Retrouvons le sourire. [Terminé]

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Lorsque Ichiro lui donna rendez vous à l’entrée du quartier Ginza, Sayako se contenta d’acquiescer , et raccrocha après lui pour se rendre dans le jardin où son chauffeur, qu’elle avait bipé, une seconde plus tôt. Mais voila, il y avait sa mère dans les parages… Que fichait-elle ici? Était-elle franchement obligée de se trouver sur son chemin dès que la jeune femme avait quelque chose d’important à faire? A croire que oui. Sayako avait cru que sa mère avait filé, lorsqu’elle ne lui avait pas répondu dans les escaliers. Mais non, elle était à nouveau devant elle, en négligé de soie, les bras croisés sur la poitrine, et l’air plutôt fâché. Qu’Est-ce que sa fille allait faire à cette heure dehors? Pourquoi avait elle besoin de son chauffeur? Et d’autres questions tombèrent, Sayako soupirant légèrement. A croire que tous les parents étaient décidés à tomber sur leurs enfants ce soir. La jolie brune finit simplement par regarder sa mère, de cet air froid et indifférent qu’elle arborait avec elle et avec son père. Ils ne s’aimaient plus, tous les deux? Qu’ils se débrouillent sans elle maintenant, les émotions étaient bannies, entre eux, dans cette demeure. Finalement, la réponse de la jeune femme tomba simplement, avec une gravité déconcertante : depuis est-ce que sa mère se souciait d’elle? C’était dur , n’est-ce pas, très dur. Mais la rancœur avait débordé, elle était passée par-dessus bord, avait coulé doucement pour lui brûler les lèvres. C’était un parfait exemple pour montrer pourquoi Sayako pouvait comprendre Ichiro.

On ne pouvait nier que la jeune femme était plutôt altruiste.

Elle s’intéressait aux autres, elle essayait de les aider, de les comprendre, de ne pas les juger… Avant, elle n’était pas tout à fait comme cela, c’était certainement toute cette histoire d’anorexie qui l’avait faite évoluer, qui l’avait faite grandir. Elle n’était plus une enfant, elle voulait être à la hauteur pour ses amis, elle voulait être là pour les aider ses amis, Sayako voulait être quelqu’un d’assez responsable et fiable pour qu’on puisse s’appuyer sur elle. En fait, c’était assez simple, elle voulait juste être quelqu’un de bien, elle voulait mériter la confiance de ses amis, d’Ichiro. Alors oui, elle pouvait se mettre à sa place, surtout à la sienne, nous n’expliquerons pas à nouveau tous les points communs qui les avaient liés.

La jeune femme laissa donc tout cela derrière elle, l’occultant, le repoussant loin au fin fond de son esprit, par habitude. Elle rejoignit donc son chauffeur qui lui ouvrit la porte de la voiture noire aux fenêtres fumées, assez pour qu’on ne voit pas qui pouvait être à l’intérieur. S’accoudant à la portière, elle regarda dehors sagement, le paysage défilait, et miracle, il n’y avait pas de bouchons, ou du moins pas beaucoup. Elle n’aurait que quelques minutes de retard . Son chauffeur s’arrêta donc prés du pont, Sayako lui assurant qu’elle l’appellerait si besoin pour le retour. La jeune femme repéra rapidement le brun, il n’y avait pas énormément d’Ichiro d’un mètre quatre vingt trois dans les parages. Alors Sayako s’approcha avec le sourire.

« Désolé pour le retard, ma mère était à la maison. »

Comme à son habitude, la jeune fille se hissa, ne portant pas de talons ce soir, pour déposer un baiser sur la joue de son ami, toujours aussi souriante et calme. Il aurait pu faire totalement la tête, elle aurait tout tenté pour le dérider un peu au cours de la soirée . Elle récupéra finalement son équilibre, regardant la ville illuminée autour d’elle. Il faisait bon ce soir. Sayako secoua légèrement la tête pour chasser ses pensées parasites de son esprit avant de se retourner vers Ichiro.

« Tu me montres ce restaurant? »

Alors elle le suivit, les mains dans les poches de sa veste claire et légère.

La nouvelle saison, les couleurs douces et claires. Sayako se souvenait qu’Ichiro préférait l’été à l’hiver, il devait être ravi de voir les beaux jours arriver non? Allez savoir pourquoi la jeune femme pensait à cela en regardant autour d’elle, comme souvent, pourquoi elle ne pensait pas à autre chose, de complètement différent… Sayako coupa rapidement son téléphone pour le moment, hors de question d’être dérangée par son père ou sa mère, il n’ y avait qu’eux pour l’appeler à ce moment là. Et puis, elle était curieuse de savoir où Ichiro allait l’emmener, elle n’était pas sortie dans Ginza depuis un petit moment, étant assez studieuse ces derniers temps, même si elle se permettait de voir quelques amis de temps en temps, hors de question de prendre du retard dans les études…

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L’attente ne fut pas spécialement longue, Ichiro s’était perdu quoi, une dixaine de minutes dans son esprit, ressassant certaines choses qui au final, ne servaient qu’à l’irrité d’avantage. Se stoppant intérieurement, il inspira un grand coup, avant de souffler, à quoi bon se prendre la tête franchement ? Son avenir, c’était à lui de le jouer, pourtant, il le savait, au plus profond de lui, il deviendrait avocat, c’était l’indéniable fatalité, bah, avec le temps, il s’y ferai de toute façon. On pourrai croire à une faible personnalité que de ne pas s’obstiner d’avantage, mais un garçon réfléchit comme Ichiro savait pertinemment que ses choix finissaient toujours par être les bons, il se faisait sufisemment confiance.

Il sentit la présence de Sayako avant même qu’elle ne soit près de lui, voilà pourquoi le nippon se retourna, ne pouvait garder ce visage froid, aussi, il sourit à son amie, qu’il était bon de la voir, elle avait ce sourire communicatif et ce naturel qui faisait qu’il était tout bonnement impossible de résister, et puis quel est le crétin qui tenterai de résister ? 8D Le bisou, au début, geste peu apprécié par un Ichiro peu démonstratif, pourtant aujourd’hui, si elle ne le lui faisait pas, il se poserai des questions, allez comprendre. Lui en revanche, ne lui offrit qu’un doux sourire en retour.

« Je comprends, ça doit être la soirée des parents »

Plaisanta t-il plutôt siniquement, en d’autres termes, elle comprendrait par ce simple sous entendu qu’il en était de même pour lui et c’est bien la seule chose qu’il comptait dire à ce propos pour l’instant.

« Yes, allons-y »

Se mettant en marche, il restait à côté de Sayako, plutôt silencieux. Vous allez surement trouver Ichiro indécis, et changeant, mais il faut s’habituer =p

« Mh, ça t’ennuie si on marche un peu d’abord ? »

Si, il avait faim, mais cette ambiance de début de soirée rendait Ichiro plus pensif, et marcher avec sa jeune amie à ses côtés lui apportait un petit plus, être entourés par des autres personnes dans un restaurant et n’avoir qu’un semblant d’intimité ne le branchait pas finalement.

« Au fait, tu n’avais rien de prévu ce soir ? Je t’ai appelé, mais je n’ai même pas pris la peine de te poser la question »

Sait-on jamais, desfois qu’elle ai annulé un plan à cause de lui, ce qu’il ne souhaitait pas, mais en même temps, c’était peut-être égoïste de sa part, mais il s’en ficherai, puisqu’elle était là, avec lui, pour une fois, il ne se remettrait pas en question, profitons du moment présent, il l’avait voulu auprès de lui, c’était chose faite. S’étirant, il reposa son regard sur elle avant de lui sourire à nouveau, pour finalement regarder devant lui, les mains dans les poches.

