, sans esprit, qui n'ouvrirait plus la bouche. Certains dirons sans aucuns doute " Andrew est morte, elle ne parle plus ! ". Mon regard dévia pour regarder la verdure de l'entrée. Je ne pouvais pas affronter son regard tout en sachant que tout cela était peut-être terminé. Mais je repris la parole, bien que mon hésitation fut frappante, sans aucun doute.

» Miwa... J'ai besoin de savoir... Pour toi et... moi... J'ai besoin de savoir ce que tu penses... A présent... Si tu m'aimes toujours, comme avant, ou pas...

Je sentis soudain des larmes me monter aux yeux et je ne pu les retenir très longtemps, et toutes coulèrent sur mes joues. J'aurais aimé ne pas être dans cet état, mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais retenir mes larmes. Je ne savais pas, et trop de questions se posaient dans ma tête, j'allais devenir folle, si tout cela continuait ainsi. Je ne suporterais pas trop longtemps de savoir la situation de notre couple, c'était sûr et certain. il me fallait une réponse sur notre relation, au plus vite, et si je pouvais l'avoir maintenant, c'était bien plus simple. Je n'aurais enfin plus de questions à me poser, soit nous ne serions plus ensemble, soit nous continuions et nous montrions sans aucune honte aux gens. Enfin, cela, ce n'était pas bien grave, les gens continueraient tous de croire que j'étais un homme et pas une femme, et si Miwa le racontait à sa mère, celle-ci ne la croirait sans doute pas. Ni sur mon sexe, ni sur mon âge. J'avais bien vu sa tête lorsqu'elle m'avait parlé tout à l'heure, et ce n'était pas une tête qui vous dit que vous avez l'air bien mature ou autre, plutôt une tête à vous demander pourquoi un si jeune garçon trainait de cette manière dans la rue et venait sonner à cette porte, chez les Sasaki. Mais non, je n'avais pas dix ans, je n'étais pas plus jeune que mon soleil, nous avions toutes deux le même âge, et heureusement dirons-nous, d'ailleurs.

» Excuse-moi... Excuse-moi de mon état... Je n'aurais pas du venir... Je vais repartir...

Je prononçais ses paroles, mais pourtant, je ne partis pas, je retais sur place, toujours le regard planté sur la verdure de l'avant de la demeurre. Mes larmes, elles, ne cessaient de couler sur mon visage, et je passais d'un coup ma main dessus pour les sécher, mais elles n'arrêtaient pas de couler. Et je repassais à chaque fois ma main pour les faire disparaitre de mes joues. Mais rien à faire, elles continuaient, encore et encore. Tout cela en devenait insupportable, j'étais à deux points de craquer...

J'avais l'impression qu'elle pensait que c'était elle qui avait fait une erreur, et non moi. Enfin, à en voir son attitude, c'est ce qu'elle pensait réellement, alors que ce n'était pas le cas. Au moins pourrait-elle penser que nous deux avons fait des erreurs, et pas simplement elle, car d'un côté, je suis aussi le problème, le porblème principal de cette histoire. C'est bien à cause de ma ressemblance avec un homme que tout cela se passe comme cela, non de la sienne. Elle n'a absolument rien à se reprocher et je devais lui faire comprendre le plus vite possible, toute cette histoire était des plus urgentes pour moi, mais pour elle je ne savais pas, je ne savais rien d'ailleurs, rien de ce qu'elle pensait de moi à présent. J'espérait tout de même que cela restait des pensées en bien, qu'elle ne se disait pas que j'avais joué d'elle depuis que nous nous connaissions en faisant en sorte qu'elle ne me croive pas sur le fait que je sois une femme, alors que ce n'est pas le cas et que je n'y ai d'ailleurs jamais pensé jusqu'à lors.

» Tu te trompe... Pourquoi tout serait ta faute ? ... J'aurais du m'y attendre pourtant, mais non, je ne l'ai pas fait... Ta réaction était tout de même nor...

