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 Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |

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MessageSujet: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyDim 9 Aoû - 23:14

« Oui oui, tout s'est bien passé. Le service était horrible, mais c'est ce qu'on peut attendre d'une simple première classe, ne. »

« Mademoiselle, je vous demanderai d'attendre l'arrêt complet de l'appareil pour utiliser votre téléphone portable. »

« Papa devrait vraiment penser à acheter un jet. Oui, je sais, d'abord la résidence à Okinawa. Mais ce trajet a vraiment été une horreur, ça me couperait presque l'envie de retourner à Paris. »

« Mademoiselle, s'il-vous-plait. »

Comme pour donner crédit à Izuru, qui snobait la pauvre hôtesse depuis plus de cinq minutes, le signal lumineux s'éteignit, signifiant clairement que l'appareil était dorénavant officiellement arrêté. Ce à quoi notre protagoniste tourna la tête vers l'employée, entendant miraculeusement ce qu'elle s'acharnait à lui faire comprendre depuis un certain temps.

« Il y a un problème ? »

« … Aucun Mademoiselle. J'espère que vous avez fait un agréable voyage. »

Izuru eut un sourire satisfait devant celui devenu artificiel de la demoiselle, avant de recoller son téléphone à l'oreille, et de continuer de papoter gaiement.
A la sortie de l'avion, elle raccrocha, puis fit un détour par le miroir le plus proche, vérifiant qu'aucun signe du voyage n'était visible, sinon un nouveau rouge à lèvres acheté à prix d'or. Le décalage horaire n'avait heureusement pas eu raison de sa peau impeccablement nette, et aucune cerne n'était à déclarer.

Mais comme on était jamais sûr de rien, elle enfila ses lunettes de soleil, et se dirigea vers la sortie sans même prendre la peine d'aller chercher ses bagages. Après tout, on s'en occuperait bien pour elle. Et puis, quelle jeune fille de son statut irait porter un nombre incalculable de valises ? Bah, son chauffeur s'en occuperait, comme d'habitude. S'il n'en oubliait pas une comme la dernière fois, ça allait de soi. Faisant claquer ses talons contre le hall de l'aéroport, elle ne s'arrêta pas à la masse de quidams qui attendaient impatiemment devant la porte du terminal, et les contourna avec le snobisme qui lui était dû : comme d'habitude, on devait l'attendre un peu en retrait du groupe, histoire d'éviter tout contact avec les autres. Ainsi chercha-t-elle le visage bien connu de Naoto, qui devait être posté à l'endroit convenu. Un seul problème cependant : pas de Naoto dans le secteur. Izuru releva machinalement ses lunettes afin de vérifier une deuxième fois, stoppant sa marche. Rien de nouveau. Impossible qu'on l'ait oublié : on ne l'oubliait jamais. Un contretemps, alors ?

C'est alors qu'elle l'aperçut. Cet homme inconnu, dans la livrée qu'on donnait à tous les chauffeurs de la maison, un joli costume gris foncé -qui d'ailleurs ne collait pas tant avec la trogne du bonhomme lui-même-, assorti à la classique casquette. Ses parents en avaient changé pendant son absence ? Ou avait-elle viré l'ancien avant de partir ? Hum. Revissant ses lunettes sur son nez, elle se dirigea d'un pas décidé vers lui, en profitant pour le détailler à sa guise, bien à l'abri derrière ses Dolce.
Bon. Il était déjà plus agréable à regarder que le vieux Nao, avec sa bedaine proéminente. Peut-être moins avenant, et certainement plus débrouillard : lui pourrait au moins ranger ses valises sans en revenir dégoulinant de sueur.
Sans même un bonjour, elle se planta en face de lui, réajustant ses lunettes dans un mouvement élégant.

« Vous êtes nouveau vous ? »

Puis, sans même lui donner l'occasion d'en placer une, elle enchaina avec la politesse qui la caractérisait :

« En tout cas, vous portez très mal l'uniforme. Où est garée la voiture ? »

Elle attendit patiemment -soit environ cinq secondes- qu'il ne lui réponde, et le suivit au travers de Narita. Arrivée vers la voiture noire, qu'on pouvait aisément prendre pour celle d'une quelconque célébrité, elle se posta devant la portière arrière, espérant qu'il ait l'intelligence de lui ouvrir assez rapidement.

« Ah, au fait. Il faudrait aller chercher mes valises. Elles doivent être quelque part dans l'aéroport. »

Merci pour la précision Izuru x_x. Surtout qu'il fallait bien évidemment attendre d'être dans le parking pour le lui faire savoir.


Dernière édition par Izuru Nabeshima le Lun 31 Aoû - 18:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyLun 10 Aoû - 16:41

    Jamais encore il n’avait refusé un emploi. Jamais il n’aurait pu se le permettre. Devenir le chauffeur d’une famille d’aristos ou de gens hauts placés, cela rentrait parfaitement dans ses cordes puisqu’il connaissait déjà les méthodes à suivre : obéir aux ordres, quels qu’ils soient. Son tempérament de feu rangé au placard, Min-Oh devenait aussi docile que n’importe quel domestique. Discret, affable et serviable, c’était un autre homme dans ce costume à la taille quelque peu étriquée. Bien qu’il possédait un curriculum assez surprenant, les premiers jours n’étaient pas sa tasse de thé…mais il devait faire avec. Aussi, au moment de prendre la berline pour aller chercher Nabeshima-san, une certaine nervosité s’empara de lui sans qu’il laisse quoique ce soit transparaître. Il gara le véhicule au plus près de l’entrée de l’aéroport, sortant de la boîte à gant une chemise noire dans laquelle se trouvaient quelques renseignements au sujet de son nouvel employeur. Il ne se posait pas vraiment de questions et quitta rapidement sa place de conducteur pour regagner le hall principal.

    Il suivit les consignes, se tenant à l’écart du groupe, tirant un peu sur son col bien trop serré à son goût, un regard sur la montre. Le panneau central des vols se mit brusquement à changer, indiquant les nouvelles destinations ainsi que les possibles retards et autres imprévus. Ses yeux balayèrent les différentes capitales, d’un air songeur, s’imaginant probablement dans l’une d’elles. Des pas assurés, martelant le sol et se faisant de plus en plus proches, le rappelèrent à l’ordre et il tourna la tête pour se retrouver nez-à-nez avec Nabeshima-san. Il inclina respectueusement la tête, ne découvrant d’elle que ses chaussures et un bout de ses jambes. En se redressant, il rencontra des lunettes de soleil et un ton impatient, ponctué d’une certaine lassitude. Il ne dit mot lorsqu’elle critiqua sa tenue et pensa en lui-même qu’elle avait tout à fait raison. Même pour de grandes occasions, il ne lui serait jamais venu à l’idée de porter ce genre de vêtements inconfortables. Ils quittèrent l’aéroport et ce ne fut qu’une fois dehors qu’elle mentionna ses bagages. Il préféra songer à cela comme un simple oubli de sa part et la fit s’installer dans la voiture. Il la démarra, histoire de mettre la climatisation en route et prit la parole pour la première fois, d’un ton tout à fait courtois quoiqu’un peu trop neutre.

    " Je vais m’occuper de vos bagages immédiatement. Merci de bien vouloir patienter quelques instants. "

    Il sortit du véhicule en retirant les clés, se pressant pour retourner à l’intérieur de l’aéroport. Il demanda quelques informations et trouva les valises sans grande difficulté. Néanmoins, à la vue du nombre de bagages, il comprit de suite qu’il ne pourrait être le seul à tout porter. Il héla des bagagistes qui refusèrent sa requête, à moins qu’une petite compensation ne change la donne. Le jeune homme acquiesça et sortit de sa veste quelques billets, les priant de le suivre. Il retourna à la voiture, les deux hommes lui emboîtant le pas et rangea avec eux les affaires de Mademoiselle. Il s’inclina pour les remercier et regagna son poste.

    " Veuillez m’excuser pour l’attente. "

    Il retira sa casquette et ajusta son rétroviseur avant de quitter le parking de l’aéroport. Désormais, il allait être transparent durant tout le trajet…Alors qu’il conduisait depuis une dizaine de minutes, il se rendit compte qu’il avait oublié quelque chose d’important et choisit de se rattraper en éclaircissant sa gorge, sans pour autant regarder à l’arrière de la voiture.