« J’aime cette atmosphère… pas toi ?»

Simple affirmation, somme toute banale, mais tellement habituel d’un Ichiro qui commente des choses simples. Atmosphère en effet tranquille, malgré l’irritation précédente, le fait de marcher à deux sous les lampadaires, l’air tiède agréable les enveloppant alors qu’ils empruntèrent un petit chemin créer pour traverser un genre de parc rempli d’arbre, éclairé par de simples lampions plutôt traditionnels, un endroit apprécié par le brun qui se retrouvait souvent ici pour se perdre dans ses pensées.

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Sayako avait fini par arriver, une dizaine de minutes plus tard. Ichiro était appuyé à la barrière, regardant l’eau couler plus bas, du moins, de ce qu’elle voyait de la voiture. Le jeune homme se tourna vers elle avant qu’elle ne soit à sa hauteur, si bien qu’elle put lui adresser son habituelle sourire calme, enjoué. La jeune femme fut heureuse de recevoir un sourire en retour, elle avait un peu peur qu’Ichiro soit toujours aussi remontée que tout à l’heure. Mais non, il avait l’air un peu plus calme, même si, elle le savait à force de fréquenter Ichiro, rien n’était calmé au fond de lui, ou alors il en faudrait peut-être peu pour qu’il s’emporte. Déjà qu’il était de nature impulsive… Arrivée à sa hauteur, elle se hissa donc pour déposer un baiser sur sa joue, habitude qu’elle avait prise au début pour embêter le jeune homme. Ichiro n’était guère démonstratif, et elle savait qu’il n’appréciait que peu cette marque d’affection quelques mois auparavant. Maintenant, c’était plus une habitude, un baiser en échange d’un sourire toujours aussi doux d’Ichiro, leur manière de se dire « bonsoir ».

A sa remarque plutôt cynique, la jeune femme ne perdit pas son sourire pour autant, mais comprenant qu’elle avait vu juste. Elle ne chercherait pas à en savoir plus, sauf si Ichiro lui en parlait d’elle-même, hors de question de plomber l’ambiance alors qu’elle était venue pour lui changer les idées.

« Ils ont du se passer le mot. »

Sayako avait ajouté cela d’un ton léger, il était en effet hors de question de laisser leurs parents s’immiscer dans cette soirée pour la gâcher alors qu’ils en avaient déjà assez fait. Ils étaient bien servis, tous les deux, niveau situation familiale hein .
Finalement ils se mirent en route, Sayako marchant aux côtés du grand brun. Il y avait souvent des silences entre eux, et les deux jeunes gens ne semblaient pas être du genre à parler pour rien. Cela ne gênait en rien Sayako, il y avait bien des moment où il était inutile de dire quoi que ce soit . Pourtant elle leva le nez vers lui lorsqu’il proposa de marcher un peu avant d’aller dans le restaurant dont il lui avait parlé. Elle, elle s’en fichait à vrai dire, elle n’avait pas faim, mais ce ne devait pas être la même chose pour Ichiro. Pourtant elle lui adressa un sourire et hocha la tête.

« Non, pas du tout. »

On aurait pu croire que Sayako économisait ses mots, mais non, elle était juste comme ça. Elle avait de lui faire plaisir, alors s’il souhaitait marcher, qu’ils marchent, ce n’était absolument pas un problème. Suivant les lampadaires, ils finirent par se retrouver dans un chemin calme, un endroit entouré d’arbre et de lampions de papier ou d’une quelconque matière si fine. Sayako n’était pas une jeune femme difficile, encore moins avec son ami. Si vous lui proposiez de passer un moment à marcher dans un parc avec Ichiro, ou une soirée mouvementée en boîte ou ailleurs, son choix était déjà tout fait. C’était peut-être pour cela qu’elle avait été si rapide à accepter sa proposition. Elle aimait passer du temps avec lui, de plus, elle ne l’aurait jamais laissé après ce qu’il semblait s’être passé entre son père et lui ce soir.

Quelque chose de prévu? A nouveau la jeune femme leva les yeux vers lui avant de secouer la tête.

« Non, non, ne t’en fais pas, j’aurais passé la soirée dans ma chambre alors… Je suis contente d’être là. »

Elle lui adressa un sourire joyeux.

La jeune femme était contente oui, qu’il l’ait appelé, qu’il ait pensé pouvoir compter sur elle, mais elle n’en dit rien. C’était un sous entendu peut-être un peu trop dissimulé pour être perçu directement, mais tant pis. Qu’il soit égoïste, elle resterait auprès de lui tant qu’il en aurait besoin . Sayako avait ce qui pourrait être un défaut de se soucier plus des autres que d’elle-même. Elle avait passé des moments sombres renfermés sur soi, instinctivement alors, elle se tournait vers les autres. Il y avait des conséquences bien plus présentes que l’on ne pouvait l’imaginer à son année d’anorexie. Pourtant elle n’y pensait pas, encore moins à cette instant, alors qu’un sourire doux s’affichait sur son visage.

« Si, c’est calme, c’est … Apaisant, oui. Et puis c’est un bel endroit. »

Les choses simples avaient certainement plus de savoir parfois que d’autres. Sayako se souvenait du jour où ils s’étaient retrouvés, à l’infirmerie de Sakurai après quelques semaines sans nouvelles, et qu’Ichiro l’avait « kidnapper » pour aller faire un tour dehors. Il avait eu la même manière de poser des questions simples, sur la saison, sur le temps. Des choses qui pouvaient paraître banales mais qui étaient chargées de quelque chose de bien différent.

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Ah ça, pour s’être passer le mot, on pouvait clairement affirmer que oui. Mais à présent, oublions le problèmes « parents chiants en action » et pensons à soit-même, juste un peu. Allez Sayako, soit égoïste avec Ichiro, et profiter un peu de cette soirée qui vous est offerte. Marcher là, dans ce parc à peine éclairé était probablement le meilleur moyen de s’occuper l’esprit autrement. Elle était surement l’une des rares, si on exclus les proches amis d’Ichiro, à le connaitre un peu amusant à ses heures (enfin, à ses minutes plutôt, étant donné qu’il n’est pas du genre à s’éclater durant des heures) Et ce soir, il en avait bien besoin, de se détendre un peu.

La compagnie de Sayako lui était si agréable qu’il pourrai la kidnapper encore une fois juste pour la garder jusqu’au lendemain, il avait prit la facheuse habitude de vouloir la voir tous les jours, s’accaparer la présence de la demoiselle était devenue quelque chose de commun pour lui, la preuve ce soir. Elle était si apaisante aussi, c’était sa faute, et dire qu’il en devenait presque accro, flippant n’est ce pas ? Qu’il s’en fichait, il y avait prit goût, voilà tout.

C’est vrai, parler du temps semblait anodin, mais Ichiro voulait prendre le temps de parler de tout, comme s’il fallait se souvenir de chaque chose lorsqu’il était avec elle, ainsi maintenant, il savait des choses banales sur elle, des choses que des amis ne prenaient pas toujours le temps de se demander, il trouvait cela important, de savoir des petis détails comme ça, il ne cherchait pas à le savoir sur tout le monde, il savait très bien qui il voulait connaitre, et qui ne l’intéressait qu’un peu.