Je voulus terminer ce mot, mais le mot que je souhaitais prononcer ne sortit pas de ma bouche, du moins pas en entier. Ma voix bloquait. Allais-je dire une idiotie, à présent ? Pourtant, pour moi, ce n'en était pas une, ce n'était rien d'autre que la vérité, malheureusement. Cette vérité qui faisait mal, surtout lorsque l'on aimait un être à ce point, un être du même sexe, qui ne souhaitait peut-être pas être avec soi-même. Peut-être que Miwako désirait avoir des enfants plus tard, peut-être voulait-elle fonder une famille et se marrier ? Si c'était le cas, notre histoire ne pourrait pas continuer. De plus, il faudrait un jour qu'elle dise cela à sa mère, qu'il lui dise pour notre relation. Et si elle ne voulait pas ? Si cela ne l'a rendait tout simplement pas à l'aise ? Le mieux était alors de s'arrêter ici, peut-être couper les ponts entièrement, d'ailleurs, même si cela serait alors une passe dure pour moi, pour elle peut-être aussi. Mlais devais-je m'enlever toutes ces idées noires de la tête ? Peut-être qu'en fait, même si elle désirait avoir des enfants et se marrier, ferait-elle des sacrifice pour être avec moi un bon moment encore, peut-être le reste de sa vie ? J'espérais cela du plus profond de mon coeur, peut-être était-ce vrai. J'avais, après avoir sentis les premières larmes coulées et un instant, posé mon regard sur elle, comme avant. Les paroles que je venais de prononcer, pour savoir pour elle et moi, elle y répondit, mais seulement en deux mots, pour enfin finir sa phrase par un mais. Quel était ce mais ? Je devais savoir, je ne lui demandais pas grand chose, par contre. Je pensais tout de même qu'elle avait eu assez de temps pour réfléhir à notre relation, mais peut-être n'était-ce pas le cas vu sa réaction.

» Mais ? ... Quel est ce mais qui te bloque... Dis-moi, je t'en supplie... Je dois savoir...

Ma voix, elle, n'était pas comme elle l'était d'habitude. Elle n'était pas aussi zen, elle ne cessait de trembler tout en même temps que mes larmes coulaient, de plus belle d'ailleurs. Je risquais de craquer d'un moment à l'autre, de m'effondrer par terre et fondre en larme, pleurer bien plus que j'étais déjà en train de le faire en ce moment même. Encore quelques minutes comme cela, et Miwa me verrait comme elle ne m'avait encore jamais vu, elle verrait la fille sensible qui se cache sous mon apprence, qu'elle devait d'ailleurs déjà être en train de découvrir maintenant, mais qui serait bien pire par après. Ce n'était rien comparé à ce que je pouvais réellement devenir lorsque j'étais triste, enfin, tout à fait malheureuse. Je ne supportais pas ce suspence, celui qui s'installait à présent dans ses paroles, qui faisait durer le temps de sa réponse. Mais lorsque je lui dis que j'allais partir, je me sentais viollement heurtée par un corps, par celui de Miwako. Etais-je en train de rêver ou m'avait-elle prit dans ses bras si brusquement ? Lorsque j'entendis ses paroles, je ne pus m'empêcher de pleurer plus que bien avant, tout en passant mes main dans son dos, pour me coller à elle plus qu'avant. Ce qui me faisait plus pleurer ? Ces larmes étaient plus des joies de bonheur que de malheur suite à son je t'aime et au reste de ses paroles. Savoir qu'elle désirait en fait rester dans mes bras encore longtemps me fit légèrement sourire, tout en me faisant continuer de pleurer. Peut-être que ce " longtemps " voulait dire pour toujours ? J'espérais bien, dans tout les cas. Et son comportement n'était que celui que toute autre personne normale aurait eu. Lorsque vous croyez que vous sortez avec un homme, et qu'en fait c'est une femme, il y a de bonnes raisons d'être choquée et bien plus. Son comportement, je lui pardonnais sans hésiter, je la comprenais parfaitement, sans doute qu'à sa place, j'aurais aussi agis de cette manière-là. Mis je n'étais pas à sa place, et je n'y serais jamais, comme elle ne serait jamais à ma place ou à celle d'une autre personne. Nous ne pouvions pas toujours comprendre les autres, et telle était faite la vie. Elle était étrange, certes, mais elle se vivait très bien, pourtant. Bien évidemment, certains ni survivent pas, mais moi, sans doute que si...