    " Pardonnez-moi, j’ai oublié de me présenter. Je suis Kang Min-Oh et je serai votre chauffeur pour les trois prochaines semaines. Naoto-san ayant quelques problèmes de santé, je suis son remplaçant. Merci de m’accepter comme tel… "

    Les yeux fixés sur la route, sa conduite restait pour le moins des plus silencieuses. Il n’avait aucune envie de lui lécher les bottes, s’inquiétant au sujet de son vol ou lui demandant des renseignements sur ses souvenirs de voyage…à quoi bon ? Allait-il pour autant être davantage récompensé ? Il en doutait. Il savait comment ces individus fonctionnaient et il n’y avait pas d’exception à la règle dans leur monde. Il se sentait détaché, transparent mais utile…avec au bout du compte, un salaire conséquent. C’était tout ce qui lui importait. Faire son job convenablement et sans encombre.
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyJeu 13 Aoû - 21:37

Bien qu'Izuru ne l'aurait avoué pour rien au monde -ni même pensé, de fait, la faute à l'habitude-, la prestation du nouveau chauffeur donnait dans la perfection de luxe à laquelle mademoiselle était accoutumée. Il ne lui laissa même pas le temps de râler quant à l'atmosphère suffocante du Japon, peu après lui avoir ouvert la porte avec classe -quoique son style particulier y mettant un certain frein, s'il ne la soulignait pas dans un tout autre genre- : l'humidité pesante de son pays natal lui était tombée dessus dès la sortie de l'aéroport, et lui avait rappelé à quel point la chaleur parisienne était plaisante. Aussi, ses traits se déridèrent imperceptiblement lorsque l'air frais se fit sentir, pianotant inlassablement sur son téléphone portable dernier cri. Elle crut bien entendre le chauffeur lui dire quelque chose, mais n'y porta aucune attention, attendant simplement que ce dernier lui obéisse dans les plus brefs délais : tout ce blabla inutile lui pompait l'air plus qu'autre chose. On lui aurait refourgué un muet qu'elle en aurait été ravie. … Tiens, c'était une idée pour le prochain. Et puis, quoi de mieux que de donner un travail à un handicapé pour sa BA annuelle ?

L'accusé de réception vint lui confirmer qu'un certain Hideki avait bien reçu le sms annonçant son retour, et elle espérait que cet imbécile n'était pour le moment pas occupé ailleurs. Car l'envoi d'un message de sa part n'était jamais anodin, tout particulièrement envers le bonhomme, sans jamais, bien entendu, rien suggérer de déplacé.
Elle releva la tête pour s'apercevoir que son chauffeur n'était pas encore de retour, claqua de la langue dans un air agacé, vérifiant l'heure à sa montre hors de prix. On lui avait encore refilé un incapable ? Ou était-il désespérément lent de nature ?
Alors Izuru fit quelque chose qu'elle abhorrait plus que tout : elle attendit. Il était clair que le pauvre employé n'aurait pas pu rassembler l'ensemble de ses affaires, puis de les ramener à la voiture en moins de cinq minutes ; mais Madame ne se contentait pas seulement du meilleur que chacun pouvait donner, elle exigeait l'impossible. Pas étonnant que le vieux Naoto n'ait fini par craquer -car nul doute que ces fameux problèmes de santé n'étaient que le résultat d'un esclavagisme moderne de la part de Nabeshima.

Et enfin il réapparut. Pas seul, comme elle l'avait attendu, mais trainant deux hommes à sa suite, ce qui lui fit froncer les sourcils, ses lèvres se tordant dans une moue mécontente. Une fois les bagages rangés, il la régala d'une autre de ses phrases probablement empruntées à une boîte vocale, sur laquelle elle sauta sans préambule de sa voix posée -où l'autorité et l'agacement perçaient néanmoins nettement, donnant lieu à un ton n'admettant aucune réplique.

« Dites-moi. Aurais-je à tout hasard fait mention d'aide extérieure ? La seule qui ait le droit d'avoir des larbins, ici, c'est moi. »

Incident clos lorsqu'elle détourna les yeux vers la fenêtre d'un air hautain, ce qui lui permit de ne pas remarquer la deuxième erreur de Monsieur, soit la disparition de sa casquette. Depuis quand un employé quittait-il une partie de son uniforme en plein travail ?

Enfin. Au bout d'un certain laps de temps -durant lequel elle n'eut aucune réponse de la part de Nakamaru, fait la mettant sensiblement en rogne-, il reprit la parole, tandis qu'elle s'obstinait à regarder dehors, écoutant d'une oreille ce qu'il pouvait bien lui dire. Toutes les formes que Min-Oh pouvait mettre dans ses phrases n'avait strictement aucun impact sur Mademoiselle, et se trouvait réduit à l'état d'efforts inutiles. Ah, si, il y avait bien une utilité à tant de politesse : avec ces formules toutes faites dont il persistait à user, le léger accent impossible à identifier, et l'oubli quant à son identité, Izuru subodora que ce chauffeur-là n'avait pas la chance de côtoyer la richesse autrement que par son travail -et de fait, plutôt de loin-, et avait reçu une éducation plutôt... Paysanne.

Mais elle n'eut pas le loisir d'aller jusqu'au bout de sa réflexion : son nom lui fit immédiatement tourner la tête vers le rétroviseur, un air vaguement surpris -et, de fait, traduisant très mal son état intérieur- sur le visage. Il était coréen. Cette simple information la chamboula, sans qu'elle ne le montre pour autant, reprenant son poste d'observation sans changer d'attitude, si ce n'était l'expression empreinte de mépris qui faisait nouvellement place sur ses traits.

« On a osé me refiler un coréen. Quelle horreur. »

Fit-elle alors qu'il n'avait pas terminé, suffisamment fort pour qu'il l'entende toutefois. Dans un geste nerveux, qu'elle camoufla comme étant un nouveau signe de prétention, elle se passa une main dans les cheveux, avant de retirer ses lunettes, plantant de nouveau son regard dans le rétroviseur intérieur, reflétant l'impureté de son chauffeur.

« Vous accepter comme tel ? C'est surtout que je n'ai pas le choix. »

Et...

« Quand est-ce que je vous ai autorisé à enlever votre casquette ? Votre incompétence ne m'étonne même plus maintenant que je sais ce que vous êtes vraiment. Kami-sama. »

Comprendre, que vous êtes une saleté de coréen. Il avait sûrement déjà dû faire face au racisme nippon, mais Izuru n'avait pas fini de lui en faire baver avec ses origines, lui faisant dans le même temps payer pour les siennes.
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyJeu 13 Aoû - 22:51

    Une poupée de luxe. Une arrogante. Une snob. Une jeune femme beaucoup trop sûre d’elle-même. Le dédain qui émanait d’elle pouvait être ressenti à des dizaines de kilomètres à la ronde, tant elle se sentait différente…supérieure à la classe moyenne, écrasant les plus pauvres et jouissant d’un plaisir manifeste à rabaisser le reste de l’humanité. Une prétentieuse sans autres pouvoirs que sa richesse et son charme qui, avec davantage de naturel, aurait certainement suscité plus de convoitise. Elle était tout ce qu’il abhorrait, tout ce qu’il avait toujours voulu rejeter, humilier, annihiler par des mots ou des gestes. Son nouvel emploi l’obligeait à la considérer et cela, même s’il aurait refusé de le faire habituellement. Sa première réflexion au sujet de sa mauvaise initiative le remit immédiatement à sa place et lui fit comprendre qu’il avait affaire à une chiante doublée d’une antipathique, profondément ancrée dans un processus, une bulle qu’elle ne quitterait jamais : " Je suis Dieu, Détenteur plus que Créateur de tout ce qui existe ici-bas et toi, tu n’es qu’une larve ! " Bon…à quoi s’attendre si ce n’est à ce genre de réplique cinglante ? Il se savait dans ses droits, connaissant sa part du contrat : nulle part n’y était stipulé l’interdiction d’aide extérieure. Elle allait sûrement y remédier s’il continuait à jouer le rôle du chauffeur personnel de Mademoiselle.