Finalement, le nippon quitta le sentier pour avançer un peu sur l’herbe parfaitement tondue. L’étendue d’eau brillait au loin, et c’est bien par là bas qu’il décida d’avancer, une chance que ce parc possède un pont dont le bout se terminait dans l’eau, ainsi, aller sur le pont en question permettait d’être assis juste au dessus de l’eau, les pieds pendant dans le vide. Marchant avec Sayako, c’est en direction du pont qu’il allait, pont qu’Ichiro traversa pour aller s’asseoir en son bout, de là, ils avaient l’étendue d’eau à perte de vue, et ils étaient à peine à l’écart du reste des promeneurs. S’asseyant au bord, il s’allongea à moitié, s’appuyant de ses mains pour avoir le haut du corps relevé, tout en fixant toujours devant lui l’horizon.

« Mon père veut que j’étudie le droit dès l’année prochaine »

C’est tout ce qu’il avait dit, l’air ailleurs, le ton bien trop calme pour affirmer qu’il était d’accord avec le choix de son géniteur. Ajouter à cela un sourire doux mais bien trop ironique, qui ne comprendrait pas son état d’esprit en cet instant ?

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Mais elle était égoïste à sa manière, elle profitait largement de la présence du jeune homme, à chaque instant. C’était pour cela qu’elle lui avait dit qu’elle était contente d’être ici, pas seulement dans le parc, mais avec lui. Ces moments en sa compagnie lui faisant, sans qu’elle puisse réellement se l’expliquer, beaucoup de bien. Elle pouvait oublier toutes ces histoires, tous ces ennuis qui la poursuivaient depuis trop longtemps maintenant. Alors oui, oublions et profitons de l’endroit, du moment, ce serait avec plaisir. Et il était vrai qu’en fréquentant Ichiro, en apprenant à le connaître, elle avait découvert un autre côté de lui qu’il ne montrait guère, ce côté amusant, et parfois un peu pitre. Ils en avaient eu quelques uns, des fous-rires parfois , lorsqu’ils s’y mettaient tous les deux… Sayako était aussi une personne avec toutes sortes de facettes à sa personnalité. Elle aimait rire et s’amuser, comme elle aimait les moments de calme et apaisant comme celui qu’ils étaient en train de passer. La jeune femme pouvait être souriante, comme elle pouvait entrer dans des colères froides plus que désagréables, mais ça, Ichiro n’y avait pas encore eu le droit, ou plutôt, cela ne s’était jamais produit en la présence du jeune homme, ses colères, elle les réservait pour ses moments de solitudes.

Mais qu’Ichiro se l’accapare, cela ne lui posait aucun problème, bien au contraire. Voila une preuve de son égoïsme, elle aimait passer tout ce temps avec Ichiro, elle aimait qu’il souhaite sa présence à ses côtés. Sans l’avouer, elle avait besoin de ces moments devenus quotidiens, elle aussi. Ichiro était une des rares personnes qui ne lui rappelait pas de mauvaise souvenirs, qui lui ne lui rappelait pas le passé, et qui la comprenait, sans la juger. Alors oui, elle était égoïste parce qu’elle avait besoin de lui, et qu’elle se sentait bien auprès de lui. Ils avaient certainement cet effet apaisant l’un sur l’autre, au final les accidents de voiture évités avaient du bon, et ils s’étaient certainement bien trouvés.

Les fait d’apprécier et de connaître des choses simples était une autre chose que Sayako aimait chez Ichiro. Tous ces détails qu’ils avaient appris l’un sur l’autre, quel goût ils aimaient, quelle saison et quel temps ils préférait… Pour Sayako, tout ces détails avaient tendance à définir une véritable amitié, un véritable lien, de ceux plus superficiels et moins importants. A ses yeux, c’était certainement lorsqu’on connaissait ces petits détails sur ces amis qu’on les apprenait à les connaître réellement. Il fallait connaître les recoins des personnalités de ses amis, pas seulement les grands traits ou les bons côtés, on ne pouvait pas apprécier de cette manière . Après, il s’agissait de sa vision des choses, c’est pour cela qu’elle se livrait sans mal aux questions d’Ichiro, ou à ses remarques qui pouvaient apparaître banales.

Ichiro semblait savoir où il souhaitait aller et Sayako le suivit sans le contrarier. Les mains dans les poches de sa veste légère, ils s’approchèrent de l’eau calme. Sayako venait rarement ici, elle ne se souvenait plus de ce ponton au dessus du lac. Ils avancèrent jusqu’au bout et Ichiro s’assit. La jeune femme elle, resta debout au bord du vide pendant quelques instants. Puis elle baissa les yeux à sa phrase. C’était donc ça, à nouveau… Son père ne pouvait-il pas le laisser faire ce qu’il souhaitait? Ou plutôt, la phrase correcte serait : leurs parents ne pouvaient-ils pas les laisser en pas faire ce qu’ils voulaient de leurs vies ? Finalement, la jeune femme s’assit au bord du pont, à côté d’Ichiro, mais plus droite, regardant au loin, ses mains sur ses cuisses.

« L'année prochaine? »

La jeune femme ne put s'empêcher de soupirer légèrement.

« Je ne pense pas qu'un tel ultimatum puisse résoudre quoi que ce soit... Mais tu sais que ce n’est pas moi qui vais lui donner raison… »

Sans le regarder, elle avait dit cela avec un sourire léger. Elle ne risquait pas de donner au père d’Ichiro, elle aurait sincèrement aimé que le jeune homme puisse vivre de sa passion, parce qu’en plus il avait beaucoup de talent. Finalement elle tourna la tête vers lui, un sourire très léger aux lèvres, étant à la fois calme et sérieuse. Puis elle détourna les yeux pour lever le visage vers le ciel sombres, ou du moins pas tout à fait puisque les lumières de Tokyo s’y reflétaient.

« Mais pour toi, est-ce que quelque chose à changer? »

Une nouvelle fois, elle abandonna le ciel pour regarder Ichiro.

Est-ce que quelque chose avait changé dans ce que lui voulait faire? Dans ce qu’il souhaitait faire? Elle savait qu’il ne se découragerait pas, que s’il voulait continuer dans le basket, il pourrait continuer selon son choix. Finalement, la jeune femme ramena ses jambes contre elle, passant ses bras autour des genoux pour le regarder. Oui, à son expression, elle comprenait tout à fait quel état son état d’esprit à cet instant. Ce n’était certes pas la première fois qu’il se disputait avec son père, mais Sayako avait l’impression que leurs anciennes altercations n’étaient pas aussi violentes que celle qui avait mis Ichiro dans une telle colère. Quelle idée de mettre le jeune homme au pied du mur de cette manière…

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Ichiro non plus ne pensait pas qu’un tel ultimatum puisse servir à grand-chose, au lieu de motivé le jeune homme, ça ne pouvait que le forcer à se rebeller, dans un certain sens. Pourtant, à force d’entendre son père lui répéter que le basket ne mènerai nulle part, qu’il fallait faire des concessions pour avançer dans la vie, arrive un moment où on doute, où on se remet en question, chose à laquelle Ichiro n’est pas vraiment habitué, lui qui de tout petit se contente de fonçer, de faire les bons choix, se pouvait-il que cette fois, il fasse fausse route, que le basket n’était pas le meilleur choix qu’il ai fait ? Fichu subconscient, tu finira par avoir raison de lui. Un bref haussement d’épaules, évidemment, ce n’était pas une solution de le mettre au pied du mur de cette manière, il en était suffisemment conscient pour aller à l’encontre de son paternel.