J'écoutais attentivement la moindre parole de Miwako et, lorsque j'entendis ces mots, je me dis que je n'allais pas insister, cela ne servait à rien après tout. Toujours insister pour savoir qui était la faute dans cette histoire était une réelle perte de temps, sans doute avions-nous d'autres choses plus intéressantes à faire, et mettre un point final à cette histoire était l'une des seules choses que j'attendais impatiemment. Je ne voulais simplemen pas que nous nous éternisions sur ce sujet étant donné qu'il risquerait par après d'y avoir des conséquences par lesquelles aucunes de nous deux n'aimerions passer. Mais je ne pouvais pas nier ces paroles, et surtout la vérité qui s'y trouvait. Je ne pouvais pas nier non plus le fait qu'elle m'avait fait souffrir ces quelques jours d'intense réflexions, ces quelques jours où de nombreuses questions étaient venus me hanter, jusqu'à m'en faire pleurer, et ce encore à présent. Pourtant, je n'allais pas répondre, cette fois-ci. Et j'attendis simplement une suite logique à toute cette histoire. Suite à mes paroles suivantes, elle me répondit assez rapidement, comme elle le faisait depuis le début. Enfin, depuis toujours dirais-je même, elle n'avait jamais attendut pour me donner une réponse, à part peut-être ces quelques jours, mais je savais qu'elle en avait eu besoin pour réfléchir, car ce n'était pas simple de prendre une décision de la sorte, il fallait l'avouer tout de même. Mais il ne fallait pas nier que les paroles de ma belle me firent écarquiller les yeux, ne serait-ce qu'un minimum, et sans doute que cette réaction fut normale suite à ces paroles qui ne pouvaient que me choquer. Je ne su quoi dire après celles-ci, si elle avait réellement peur du regard des autres, peut-être qu'il était tout de même mieux que nous ne voyions plus, réellement. Et si elle avait également peur de la réaction de ses parents, sans doute était-ce la meilleure solution. Mais peut-être qu'elle ne voulait pas, tout de même. Mais pourtant elle aimerait que cela redevienne comme avant, mais avant, elle n'était pas au courant que j'étais bien une femme, donc comment cela pourrait redevenir comme précédemment ? C'était quasiment impossible suite à cette découverte, son regard sur moi devait sans aucun doute avoir changé, lui aussi. Et les autres, eux, ne savaient pas, pour la plupart, que j'étais une femme, donc sans doute ni avait-il aucun gêne, en fin de compte. Puis enfin, si la seule personne à qui elle avait pu parlé de moi était sa grand-mère, c'était sans aucun doute relié au fait que ses parents n'étaient pas là. Et sans doute que c'était mieux comme cela, vu ma première confrontation avec sa mère, je n'ose même pas imaginer ce qu'elle serait capable de faire si elle était au courant de mon sexe et de la relation qui grandissait entre moi et sa fille chérie, sans aucun doute. Pourtant, un jour ou l'autre, si notre relation continuait, il fallait qu'elle le sache, et qu'elle l'accepte forcément.

» Je comprends... Je comprends très bien ce que tu ressens, la peur qui évolue en toi... Elle est tout à fait normale, du moins je pense... Mais si tu as déjà eu le courage de parler de moi à ta grand-mère, tu devrais avoir le courage pour tes parents aussi... Mais surtout, il faut que tu prenne tout ton temps, rien ne presse, je t'assure... De toute manière, je n'ai d'autre choix que de respecter ce que tu peux faire, ce que tu es en mesure de faire en ce moment... Si tu as peur du regard des autres, nous n'avons qu'à nous montrer moins face à eux, et, petit à petit, nous montrer... Tu ne crois pas ?