    Au moment de se présenter, il ne remarqua pas tout de suite sa stupéfaction ainsi que le masque de dégoût sur son visage. Elle n’avait pas même pris la peine de l’écouter jusqu’au bout, lui coupant la parole comme une gosse à qui on n’avait pas l’intention d’apprendre la politesse. C’était la seconde fois en très peu de temps qu’il découvrait ce genre de révulsion pour sa race. La différence avec la précédente rencontre serait probablement l’épilogue…Il n’était pas capable de lever la main sur une femme, bien que celle-ci aurait mérité le même traitement que ce type du café. Il serra les dents, ses mains crispées sur le volant en cuir noir, tentant de maitriser ses élans coutumiers qui se terminaient la plupart du temps au poste de police le plus proche. Désormais, il n’était plus une personne, mais bien une chose, un sous-homme, comme elle l’avait si clairement formulée dans sa dernière réplique. Il jeta un coup d’œil dans le rétro avant de se concentrer à nouveau sur la route, ne pouvant oublier ces propos injurieux à son égard et bien décidé à ne pas se laisser se marcher sur les pieds, sans pour autant manquer de tact.

    " Je ne peux guère conduire avec ce genre d’accessoire si je veux pouvoir user d’une parfaite visibilité. Si cela gêne tant Nabeshima-san, je m’en vais la remettre de suite, au risque de ne posséder que 65% de mes capacités visuels… "

    Tout n’était pas faux mais il appuyait volontairement ses propos, histoire de lui faire comprendre que c’était surtout pour son bien à elle qu’il avait retiré sa casquette. Il regarda le compteur et se dit qu’une petite accélération ne serait pas de refus pour le moteur. Il eut un léger sourire en coin et enfonça la pédale de droite, dépassant plusieurs véhicules avant de se rabattre. Pour une fois qu’il pouvait user d’un joujou pareil, il n’allait pas s’en priver. D’ailleurs, son avenir en tant que chauffeur n’était-il pas plus que compromis ? Comment les Nabeshima pourraient garder un individu qui ne convenait pas à cette précieuse ridicule ? Il retrouverait du travail, il croyait en ses compétences. Il jeta un regard amusé dans le rétroviseur arrière avant de reprendre la parole.

    " C’est intéressant, la façon dont votre prétention infecte l’atmosphère ! Aigoo j’étouffe !!! "

    Il soupira bruyamment, tirant sur le col de sa chemise, comme pour aérer l’intérieur de son costume, avant d’ouvrir les fenêtres arrière du véhicule à l’aide d’un système télécommandé situé à sa gauche. De cette manière, il faisait se réaliser un courant d’air où la jeune femme était assise et uniquement là. Imaginez un peu le brushing parfait se décomposer avec la vitesse et le vent dans l’abitacle…Un régal pour les yeux du jeune homme ! Il avait volontairement choisi une expression coréenne et éclatait de rire tout en attendant quelques minutes avant de refermer les vitres. Il était maintenant certain de ne plus remettre les pieds chez eux et tâcherait de la ramener à bon port…après une petite ballade de courtoisie, histoire de lui faire découvrir le paysage, ne ?! ^^

    Il accéléra encore, parcourant ainsi une dizaine de kilomètres, se faisant klaxonner par une vingtaine d’automobilistes, se rabattant parfois au dernier moment entre deux poids lourds, faisant grincer les plaquettes de frein et tester leur efficacité. Cette sensation, il ne l’avait pas ressentie depuis des années ! Il caressait le volant de cuir comme s’il s’agissait de son engin. Il aurait presque pu s’y croire si la brailleuse à l’arrière voulait bien se calmer. Il se déporta sur la droite au moment de traverser un long pont, s’arrêtant avec grâce sur la bande d’arrêt d’urgence avant de détacher sa ceinture et de sortir de la berline, sans adresser un mot à la passagère. Il contourna le véhicule et se mit à marcher, inspirant à plein poumons, un sourire aux lèvres. Comme c’était bon de se prendre pour ce qu’on n’était pas !
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyVen 14 Aoû - 21:37

Qui aurait pu se douter d'un tel retournement de situation, quand un chauffeur semblait posséder un calme des plus olympiens ? A vrai dire, le but d'Izuru n'avait pas été de le faire craquer -ou tout du moins, pas de suite- : elle avait tout simplement été elle-même, soit odieuse et snob, dès le premier contact. Si elle aurait changé de comportement en apprenant ce qui allait suivre ? Définitivement négatif. Ce mec-là ne valait pas un changement d'attitude aussi radical, ni le sacrifice d'une partie de sa fierté, ça allait de soi. Et quand bien même elle risquait de gros ennuis -qui sait s'il n'avait pas la sale habitude d'en mettre une aux femmes qui l'agaçaient un peu trop ?
Elle ne remarqua en aucun cas la réaction que ses insultes avaient pu susciter, ou, plutôt, ne prit pas la peine de les constater, trop occupée à jouer son rôle de snobinarde moralisatrice. A la réplique de Kang, elle prit une expression ouvertement sceptique : jamais aucun chauffeur -et pourtant, il y en avait eu- n'avait retiré sa casquette sous prétexte d'un manque de visibilité, et avait encore moins crée d'accidents pour cause d'uniforme handicapant.

« C'est tout ce que vous avez trouvé comme ex... cuse ? »

Le glissement brusque que lui avait fait faire l'accélération notoire de la voiture, suivie par un dépassement tout aussi bref, l'avait coupée en plein sermon : n'ayant bien entendu pas pris la peine de s'attacher au préalable, elle avait dû user de ses précieux ongles pour ne pas se retrouver de l'autre côté de la banquette, s'agrippant avec une grimace surprise à la portière toute proche.
Qu'est-ce qu'il faisait ? Lui avait-elle seulement ordonné de rouler plus vite ? Elle fronça les sourcils en jetant un oeil à l'extérieur, s'apercevant à l'allure des autres véhicules que Monsieur roulait délibérément au-delà de la vitesse maximum autorisée. Sa colère n'eut soudain d'égale que l'inquiétude qui la saisit à la réplique suivante, achevant de lui montrer qu'il échappait bel et bien à son contrôle. Qui plus est, au volant d'une voiture qui pouvait se montrer être un véritable bolide.
Mais n'était pas Izuru qui voulait : envoyant valdinguer son angoisse d'un revers de main, elle prit le risque de s'avancer sur son siège, agrippant celui du conducteur avec une hargne visible, les quelques syllabes coréennes qu'il avait prononcé remontant brusquement à la surface. Qui plus est, en comprendre la signification l'irritait au plus haut point. Foutues origines.

« Vous allez avoir des ennuis. De gros ennuis. Je vous le garantis. »

Et en plus, ça rimait. Miss, si ça te branche, arrête les menaces inutiles, et rassis-toi sagement au fond de ton siège. Conseil d'ami.
Un cri de surprise et de rage mêlé retentit alors que le vent s'engouffrait du côté arrière, faisant instantanément voler les cheveux de la demoiselle, qui plaqua tout aussi vite ses mains contre sa tête, contrant comme elle le pouvait la bourrasque nouvelle qui l'assaillait. Elle ne craignait non pas pour son brushing -inexistant de fait, grâce aux gênes asiatiques-, mais pour ses boucles soigneusement travaillées, qui allaient probablement se détendre mollement sous le choc. Le coupable ? L'enflure qui lui servait de chauffeur. De quel droit lui infligeait-il une punition pareille ?
Imperceptiblement, elle grinça des dents, de nombreuses mèches lui cinglant inlassablement le visage. Ce type allait payer.

« Refermez immédiatement cette vitre ! »

Le son de sa voix fut malheureusement emporté par le bruit étourdissant du vent, quand bien même Min-Oh aurait accepté de céder à sa requête.
Le calvaire se termina lorsqu'il en décida, et Izuru eut à peine le temps d'arranger le massacre capillaire enduré, qu'elle s'aperçut que les accélérations se faisaient de plus en plus conséquentes. Crispée, elle attacha sa ceinture de sécurité, criant lorsque les à-coups se faisaient trop brusques, hurlant au cinglé d'arrêter la voiture quand elle le pouvait.

Sous le choc, elle releva à peine la tête lorsqu'il descendit de la voiture, posa une main sur sa poitrine pour calmer les coups paniqués que donnait son battant de façon irrégulière. Et, très vite, le naturel revint au galop : cet enfoiré allait prendre. Cher, qui plus est.
Elle fouilla brièvement dans son sac, retrouva son portable avec une colère de nouveau visible : ses doigts fins vinrent rapidement faire pression sur les touches 1 et 0, tandis qu'elle se mettait en condition. Une concentration digne d'une grande comédienne.