« Je sais bien »

Sans regarder Sayako, il sourit, nostalique. Yuichi le lui répétait souvent aussi, fais ce que tu veux, t’occupe pas du reste, c’est ta vie… Et oui, il lui arrivait d’être sérieux à ce meilleur ami, ce n’était pas pour rien qu’ils étaient amis, justement. Mais le pression mise par son propre père n’est pas simple à gérer au fond, bien sur qu’il foncerait, qu’il ferai ce dont il a envie, mais sans le soutien de ses parents, il faut le reconnaitre, c’est plus difficile.

Si quelque chose avait changer pour Ichiro ? Sa réponse aurait pu être non s’il ne s’était pas mis à douter depuis quelques jours, lui d’ordinaire sur de lui, voilà qu’il se remettait en question, il y avait de quoi péter un cable. Mais il avait beau chercher des solutions, le basket faisait partit intégrante de sa vie, impossible pour lui d’abandonner cela, devenir un joueur professionnel, un rêve d’enfance, qui ne sait pas qu’il faut croire en ses rêves ? Balivernes apparemment, puisque les rêves sont justement fait pour s’évader de la réalité, hors, on ne fuit pas le monde réel, on ne l’évite pas, indéniablement, il resurgit.

« J’en sais rien, je sais plus. Le basket, c’est ce que j’aime le plus, je ne me vois pas arrêter, mais de là à me mettre mon père à dos, pff, je sais pas »

Soupirant, le brun posa son regard sur Sayako. Souriant, il étendit ses bras au dessus de lui, enchainant sur un ton moins sérieux, beaucoup moins sérieux.

« Mais bon, je ne pense pas trouver une réponse ce soir, alors autant oublié ça, pour le moment » Clin d’œil appuyant ses mots, il refixa l’étendue d’eau.

« Comment vas ton ami au fait ? »

Keiji, celui qui avait en charge l’enfant. Sayako lui en avait parlé vaguement, mais il s’en souvenait assez bien pour prendre des nouvelles. Il savait qu’elle tenait au Golden Boy, il était donc naturel qu’il lui pose la question, ne serait-ce que pour savoir comment elle gérait cela.

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Selon Sayako, il y avait deux sortes de rêves. Il y avait ceux qui ne sont pas réalisables, ceux qui doivent rester dans le domaine de l’abstrait et ne jamais devenir réalité. Et il y avait les rêves de vie, ceux pour lesquels on est souvent prêt à tout pour qu’ils se réalisent. Et oui, Ichiro avait raison, s’était difficile de suivre son chemin quand votre famille décidait de vous tourner le dos, ou de vous envoyer sur une autre voie, elle savait ce que cela pouvait donner. Elle comprenait que le garçon en vienne à douter, c’était normal après tout, il aurait peut-être été plus inquiétant qu’il ne doute absolument pas, ce qui aurait pu être un signe d’obstination dangereuse. Et puis, après tout, se mettre un parent à dos, sauf si on ne l’aimait sincèrement pas, ce qui était bien rare, était toujours douloureux ou difficile. Non? Il y avait aussi les gens comme Sayako, qui s’était tristement résignée, et avait finalement abandonné l’idée de changer ses parents, au bout de longues années. La jeune femme avait choisi sa voix, elle avait hésité au début, mais maintenant elle ne regrettait rien. Elle deviendrait photographe, ou au moins elle ferait de son mieux, quitte à échouer un jour. Sayako n’avait pas envie d’accumuler de nouveaux regrets. Et elle aurait aimé épargner cela à son ami.

La jeune femme eut un léger sourire à son « je sais bien », regardant toujours l’eau calme à peine troublée par le saut de quelques poissons, par un souffle léger. Puis elle lui posa la question dont elle ne se doutait qu’à moitié . L’étudiante aurait eu tendance à lui dire la même chose que Yuichi, même si elle ne le connaissait pas vraiment. Qu’il vive sa vie, qu’il se fasse plaisir, qu’il devienne basketteur professionnel. Elle l’en savait capable, ou du moins elle croyait dure comme fer en lui… Mais c’était peut-être un peu trop demander que d’avoir un père qui érige un mur pour vous barrer la route?

« Je comprends… »

Sa voix était un peu perdue, comme si elle était en train de penser à une possible solution. Il savait bien ce qu’elle pensait de tout cela, qu’elle était prête à l’encourager et le soutenir, mais rien ne pouvait remplacer le soutien d’une famille. Alors elle n’ajouta rien, ou plutôt elle n’eut pas le temps, car elle fut tirée de sa réflexion par le ton bien moins sérieux d’Ichiro. Elle tourna la tête vers lui avec un sourire amusé . Elle hocha la tête vigoureusement avec un « d’accord ». Qui sait, peut-être que la réponse allait lui tomber du ciel, mais elle en doutait plutôt fortement. Se tournant à nouveau vers le lac, le menton posé sur ses genoux, elle fut étonné de sa question.

« Mon ami? »

Un instant la jeune réfléchit. Puis cela lui revint, c’est vrai qu’elle lui avait vaguement parlé de l’héritier des Yamamoto et de son demi-frère. La jeune femme parla avec une sorte de sérieux étrange, pas réellement grave. Ce n’était pas un sujet tabou, certainement pas, mais cela évoquait énormément de choses, non ? Pas des plus agréables.

« Ah, Keiji. Il va mieux ,j’ai l’impression. Et on se parle un peu plus, un peu plus… Comme avant. »

Avant son départ.

Laissant un vague silence planer, elle le brisa en se tournant vers Ichiro avec un sourire amusé, comme si de rien n’était, comme si elle avait parlé de n’importe quoi d’autre. Ils avaient décidé de ne pas se gâcher la soirée non ? En aucun cas la jeune femme n’avait envie de laisser de mauvais souvenirs encore trop présents remonter à la surface et gâcher ce moment, en aucun cas. Alors elle ajouté , avec son air habituelle, enjoué et malin, qui lui conférait à la fois un côté innocent et si féminin :

« Le petit est vraiment adorable, c’est agréable de s’en occuper, il sourit tout le temps. »

Oui, Shota n’était pas un enfant difficile, c’était plutôt un petit ange.

Sayako avait donc ajoutait cela légèrement, en souriant, pour détendre l’atmosphère à nouveau. Finalement, elle étendit à nouveau ses jambes avant de se laisser aller en arrière sur le ponton, s’allongeant, une main sur le ventre, pour regarder sagement le ciel. Elle était très bien là, vraiment bien, elle ne pouvait pas le nier. Elle regarda le profil du jeune homme en souriant, puis le ciel à nouveau, un air apparemment heureux, ou une émotion proche de cela sur le visage.

Invité

L’ouverture d’esprit est une chose que tout le monde n’a pas, il fallait donc en être conscient quand on en faisait preuve, et Sayako n’avait rien à envier à personne de ce côté-là. Ne pas juger les autres, se renseigner avant d’avoir une opinion, qu’il était fier d’avoir une amie comme elle, de pouvoir parler en sachant pertinemment qu’elle ne fera que donner son avis, sans chercher à convaincre ou à critiquer, bien que la critique soit bonne à entendre parfois, c’est aussi une chose qu’il faut reconnaitre.