J'étais tout à fait sincère lorsque je lui disais ça. Nos avions tout notre temps, bien qu'il fallait tout de même penser à avancer dans notre relation, mais cela n'empêchait rien, en fin de compte. Il ne tarda pas à ce que je vois le regard de mon Soleil changer pour soudain entendre le son de la voix de sa mère. Elle était donc dehors, est-ce qu'elle nous espionnait ? Est-ce qu'elle nous regardait depuis le début de notre conversation, avait-elle vu tout nos faits et gestes bien qu'il n'y avait rien eut de grave ? Sans aucun doute vu le ton qu'elle utilisa pour bien se faire entendre de sa fille. Je ne manquais pas de sursauter en entendant sa première parole, il fallait l'avouer, mais c'était plus sous le choc qu'elle était dehors qu'autre chose. Ce ton-ci était pratiquement le même qu'elle avait déjà utilisé lors de la première confrontation, et vous aurez sans aucun doute compris que, déjà là, sans même la connaitre réellement, je n'avais pas envie de la revoir ou bien même de lui reparler, tout cela risquerait sans aucun doute d'être n désastre. Je l'avais vite classé dans les personnes que je n'appréciais pas, alors que bon, je ne la conaissais pas, même pas un peu. Mais je sentais qu'elle ne m'aimerait pas, jamais d'ailleurs. Et je ne tenais pas à savoir que c'était réel ou quelque chose d'autres, je ne savais pas de quoi elle était capable et le savoir ne ferait qu'aggraver les choses. Donc, non. Je ne voulais pas la connaître. Tout cela me suffisait déjà amplement. Pourtant, le ton que Miwako utilisait pour parler à sa propre mère me choqua un peu, mais pas plus que cela. Elle avait l'air de ne pas toujours l'aimer, mais sans doute était-ce normal vu ce qu'elle avait dit par après. La conversation fut courte et j'en fus heureuse, étrangement. Puis j'observais la mère de ma belle rentrer, furieuse. Je me demandais bien ce qu'elle allait bien pouvoir faire. Appeler la police pour dire qu'un homme perturbait son espace privé ? Mais je repensais à ses paroles et me souvins alors de ce qu'elle avait dit.

» Ton appareil photo est cassé ?... Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? Dis-moi...

Puis je me souvins également des paroles de ma belle lorsque sa mère fut rentrée. Elle n'avait réellement pas été là pendant son enfance ? Etait-ce une bonne mère, alors ? Sans doute que non, nous ne laissons pas notre enfant juste pour un travail, à quoi est-ce que cela sert ? A rien, ne pensait-elle pas au bonheur de leur fille ? A croire que non vu tout cela. Même ma mère et mon père avaient été là, tout deux, pour moi, toute mon enfance. Bien que je sois basée sur un mensonge, un énorme mensonge d'ailleurs, ils avaient été là pour m'éduquer, m'élever comme il le fallait, et encore à présent ils étaient là pour moi et je savais que si un jour j'avais des soucis, je pourrais compter sur eux. Belle famille, me dis-je quelques fois.

» C'est vrai ça ? Ils n'ont pas été là pour toi lorsque tu étais enfant ? Et tu les considères encore comme tes parents ? Ca fait bien longtemps que je ne le ferais plus, personnellement. De bons parents doivent être là pour leurs enfants et non éternellement absents rien que pour leur travail. Tu dois passer après leur boulot, donc... N'importe quoi. Vraiment.

J'étais désolée pour elle, mais je n'y pouvais rien. Peut-être n'aurais-je pas du dire ça non plus, en fait, mais c'était trop tard pour revenir en arrière, j'avais bel et bien prononcé ces paroles qui n'étaient autre que ce que je pensais réellement d'eux maintenant.