« Allô la police ? J-j'ai de gros ennuis. Il y a cet homme qui est devenu complètement fou, je... J'ai peur qu'il m'agresse encore une fois, il m'a déjà menacée et je... Kami-sama, il est juste là ! Comment ? Oui, j-je suis sur le pont de Narita, près d-de... Là, sur le côté, à côté d'une voiture noire... Aah, faites vite, il a... ! »

Après avoir brutalement raccroché, Izuru esquissa un sourire satisfait, contemplant son oeuvre un instant. Mais la partie n'en était pas terminée pour autant, loin de là : elle n'avait fait qu'assurer ses arrières, si elle parvenait à le retenir assez longtemps. Son agacement toujours présent, elle se défit de sa ceinture de sécurité, poussa la porte de la voiture avant de s'en extraire, cherchant un instant l'ex chauffeur du regard.

« Qu'est-ce que vous croyez faire exactement ? »

Hurla-t-elle à la silhouette du bonhomme, heureusement pas encore trop éloignée, avant de se mettre en marche elle-même. D'un pas vif et furibond, ses talons claquant de nouveau sur le bitume, elle en vint à le rattraper, et se plaça avec culot devant lui, face à face, lui barrant ouvertement le chemin.
En un instant, Izuru arma son bras, et donna à Min-Oh une claque qui, si elle n'était pas monumentale, avait au moins eu le mérite d'émettre un bruit sec, preuve qu'elle n'avait pas été anodine.

« Retournez immédiatement à la voiture et conduisez-moi à la maison sans broncher. »
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyVen 14 Aoû - 23:35

    Un sentiment de liberté s’était emparé de lui à l’instant même où il avait décidé d’abandonner son rôle de larbin. Pouvoir faire ce qui lui plaisait, sans se soucier de la suite et ce, en énervant un tant soi peu cette petite snobinarde, c’était un réel délice. Il n’arrivait pas à se défaire du sourire qui s’était planté sur son visage, revoyant la scène comique par excellence. Quel talent ! Il aurait volontiers continué son attraction favorite si elle avait été un peu plus…un peu moins…elle. Il ne la connaissait pas mais la jugeait, au même titre qu’elle avait choisi de ne rien voir d’autre de lui que ses origines : médiocres et paysannes, selon elle. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien comprendre à la vie ? Son numéro de téléphone, de carte bancaire, quelques grandes marques de couturier…mais qu’est-ce que cela pouvait bien représenter pour ses yeux à lui ?! Elle devait être égoïste et profondément malheureuse sous ses grands airs, c’était ce qu’il pensait du moins. Il entendit une portière claquer puis des talons et fit comme si de rien n’était. Il la vit se poster devant lui, l’empêchant d’avancer. Le face à face fut de courte durée puisqu’en un rien de temps, une douleur vive se fit ressentir sur sa joue. Un effet de surprise, voilà tout.

    " Retournez immédiatement à la voiture et conduisez-moi à la maison sans broncher. "

    Il passa sa propre main sur sa joue, regardant la jeune femme avant d’éclater de rire. Un rire franc, cristallin et particulièrement moqueur, appuyant volontairement sur des intonations fortes, histoire de la faire enrager davantage. Il releva la tête, mit ses mains dans les poches et se contenta de demander.

    " Sinon quoi ? Qu’est-ce que vous pouvez bien me réserver ? L’huile bouillante ? Une pendaison publique peut-être ? Non ! Mieux encore ! Un retour à l’envoyeur, c’est cela ? Oui…ça fera toujours un parasite en moins à extraire de votre précieuse bulle ! "

    Il sourit de toutes ses dents, révélant une dentition éclatante, tranchant avec le teint plutôt halé de sa peau et la pureté de sa chemise. Ses prunelles noires se faisaient incandescentes dans les siennes et il les espérait aussi ardentes que possible, pareilles à une brûlure qui la ferait siller. Bien entendu, une demoiselle de son rang n’était pas prête à abdiquer aussi facilement, surtout face à un être qu’elle ne considérait même pas comme un individu à part entière. Il n’était pas de ceux qui trouvent constamment des circonstances atténuantes, des excuses plus ou moins plausibles qui tenteraient d’expliquer tel ou tel comportement. Avait-elle eu une enfance douloureuse ? Voulait-elle faire payer quelque chose aux autres ? Etait-ce par pure méchanceté ou dégoût ? Il ne voulait pas le savoir. Elle ne méritait pas qu’on s’intéresse à elle. Il pencha lentement sa tête, se retrouvant plus proche d’elle, sans pour autant essuyer un mouvement de recul. Il sourit en coin, révélant une fossette bien cachée. Il prit la parole, d’une voix calme, mesurée et définitivement ravie.

    " Alors ? Puis-je connaître ma sentence ? Vous avez du vous sentir prise de court par cette intervention malvenue. Qu’est-ce que cela fait de voir ses pleins pouvoirs disparaître sous le coup de la panique ? Même si vous persistez à tout faire pour le cacher, vous avez réellement eu peur…Peur que quelqu’un comme moi prenne le contrôle. "

    Il la dépassa, la frôlant intentionnellement, continuant à marcher le long de la bande d’arrêt d’urgence. C’était cela…ne dit-on pas que contre un régime totalitaire, une poignée d’hommes pourrait faire la différence ? Ceux-là même qu’on n’aurait pu soupçonner. Elle ne retiendrait probablement rien de cela, n’en tirant qu’un mauvais souvenir qui aurait très rapidement disparu. C’était comme ça, avec les riches. Il suffisait d’un ou deux bons achats, un ou deux évènements à la mode, pour vous faire oublier une nuit au poste pour troubles de l’ordre public ou encore une paternité non désirée. Ils étaient les véritables pourritures mais ne connaissait jamais le revers de la médaille, et pourquoi ? Oui ! Pourquoi devaient-ils toujours s’en sortir en toute impunité sans avoir à reverser autre chose qu’une coquette somme, hein? C’était ça, la conception de la justice ? Des mêmes droits pour tous ? S’il avait pu faire la Révolution…elle aurait terminé décapitée face à la foule..? Non. Il n’était pas un meurtrier. Au bout de quelques instants, il s’arrêta, postant ses avant-bras sur une rambarde, d’où la vue de la rivière était agréable. Il ne prenait jamais le temps de circuler hors de Tokyo, n’ayant pas les moyens de le faire…D’où revenait-elle déjà ? Paris ? Il eut un rictus charmant, baissant la tête, ses mains jointes avant de se redresser, regardant droit devant lui. Il ne pouvait pas même espérer l’île de Jeju, alors la capitale française…C’était vraiment écœurant, les riches !
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyMar 18 Aoû - 2:03

Ce n'était pas la première fois qu'on lui riait ouvertement au nez. Des pseudo-rebelles que sa prétention agaçait, elle en avait vu des tonnes, et plusieurs fois, elle s'était publiquement fait remettre à sa place, même si sa fierté lui interdisait de l'admettre ne serait-ce que pour elle-même. Chaque fois, elle avait su avoir prise sur son adversaire, et lui avait fait joliment payer d'une façon ou d'une autre, qu'il se soit écoulé des mois ou quelques jours. Autant dire qu'entre elle et Asami, la vengeance était devenu un fait divers qu'il était néanmoins nécessaire de reproduire à outrance, histoire de réparer son ego précédemment blessé.

Et c'était d'ailleurs ce qu'était en train de faire Min-Oh. Il ne lui avait même pas laissé le plaisir d'imaginer qu'il ne se doutait pas une seconde du retour de flammes qui l'attendait, la déstabilisant par un sourire qui n'était pas franchement d'occasion. Il n'était pas sensé sortir de ses gonds, comme il l'avait plus ou moins fait au volant de la voiture ? C'était un peu, en un sens, ce qu'elle avait recherché avec cette claque -la faute à son impulsivité légendaire, aussi, il ne fallait pas se voiler la face. Lui faire péter un câble aurait été un avantage non négligeable pour Izuru : avec la colère, la violence aurait pu reprendre le dessus, et avec un peu de chance, il aurait pu s'emporter pour lui en mettre une. Pas qu'elle ne soit particulièrement masochiste, mais quelques bleus n'auraient pas été de trop pour le témoignage poignant qu'elle aurait bientôt à jouer, histoire d'appuyer son jeu d'actrice.
Lorsqu'il s'approcha, elle prit nettement sur elle, bien décidée à lui faire comprendre qu'elle était loin d'avoir perdu la partie, et tint bon malgré la proximité dérangeante qu'il lui imposait, soutenant son regard ardent avec la même force. S'il pensait la faire fléchir avec un coup aussi classique, il se plantait du tout au tout : des rapports de force de ce genre, elle en avait déjà assez eu pour apprendre comment ne pas ciller dès la première approche. Surtout que les paroles qu'il se permettait d'emprunter ne faisaient que lui donner plus d'aplomb encore : il fallait absolument qu'elle reprenne le dessus. Ou, tout du moins, qu'elle attende le juste -selon elle, ne- retour de bâton en tentant de prendre un semblant de prise sur Min-Oh. Histoire de contenter son ego de façon provisoire.