Le changement de sujet fut donc indispensable, mais si la question posée par Ichiro n’avait pas été là pour penser totalement à autre chose, sinon il aurai demandé un truc dont il se fichait, hors, l’état de l’ami de Sayako l’intéressait, même un peu. Les amis de tes amis sont mes amis, c’est pourtant connu non ? =) On ira pas jusque là bien évidemment mais on aura compris l’essentiel. Ainsi, ça semblait aller mieux entre eux, à la bonne heure, Ichiro n’en demandait pas plus. C’est sincèrement qu’il était heureux pour elle, oui pour Sayako plus que pour le dénommé Keiji, normal après tout.

« C’est tout ce que je demandais »

Que ça aille mieux entre eux deux. Et ça se lisait sur son visage à nouveau doux, les yeux plissés du fait de son sourire. Ils avaient de la chance qu’il fasse aussi bon ce soir, Ichiro était heureux de pouvoir passer sa soirée ici, dans ce parc, c’était si chaleureux, que même la bise ne pourrait rafraichir cette atmosphère, il comptait en profiter encore un peu, mais le fait de reporter son regard sur elle, et de la fixer comme il était en train de le faire lui rappela certains moments, du moins, un moment en particulier, qu’il préférait chasser de sa tête, là tout de suite. Cette indéniable besoin de la voir tous les jours, rares étaient les personnes pour qui il pouvait affirmer s’être attaché de la sorte.

« Ça doit l’aider, d’avoir une présence féminine, s’occuper d’un enfant, c’est pas évident, surtout quand on ne s’y attends pas »

Pensif en parlant, lui aussi semblait vraiment prendre la chose à cœur, il comprenait bien le fait que Keiji puisse se reposer un peu sur la jeune femme, c’est bien connu, les femmes sont meilleures dans ce domaine, instinct maternel, comme on dit =).

« Aaah –soupira t-il- Ce que j’aimerai revenir à cette époque, quand je ne comprenais rien à la vie et que seule l’envie d’être changé me préoccupait ! » Fit-il plein d’entrain, avant de sourire en fixant le ciel, lui aussi s’étant allongé sur le ponton.

« Dommage qu’il ne fasse pas plus chaud, on aurai pu se baigner »

Le pire, c’est qu’il semblait on ne peut plus sérieux dans sa phrase, alors qu’il regardait l’étendue d’eau, comme s’il maudissait le temps pourtant agréable qui règnait. Quoi, Ichiro, des idées étranges desfois ? Et bien, ne vous ai-je pas dis qu’il lui arrivait, de temps en temps, d’être du genre à se laisser aller ?

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L’ouverture d’esprit? Il était fier d’avoir une telle amie? Si elle l’avait su, elle en aurait certainement rougi, de manière tout à fait adorable . C’était certainement un des plus beaux compliment qu’on pouvait lui faire. On le savait, Sayako était très naturelle, elle ne calculait pas sa manière d’agir, sa manière d’être avec les autres, le plus souvent, elle agissait par instinct, ou de manière impulsive, sans pour autant faire n’importe quoi, bien sûr. Pourtant, elle ne s’était pas gênée, quelques fois, pour dire à son ami ce qu’elle pensait . La critique n’était pas quelque chose de foncièrement négatif, même si le terme pouvait apparaître ainsi. La critique peut faire avancer, c’est prouvé n’est-ce pas? Il fallait simplement dire les choses de manière douce, pour ne pas brusquer, ne pas choquer, et encore moins braquer quelqu’un . Enfin, Sayako était une personne franche, elle ne pouvait pas s’empêcher de dire ce qu’elle pensait, mais elle n’était pas du genre à le ressasser pour convaincre la personne que c’était elle qui avait raison, loin de là. Chacune son opinion, juste ou fausse, cela n’était que subjectivité.

La jeune femme fut étonnée qu’Ichiro mette ce sujet sur le tapis. Non pas qu’elle soit vraiment surprise qu’il s’en souvienne, mais à vrai dire elle n’en avait que peu parlé, pourtant, il s’inquiétait de la situation. Alors Sayako lui expliqua que les choses allaient mieux, elle en était heureuse elle aussi, mais elle l’était plus de voir son ancien ami émerger, sortir du marasme dans lequel il était plongé quelques temps auparavant. « C’est tout ce que je demandais ». S’était-il inquiété? Après s’être allongée sur le ponton, la jeune femme tourna la tête vers le brun. Il souriait, sincèrement. Elle était touchée.

« C’est gentil. »

Il est vrai que cette histoire avait fait souffrir Sayako, mais elle ne s’en plaignait pas, jamais, puisqu’après tout, c’était de sa faute. Du moins à ses yeux, même si c’était bien plus compliqué que cela. Mais oui, maintenant ça allait mieux, et Sayako ne pouvait pas nier que la présence d’Ichiro lui avait été très bénéfique pendant cette période difficile de sa troisième année. Il lui redonnait le sourire si facilement… Que cela en était déstabilisant parfois, elle ne pouvait pas le nier . Moins déstabilisant que ce moment particulier qui avait eu lieu à l’hôpital. Si Ichiro y pensait en la fixant ainsi, alors qu’elle regardait simplement le ciel en parlant de Shota, elle avait tendance à y penser souvent, et encore plus lorsqu’elle était en sa présence. L’étudiante ne montrait rien, ils n’en parlaient pas, mais elle ne savait pas ce qui était le mieux. A vrai dire, elle avait certainement peur de perdre Ichiro, d’une manière ou d’une autre, et c’était pour cela qu’elle n’osait pas en parler. Il le faudrait pourtant.

« Oui, Shota apprécie aussi je pense… C’est bien qu’il ait pu le garder avec lui, cet enfant lui fait du bien. »

Car cela aurait bien pu tourner autrement, si Keiji n’avait pas accepter ce marché avec son père. Shota avait beau être son demi-frère, il s’en occuper à merveille, comme au début, quand il l’avait découvert. Et il était vrai que la jeune femme avait cet instant maternel, ce feeling avec les enfants, quelque chose qui pouvait les calmer, dans la majorité des cas. Mais à la remarque d’Ichiro, la jeune femme ne put s’empêcher de rire, franchement, amusée de cette remarque tombée ainsi.

« J’aimerais bien voir ce que ça donnait, toi en couche-culotte tiens. »

Sayako lui adressa un sourire mutin, n’empêche, ça aurait été à voir, ne?

Finalement, à sa remarque sur la température et une possible baignade, la jeune femme se redressa, s’étirant par la même occasion, et lui adressa un sourire un peu similaire, amusé et plein d’entrain. Sayako retira sa veste et se tourna vers lui, accroupit à son niveau.

« On peut toujours se baigner, ça sera un peu frais, mais mon chauffeur nous apportera des serviettes. »

Si Ichiro était sérieux dans sa proposition, la jeune femme aussi, totalement. Elle avait envie de se baigner ,peu importait la température, il ne faisait pas trop froid. S’asseyant sur le ponton, elle retira chaussures, chaussettes, pantalon, puis sa tunique, se retrouvant en sous vêtements noirs et simples dans la pénombre du ponton. Puis, s’asseyant sur le bord, elle glissa doucement dans l’eau, avec un léger frisson. Mais on avait souvent l’impression que l’eau était plus chaude que la température extérieure, et c’était largement supportable. Oui, sur un coup de tête, elle était allée dans l’eau, ça pouvait arriver souvent les choses come ça avec Sayako, même s’il était rare qu’elle accepte de dévoiler son corps encore, le lac n’était pas énormément éclairé, peut-être cela avait-il aidé. Nageant un peu pour ne pas avoir froid, elle se retourna, à quelques mètres seulement du ponton et lança avec un sourire :

« Tu viens? »

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La constante indifférence apparente d’Ichiro pouvait en dissuader plus d’uns, pourtant, il y avait des personnes qui savaient lire en lui, peu importe la manière. Certes, personne ne pouvait affirmer le connaitre par cœur, ni prévoir ses réactions, mais des signes ne trompaient pas, et il faut croire que Sayako savait en déchiffrer certains, c’est bien pour ça qu’elle faisait partit des véritables amis d’Ichiro, et qu’il n’avait pas l’intention de la laisser s’éloigner, elle faisait à présent partit de son quotidien, il ne voyait pas les jours à venir sans elle, aussi personnel que cela puisse paraitre, il avait besoin d’elle.