Bien sûr qu'elle avait eu peur. Quel imbécile de ce nom aurait hurlé de joie en voyant un parfait inconnu jouer au pilote de F1 sur autoroute ? Elle avait peut-être une fierté déplacée, mais n'en était pas pour autant complètement stupide, et savait, de temps à autre, reconnaître ses torts -ou un, au moins, qui ne lui fasse pas trop de mal.
Par contre, l'ironie nettement perceptible dont il usait depuis le début commençait à sérieusement l'exaspérer. Pas jusqu'à lui redonner envie d'étaler sa précieuse main sur sa joue hirsute, mais étrangement, elle sentait que le tout allait monter crescendo sous peu. Suite à son concours, de fait. Car si le pauvre bonhomme se contentait de cracher gentiment son venin, ne lui apprenant de fait pas grand chose de nouveau, elle allait se contenter de faire monter le ton. Kang était beaucoup trop calme pour qu'elle en soit satisfaite.

A moins que ?
Se retournant pour le regarder, Izuru avait soudainement changé d'avis. Ou de stratégie, plutôt. Il avait l'air d'être un homme qui, s'il n'était pas de principes, avait indéniablement l'air plus humain qu'elle ne pouvait l'être. Et même si son changement de comportement était trop radical pour paraître véritable, il aurait au moins l'avantage de faire douter le bonhomme.
D'un pas gracieusement rapide, elle rejoignit le véhicule, et entreprit d'extirper ses cigarettes de son sac, précieusement rangées dans un étui en argent. Et, oh, tiens. Histoire de peaufiner la mise en scène dont elle aurait besoin à l'arrivée de la police, elle renversa une partie de ses affaires dans l'habitacle. L'état plutôt piteux des fringues, elle verrait plus tard.

« Vous et moi, on a malheureusement l'air d'être fait du même bois. Au détail près que vous êtes, hum... Etranger. »

Elle venait de s'installer près de la rambarde, à un bon mètre de distance de l'ex chauffeur, une cigarette trônant nouvellement entre ses lèvres. Pas que pour le style de la scène : la nicotine lui avait terriblement manquée. Elle en tira une bouffée avec délectation, affichant toujours cette expression hautaine qui lui était propre, appuyant l'une de ses mains contre la barrière, face au profil du bonhomme. La transition devait se faire en douceur.

« La sentence, vous la connaissez déjà. Vous avez l'air de croire que je suis du genre à faire payer le double de ce qui est nécessaire... »

Sans plus le regarder, elle se pencha à son tour sur la rembarde, prenant une courte pause pour profiter un peu plus du bâton de nicotine.

« … Mais on dirait que malgré vos airs de grand sage, vous vous fourvoyez encore sur la façon d'être de certains. J'ai simplement tendance à faire exécuter mes quatre volontés sans qu'on me résiste, c'est tout. »

Et un joli sourire éloquent pour le Monsieur, un. Il était encore bien difficile de dire à quoi jouait Izuru, avec ce revirement soudain. Si on ne la connaissait pas, on aurait presque pu croire qu'elle voulait simplement bavasser. Ou tentait de lui rabattre gentiment le caquet, au choix.
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyMar 18 Aoû - 9:23

    Lui prêter attention alors qu’elle regagnait la voiture lui aurait donné trop d’importance et il n’avait aucune raison de se soucier de cette gamine raciste et trop gâtée pour comprendre le véritable sens de la vie…Non pas qu’il se soit soudainement trouvé une vocation en philosophie ou sur des questions existentielles mais il avait le sentiment d’en savoir un peu plus sur le sujet. Elle revint d’un pas élégant et sûr, s’appuyant à son tour contre la rambarde et l’odeur de tabac l’obligea à tourner la tête dans sa direction.

    " Vous et moi, on a malheureusement l'air d'être fait du même bois. Au détail près que vous êtes, hum... Etranger. "

    * Pardon ? Tu peux répéter ? Nan parce qu’y a quelques minutes, t’étais pas en train de me réduire à l’état de sous-homme et maintenant…on est fait du même bois ?! Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu t’accordes une pause après t’être déchargée sur ma joue ? *


    Il fronça légèrement les sourcils, retrouvant la rivière, ne l’écoutant qu’à demi-mot. Son caractère était-il ainsi ou cherchait-elle à le manipuler ? La seconde option semblait la plus appropriée pour une peste de sa classe et sa méfiance redoublait d’intensité au fur et à mesure que les secondes passaient. Elle n’avait pas sa place ici et il songeait à rebrousser chemin, histoire de s’installer dans la voiture et la raccompagner immédiatement pour ne plus jamais avoir affaire à elle. Nabeshima-san reprit la parole et il dut l’écouter jusqu’au bout avant de rendre son verdict personnel. C’était du bluff, de la comédie et même s’il y avait une nuance de doute, ses habitudes ne pouvaient le tromper. Il connaissait son monde, savait comment il tournait, fonctionnait et qui pouvait se permettre de tirer les ficelles. Elle était une Grande en matière de jeu et il devait être d’autant plus vigilent. Il était tout simplement impossible qu’elle rétablisse la vérité sur son comportement, surtout en compagnie de celui qui aurait pu la tuer en donnant un coup de volant trop brutal. Ces mots qui étaient sortis de sa bouche, au sujet de ses caprices, ressemblaient plus à du venin qu’à une réelle confidence sur ses défauts. Il se retourna, ses coudes contre la rambarde, relevant la tête, fermant les yeux et inspirant les effluves de nicotine.

    " Parce qu’il y en a beaucoup qui vous résiste ? Laissez-moi en douter…Vous êtes une grande actrice, talentueuse même, mais pas suffisamment pour enfouir complètement votre nature. "

    Il sourit à son tour, cherchant ses yeux du regard avant de se redresser. Il s’étira lentement et la frôla encore, lui laissant croire que rien n’allait se passer, avant de déposer un baiser sur sa joue.

    " Une petite compensation pour la claque qui, je l’avoue, était certainement méritée. Merci pour ce tête-à-tête très enrichissant…maintenant, je crois pour vous qu’il est temps de rentrer. "

    Il se dirigea vers la voiture et s’installa comme si de rien n’était derrière le volant. Il ajusta son rétro arrière et constata les dégâts, assez interloqué. Toutes ces affaires n’avaient pas pu être éparpillées de la sorte lors de sa conduite, n’est-ce pas ? D’ailleurs, pourquoi n’était-elle toujours pas dans la voiture. Il ouvrit sa portière d’un geste brusque et s’apprêta à l’interroger mais une sirène trop commune à ses oreilles l’empêcha de faire un mouvement de plus. En se retournant, il vit deux voitures de police, gyrophares allumés, se diriger droit sur eux. Il grimaça de hargne et jeta un regard de dégoût à cette cruelle comédienne. Elle avait tout manigancé depuis le début et il n’avait rien vu venir ! C’était ça, le pire. Elle l’avait berné et s’en sortirait indemne tandis qu’il finirait probablement sa journée au trou…peut-être même qu’elle allait aggraver son cas avec un ou deux faux témoignages ?! Non. Il devait réagir. Il n’était pas arrivé jusqu’ici indemne pour que cette crapule pestilentielle ne lui ruine son existence. Il arracha les clés de la voiture et les balança par-dessus la rambarde, se mettant à courir aussi vite que possible, les agents de police le sommant de s’arrêter. Elle devait rire aux éclats, cette satanée garce. Il ne regarda pas en arrière et fonça simplement, se rendant compte qu’il ne pourrait pas tenir très longtemps ainsi. Il s’arrêta alors et enjamba la rambarde, passant de l’autre côté. C’était trop haut pour qu’il en ressorte sans une égratignure et les flics, armes braquées sur lui, tentaient déjà les négociations. Il ne pouvait pas dire qu’il n’y était pour rien, qu’elle l’avait poussé à bout ou encore, qu’il n’avait rien fait de mal. Qu’avait-elle pu leur raconter ? Quoique cela puisse être, il se savait déjà perdant. Min-Oh Kang…mort noyé des suites d’une chute vertigineuse non loin de l’aéroport de Narita. Quelle fin tragique ! Il se mordit l’intérieur des joues en sentant des menottes se resserrer autour de ses poignets.

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyLun 24 Aoû - 10:27

Un instant, Izuru considéra sa cigarette avec un léger sourire : on aurait pu la prendre pour une écervelée, à révéler l'un de ses secrets de lady -soit, être une accro avérée à la nicotine- à celui qui allait bientôt devenir, à coup sûr, un ennemi de choix, tandis qu'elle suait quasiment tous les jours pour le cacher à son entourage. Qui d'ailleurs avait flairé la chose en la personne de Shohei, à son plus grand malheur. Mais ce qui faisait toute la différence entre lui et Kang, c'était que ce dernier ignorait tout du fait que ce soit quelque chose qu'elle s'évertuait à planquer, penserait peut-être même, vu le naturel avec lequel elle avait extrait un bâton de sa boîte pour se l'allumer, que c'était là un geste habituellement révélé au grand public.
Ou alors, dans le meilleur des cas, il n'en penserait rien. Quoiqu'il en soit, elle se savait indemne quant à cette tare de prolétaire. Pas comme son chauffeur, qui, d'ici quelques minutes, se retrouverait probablement les menottes aux poignets.

Pensant avec une délectation sans borne au triste sort qui attendait le malheureux, elle parut pourtant écouter ce dernier avec toute l'attention du monde, quittant des yeux sa cigarette pour mieux le regarder lui. Il n'était apparemment pas dupe, mais elle s'en souciait présentement autant que du sort des pauvres clampins d'elle ne savait quel bidonville.

Il la fixa un instant d'un air étrangement affable, et se redressa, laissant Izuru savourer la sympathie toute nouvelle du bonhomme à son égard : la suite n'en serait que plus réjouissante. Autant dire que ce qui s'ensuivit la surprit franchement. Il la traitait d'actrice, mais prenait un soin tout particulier à se mettre lui-même en scène. La frôler, encore une fois, volontairement, pour ensuite faire un brusque volte-face et déposer un baiser sur sa joue.
Dire qu'elle avait failli tourner la tête pour mieux lui jeter un mépris criant -de dos, bien entendu. La sensation des lèvres du bonhomme sur sa peau toujours présente, elle tourna aussitôt la tête vers lui, affichant un air vaguement surpris, loin, bien loin de tout le dégoût que cet acte pouvait lui avoir inspiré. Pas qu'il soit foncièrement repoussant, mais ses origines -tant coréennes que modestes- balayaient tout le charme éventuellement présent chez Monsieur. C'était déplacé. Terriblement déplacé. Depuis quand voyait-on un employé embrasser son boss, hein ?
Hum, ex-employé ne serait-il pas plus juste ?
Bah. Qui sait.

Une petite compensation, hein ? Tu parles. C'était autrement pire qu'une malheureuse gifle.
Son expression optant un instant pour le dégoût affirmé, elle le regarda docilement s'éloigner, pensant sûrement que tout était fini après ce bref instant de sympathie -voire de séduction ? Quelle horreur.
Une fois que la porte de la voiture claqua, elle éteignit sa cigarette, et se mit au travail. Sans remords, elle fit sauter l'un des boutons de son chemisier hors de prix, froissa avec aisance son col, donna l'impression que son maquillage n'était pas d'une perfection folle suite à l'évènement traumatisant qu'elle avait subi. Sourire : cet imbécile avait déjà commencé le travail lui-même, en donnant à ses cheveux un brushing improvisé. S'il avait su.

Elle laissa l'une de ses chaussures près de la rambarde, alla placer l'autre non loin, avant de retourner s'asseoir près du bord, prostrée sur elle-même, juste après avoir entendu les sirènes annonciatrices de la victoire. Sous peu, elle aura gagné la partie. Tout ça pour soulager son ego ? Et par simple vengeance, aussi : on ne la menait pas impunément en bateau, et tout écart du genre se payait au centuple.

« Mademoiselle, tout va bien ? »

Jouissif, le ton empli de compassion des forces de l'ordre. Entrant pleinement dans son rôle, elle effaça le sourire qu'elle cachait jusqu'alors, et releva la tête, tremblante sous le choc imaginaire de l'agression, avant de se relever, l'espoir naissant sur ses traits. Quelques secondes plus tard, et elle accourrait vers l'officier de police, pour venir s'accrocher à son uniforme, le soulagement prenant place sur son beau visage.

« Oh mon Dieu, vous êtes là ! Grand Dieu merci, vous êtes arrivés à temps ! J'ai cru mourir, j-je... Oh Kami-sama ! »

Un chouinement pour la peine, tandis qu'elle détourna craintivement le regard vers le pauvre Min-Oh encerclé.

« Tout va bien maintenant, on est en train de le coincer. »

« Vous savez, il m'a... Il a... »

« Vous êtes encore sous le choc, le témoignage attendra au moins le retour jusqu'à Tokyo. On va tranquillement vous ramener au commissariat, et si vous vous sentez prête, nous prendrons votre déposition. »

Tout allait comme elle l'avait espéré. Déjà, le récit de l'évènement tournait en boucle dans sa caboche, sachant parfaitement quoi dire, et sur quel ton.
Au début, elle était montée dans la voiture familiale, faisant entièrement confiance au jeune homme plutôt sympathique qui était là, et puis, au bout de quelques minutes, il avait changé du tout au tout. Une pause théâtrale dû au choc évident que lui avait laissé ce retournement de situation inattendu, et elle continuerait : il avait accéléré brutalement, la menaçant d'horribles choses qui l'avaient effrayée, lui avait craché son dégoût pour les gens de sa classe au visage, et plusieurs fois, elle avait cru mourir dans une collision terrible. Puis il s'était arrêté sur le côté, avait baragouiné elle ne savait quoi dans sa langue, et l'avait sortie violemment de la voiture, avant de recommencer à les insulter, elle et sa belle nation japonaise. Elle avait pu lire de la haine dans ses yeux, et il l'avait dangereusement rapprochée de la rambarde, jusqu'à ce qu'elle ne réussisse à miraculeusement s'échapper. Là, elle avait réussi à se jeter sur son sac, et avait pu appeler la police avant qu'il ne la rattrape.

Et, sur la fin, elle inventerait sûrement quelque chose comme quoi il était retourné chercher elle ne savait quoi dans la voiture -l'on dira merci au cric qui pouvait servir d'arme pour l'occasion-, et qu'elle était restée là, morte de peur.
C'était sa parole contre la sienne, même si, de par la véracité d'une part du récit -le moment où il s'était pris pour un chauffeur de rallye, vous vous rappelez ?-, elle risquait d'avoir quelques autres témoignages allant en sa faveur.

Il était fait pour cette fois.

Tandis qu'on forçait Kang à rentrer dans l'une des voitures, Izuru, qui ne se trouvait pas bien loin, épaulée par l'officier, chercha des yeux le regard de son terrible agresseur. On pouvait nettement y distinguer une satisfaction sans borne, bien qu'aucun sourire ne soit affiché.
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyMer 26 Aoû - 15:22

    Une fois prisonnier de ses menottes, il poussa un hurlement de hargne, un son puissant et fort qui exprimait toute la rage dont il pouvait faire preuve à l’encontre de cette peste…mais aussi à son encontre. Il connaissait beaucoup de tactiques, jeux de supercheries et autres duperies mais celle-ci était de loin la plus dure à encaisser. Se faire mener en bateau ainsi et n’y voir que du feu, c’était la pire des insultes. Il se sentait honteux et profondément stupide. Jamais encore on avait réussi à lui mentir de la sorte. La trahison n’avait pas sa place, dans la mesure où elle lui avait fait comprendre qu’elle n’exprimait rien d’autre pour lui que du dégoût et de l’indifférence. Il était le mauvais de l’histoire, aux yeux de tous. Pour un être tel que Min-Oh, il n’y avait pas de " Vous avez le droit de garder le silence…". Juste un état colérique et raciste au possible envers cet individu malhonnête et violent.