C’est fou comme parfois, une personne fait la différence, une unique attention, et c’est tout une relation qui peut se transformer. Ce jour là, à l’hopital, ça aurai pu passer pour un coup de tête, un essai, qui sait, pour Ichiro, les choses étaient aller vite, en fait, il n’avait pas prémédité son geste, c’était lui qui avait avançer son visage en premier, elle avait suivit, mais il ne s’était pas excusé, il avait agit de plein gré –difficile de faire autrement en même temps- et à la réaction de sa camarade, il s’était résolu : Ce n’était pas une erreur, mais il ne devait pas y avoir de seconde fois, au risque que les choses ne se passent pas aussi bien.

« Mh, tu ne loupes rien, je dois avoir quelques photos à la maison, je te montrerai. A condition que je te vois dans la même tenue, au même âge »

Amusé, Ichiro adressa un clin d’œil à son amie, avant de parler d’une éventuelle envie de se baigner, en temps plus chaud. Il fut surpris de voir Sayako prendre cela au mot, et alors qu’il la regardait toujours, elle se leva, retira sa veste et se posta à son niveau. Il faut l’avouer, le nippon ne pensait pas du tout à ce qu’elle joue le jeu, et lorsqu’elle se mit à retirer le reste de ses vêtements, il se leva, plus surpris qu’autre chose. D’instinct, il aurai voulu l’arrêter, mais immobile, il ne la quitta pas des yeux, non, il ne la mattait pas, il prenait juste conscience qu’elle était à présent prête à se baigner, s’immergant alors dans l’eau. Le brun ne put cacher sa stupéfaction et laissa échapper un doux rire, avant de s’accroupir et de la regarder nager.

« J’aurai l’air d’un lâche si je ne te rejoignais pas »

Après tout, c’est lui qui avait lançé le truc, et si elle venait de se jeter à l’eau, il n’avait plus qu’à la suivre. De plus, si elle venait à se noyer, il fallait qu’il soit le plus proche pour l’aider =) A son tour, le nippon retira veste, chemise, pantalon et chaussur, se retrouvant en simple boxer. Avouons le, si Ichiro s’empressa de gagner l’eau à son tour, c’est bien parce que montrer son corps ainsi à une fille aussi proche que Sayako l’avait un peu, je dis bien un peu gêné, ah les hommes et leur petite fierté devant leurs amies. S’imergeant totalement la tête sous l’eau histoire de bien s’habituer à la température de l’eau, il l ressortit, plaquant ses cheveux en arrière.

« J’ai vraiment l’impression que tu aimes te mettre dans ce genre de situation quand je suis là »

Dans le sens où à chaque fois qu’ils étaient ensemble, tout ne pouvait pas être normal, c’est vrai quoi, ils se trouvaient en cet instant tous les deux en sous vêtements dans un lac, à la vue de tous et surtout au risque de se faire embarquer par les flics, qui croieraient surement avoir à faire à deux jeunes rebelles prêt à tout pour se rendre intéressant, n’oublions pas qu’au Japon, c’est bien plus strict qu’ailleurs, autant dire que se baigner dans un lieu public comme celui-ci, le soir, n’est pas vraiment permis. Souriant, il nagea un peu avant d’éclabousser Sayako, l’air parfaitement innocent.

« Oops »

Et l’air de rien, il continua sa nage, mh oui, innocent jusqu’au bout.

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Une fois, deux fois, la jeune femme avait pensé à réitérer ce qu’il s’était passé à l’hôpital. Elle ne regrettait pas que cela se soit passé, loin de là, après tout, elle ne l’avait pas repoussé non ? Au contraire, elle avait répondu à son baiser, seulement tout cela n’était pas allé plus loin, et certainement par sa faute. Pourtant Ichiro avait respecté son choix, il avait accepté d’en rester là sur la réaction de la jeune femme. Elle lui en avait été reconnaissante, même si au fond, tout n’était pas aussi clair dans sa tête. Depuis ils avaient appris à se connaître, encore mieux qu’à cette période qui était le début de leur amitié. A présent, ils avaient besoin l’un de l’autre, ils s’en rendaient compte, même s’ils n’en parlaient jamais. Ils n’avaient jamais abordé ce sujet là, le sujet des sentiments qu’ils pouvaient avoir l’un envers l’autre, le lien qui s’était tissé entre eux. Cela s’était imposé de manière tout à fait naturel, leur relation avait évolué de manière à ce qu’ils fassent, au fur et à mesure, partie intégrante de la vie de l’autre. Il ne semblait plus y avoir d’ambigüité, en apparence, ils étaient amis et tout se passait aux mieux. Mais finalement, chacun repensait à ce qui s’était passé à l’hôpital, cela ne semblait pas avoir été une erreur, ni un coup de tête, ni un essai… Mais qu’était-ce alors?

La jeune femme eut un léger rire lorsqu’Ichiro demanda à avoir lui aussi des photos de Sayako quand elle était enfant. Elle devait bien avoir quelques unes dans l’album « officiel » de la famille, alors elle prit son air mutin si naturel pourtant et le regarda avec un sourire.

« D’accord, je n’ai rien à cacher de toute manière! »

A part qu’elle était absolument adorable lorsqu’elle était enfant, avec ses longs cheveux noirs et ses grands yeux de la même couleur, non elle n’avait rien à cacher. Et il y avait aussi quelques photos d’elle bébé, avec cet air un peu curieux de tout, et ce sourire auquel il était dur de résister à l’époque, et parfois encore aujourd’hui. Et puis, elle pouvait bien faire cela, elle voulait vraiment voir à quoi ressemblait le petit Ichiro =).

Finalement, il aborder le sujet de possible baignade s’il avait fait plus chaud. Seulement voila, il ne fallait pas trop tenter Sayako ou lui donner ce genre d’idées. Il était vrai que s’ils se faisaient prendre par la police à cet instant, ils en auraient des problèmes. Tant pis, à vrai dire Sayako s’en fichait un peu, elle avait envie de profiter de cet instant, et puis n’était-ce pas un bon moyen pour faire oublier son début de soirée si désagréable à Ichiro ? Si, certainement, et il risquait de s’en souvenir de cette baignade improvisée dans ce petit parc de Ginza. Ainsi, la jeune femme eut tôt fait de se retrouver en sous-vêtements, mettant sa pudeur de côté même si elle sentait le regard d’Ichiro, stupéfié et plein d’incompréhension. Elle ne lui avait encore jamais fait ce coup là, hein? Profitant de la surprise du brun, l’étudiante se glissa dans l’eau froide, frissonnant mais nageant pour s’éloigner légèrement du ponton avant de lui proposer de la rejoindre. A sa remarque, Sayako eut un sourire amusé, un léger rire même, un peu identique à celui si doux d’Ichiro. A vrai dire, elle était plutôt satisfaite d’avoir réussi à le faire rire ce soir, ce qui ne semblait pas gagné, tout à l’heure, au téléphone.