    " Tu te crois où, hein ? Terroriser la demoiselle, la maltraiter pour ensuite l’abandonner sur le bas côté…T’es qu’un minable ! Un vaurien qui ne sait pas où est sa place ! "

    Le coup qu’il reçut dans l’abdomen lui arracha une grimace mais il ne bougea pas. Il tentait d’analyser la situation et surtout ses chances d’en réchapper : infimes. Elle avait tout de son côté : le témoignage, les larmes, le problème de races, l’argent, le physique avantageux…tout. Il se voyait déjà dans une cellule tandis qu’elle reprendrait le cours de sa vie sans jamais repenser à cet incident…mais lui serait obnubilé par elle. Il voyait ses mains se refermer sur sa gorge, pressant lentement d’abord puis avec plus de vigueur ce cou si gracieux. Il lui était impossible de faire disparaître cette vision de ses pensées, tandis qu’on l’emmenait sans ménagement à l’arrière de l’une des voitures. En redressant la tête, il la chercha du regard et planta ses yeux dans les siens. Il pouvait y lire tout le triomphe et la jouissance dont elle était capable mais ne distingua rien d’autre. Qu’attendait-elle pour s’égosiller contre lui ? Ne voulait-elle pas répandre davantage de venin ? Manifester maintenant son contentement, devant les forces de l’ordre, ce serait ne plus avoir peur, ne plus être effrayée par celui qui avait failli la tuer. Il prenait sur lui pour ne pas se débattre, certain que si elle le voyait agir ainsi, son état de contentement ne serait que plus grand. Il se mordit à nouveau l’intérieur des joues, n’exprimant que par ses prunelles ardentes la haine qu’il nourrissait à son égard. Même dans cet état, il la trouvait belle…mais cette beauté physique ne valait rien par rapport à la laideur de son esprit.

    Une fois dans la voiture, coincé entre deux policiers, Min-Oh se mit à réfléchir à la suite des évènements. Il connaissait la procédure pour avoir rencontré plus d’un poste de police dans sa vie. Son casier était tantôt vierge, tantôt garni : une opération du Saint Esprit nommée Sho Hareru lui avait permis de redevenir blanc comme neige plus d’une fois…ce qui ne serait pas le cas aujourd’hui. D’ordinaire, ce n’étaient que vols ou dégradations de matériels. Parfois agressions mais celles-ci étaient toujours réciproques, 50-50 donc moins graves. Il n’avait aucune idée de l’étendue des dégâts mais savait par avance qu’il ne pourrait s’en sortir face à cette Précieuse Ridicule, au jeu beaucoup plus subtil qu’il n’aurait pu l’imaginer. Il baissa la tête et se mit à rire, un rire nerveux et particulièrement désagréable, froid, tel un psychopathe. Le silence n’était pas sa meilleure arme puisqu’il ne constituait pas une défense suffisante. La folie par contre, pourrait lui permettre d’avoir des circonstances atténuantes. Voyant que son euphorie soudaine ne désemplissait pas, l’un des policiers le frappa violemment pour le faire taire, ce qui le fit tousser sans pour autant abandonner son rire. Il le prenait pour un malade, un mec atteint, dépourvu de sens moral et peut-être même incapable de discerner le bien du mal. Il n’avait qu’une hâte, arriver à Tokyo pour la confrontation. La demoiselle devait certainement porter plainte et, en bonne actrice, tenir son rôle jusqu’au bout. Min-Oh serait prêt. Il la laisserait le berner une fois, mais il n’y aurait jamais de répétition. Il entama une comptine de chez lui, pour le plus grand déplaisir des flics, subissant d’autres coups au fur et à mesure que ses cordes vocales s’intensifiaient. Ils arrivèrent assez rapidement au poste et firent descendre l’agresseur avec force, le manipulant comme bon leur semblait. Il s’était tu et gardait un masque impénétrable au moment de s’installer à une table face à un homme plus gradé que ces officiers. Nom, prénom, statut, profession, tout allait y passer. Il se tenait parfaitement droit et avait même salué son interlocuteur avec une courtoisie sans égale. Il énumérait, le visage serein, suivant les questions auxquelles il devait répondre. Une routine dont il se serait volontiers passé. Il ne savait pas si elle allait entrer dans la pièce maintenant, dans la minute, ou si elle était " trop choquée " pour pouvoir regarder en face le criminel. C’était une question de temps et il en avait à revendre, maintenant qu’il se savait foutu. Peut-être - sûrement - qu’il passerait plus d’une journée derrière les barreaux, à cogiter sur ce qui venait de se passer. C’était à lui de décider s’il allait abandonner la partie ou au contraire, faire en sorte que cela prenne de l’ampleur. La seconde solution correspondait davantage à son tempérament belliqueux, mais se savoir sans allié et foncer tête baissée dans l’arène ne lui disait rien qui vaille. Il fallait être plus prudent, plus adroit, réfléchir encore et encore au moyen de se sortir d’affaire. Il ne pipait mot depuis plusieurs minutes déjà et choisit de rompre ce silence, sentant le regard de l’inspecteur se poser sur lui avec insistance. Il soupira légèrement, le regard baissé sur ses mains avant de relever la tête, usant d’un ton détaché et faussement sincère.

    " Je sais bien que vous devez suivre la procédure et entendre ma version des faits, mais malgré mes explications, je n’ai aucune chance, n’est-ce pas ? "

    Sans attendre de réponse, il poursuivit, l’air affable sans pour autant être mielleux, essayant simplement de raconter son histoire.

    " Mademoiselle Nabeshima est une jeune femme fragile, bien qu’elle tende à montrer le contraire. Mon rôle consistait simplement à récupérer ses bagages et à la conduire à son domicile…Je ne fais qu’obéir aux ordres de mon employeur, ses ordres, sans jamais demander le pourquoi du comment. C’est ainsi que ça a toujours fonctionné. Je n’ai pas compris pourquoi elle m’a demandé de me ranger sur le bas côté mais je me suis exécuté : parce qu’elle est mon employeur. "

    Il s’est tu, laissant l’inspecteur analyser la situation de son point de vue, tentant néanmoins de cerner le traquenard. Au moment où il allait reprendre, de nouvelles personnes sont entrées dans la salle…des talons hauts ?
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyLun 31 Aoû - 16:16

Dans les prunelles de Min-Oh, Izuru put nettement distinguer toute la haine et la rancoeur qu'il pouvait présentement nourrir envers elle. A l'heure qu'il était, il devait probablement l'insulter intérieurement de tous les noms, et bouillonner d'être doté d'une impuissance folle. Que pouvait-il contre elle en cet instant, sinon la hair comme il avait l'air de le faire ? Désespérément rien. Et c'était ce qui rendait la situation d'autant plus jouissive. Cet imbécile s'était fait prendre au piège comme un débutant, lui qui, à la base, ne lui avait pas paru aussi stupide. Enfin, il fallait dire qu'elle était passée experte en la matière depuis pas mal de temps maintenant, et pouvait se vanter d'avoir retourné de nombreuses situations à son avantage auprès d'hommes et de femmes qui étaient pourtant loin d'être bêtes. C'était ça, d'être une garce.
Dans son rôle, elle fronça les sourcils d'un air peu rassuré en soutenant le regard de son pseudo-agresseur, qui devait pourtant encore nettement percevoir le sentiment de victoire incontestable brûler dans ses yeux. Le reste ne se fit pas attendre : un officier la prit doucement par les épaules, en l'attirant légèrement vers la voiture voisine.

« Venez mademoiselle, on va vous ramener au commissariat. Vous êtes en sécurité maintenant. »

Détournant les yeux, elle hocha faiblement la tête, et suivit son sauveur avec un air désespéré qui conférait à sa beauté un angle dramatique. Quoi de mieux que de jouer de son charme pour faire gober le tout à des policiers majoritairement masculins ? Surtout que d'après elle, ils ne devaient pas avoir franchement la chance de tomber régulièrement sur des perles de son genre. Alors autant en profiter aussi discrètement qu'elle le pouvait, histoire de tourner définitivement la situation à son avantage.
Elle prit place sur la banquette arrière avec sa grâce habituelle, et laissa son regard vagabonder par la fenêtre tandis qu'elle se demandait ce qu'il adviendrait de la berline, puisque son chauffeur avait gentiment jeté les clés par dessus le pont. Bah, elle ne craignait pas quant à la voiture : dans le pire des cas, on les dédommagerait sûrement pour toute cette histoire. D'ailleurs, quelle peine allait-on pouvoir refiler à Min-Oh ? Un joli petit témoignage, et il en prendrait possiblement pour du ferme. A moins qu'elle ne trouve une autre option autrement plus diabolique.

Le trajet se fit dans le silence, tandis qu'elle paraissait toujours sous le choc de l'évènement. Véritablement, elle peaufinait les détails de son histoire, changeait quelques autres aspects un peu trop gros, et pensait aux tons qu'elle pourrait y mettre, faisant pleinement confiance en ses talents d'actrice reconnue.
Assurant malgré son supposé état une démarche impérieuse, elle fit son entrée dans le commissariat et attira, comme d'habitude, un certain nombre de regards, confirmant d'autant plus son hypothèse que ces pauvres types ne devaient pas voir des filles de son genre bien souvent. D'abord, on la fit asseoir dans un bureau, et l'officier qui avait apparemment l'air de l'avoir prise en affection -on dit merci à la longueur de sa jupe et au déhanchement qu'elle soulignait à chacun de ses pas- lui proposa quelque chose à boire et à manger.

« Du thé, ça ira. Merci. »

« Vous êtes sûre que vous ne voulez rien manger ? Ca vous ferait du bien. »

« Non merci. »

Peu après, il revint avec ce qu'elle lui avait demandé, et s'assit non loin, sortant un bon nombre de paperasse qu'il lui faudrait apparemment remplir. Elle dut décliner son identité dans les moindres détails, sur un ton morne qui s'apparentait au choc encore récemment subi, et, au moment d'enregistrer sa déposition, Izuru fit un énième caprice.

« Avant de passer à mon témoignage, je veux le voir. »

« Mademoiselle, vous êtes encore sous le choc, et je ne pense pas que ça soit une bonne id... »

« Je veux le voir, maintenant. Comment voulez-vous que je me remette d'une agression pareille, si je ne lui fais pas face au moins une fois ? »

Quelques minutes plus tard, on la faisait entrer dans la salle d'interrogatoire, et, comme à son habitude, elle fit fermement claquer ses talons sur le sol froid du commissariat.

« Watanabe, qu'est-ce qu'elle fait là ? »

« Elle a insisté pour le v... »

« Pourquoi vous avez fait ça, hein ? C'est quoi votre problème ? »

Les sourcils froncés, faussement tremblante, elle se pencha sur Min-Oh, et vit du coin de l'oeil les deux policiers esquisser une amorce de séparation, la proximité étant bien trop dangereuse pour elle malgré les menottes. Tu parles.

« C'est toujours sur moi que ça... Que ça... »

Oh wow. Le coup de la voix qui se brise, c'est tout simplement bien joué.
Elle se redressa vivement, se mordant les lèvres comme pour s'empêcher de craquer, et se passa une main sur le visage en se tournant vers son protecteur, levant des yeux embués vers lui.

« J-je crois que vous aviez raison. C'était une mauvaise idée. »

Il hocha tranquillement la tête, et prit la demoiselle par les épaules, avant de l'emmener hors de la pièce où résidait l'affreux.
Affreux qu'elle gratifia d'un nouveau regard éloquent, juste avant de sortir.
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MessageSujet: Re: Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE |   Miss Daisy et son chauffeur [ PV Min-Oh ] | TERMINE | EmptyLun 31 Aoû - 17:55

    Le bruit de ces chaussures hors de prix sur un sol aussi miteux que celui d’un poste de police, c’était elle, à n’en pas douter. C’était maintenant ou jamais qu’il fallait prouver la véracité de ses propos, de sa version, de la vérité. Il ne devait pas la regarder, pas même exécuter un seul mouvement. Il devait rester de marbre…il le devait…pour son salut mais…mais tout en lui était poussé vers elle. Il bloquait ses yeux sur le sol, regardant ses pieds et une partie de ses jambes plutôt que son visage. Elle avançait droit sur lui et lorsqu’il sentit son souffle sur son visage, il céda, rencontrant ces yeux faussement embués par un film de larmes, elles aussi factices, mais derrière lesquels il percevait tout l’amusement et la cruauté dont elle pouvait faire preuve. Etaient-ils aveugles ? Ces forces de l’ordre qu’on croit du côté des faibles, des opprimés, de la justice, avaient déjà choisi leur camp et ce n’était pas celui de notre coréen. Il se redressa sur son siège, empêchant ses jambes de bouger, tandis qu’elle prenait la parole d’une voix tremblante, terrifiée, se retournant vers le plus sensible de tous pour tomber dans ses bras. Une victime parfaite. Tellement parfaite que même le plus sensé des officiers semblait empreint de compassion. Il mordit l’intérieur de ses joues avec force, sentant le sang couler dans sa bouche. Les regards noirs étaient tournés vers lui et elle…à nouveau ses yeux satisfaits se posaient sur lui, d’un air de dire qu’il était inutile de tenter de les amadouer, qu’elle avait réussi, qu’il ne lui restait plus rien…

    Oui. Vraiment rien. Plus aucune dignité. Plus aucune envie de se battre. Il allait simplement rester là à attendre son jugement, maudissant le jour de leur rencontre, souhaitant que toute la misère du monde change de cible. La porte s’ouvrit et il comprit que c’était la dernière fois qu’il verrait ses yeux. Il ne la quittait pas, ne la quitterait plus. Elle serait à jamais son geôlier et celle à cause de qui sa liberté prenait fin. Nabeshima devait jubiler alors que tous les sentiments humains de cet homme venaient d’être annihilés. Comme elle le regardait toujours, il murmura dans sa langue natale, certain qu’elle lirait sur ses lèvres.

    " Pourquoi ? "

    Encore un échange imperceptible entre eux. Le dernier. Parce que s’il la retrouvait un jour, s’il parvenait à sortir, il n’hésiterait pas…Il la rendrait aussi minable qu’elle venait de le faire. Quant à la réponse à sa question, il y en avait plus d’une : il avait osé lui tenir tête, il était coréen, il s’était permis de la toucher. Tant de raisons valables pour le faire croupir en prison. Valables ? Il détourna son regard de la porte, sentant une paire d’yeux insistants se poser sur lui.

    " Poursuivez. Nous en étions à l’arrêt du véhicule… "

    " Ça ne sert à rien. Elle a gagné. "

    Il marqua un temps tandis que le policier essayait de comprendre où il voulait en venir.

    " L’intervention, l’approche, les larmes, elle a gagné. Elle a réussi à me faire passer pour une ordure aux yeux de tous. Je n’ai pas les moyens, je n’ai pas de statut, je n’ai pas de longues jambes et un corps de… "

    " Il suffit ! "

    Une claque beaucoup plus virulente que celle donnée par Nabeshima le frappa de plein fouet, si bien qu’il tomba à la renverse, tête la première contre le sol. Le choc fut violent, suffisamment pour le rendre inconscient pendant quelques minutes. Au réveil, il se retrouvait à nouveau assis en face d’un officier, celui-là même qui avait si gentiment prêté son épaule à cette garce. Il fit cligner ses paupières, sentant également quelque chose couler le long de sa nuque. Il devait être dans un piteux état, ce qui n’était pas pour déplaire à son nouvel interlocuteur. Lui, plus que les autres, était tombé sous le charme de cette pauvre enfant, cette charmante jeune femme à qui il aurait bien rendu d’autres services. Min-Oh grimaça de dégoût avant que l’autre ne comprenne que cette grimace n’était pas du à ses souffrances physiques. Et vas-y que j’t’en colle une autre, en prenant bien soin de te garder éveillé cette fois.

    " Tu te permets encore ce genre d’insolence ? Tu sais c’qui t’attend ? Ces mecs qu’on enferme, mes coups sont des caresses à côté des leurs. Tu feras moins l’malin à Ulsan, j’te l’garantis. "

    Parce qu’en plus on le déracinait ? Il ne pouvait même pas rester dans la même ville qu’elle ? A moins que cette décision n’ait été prise par les officiers eux-mêmes, sachant pertinemment de quoi il était capable s’il en venait à sortir plus tôt que prévu. Bah, au moins, il pourrait s’essayer à une autre vie, empruntant une nouvelle identité. C’était encore la solution la plus noble…parce que désormais, il avait des envies criminelles : il allait survivre, il allait quand même se battre. Pour elle. Pour ne jamais oublier son visage de contentement. Pour lui rendre l’appareil, même si cette fois la sentence serait tout autre…

    On le fit se lever pour quitter la salle d’interrogatoire et intégrer sa nouvelle propriété, son ultime résidence. Il ne dit mot et s’allongea immédiatement sur sa paillasse, sans accorder un regard aux autres taulards. Il ferma les yeux et la vit. Encore. Toujours. A jamais…


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