« Ou pour un frileux, mais bon, je ne t’en tiendrais pas vraiment rigueur. »

Nouveau sourire amusé, alors qu’elle voyait le jeune homme se déshabiller à son tour. Pourtant, elle détourna le regard pour ne pas le gêner, se retournant ensuite vers lui en l’entendant entrer dans l’eau. Sayako ne quittait pas son sourire, et nouvelle remarque, elle nagea sagement autour de lui, semblant réfléchir.

« C’est le meilleur moyen pour se changer complètement les idées. Et puis, j’avais envie de me baigner. »

Alors avec un sourire malin qui cachait certainement autre chose que cette simple excuse, elle haussa les épaules avant nager un peu. Elle n’avait pas envie d’avouer quel appréciait autant ces moments peu banals qu’ils partageaient, même si parfois, les choses tournaient malheureusement mal. Et puis, c’était ces sortes d’impulsions qui définissaient aussi la jeune femme, qui montraient sa vraie nature, parfois douce, parfois plus sauvage ou agressive, imprévisible et réfléchie à la fois, altruiste tout en étant égoïste… Une personnalité toute en paradoxes, n’est-ce pas ? Puis la jeune femme reçut de l’eau , et prit un faux air choqué devant l’air absolument innocent d’Ichiro. Le laissant un peu s’éloigner, elle finit par nager jusqu’à lui, posant ses mains sur ses épaules avec un sourire .

« Oops. »

Lui laissant un temps à peine pour éviter qu’il ne boive la tasse, la jeune femme appuyé sur les épaules d’Ichiro pour le couler avant de nager en arrière pour s’éloigner avant qu’il ne refasse surface, juste au cas où il aurait décidé qu’une petite vengeance s’imposait. Prenant un faux air coupable, et surtout retenant un éclat de rire, le provoquant peut-être un brin de son sourire à la fois adorable et absolument mutin . Eh oh, on ne l’éclaboussait pas impunément!

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Ils avaient l’air beau là, dans ce lac. Espérons qu’aucun plaisantin n’aurai la bonne idée de venir leur voler leurs fringues, ça serai con de devoir se trimballer à moitié nu dans la ville, Ichiro étant quelqu’un qui n’aime pas attirer l’attention sur lui, il en aurait pour son grade. Il ne pouvait pas affirmer que la situation lui déplaisait, non, détourner pour une fois de son image si habituellement froide et insensible lui faisait beaucoup de bien, certes ça ne durerai pas des heures, mais ce court instant de détente était pleinement savourer par le nippon, qui comptait bien le prolonger encore un tout petit peu. Arrosant Sayako, l’air parfaitement innocent, le brun en eu pour son compte lorsque son amie s’approcha de lui afin de le couler, il aurai pu l’esquiver mais il ne le fit pas, se retrouvant ainsi la tête sous l’eau, la silhouette de la demoiselle s’éloignant alors qu’il refaisait surface, souriant, tout en re plaquant ses cheveux en arrière.

« Tu aimes prendre des risques à ce que je vois »

Le sourire anormalement doux présent sur le visage d’Ichiro ne laissait rien présager de bon, prépare toi Sayako, les vengeances du jeune homme ne s’oublient pas de si tôt. Son proverbe ? La vengeance est un plat qui se mange froid, autrement dit, elle aurai son compte, un peu plus tard, parce qu’en cet instant, mis à part la noyer ou l’arroser à nouveau, les possibilités n’étaient pas énormes, il ne ferai donc pas dans l’originalité.

Nageant encore un peu, le jeune homme regagna pourtant le ponton auquel il s’accrocha afin de remonter, une chance que l’air ne soit pas froid, sinon bonjour la pneumonie =). Attrapant sa chemise, il s’essuya le visage avec, puis rapidement le reste du corps, sans toucher ses cheveux qui pourtant lui collait au visage, bah, trop mouillés pour être coiffés.

« Viens, avant d’attraper froid »

Le côté protecteur ne pouvait pas disparaitre si facilement hein, Ichiro reste Ichiro, et si elle ne venait pas d’elle-même, il irai la chercher, non mais. Tendant sa main, il espérait bien qu’elle l’attraperai. Erf, c’est que la fraicheur de l’eau sur le corps n’aidait pas à se réchauffer, faisant une légère rotation, Ichiro attrapa sa veste d’uniforme qu’il posa sur son épaule, dès qu’elle serai remontée, elle aurai droit au vêtement sur le dos.

« A..tchoum… »

Bingo Ichiro, tu viens de chopper un charmant coup de froid, c’est bien beau de donner des conseils aux autres, mais penses à les appliquer pour toi, baka. Passant outre cet éternuement, le nippon ne quittait pas Saya des yeux, attendant toujours qu’elle remonte et enfile ce blouson qu’il prendrai soin d’enrouler autour de ses épaules. N’oublions pas évidemment, qu’en prenant sa veste, il avait attrapé les vêtements de la demoiselle.

« K'so »

Le son était sortit bien trop vite de la bouche d’un Ichiro qui venait de ressentir une douleur inattendue au niveau de ses côtes, génial, comme si c’était le moment. Le contraste brutal chaud/froid avec l’eau avait fait ressurgir cette douleur. Visage impassible, il ne dit pourtant rien, se contentant d’attendre.

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Oh oui, ils avaient l’air fin, mais tant pis. Enfin non, pas tant pis si quelqu’un venait à leur voler leurs affaires . Sayako non plus n’était pas réellement du genre à se faire remarquer, elle préférait de loin la tranquillité à un quelconque intérêt pour elle, à vrai dire. Mais oui, parfois elle agissait sur un coup de tête, comme ce soir, et quelques fois, il lui était arrivé d’avoir des ennuis, mais jusqu’ici, rien de bien grave. Et c’était certainement , en partie au moins, grâce à Ichiro que durant toute cette année , elle n’eut pas plus d’ennuis. Même s’il s’agissait de petites choses, le jeune homme l’avait quelques fois tirés de situations quelques peu difficiles, alors que Sayako se retrouvait de temps en temps à le soigner pour des plaies , ou autres blessures récoltées après une altercation ou je ne sais quoi d’autre. La jeune femme était d’une grande douceur lorsqu’elle le souhaitait, il était vrai, et elle aimait prendre soin de son ami, surtout depuis que celui-ci s’était fait cassé quelques côtes par sa faute dans un des night clubs de Ginza. Au fond, ce n’était pas réellement de la faute de Sayako, elle n’avait rien fait, mais c’était parce qu’Ichiro l’avait aidé à éconduire un imbécile ivre qu’il avait du se battre avec les amis de ce crétin, et passer la nuit à l’hôpital et … La jeune femme se donna une claque mentale, il suffisait avec cela, elle n’allait pas y penser continuellement à chaque fois qu’elle était avec le brun, non?

Finalement, Sayako se fit arroser par son ami, qui afficha un air absolument innocent, avant que la jeune femme ne nage jusqu’à lui, prenant appui sur les épaules du brun pour lui mettre la tête sous l’eau. Elle savait que s’il l’avait voulu il aurait pu esquiver ou résister, Sayako n’était pas bien lourde et elle n’avait pas non plus plus de force que lui, mais non. Alors avec un sourire ravi digne d’une enfant, elle s’éloigna en nageant avant de voir le sourire bien trop doux d’Ichiro. Ouhla la la , cela n’annonçait décidément rien de bon, et la jeune femme allait devoir se tenir sur ses gardes quelques temps. Elle connaissait très bien le proverbe, et elle aurait certainement du y penser plus tôt. Pourtant, la phrase d’Ichiro lui tira un rire léger, absolument pas moqueur.

« Moi? Mais qu’est-ce qui te fais dire ça, voyons? »

Lui tirant gentiment la langue, l’étudiante se contenta de nager sagement sur le dos avant de se remettre normalement. Elle n’était pas frileuse, et ne craignait plus vraiment le froid depuis son importante perte de poids. Lorsque l’on ne possède plus de graisses à même de vous réchauffer, on finit par s’habituer, même si elle n’aimait toujours pas frissonner, greloter, ou claquer des dents. Elle nageait, si bien qu’elle ne vit pas, dans la pénombre, Ichiro se hisser sur le ponton. Ce n’est que lorsqu’elle entendit le bruissement du tissus qu’elle revint vers la construction de bois. Le brun était adorable ainsi, avec les cheveux en batailles et mouillés devant le front, mais elle n’en fit ni n’en dit rien. Avec un sourire, Sayako attrapa sa main et se hissa à son tour sans grande difficulté sur le ponton. C’Est-ce moment que choisit un éternuement pour se manifester, un éternuement d’un brun et la jeune femme fronça légèrement les sourcils. Elle n’avait aucune envie qu’Ichiro soit malade à cause d’une de ses bêtises encore, alors sans un mot elle prit la veste que le jeune homme avait dans les mains et, se dressant sur la pointe des pieds, elle lui mit sur ses épaules maintenant sèche avant de le frictionner un peu et de lui sourire.

« Je n’ai pas envie que tu sois malade. »

Utilisant sa tunique, Saya se sécha sommairement, ses cheveux n’étaient que peu mouillés, elle n’avait pas mis la tête sous l’eau, brillante idée pour une fois. Enfilant souplement et rapidement son jean, la jeune femme enfila sa veste et la ferma, si bien qu’on ne pouvait pas savoir qu’elle ne portait pas sa tunique en dessous. Tunique qui était bien trop mouillée à présent pour qu’elle puisse la repasser. Mais l’exclamation d’Ichiro lui fit à nouveau froncer les sourcils et elle le regarda, inquiète, avant que ses yeux ne se posent sur ses côtes, puis à nouveau sur le visage du brun.

« Ca ne va pas? Tu t’es fais mal? »

Avait-il encore mal à cette ancienne blessure? Ou bien s’était-il fait mal en se hissant sur le ponton, ou quoi que ce soit de ce genre? Sincèrement, elle n’avait aucune envie que son ami souffre à nouveau, absolument pas par égoïsme, c’était seulement un soucis de lui et… et son amitié, au fond. Si bien qu’elle proposa, pour qu’ils puissent se réchauffer :

« Je vais appeler mon chauffeur, il apportera une serviette pour tes cheveux, sinon tu vas attraper la mort. Et puis, on pourra se mettre un peu au chaud dans la voiture. »

Nouveau sourire. Sayako avait confiance en son chauffeur, elle savait qu’il ne dirait rien à sa mère, qui d’ailleurs ne devait même plus être à la résidence à cette heure. Il était rare que cette dernière soit souvent là le soir, surtout quand son mari était en voyage d’affaires, ce qui était, par contre, plus que fréquent ces derniers temps. La fuite. Ils fuyaient, les uns comme les autres, cette situations familiale qui n’y ressemblait pas, ou plus. Alors Saya savait qu’elle ne craignait rien, pas de représailles ou de cette de famille ce soir .Finalement ,elle décrocha son cellulaire et composa le numéro de son chauffeur qui devait sagement attendre qu’elle l’appelle. Sayako s’éloigna de quelques pas, une manie qu’elle avait lorsqu’elle était au téléphone, et demanda à Hideo de lui apporter un pull plus chaud, une serviette pour Ichiro ainsi qu’une chemise pour le jeune homme, qu’il ait quelque chose à se mettre en dessous de sa veste. Et puis elle raccrocha, se retournant, toujours aussi souriante et pleine de vie vers son ami, elle se rapprocha, les mains dans les poches de sa veste mauve qu’elle avait enfilé à la place de son uniforme en rentrant de Todai.

« Tu dois avoir faim non? On peut aller au restaurant, ou si tu veux on peut manger chez moi, ma mère avait une réception ce soir, on ne risque pas de tomber dessus. »

Apparemment, la jeune femme n’était absolument pas décidée à se départir de son habituel et naturel sourire. Elle lui laissait le choix, tout lui allait à vrai dire. Elle n’avait pas vraiment envie que leur petite soirée se termine là, et Sayako attendit qu’Ichiro fasse son choix avant de l’entraîner sur le chemin du retour pour rejoindre sa voiture bien chauffée qui devrait arriver sous peu certainement.

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Un bref hochement de tête après la question de Sayako, pas la peine de lui dire que ses côtes lui faisaient mal de temps à autre, n’étant déjà pas du genre à se plaindre, ni même à montrer ce qu’il peut ressentir, il ne voyait pas l’utilité de l’avouer, se contentant d’un sourire forcé, il continuait de tendre la main à la jeune fille qui sortit finalement de l’eau. Lui tendait sa veste, afin qu’elle se réchauffe de suite mais apparemment, son éternuement n’avait pas passé inaperçue et elle la lui remit sur lui. Qu’elle ne s’inquiète pas, il était robuste le petit =) Bien que se baigner à cette heure ci n’était pas une habitude, il ne tomberait pas malade, il en était sur. Pendant qu’elle se sécha, il détourna les yeux, ben quoi, elle reste une jeune femme en sous vêtements devant son nez, c’est… gênant, oui, c’est le mot.

« Ca va, ne t’inquiète donc pas »

C’est vrai ça, elle s’inquiétait bien trop selon lui, il n’y avait pas de quoi l’être à ce point, ah les filles, trop préoccupées par les autres. Ichiro n’était pas trop chaud pour qu’elle appelle son chauffeur, il aurai très bien pu appeler le sien, mais étonnement, il ne protesta pas et se contenta d’attendre, déjà un peu plus réchauffés, juste ses cheveux le rafraichissait, mh, avoir le crâne froid, ça n’aide pas à capter la chaleur 8D.

« Mh, comme tu veux »

Où l’air toujours très intéresser d’un Ichiro peu démonstratif. Manger chez elle, il n’était pas spécialement chaud non plus, mais comme s’il voulait lui faire plaisir, là non plus il ne répliqua pas négativement, il irait, pour elle, elle semblait contente en plus de ça, et elle était venue quand il l’avait appelé, il lui devait bien ça. D’autant plus qu’ils seraient seuls chez elle, l’absence des parents était un plus.

« Mais c’est vrai, j’ai faim »

Ajouta t-il en souriant, portant une main sur son ventre, comme il l’avait fait il y a deux minutes de cela, quand il avait eu mal aux côtes. Elle croirai peut-être que c’était pour ça qu’il s’était plaind discrètement, tout à l’heure. La voiture arriva bien rapidement et les deux nippons grimpèrent dans l’auto, sans rien ajouter de plus. Une soirée qui avait si mal commencée et qui pourtant allait se terminer merveilleusement bien, après tout on le sait, les instants passés par Ichiro avec Sayako étaient tous bon à prendre, et ils s’étaient bien amusés, à leur manière.

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